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Pauvre arbitre

Tribune des lecteurs – La haine de l’arbitre, professée par tout ce que le football compte de professionnels et d’amateurs à l’occasion de ce Mondial, exprime une immense tristesse: celle du jeu trahi par ceux qui devraient le célébrer...
Auteur : Pitchdobrasil le 29 Juin 2006

 

Etant arbitre, tendance foot du dimanche, je prends acte de la tendance actuelle: "On va droit dans le mur et cette Coupe du monde va se terminer et décider de sa destination sur une erreur arbitrale". Je suis le premier à reconnaître qu'on en prend dangereusement le chemin...
Sont pas sereins les collègues. Et comment le seraient-ils? Chaque décision est contestée, analysée, critiquée. Et, cette année, la FIFA n'a sorti aucune règle "écran de fumée" pour détourner l'attention de médias trop occupés à disséquer (sans connaissances) les décisions pour s'interroger sur la pauvreté du jeu de pas mal d'équipes. Pas de lancement en grande pompe du troisième remplacement comme en 1994 (soit dit en passant, sans doute la règle la plus rapidement détournée). Pas de faute grossière comme en 98 (Si vous ne savez pas ce que c'est, cette règle a été rebaptisée "tacle par derrière interdit" par TF1 quand ils ont vu les oreilles de Thierry Rolland fumer alors qu'on tentait de lui expliquer). Pas de zut rageur lancé à la face du maudit plongeur ou tireur de maillot comme en 2002.


Rien pour le génie
Le jeu, le vrai, le pur, celui qu'on retrouve dans la publicité José+10, celui d'instinct et de risque, celui qui a amené autant d'argent dans le football, on ne l'a vu que par moments, tellement rares qu'on en parle presque pas. Ce sont, par exemple, les buts de Joe Cole ou de Maxi Rodriguez. Ceux-là, dans les émissions dominicales, c'est peanuts, un live et deux ralentis juste accompagnés d'un commentaire dithyrambique et braillé. Pourquoi ne passe-t-on pas vingt minutes d'une émission à disséquer ce geste sous toutes ses coutures? Il le mériterait pourtant!

Là est la vraie utilisation de la vidéo dans le foot. Pas pour systématiquement tomber sur les arbitres, mais surtout pour (re)montrer à nous autres, pauvres clampins de quatrième série de district pourquoi on joue (ou on a joué) au foot et pourquoi on s'embrouille avec nos compagnes pour regarder un Wasquehal-Bastia un lundi soir. Parce que ce genre de geste, on peut le retrouver à tous les niveaux. L'éclair de génie (il peut être individuel, tendance Brasil, collectif, tendance Argentina, et même défensif, tendance Ashley Cole hier), c'est ça le foot! C'est ce moment magique du geste parfait, la fierté du spectateur d'avoir simplement assisté à ce moment. Et on a tant cherché à mentaliser, tacticiser, technologiser le ballon qu'on l'oublie. Pire, ce sont les joueurs et entraîneurs qui l'ont oublié en premier.


« Au milieu de cette tristesse, vous souhaiteriez voir un mec en noir être comme un rayon de soleil éclairant le brouillard dans lequel le foot est plongé? »


Dépassés par l’enjeu
Alors, il reste un clampin (grassement payé, convenons-en) au milieu de ce bordel. Un mec qui est et sera de plus en plus dépassé par l'enjeu (pas par le jeu). Parce qu'on a beau dire que tout va de plus en plus vite, le gars arrive à suivre, car il s'entraîne comme un malade (il est payé pour ça). Ce type a surtout la fâcheuse habitude d'être de mauvaise foi, d'autant plus qu'il est un vrai empêcheur de tourner en rond.
Le pire, c'est encore lorsqu'on assiste à un match où ni l'une, ni l'autre des équipes ne souhaite jouer. Les deux ont pété les plombs, laissé leur imagination au vestiaire: seule la victoire compte, quelle que soit la bassesse à laquelle il faut tomber. Au mieux, ça donne un arbitre qui parvient à sauver ce qui peut encore l'être (Italie-USA). Au pire, ça donne des mecs encore plus cons qu'ils ne l'étaient avant le début de la distribution de cartons et ça devient ingérable (Australie-Croatie ou Pays-Bas-Portugal).

