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Passeports pour la finale

Faut-il collectionner les footballeurs étrangers pour gagner une coupe d'Europe? La composition des équipes victorieuses depuis dix ans indique que ce n'est pas une obligation... et montre la légitimité de la règle du "6+5" pour protéger l'identité et la formation des clubs.
Auteur : Guillaume Toulouse le 21 Mai 2008

 

La victoire du Zenit Saint-Peterbourg, face aux Glasgow Rangers, en finale de la Coupe de l’UEFA est apparue comme rafraîchissante à plus d’un titre. Qu’une équipe russe s’adjuge une coupe d’Europe, en ces temps de concentration du pouvoir sportif par les clubs italiens, espagnols et  – désormais – surtout anglais (lire "Ligue des champions: on ferme!"), apporte une touche d’exotisme et de nouveauté aux compétitions continentales. Or, rien n’est pire qu’une répétition constante des mêmes affiches, quel que soit le niveau de jeu pratiqué en particulier en C1, pour lasser le public et les diffuseurs.

L'invasion de l'Angleterre
Surtout, l’étude des compositions des équipes finalistes indique une autre singularité apparente: la présence en leur sein d'une majorité de joueurs "nationaux", particulièrement frappante chez les vainqueurs (lire "Zenit-Rangers: la Coupe de l’UEFA, un plaisir à l’ancienne"). Or, les arrêts Bosman et Malaja, puis les accords de Cotonou, ont mis fin – pour simplifier – aux quotas de nationalités qui imposaient aux clubs de se présenter sur la pelouse avec un nombre limité et minoritaire de joueurs étrangers. Les équipes, spécialement celles des grands marchés économiques, sont alors devenues des agrégats de footballeurs venus d’horizons divers, parfois sans aucune attache "identitaire" avec le club local (1). Les cinq grandes ligues européennes (Allemagne, Angleterre, Espagne, France, Italie) comptabilisaient ainsi en moyenne 48,2% de joueurs étrangers dans leur division élite pour la saison 2006-2007 – l’Angleterre décrochant là aussi la première place avec l’extravagant total de 68,6% (2).


Cosmopolite bureau
Toutefois, quand il s’agit de gagner une coupe d’Europe, il semblerait qu’un réflexe identitaire pousse à préférer des joueurs "nationaux" à des joueurs "étrangers". Mieux même, à la vue des finales de Ligue des champions et de Coupe de l’UEFA disputées depuis l’arrêt Bosman, la spécificité du Zénit n’en est pas une. Les deux tiers des clubs vainqueurs des C1 et C3 depuis 1997 ont aligné au coup d'envoi une majorité de footballeurs locaux.

Bien que cette étude des compositions se borne à l’ultime étape d’une compétition, ne concerne que les équipes couronnées et mériterait probablement un traitement sur l’ensemble de la compétition pour affiner les conclusions, les statistiques globales montrent une prédominance "nationale" quant aux joueurs utilisés en finale.

finales_1.jpg
 

S’il ne s’agit que d’une moyenne, au demeurant dans les standards européens cités plus haut, de fortes disparités existent entre les époques. Pour un FC Porto (C3 2003) ou un Galatasaray (C3 2000) alignant, titulaires et remplaçants confondus, respectivement onze Portugais et dix Turcs en finale, un Inter Milan (C3 1998) porte bien son nom en ne misant que sur cinq Italiens pour les quatorze joueurs disputant le match au Parc des Princes. Particularisme des marchés de seconde zone? Les exemples de Valence (C3 2004), à la fibre ibérique très marquée avec neuf Espagnols dans l’effectif, ou du... Milan AC (C1 2007) avec neuf Italiens dans la composition (!) laissent à penser le contraire.


Régionaux de l'étape
On est loin du Liverpool de Benitez (C1 2005) ou du Barça de Rijkaard (C1 2006) ne totalisant que trois nationaux dans leur effectif finaliste. Et sur ces trois nationaux, nous comptabilisons dans les deux cas des "joueurs-cautions", non pas nationaux mais régionaux: les Catalans Oleguer et Puyol, et les Mersey Boys Gerrard et Carragher, pèsent peut-être un peu plus lourd que d’autres dans l’esprit des supporters.

En affinant le raisonnement aux seuls titulaires, une variation importante apparaît. Si les équipes de C1 restent dans la norme de la légère majorité nationale, un écart plus grand se creuse en coupe de l’UEFA. Conclusion, au coup d’envoi du match le plus important de la saison, les clubs, probablement sous l'effet de la concentration des meilleurs footballeurs du pays dans les formations dominantes, retrouvent un instinct "traditionaliste", misant essentiellement sur des joueurs du cru. Des joueurs qui présentent aussi l'avantage d'offrir de substantiels retours sur les investissements consentis dans la formation...

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Sur les vingt-trois équipes victorieuses en C1 ou en C3 depuis l’arrêt Bosman, quinze ont aligné au moins six joueurs nationaux lors du coup d’envoi. Il n’est donc possible de s’imposer en coupe d’Europe sans concentrer des talents internationaux. La conclusion vaut autant pour la Ligue des champions (sept fois sur onze), que pour la coupe de l’UEFA (huit fois sur douze), même si dans la seconde compétition continentale, le taux moyen de joueurs nationaux titulaires est légèrement supérieur (7,3 contre 7).

