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OL Reportage

On peut faire un reportage, mais il est plus rare de le raconter. Les coulisses de notre déplacement à Lyon (voir CdF 6), ou "Dans la peau d'un journaliste sportif", avec photos, anecdotes et confidences…
le 15 Avr 2004

 

Tout commence dans le quartier de Gerland, au cœur de l'OL Land, puisque dans un périmètre relativement réduit, on trouve le siège du club (également celui d'OL Voyages), le camp d'entraînement de Tola-Vologe, OL Store, OL Café, le restaurant Argenson et bien sûr, le stade. Après avoir étudié les vitrines à trophées (quelques minutes suffisent), l'accueil est cordial au service communication, où nous rencontrons les jeunes du site Internet qui ne nous tiennent pas rigueur de nos chambrages passés. L'attaché de presse se rend coupable d'une tentative de corruption (réussie) en nous offrant une bouteille d'OL Beaujolais. Il prend un peu peur au moment où nous évoquons un comparatif avec l'AJA Chablis. Sur un bureau, un exemplaire de Men's Health avec Grégory Coupet en couverture. Côté cour, l'accès est direct vers les terrains d'entraînement. Le huis-clos est très relatif en cette veille d'OL-Nantes, puisqu'il suffirait de se rendre dans le jardin public voisin pour observer les joueurs. Fin de séance: Joël Bats adresse des centres pour un exercice de reprises devant le but. Luyindula claque les volées en faisant la gueule. Il doit être informé que demain, il jouera sur le flanc gauche, où il ratera tout ce qu'il pourra.

Comment se faire éliminer à la première question de "Questions pour un champion" Un point presse est prévu à l'issue de l'entraînement, sans trop de cérémonie puisqu'il se déroule sur le parking. Paul Le Guen s'y pointe le premier, en tongs. Nous l'alpaguons lorsqu'il s'extrait du groupe des journalistes (Leçon de journalisme sportif n°35, "Alpaguer les interviewables"). Il s'exécute de bonne grâce, tête penchée et sourire en coin. Les joueurs sortent ensuite les uns après les autres. Malouda serre les mains, Edmilson porte la sienne sur son cœur avec un sourire eucharistique, Coupet est très sollicité... Mais c'est surtout Dhorasoo que nous attendons. — Bonjour, nous faisons un dossier sur l'OL, c'est possible de vous poser quelques questions? — Euh… Ça va dépendre de la première. — OK... Vous connaissez le club depuis plusieurs saisons, vous l'avez vu évoluer, qu'est-ce qui a le plus changé ces dernières années? — Ah, non, désolé, j'ai pas très envie de parler. Excusez-moi. Bon d'accord, sans rancune Vikash, de toute façon on t'aime bien.

Sociologie du parking Sur le parking des joueurs, l'industrie automobile allemande occupe presque toutes les parts de marché, partenariat avec un concessionnaire oblige. Pas de jaune ou de rouge pétants, du sobre, du sérieux, de la respectabilité. Quelques joueurs se distinguent cependant en évitant l'Audi A3 réglementaire. Statut d'attaquants oblige, Luyindula et Govou ont choisi le coupé Mercedes SL (chacun un), Dépositaire d'une tout autre image, Edmilson a opté pour une S55 AMG, à la fois familiale et sportive (5,5 litres, 500ch et 4 pots d'échappement, "une poussée phénoménale à tous les régimes", nous assure le site officiel d'AMG). Le 4X4 a également la cote, probablement pour mieux escalader les pentes de Fourvière ou de la Croix-Rousse. Éric Carrière monte ainsi sans marchepied dans sa Porsche Cayenne. En revanche, dans ce monde où il n'y aurait presque que des cadres très supérieurs, les agents de maîtrise font figure de dominés: Joël Bats conduit une Opel Astra immatriculée dans les Yvelines. Probablement un souvenir du PSG. Mais enfin, les jours de match, tout le monde se retrouve à égalité et monte dans l'OL Bus. Un Renault Trucks, évidemment, avec la liste des joueurs peinte près de la porte pour faire l'appel. OL Shopping Le lendemain, l'après-midi est propice à la flânerie sur la presqu'île, mais il faut bosser. Nous rencontrons Christine Margossian, la directrice d'OL Beauté, dont la création n'est pas encore officialisée à cet instant (voir dans le journal, et sur le site de l'OL, l'annonce du lancement). Elle nous dit tout sur la fermeture d'OL Coiffure, le partenariat avec le club, les contacts avec Jean-Michel Aulas, la clientèle espérée. Pas exactement celle de la boutique Planet OL juste en face. D'après le vendeur, c'est Juninho qui arrive largement en tête des demandes de flocage. Il nous regarde bizarrement quand nous lui demandons s'ils vendent des maillots de Saint-Étienne. "C'est parce que ce n'est pas le même équipementier? — Ah bon, ils ont un équipementier?" Nous contribuons quand même au CA en achetant une bouteille de Bière des Gones.