Surtout, ce que je vois, c'est un football triste, d'une tristesse infinie depuis qu'on trouve normal qu'un joueur touche dix ans de salaire d'un ouvrier en une semaine, depuis qu'il est normal de penser argent avant challenge sportif, club avant équipe nationale, tactique avant technique, défense avant attaque, récupération du ballon avant utilisation de celui-ci, depuis qu'il est normal qu'un président de club puisse impunément, aux frais de la princesse, sous couvert d'obscures fonctions faire son marché au moment où les joueurs devraient penser ballon. Et, au milieu de cette tristesse, vous souhaiteriez voir un mec en noir être comme un rayon de soleil éclairant le brouillard dans lequel le foot est plongé? Comme un chevalier blanc sur son fidèle destrier (la vidéo), sauvant notre sport à coup de spectaculaires penalties. On délire, là.


Haine de l’arbitre
Moi, je la vois la tristesse. La tristesse du Corbeau, devenu Canari, voire Perroquet bariolé parce que les équipementiers se sont rendu compte qu'eux aussi pouvaient raquer dans les Décathlon ou Go Sport. Que de noms d'oiseaux pour lui! Pendant ce temps, on voit bien dans cette CdM que le seul oiseau que l'arbitre voudrait être, c'est une autruche. Ah, se planquer pour ne pas voir ce merdier... Petit exemple : la France passe en huitièmes en jouant un football, ma foi attrayant contre le Togo. Et la seule chose dont mes potes me parlent, c'est: "Alors, il était hors jeu ou pas Trezeguet?" L'Allemagne est emballante, voire ébouriffante de volonté offensive, d'envie de marquer des buts et la seule chose que j'entends, c'est : "Quand même, le pays organisateur est bien protégé par l'arbitrage".

Je sens le commentaire qui se prépare : "Oui, bah, quelle légitimité peut avoir un arbitre de la France d'en-bas, même pas assez vieux pour regretter les glorieux temps anciens, à critiquer le jeu et les joueurs?" La même que celle de Franck Leboeuf parlant des arbitres. Avec son expérience, son palmarès, sa finesse et ses compétences présumées, qu'a-t-il à nous apprendre de ce jeu de football dont il a été un honnête soldat? Sans doute beaucoup de choses, me dis-je, enfant aux yeux et oreilles grands ouverts que je suis. Il va m'apprendre à réussir mes contrôles, mes passes, m'expliquer comment ça marche, parce que lui SAIT. Eh non. La seule chose qu'il a à apporter, c'est la haine de l'arbitre, celui dont on sent que chaque carton qu'il a reçu est comme une marque au fer rouge dans sa chair. Une haine dont on sent le côté viscéral, à tel point que, parfois, c'est même Thierry Roland qui doit le calmer. Le pire, c'est qu'il a appris les règles, le bougre! Malheureusement, il n'a retenu qu'une ligne sur deux (en fait, la ligne qui lui permet de dire que l'arbitre est mauvais).


« On a les mêmes chaussures que Ronnie, le même rasoir que Beckham, la même assurance que Zizou, mais surtout, on a le même bouc-émissaire! »