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Note: pour les deux tableaux, les ressortissants des pays du Royaume-Uni (Angleterre, Écosse, Irlande, Pays de galles) sont considérés comme des nationaux pour les équipes anglaises.

Renationalisations
Le débat est actuellement intense concernant l’éventuelle adoption de la règle du 6+5. Sepp Blatter et Michel Platini, présidents respectifs de la FIFA et de l’UEFA, font du lobbying auprès des instances européennes afin de faire reconnaître la spécificité du football. Si la Commission de Bruxelles semble résolue à interdire toute restriction sur des critères de nationalité – qui contreviendrait au principe de libre circulation des travailleurs – l'idée d'imposer au coup d'envoi six joueurs formés localement fait son chemin.
À constater qu'elle est en quelque sorte déjà mise en œuvre par les équipes européennes, y compris celles de l'élite continentale, cette mesure de régulation n'aurait rien de si révolutionnaire: le jeu du libre marché semble déjà la valider empiriquement.


United ou Chelsea ?
Les coupes d’Europe ne s’offrent toutefois pas forcément aux équipes alignant majoritairement des joueurs "nationaux". Ainsi, le potentiel vainqueur de la Ligue des champions 2008, Chelsea, joue régulièrement avec moins de six Anglais dans sa composition de départ, voire dans sa composition tout court (3). Ce n’est pas forcément le cas de Manchester United. Si Alex Fergusson ne réserve pas de surprise(s) dans sa composition pour la finale (mais il en a provoqué à chaque fois cette saison en C1), il se pourrait qu’une majorité de nationaux (Carrick, Hargreaves, Ferdinand, Brown, Scholes, Giggs, Rooney, sans compter O’Shea ou Fletcher) foulent la pelouse du stade Luzhniki dès le coup d’envoi. Alors avantage aux Red Devils ou baisse de la moyenne à cause des Blues?



(1) il est toujours cocasse de constater, en Ligue des champions notamment, que certains clubs alignent plus de joueurs issus du pays du club rencontré que ce dernier (citons pour mémoire les colonies espagnole de Liverpool ou française d’Arsenal).   
(2) Source: Observatoire des footballeurs.
(3) Sur l’édition 2007-2008, Chelsea n’aura jamais aligné plus de cinq nationaux au coup d’envoi, mais jamais moins de trois. La moyenne se situe à quatre, ce qui nous permet de constater qu’As. Cole, Lampard, J.Cole et Terry sont rarement absents…

Réactions

  • Khaz le 21/05/2008 à 06h22
    J'ai beau être pour la règle du 6+5, sauf quand je me suis retrouvé entraineur d'un obscur club russe à Football Manager, (soit dit en passant ils imposent 7 étrangers maximum sur la pelouse ET un joueur formé au club sur la feuille de match), il faut quand même relativiser la question du "faut-il avoir des étrangers pour gagner la champion's league".

    Si on regarde le rapport nationaux/nombre total de joueurs utilisés en C1 cette année pour les 8 équipes du premier chapeau, (logiquement celles qui ont le plus de chance d'aller au bout ) :

    Arsenal 2/24
    Inter 3/24
    Liverpool 5/23
    Chelsea 7/25
    Real 8/23
    Barcelone 8/23
    Milan 11/23
    Manchester 13/26

    On voit donc qu'une seule équipe a utilisé 50% de nationaux (et encore pour les anglais j'ai compté tous les britanniques). Après, je ne pense pas que le nombre d'étrangers ait une influence quelconque sur le résultat d'une équipe, juste sur son identité. On verra ça avec Manchester qui opére actuellement sa mutation avec l'arrivée d'étrangers (Nani, Tevez, Ronaldo...) pour prendre la place des britanniques vieillissants (Giggs, Scholes).

    Soit dit en passant, on voit bien que la règle du 6+5 foutrait un sacré merdier pour ces équipes du gratin européen...

  • Khaz le 21/05/2008 à 07h02
    Et en cadeau je vous la liste de toutes les équipes étant parvenues en poules et leur pourcentage de nationaux dans l'effectif C1.

    Finalistes
    Chelsea 7 /25 28%
    Manchester 13 /26 50%

    Demies
    Liverpool 5 /23 22%
    Barcelone 8 /23 35%

    Quart
    Arsenal 2 /24 8%
    Shalke 04 10 /23 43%
    Roma 11 /22 50%
    Fenebahce 12 /22 55%

    8èmes
    Inter 3 /24 13%
    Seville 7 /26 27%
    Porto 7 /22 32%
    Olympiakos 8 /23 35%
    Real 8 /23 35%
    Milan 11 /23 48%
    Lyon 12 /22 55%
    Celtic 14 /25 56%

    UEFAistes
    PSV 8 /21 38%
    Sporting 10 /23 43%
    Werder Breme 10 /22 45%
    Benfica 11 /23 48%
    Rangers 10 /19 53%
    Marseille 11 /20 55%
    Rosenborg 9 /16 56%
    Slavia Prague 18 /23 78%

    Eliminés
    Shaktar Donetsk 6 /18 33%
    Stuttgart 9 /21 43%
    CSKA Moscou 10 /22 45%
    Dynamo Kiev 13 /27 48%
    Lazio 12 /22 55%
    Besiktas 17 /26 65%
    Valence 17 /24 71%
    Steua Bucarest 20 /23 87%

    Pour un total de 329 nationaux sur 726 joueurs ayant joué la C1 cette année (soit 45%)


    Déjà on a que 13 équipes sur 32 à avoir fait jouer 50% ou plus de nationaux.

