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Mourinho : The Final One ?

Ce sont quelques secondes qui résument José Mourinho et peuvent expliquer son incapacité à rester plusieurs années dans le même club. Le monstre est peut-être fatigué.

Auteur : Raphaël Cosmidis le 5 Oct 2012

 

 

Mercredi soir, le Real Madrid se déplaçait à Amsterdam pour y affronter l'Ajax de Frank de Boer. Cristiano Ronaldo lance les Madrilènes en ouvrant le score peu avant la mi-temps, mais c'est au retour des vestiaires que la rencontre connaît son sommet. À la 48e minute, Kaka pique le ballon vers Karim Benzema. En position inconfortable, le Français peut contrôler ou laisser filer jusqu'à Cristiano Ronaldo, mieux placé. Il préfère le choix irrationnel: tenter un ciseau. La balle se loge sous la barre transversale, le gardien est battu, les commentateurs jurent de plaisir, les joueurs rigolent. Le staff merengue applaudit. C'est le plus beau but de la soirée, sûrement le plus beau du Real depuis le début de la saison.

 


Joies calculées

José Mourinho reste impassible. Il ramasse sa bouteille pour boire. Tellement impassible que ses assistants, Aitor Karanka compris, arrêtent leurs manifestations de joie. Le Portugais ne montre rien pendant que tout le monde félicite l'ancien Lyonnais. Seul, au milieu de ces sourires, sans émotion.

 

 

 

 

Difficile d'interpréter quelques secondes. José Mourinho est connu pour ses réactions disproportionnées volontairement afin de placer les joueurs dans un état d'euphorie (cf. ses courses à Old Trafford avec Porto et à Barcelone avec l'Inter). La joie n'est pas une de ses spécialités. Face à Manchester City, lors du but victorieux en fin de match de Cristiano Ronaldo, il a célébré le retour de son équipe comme un joueur fêterait un but, glissant sur ses genoux. Pas avec joie. Avec satisfaction, mais surtout avec la rage indissociable de sa personnalité. La renaissance d'un Mourinho pré-Madrid, en costume et énergique. Authentique? Ou une réaction encore calculée pour démentir la rupture entre son style de management et les Espagnols du vestiaire?

 

Cet été, lors d'un stage du Real Madrid aux États-Unis, il disait: "Embrasser, frapper mes joueurs ou pleurer avec eux ne me pose aucun problème. […] Il faut être ouvert pour partager des émotions et des idées." Il disait aussi: "Je motive mes joueurs avec ma propre motivation. Votre motivation doit être le moteur pour que les joueurs vous suivent ensuite" [1]. Comment qualifier l'absence de réaction suite au but de Benzema, son Benzema, qu'il a malmené, rabaissé pour le faire progresser? Un acte manqué? Un signe qu'il exige plus encore et qu'une pirouette ne suffira pas? José Mourinho n'est pas du genre à "oublier" de faire quelque chose. Tout est minutieux, préparé, utile dans un futur plus ou moins proche. 

 


Un dernier verre de José

Verra-t-il ce futur avec le Real Madrid? Depuis la reprise, nombreux sont les journalistes espagnols notant une cassure. Des joueurs épuisés par la pression constante de leur entraîneur. Mourinho ne laisse rien passer. Même après cette victoire 4-1 à l'extérieur en Ligue des champions, il revint sur le but encaissé et le jugea "inacceptable". Avec lui, pas de répit.

 

Ce style est-il compatible avec le long terme? Deux ans à Porto, trois à Chelsea, deux à l'Inter. Troisième année au Real Madrid en cours. Distancé par Tito Vilanova dans une Liga de toute façon déjà inscrite à son palmarès, José Mourinho va sans aucun doute parier sur la C1 après deux défaites en demi-finale. S'il en a la force. Après dix ans de succès à travers l'Europe, Mourinho pourrait, inversement aux habitudes, s'épuiser plus qu'il n'épuise les autres. Dix ans à motiver des joueurs pour gagner le championnat, la coupe, la C1, à combattre la presse tel un ennemi. Deux ans d'un duel géant avec Pep Guardiola, d'innombrables clasicos au compteur, perdus, gagnés. Un adversaire catalan marqué au point de se retirer momentanément du football.

 

Dans ce vaste bazar organisé, cette valse d'entraîneurs qui disparaissent avant de ressusciter, José Mourinho n'est jamais mort. Un ogre mangeur de trophées qui ne semble jamais repu. Une petite indigestion ne serait pas incompréhensible.

 

[1] Source des citations: just-football.com
 

Réactions

  • Raspou le 05/10/2012 à 09h39
    " Alors attention, là, but pour le Real. Alors regardez bien José Mourinho. TOUS les joueurs du Real m’ont dit qu’ils n’ont jamais vu quelqu’un qui était aussi extraverti à l’entraînement que Mourinho. Et d’ailleurs en ligue des champions… Il n’a jamais célébré un but, donc c’est peut-être pour maintenant. [Voix un peu plus basse] Ah ben non, il reste assis."