C’est quand le bonheur?
Face à ça, que voit-on? Comme les joueurs qui se sont battus depuis des années pour être présents à ce rendez-vous et sont maintenant pour beaucoup éteints par l'enjeu, on voit des arbitres tristes à en pleurer. Des gars qui ont perdu la flamme quelque part, qu'on sent de moins en moins amoureux de foot et de plus en plus obnubilés par l'erreur qu'ils pourraient commettre. Je n'ai presque pas vu d'arbitre sembler heureux d'être sur le terrain, de participer à ce que le sport fait de mieux. Je n'ai pas vu beaucoup de joueurs heureux non plus. La colère est mauvaise conseillère. La tristesse l'est tout autant. Parce qu'une personne triste n'est jamais sereine.
Le pire, c'est que du haut des montagnes de millions, on ne se rend pas compte que leur tristesse se répand à tous les niveaux. Et qu'elle se transforme en haine, en violence. On n'est pas assez bon pour reproduire ce qu'on voit (rarement) à la télé, mais on a un point commun avec les pros. A défaut d'avoir leur compte en banque, on a les mêmes chaussures que Ronnie, le même rasoir que Beckham, la même assurance que Zizou, mais surtout, on a le même bouc-émissaire! Quel bonheur que pouvoir enfin se comparer à nos idoles! Et, tant qu'à faire, autant les surpasser dans la violence, si on ne peut le faire dans la technique. Pendant que joueurs, entraîneurs, présidents professionnels se contentent de lamentations verbales, les amateurs cognent, bousculent et insultent quasiment en toute impunité.

Petit exemple : dimanche 18 juin, la France se passionne pour le but non accordé à Vieira et se plaint de l'absence de réaction des joueurs sur le coup. Manque de caractère, entend-on. Heureusement, dans le même temps, des joueurs amateurs du Nord savent encore faire preuve de ce caractère : deux penalties contre eux, deux joueurs exclus. Le deuxième qui a vu rouge revient sur le terrain avec des potes à lui (ceux qu'on appelle les pseudo-supporters) et cogne sur le trio arbitral. Le lendemain, dans la presse, c'est d'une part les lamentations sur ce France-Corée ; de l'autre, c'est le Président du club fautif se permettant des commentaires d'un autre âge: "Le responsable, c'est l'arbitre et sa partialité..." Curieux, les parallèles qu'on peut faire parfois...

Réactions

  • jeannolfanclub le 29/06/2006 à 14h44
    Je ne suis pas d'accord pour dire que les arbitres sont "de plus en plus dépassés". C'est juste que le regard des médias et du grand public est plus axé sur l'arbitre, qu'on ne lui laisse rien passer et qu'on est abreuvé de commentateurs qui passent 1/2 heure à pester parce qu'une touche n'était pas dans les bonnes mains.

    Je ne sais fichtrement pas si les erreurs sont plus nombreuses dans cette coupe du monde que d'accoutumée. Est-ce qu'un Battiston s'est fait descendre ? A t-on vu une main de dieu ?

    Par solidarité avec le corps arbitral, je propose qu’on change le titre du fil de discussion « changer l’arbitrage » par quelque chose de plus sympa pour eux. Je suis persuadé que si les joueurs, entraîneurs et supporters se prenaient par la main et arrêtaient leurs incessantes jérémiades, les arbitres y gagneraient en sérénité et feraient moins d'erreurs. L'attitude de la FIFA qui reste les bras croisés après des déclarations de joueurs ou d'entraineurs est à ce titre alarmante.

    ps : aujourd'hui le parisien s'étrangle parce que l'arbitre de Brésil-France sera espagnol, comme Thierry Roland s'était étranglé parce qu'un méxicain arbitrait France-Uruguay en 2002 (ad lib).

  • 5ylV@iN le 29/06/2006 à 14h46
    Eh ben preums ! Nous autres handballeurs ne subissons pas la même tristesse puisque l'offensive (l'attaque placée) est l'essence du jeu et protégée par le règlement et ses dépositaires (joueurs, arbitres...). Regarde le foot mais joue au hand !

  • Le P le 29/06/2006 à 14h54
    Très bel article. Bravo.

  • rhonalpino le 29/06/2006 à 15h01
    L'attitude de la FIFA, et de toutes les instances en general, est difficilement comprehensible : le moindre geste, la moindre parole deplacée devrait être severement sanctionnée.

    Certains ont pensé a professionaliser les arbitres, mais il restera humain, les joueurs-tricheurs continueront a simuler, et il est meme possible qu'on leur reporochera encore plus leurs erreurs etant donné qu ce sont des pro. De plus, ils s'entrainent deja comme des pro, non ? alors y aurait il une amelioration de l'arbitrage....?