    Et moi ca me fait réflechir de voir que tant d'équipes jouent avec si peu de nationaux ça réduit la faisabilité du projet à mon avis.
    Surtout que je n'ai pas fait le détail mais y'a souvent 1ou 2 nationaux qui n'ont joué qu'un bout de match dans ces totaux...

    Si ça peut aider au débat en tout cas, ça me fera plaisir !

  • Qui me crame ce troll? le 21/05/2008 à 07h32
    Ce qu'il faut en conclure, c'est que ce sont les équipes de "seconde zone" qui sont le plus enclines à engager de nombreux étrangers?

  • Hyoga le 21/05/2008 à 07h41
    J'ai pas tellement compris ce qu'on cherche à démontrer.

    Premier paragraphe, on nous dit qu'il y a 48% d'étrangers en moyenne dans les cinq "grands championnats", et c'est censé montrer qu'il y a beaucoup d'étrangers.

    Deuxième paragraphe qui dit que "ah mais attendez pour gagner une coupe d'europe c'est pas pareil, on fait confiance à une majorité de locaux". résultat, sur le graphique camembert: 48% d'étrangers.

    Quid?

  • Raspou le 21/05/2008 à 08h33
    Hyoga: Et tu as oublié le 3e paragraphe, qui nous dit "attention attention, quand on regarde les seuls titulaires, il y a réflexe "traditionaliste" et les choses changent sensiblement".

    Badam badam, roulement de tambour et nouveau diagramme...

    Résultat: toujours 48% de nationaux :-D

  • Raspou le 21/05/2008 à 08h39
    Bon, je chambre, mais le 3e paragraphe (celui sur le réflexe localiste au moment de la finale) se fonde en fait sur la variation observée en C3, où l'on passe d'une répartition 54-46 pour tout l'effectif à une répartition 57-43...

    Quelqu'un plus calé que moi en stats pour dire à l'auteur que quelques pourcents de différence sur un échantillon aussi restreint ne signifient absolument rien?

  • Raspou le 21/05/2008 à 08h45
    Pour mon premier post, il fallait bien sûr lire "toujours 48% d'étrangers".

    Plus sérieusement, il me semble que l'article cherche à justifier le 6+5 et tente d'utiliser des stats pour démontrer deux choses contradictoires:

    1/ que l'application de cette règle changerait les choses pour les "agrégats de footballeurs venus d’horizons divers"

    2/ que l'application de cette règle ne changerait pas si dramatiquement les choses, donc qu'elle ne doit pas faire peur aux clubs: "À constater qu'elle est en quelque sorte déjà mise en œuvre par les équipes européennes, y compris celles de l'élite continentale, cette mesure de régulation n'aurait rien de si révolutionnaire: le jeu du libre marché semble déjà la valider empiriquement."


    Il me semble donc comprendre que le propos de l'auteur est de dire "le 6+5 ne doit pas faire peur, il est déjà pratiqué dans les faits par une majorité de clubs, y compris les meilleurs, il ne changerait les choses que pour quelques exceptions qui abusent un peu (Arsenal ou l'Inter)".

  • Raspou le 21/05/2008 à 08h48
    Et je fais un quadruplé incroyable en rajoutant une idée perso: dans les discussions sur le 6+5, qu'entend-on par "formé" et par "localement"? Est-ce que "localement" veut dire "au club" ou "dans le pays"? Et à quel âge doit entrer un jeune joueur dans un club pour qu'on considère qu'il y a été "formé"?

  • Le_footix le 21/05/2008 à 09h25
    Bonne question Raspou: dans l'Equipe d'hier ils expliquaient que les clubs anglais sont en train de mettre la main sur des joueurs français de 15 ou 16 ans pour pouvoir les déclarer "formés au club" et respecter les quotas de l'UEFA pour les coupes d'Europe !!

    Si ce n'est pas une pure dérive, je ne m'y connais pas !

    Y'a vraiment plus aucun Anglais qui veut jouer au foot de nos jours ou quoi ?

  • Croco le 21/05/2008 à 09h39
    Sinon y a une erreur sur le nombre de joueurs nationaux titulaires parmi les vainqueurs de C1 pour Barcelone, il y avait Puyol, Oleguer et Valdès titulaires au coup d'envoi. Juste histoire d'égaliser avec Liverpool 2005 pour la pire représentation de joueurs nationaux de la décennie.

La revue des Cahiers du football