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Ode à la deuxième division

Bibliothèque – Le Gros Livre de la Ligue 2 met en valeur cette division où se croisent stars en devenir ou sur la fin et joueurs moyens de clubs pas faits pour aller plus haut.

Auteur : Christophe Kuchly le 27 Oct 2020

 


Il y a des débuts mensongers, qui tentent d’accrocher le lecteur en promettant une action qui n’arrivera jamais. Et il y a l’avant-propos du Gros Livre de la Ligue 2, qui débute ainsi: “Le Clermont Foot 63 vient disputer un match amical face à Romorantin.” Quelques lignes plus loin, on croise tour à tour Vincent Boulanger, un ballon Uhlsport, Frédéric Brando, Gigi d’Agostino et le stade Léon-Bolléee.

 

Bienvenue dans l’antichambre de l’élite, l’enfer des gros qui descendent et le paradis de petits qui montent. Une division pas forcément sexy sur le papier qui, au fil de 271 pages rythmées, dépasse facilement les clichés.

 

 

Car la grande force de l’ouvrage tient dans ce savant mélange entre respect du sujet et prise de distance. D’un côté, le récit du passage de l’OM dans une division qu’il n’était pas censé fréquenter, de la première montée de Guingamp en D1 ou du recrutement d’internationaux par Angers au sortir de la deuxième guerre mondiale. Des moments qui rappellent qu’il y a des enjeux humains et financiers, des destins qui se forgent.

 

Mais il y a aussi les courses de voitures des Sochaliens coachés par Silvester Takac, Bourg-en-Bresse obligé de jouer son premier match à Gueugnon et dont le bus de supporters se perd sur la route et Ruud Krol qui siffle des bières en peignoir après l’entraînement avec Cannes. Du “football vrai”, avec de moins en moins de légèreté mais auquel on peut toujours un peu s’identifier.

 

 

« C’est tellement imprévisible »

Parmi les très nombreux entretiens qui parsèment le livre, celui de Jean-Marc Furlan est l’un des plus intéressants. Parce qu’il est monté quatre fois dans l’élite mais finit toujours pas revenir en deuxième division. “Quand tu es joueur, tu ne veux absolument pas jouer en Ligue 2. C’était mon cas.” Parce qu’il a son franc-parler. “J’ai passé ma vie à courir après un mec pour le couper en deux et, aujourd’hui, je donne des leçons de beau jeu.” Et, surtout, parce qu’il est bien placé pour analyser le niveau.

 

C’est tellement imprévisible, pour les observateurs comme pour les acteurs, pose-t-il. En Ligue 2, il faut faire avec. J’ai eu honte de certaines victoires. En Ligue 2, il y a une uniformité. Il y a moins de joueurs qui cassent les couilles à dribbler et à en planter deux en cinq minutes. Tout se nivelle dans ce championnat.” Encore plus en 2020, quand quelques bons matches suffisent à décrocher un transfert qui assurera la stabilité financière du club.

 

Est-ce pour ça que les épopées semblent éphémères? Que trouver une alchimie sur le plan humain en ayant si possible quelques talents supérieurs paraît offrir la montée à tous les coups ou presque mais sans garantie à l’étage supérieur? À travers les propos de Wylan Cyprien ou Camel Meriem, qui ont débuté en L2 dans leur club formateur, on ressent en tout cas une forme de nostalgie. L’insouciance, les copains…

 

 

Ces mamies qui présentent le buffet

Tout ceci invite l’auteur de ces lignes à la confession, jusqu’à oser l’usage du “je” habituellement réservé aux éditos. Pas vraiment séduit à première vue par le sujet, puisque la Ligue 2 ne me rappelle pas de moments de bravoure footballistique, je me suis revu à Clermont, Bourg-en-Bresse ou Châteauroux dans le froid de lundis soirs hivernaux – en tout cas ressentis comme tels.

 

Des interminables déplacements solitaires où on pose ses affaires à l’hôtel qui jouxte la gare, part en taxi au stade, couvre la rencontre et monte dans le premier train du lendemain. Des matches d’une qualité toute relative dans un décor pas vraiment grandiloquent, où il est difficile de savoir si les joueurs n’avaient pas d’idées ou pas les pieds pour leur donner vie. Rien de mémorable pour le suiveur biberonné aux affiches européennes.

 

Et pourtant, si les souvenirs de ballon se brouillent, il reste ces mamies qui présentent le buffet préparé l’après-midi, ces joueurs qui discutent avec leur famille au bord de la main courante après le coup de sifflet final, ce wifi perdu si on fait le pas de trop et ces supporters qui jouent les taxis quand plus aucun ne travaille. Des tranches de vie qui rassemblent finalement davantage que le gegenpressing.

 

C’est cette D2 pas toujours passionnante devant l’écran mais riche en histoires que Thomas Bonnavent et Maxime Mianat racontent. Avec de l’humour, des formats malins (notamment ces équipes-type par club qui récompensent ceux qui sont restés dans la division au lieu d'aller voir plus haut), des témoignages intéressants… et du jeu. Parce que si Victor Zvunka explique par exemple que Châteauroux est un très bon coin pour les amoureux de la pêche, cela ne l’empêche pas de détailler la stratégie de recrutement ou le rôle de Yann Lachuer dans son 4-2-3-1 en 1997.

 

Le gros livre de la Ligue 2, de Thomas Bonnavent et Maxime Mianat, ed. Hugo Sport, 24,95 euros.

 

Réactions

  • McManaman le 27/10/2020 à 23h07
    "Des interminables déplacements solitaires où on pose ses affaires à l’hôtel qui jouxte la gare, part en taxi au stade, couvre la rencontre et monte dans le premier train du lendemain."

    Il est très bien le Kyriad de Saint-Pierre-des-Corps, non mais. Et bien fâché tu peux aller au stade à pied, en passant par la zone industrielle.

    Enfin, ça c'était avant, la Ligue 2 d'antan.

    Merci pour le compte-rendu, ça donne envie de lire le livre !

  • Jankulowski Desailly Galasek le 28/10/2020 à 17h08
    JE LE VEUX

  • dugamaniac le 30/10/2020 à 16h53
    Tentant , je les ai aussi entendus parler très bien de leurs livres sur RMC.
    Elles paraissent sympa les anecdotes de reporter de ligue 2, "le passage au je" est une bonne idée.

La revue des Cahiers du football