Petits fours et rencontres du troisième type À une heure du match, l'OL Store est nettement plus rempli, mais nous n'avons plus le temps de nous attarder et il nous faut rejoindre la tribune de presse. Les Cahiers du foot ne sont plus "le seul journal qui paye sa place au stade", encore une vantardise qui tombe à l'eau. On n'en est quand même à se compromettre au "Club des cents", le carré VIP de la tribune officielle qui nous surplombe. Pour un match de championnat, la tribune de presse ne laisse que l'embarras du choix des places, à ceci près que les postes dotés d'écrans de télévision sont réservés à certains médias (L'Équipe, pour n'en citer qu'un). Nous disposons quand même de prises électriques et d'une tablette comme dans le TGV. Ça change tout de la vision d'un match. Moment historique, Jamel serre la pogne de Vincent Duluc, son idole ou presque. Nos voisins sont des journalistes portugais, déjà croisés la veille. Ils nous demanderont quelques infos sur l'OL, mais nos tentatives de désinformation (Réveillère est ailier droit, Deflandre est super fort…) n'auront servi à rien au vu du résultat du quart de finale contre Porto… Un ascenseur permet de descendre sur les lieux d'une légère collation, où l'on récupère aussi la feuille de match. Dans l'ascenseur du retour, une hôtesse est chargée de deux plateaux de petits fours. Elle nous donne des droits sur l'un, mais l'autre, "C'est pour Aulas". Dommage, ils avaient l'air meilleur.

Zone franche L'après-match pour les journalistes, c'est la zone mixte, leur zone de vérité à eux, comme dans les articles d'Albert Lombre. D'abord, dans une première pièce (en fait, un couloir voûté qui pourrait servir de cave à OL Beaujolais), les deux entraîneurs ont l'obligation contractuelle de répondre à quelques questions. On se presse derrière les caméras de télévision pour saisir au vol les réponses. Côté presse écrite, c'est le bloc-notes qui règne, ce qui explique que la même déclaration va connaître plusieurs formulations une fois imprimée. Le rituel se poursuit dans le couloir des vestiaires, avec les joueurs qui se présentent le long du cordon séparant les deux mondes. Nous prenons notre revanche avec une question agréée par Vikash. Fallait faire dans le basique. C'est là qu'a lieu LA rencontre. Alors que la foule se disperse petit à petit, nous nous rapprochons de Jean-Michel Aulas, qui parvient à commenter le match tout en plantant, au milieu d'un éloge du FC Porto, des banderilles sur le dos de l'AS Monaco. Nous plongeons alors notre regard dans le regard clair de JMA, qui, déjà bien chaud, peut consacrer dix minutes à une seule question. Il faut l'interrompre, en fait. Jean-François Lamour, Monaco, le G14, la licence européenne, tout y passe. Derrière le costume présidentiel, l'attaché de presse rigole, il n'y a plus que l'équipe de Télé Lyon Métropole qui attend son tour. C'est le moment d'offrir un exemplaire des Cahiers à Jean-Michel, en lui disant que nous sommes loin de partager ses opinions. Il était prévenu, à vrai dire. "Tant mieux, se félicite-t-il, il faut du débat". Avant de conclure quelques instants plus tard, "Voilà, je vous ai tout dit, avec ma franchise habituelle".

C'est le moment de quitter Gerland. Au fait, ce soir-là, en battant le FC Nantes, l'Olympique lyonnais reprenait la tête du championnat.

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