Platini : l’ex-candidat idéal n’a plus le profil
Une Balle dans le pied – Produit de Sepp Blatter et d'une FIFA aujourd'hui gravement compromise, Michel Platini s'est pris à son propre piège, et n'apparaît plus comme le président capable de mener les réformes que tout le monde exige.
(…) Mais, quelle que soit l'issue des procédures et des recours engagés, ce qui compromet finalement le plus Michel Platini est sa proximité perçue avec Sepp Blatter et avec la FIFA que celui-ci incarne. Le Français a probablement cru qu'il suffirait de se distancier progressivement de son ex-mentor, d'incarner son rival (trahi par le revirement du Valaisan, qui lui avait assuré en 2011 qu'il ne briguerait plus d'autre mandat). Et, en n'ayant pas trempé dans le centième de ses turpitudes, d'avancer la légitimité son propre mandat aux commandes de l'UEFA. Las, la distance prise n'a pas été assez grande, la déflagration ayant été plus puissante que prévu. Aujourd'hui, c'est son assimilation à un système plus discrédité que jamais (et plus tôt qu'on ne pouvait s'y attendre, tant la résilience du Suisse aura été longue) qui paraît lui être fatale. La fin n'est pas écrite, mais le scénario s'est enrayé.
Platini n'est jamais vraiment apparu comme le candidat capable de faire en sorte que la FIFA sans Blatter ne reste pas la FIFA de Blatter. Or c'est précisément cette exigence qui, contre toute attente, est en passe de s'imposer pour désigner son successeur. Les pressions extérieures – justices locales et étrangères, sponsors, médias, gouvernements – sont devenues si considérables que l'appareil autrefois verrouillé, au point de résister à toute tentative d'intrusion ou de réforme de sa gouvernance, pourrait enfin céder.(…)