    Le cumul des arbitres est un peu comme la video : en terme de lisibilité, de fluidité, on y perdrait.

    J'ai aussi entendu parfois que les anciens joueurs devraient avoir l'obligation d'etre arbitre ensuite.... quelle rigolade...seraient ils meilleurs ?
    et puis voire Zizou arbitre, est ce crédible...?

    Tout ca pour dire que tout commence par le respect, l'education, la sanction si nécessaire.

  • kiki2mars le 29/06/2006 à 15h09
    tout part des joueurs et ce dès leur formation. De leur rapport avec les arbitres dans toutes les divisions, dans tous les clubs, à tous les ages... le monde du foot quoi. Dans d'autres sports (Rugby, Hockey-sur-Gazon) on prend 10 mètres dans la gueule quand on approche de trop ou qu'on l'ouvre envers l'arbitre, au Handball c'est 2 minutes out...uniquement une question de culture.
    Ensuite le spectateur et le télé-spectateur ne font que mimer les artistes...

  • MMM le 29/06/2006 à 15h09
    Bel article, même si je ne suis pas forcément d’accord.
    Je regrette autant que toi que l’on parle plus de l’arbitrage que du jeu. C’est effectivement triste.
    Mais l’arbitrage ne devrait justement pas du tout faire parler de lui.
    Aucune équipe ne devrait pouvoir expliquer une défaite par une faute d’arbitrage.
    C’est justement parce que le jeu doit l’emporter que l’arbitrage se doit de se rapprocher de la perfection.

    Rien que le jour où la vidéo permettra a posteriori de sanctionner la moindre simulation, ou le moindre mauvais geste (c’est parfois le cas, mais c’est rare), le jeu sera plus propre, et l’arbitrage plus facile.

    Le jour où une main détectée par la vidéo sera passible d’un carton, où bien qu’un ceinturage sur corner sera sanctionnée d’un pénalty, l’arbitre sera tranquille, son travail sera facilité, sa sérénité sera retrouvée, et le jeu reprendra ses droits.
    Il ne faudra plus réfléchir à un nouveau système de points ou à un agrandissement des cages pour augmenter le nombre de buts.

    Pour finir, je dirais aussi … quelle tristesse pour le peuple togolais ou le peuple ivoirien …

  • 5ylV@iN le 29/06/2006 à 15h14
    Je suis d'accord au poil près que l'arbitrage à deux fonctionne. Pour l'éducation, confier le sifflet aux jeunes joueurs les plus braillards donne parfois des résultats... Mais rien ne vaut l'exclusion temporaire pour contestation.

  • JP13 le 29/06/2006 à 15h15
    Une autre vision:
    lien

  • Eviv Bulgroz le 29/06/2006 à 15h25
    je me contenrais de dire MERCI.

    Cet article me met du baume au coeur en cette coupe du monde pourtant belle, mais salie par des commentateurs/analystes qui n'ont que l'arbitrage comme sujet.

    A pleurer...

  • eskimo le 29/06/2006 à 15h36
    tres bel article, vraiment,

    ceci dit on conclut un peu vite de la critique d'erreurs d'arbitrage à la violence des propos de leboeuf ou des pseudo supporters

    c'est bien parce que la FIFA n'a pas pris la mesure des erreurs d'arbitrage, se contentant de gueuler dans le sens du vent (blatter) que le thème devient trop présent

    quelqus équipes se sont fait sortir de la compétition par des décisions erronés, oui ausi parce que elles n'ont pa smis d'autres buts, n'ont pas assez bien défendu, mais là ce sont de sfaust de jeu auxquels ce sont ajouté sdes erreurs arbitrales

    je ne vais pas non plus crier à mort l'arbitre, mais beaucoup réclame, pas la mort de l'arbitre, mais des modifications de l'arbitrage (arbitre supplémentare, puce, video, sanction contre les contestations, modification de certaines regles, que sais je encore)

    il ne faudrait pas que le débat fondamental et essentiel du respect de l'arbutre escamote celui des améliorations à apporter au foot, pr éviter que des pays soient victimes de l'arbitrage

La revue des Cahiers du football