Seuls 36% des internautes parviennent à saisir leur e-mail / password du premier coup. En feras-tu partie ? Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Paul Gascoigne – Don’t Forget Me

Songs From A Dressing Room – Un moment de football peut subitement évoquer une chanson écoutée des centaines de fois. Cette fois-ci, c’est le destin de Paul Gascoigne qui résonne avec le chant de Mark Lanegan. 

Auteur : Brice Tollemer le 5 Oct 2018

 

 

Cool water divine
Now I'm thirsty with nowhere to go
And what else do we find
But sorrow and misery untold

 

En 1996, le football revient à la maison. C’est l’Angleterre qui est chargée d’organiser la dixième édition du championnat d’Europe des Nations. Trente années se sont écoulées depuis le seul et unique sacre anglais lors d’une compétition officielle.

 

Mais si 1966 semble bien loin, les sujets de sa glorieuse majesté cèdent à leur optimisme légendaire pour cet Euro. Le football outre-Manche est en plein renouveau: depuis 1990, les clubs anglais sont de retour en coupe d’Europe après avoir été exclus après le drame du Heysel en 1985 et la Premier League, créée en 1992, est le nouveau symbole de la puissance financière du championnat anglais.

 


 

 

Impatients anglais

L’équipe nationale, après avoir manqué la Coupe du monde aux Etats-Unis en 1994, est bien décidée à revenir dans le grand concert des nations européennes en gagnant l’Euro sur ses terres. Mais après un piteux résultat nul lors du match d’ouverture contre la Suisse, elle est déjà sous pression. Un joueur en particulier est la cible de toutes les critiques: Paul Gascoigne.

 

La vie de cet homme pourrait être celle d’Harvey Keitel dans Bad Lieutenant d’Abel Ferrara ou celle de Nicolas Cage dans Leaving Las Vegas. Errant au gré de son alcoolisme dans la désolation extrême, criblé de dettes, harcelant ses anciennes petites amies, accro à la cocaïne, aux jeux d’argent, fumeur compulsif et atteint de troubles bipolaires, Gazza partage sa vie avec ses démons.

 

Rarement l’existence d’un footballeur aura été à ce point marquée par ce terrifiant cocktail d’addictions et d’épisodes pathétiques qui nourrissent le fonds de commerce des tabloïds britanniques.

 

 

Soûlographie

On aimerait pourtant seulement se souvenir des larmes de Paul Gascoigne lors de la demi-finale de la Coupe du monde 1990 perdue contre l’Allemagne, quand il prend un carton jaune synonyme de suspension pour la finale en cas de victoire anglaise.

 

On aimerait également se rappeler uniquement de son fantastique but lors du deuxième match de poule contre l’Écosse, six ans plus tard. Son enchaînement lob du pied gauche sur le défenseur écossais et frappe pied droit qui assure la victoire aux siens. La célébration de son but appartient à la légende: Gazza s’allonge sur la pelouse de Wembley, les bras étendus, pendant que Teddy Sheringham lui asperge le visage avec une gourde d’eau.

 

 

 

 

Cette mise en scène fait écho à la tournée de préparation de l’équipe anglaise à Hong-Kong, durant laquelle les joueurs s’étaient saoulés dans des proportions dantesques. Notamment quand, assis dans une "chaise de dentiste", ils recevaient complètement ivres des litres de bières directement dans la bouche.

 

 

Fréquentations toxiques

L’invocation de Satan est une "joie de descendre", écrivait Baudelaire: la chute infernale qu’a connue Gascoigne par la suite est au-delà du vertige. Mark Lanegan a vécu ces ravages de la descente aux enfers. Dépendant au crack et à l’héroïne dans sa jeunesse, l’ancien chanteur des Screaming Trees a subi les effets funestes de ces substances.

 

Originaire d’Ellensburg dans l’État de Washington, il est l’un des survivants de cette scène de Seattle placée sous l’étiquette du Grunge, en raison de ce foisonnement musical propre au début des années quatre-vingt-dix.

 

C’est au commencement de cette décennie que Mark Lanegan sort son premier album solo en 1990, sur lequel Kurt Cobain vient chanter avec lui sur Where Did You Sleep Last Night. Il a ensuite collaboré à Mad Season, projet qui a vu le jour en 1995 après une cure de désintoxication du guitariste de Pearl Jam, Mike McCready, et qui comprend notamment Layne Staley d’Alice in Chains… emporté par une overdose quelques années plus tard.

 

 

Se souvenir des belles choses…

Field Songs est le cinquième album personnel de Lanegan, et il a vu le jour en 2001. On navigue entre le désespoir éthéré, la mélancolie alcoolisée et une sensibilité désabusée au cours de ces douze chansons. Nous sommes ainsi séduits par le lyrisme de Don’t Forget Me, porte entrouverte vers une nostalgie fanée.

 

 

 

Une semaine avant l’annonce de la liste des joueurs anglais pour la Coupe du monde 1998 en France, les tabloïds publient des photos de Paul Gascoigne se baffrant de kebabs après une soirée avec son pote le DJ Chris Evans. Glenn Hoddle décide alors de ne pas le retenir dans le groupe et Gascoigne saccage la chambre du sélectionneur.

 

C’est de cette pathétique façon que se finit la carrière internationale de Gazza, durant laquelle ses éclairs de génie sur le terrain n’auront pu faire oublier sa calamiteuse hygiène de vie et ses ivresses caractérisées. La dernière fois qu’il a fait parler de lui – pendant l’été 2018 – il était accusé d’attouchements sexuels dans un train aux abords de Durham, dans le nord-est de l’Angleterre.
 

Réactions

  • Gone with the Greens le 07/10/2018 à 07h18
    Chipotons, chiopotons: ce n'est pas Sheringham mais Shearer qui tient la gourde...

  • Gone with the Greens le 07/10/2018 à 07h19
    Du verbe chiopoter. Pardon.

La revue des Cahiers du football