  • Tonton Danijel le 05/10/2012 à 10h25
    Tiens, les CdF et Horsjeu se livrent à la biétrysation???

    Mais alors, comment expliquer que le même José se jette sur la pelouse il y a 15 jours pour célébrer la but de la victoire contre City? Ne peut-on pas expliquer la différence de comportement par le fait que le but d'il y a 15 jours est décisif dans un match tendu, alors que le ciseau de Benzema intervient dans un match où le Real est tout en contrôle?

  • Jean-Patrick Sacdefiel le 05/10/2012 à 11h10
    Biétrysation, oui, pas illégitime à mon avis : ce micro-événement dont les causes sont nébuleuses sert de prétexte à des interrogations assez légitimes sur l'avenir proche de Mourinho. Les ressorts de motivation de ce type assez fascinant m'ont toujours laissé perplexe, je ne sais pas trop à quoi il marche.

    Et je ne peux pas m'empêcher de penser que ces mecs sont quand même exposés à de gros coups de déprime, voire à des dépressions pures et simples. En même temps, le risque doit être encore plus grand s'ils arrêtent... Après le Real, quel projet pourrait relancer Mourinho (si toutefois il en a besoin)?

  • syle le 05/10/2012 à 12h01
    J'aurais tendance à rejoindre Tonton Danijel...
    C'est pas non plus le but qui fait basculer un match indécis.
    Et j'ajouterais qu'en dépit de la réussite insolente du Benz qui claque là un but superbe, il n'a peut-être tout simplement pas voulu marquer un enthousiasme ostensible pour cette tentative qui était malgré tout un choix discutable...

    Par ailleurs, faut voir un peu le début de saison de Madrid. Dès la 6ème journée de championnat, ils ont d'ores et déjà quasiment perdu le titre.
    Il y a de quoi faire la gueule.
    Et, à l'inverse, pas forcément de quoi s'enflammer pour une fois que les mecs sur le terrain font le boulot et assurent un résultat.

  • Jean-Patrick Sacdefiel le 05/10/2012 à 12h06
    Là c'est toi qui biétrise, syle :)
    Et au-delà du prétexte et de l'interprétation de son tirage de gueule, ce que tu soulignes du début de saison du Real incite encore plus à s'interroger sur l'avenir de Mourinho à Madrid.

  • Sens de la dérision le 05/10/2012 à 14h40
    Gigodanho
    aujourd'hui à 11h10
    Après le Real, quel projet pourrait relancer Mourinho (si toutefois il en a besoin)?
    ---
    Il faut un club plein de thunes, qui a besoin de (re)nouer avec le succès. Je parie que ça sera un club du style l'Anzhi.

  • narcoleps le 05/10/2012 à 14h43
    Même sentiment que Tonton et syle, le premier mot qui m'est venu en lisant l'article est "biétrysation" (hé oui, la lecture depuis des années du fil "Observatoire du journalisme sportif" finit par laisser des traces).

    La question du devenir de Mourinho au Real est évidemment légitime, mais l'article se base sur un fait ambigu, qu'il surinterprète peut-être exagérément. Je trouve qu'il aurait gagné à être mis en perspective par exemple en comparant le comportement actuel de Mourinho avec celui qui avait été le sien lors de ses fins de règne à Chelsea et l'Inter(est-ce qu'on y retrouve la même évolution ? quelles sont les différences éventuelles ? etc. - je précise que je n'en ai aucune idée, juste ça m'aurait intéressé de lire un commentaire là-dessus)

  • la touguesh le 05/10/2012 à 14h50
    Gigodanho
    aujourd'hui à 11h10
    Après le Real, quel projet pourrait relancer Mourinho (si toutefois il en a besoin)?

    ------------

    La sélection portugaise ?

    C'est souvent évoqué en tout cas. Pas forcément pour l’après Real, mais je ne m'étonnerais pas que sa carrière passe par la case sélection nationale.

  • Ba Zenga le 05/10/2012 à 15h09
    Mourinho, je le vois plutôt retourner en Angleterre. Du côté d'un des deux Manchester quand une place se libèrera.

  • Obiwan Kenobi le 05/10/2012 à 15h20
    Je pense que pour connaitre l'avenir de Mourinho, il faut regarder les trous dans son CV.

    Je pense qu'il est motivé par les records, et le point qu'il relève souvent dans son parcours est qu'il a été champion dans tous les pays où il est passé.

    Donc selon moi il reste plusieurs challenges qu'il voudra relever :
    - gagner la LdC avec le Real (cette année, donc, car on ne l'imagine pas faire une quatrième année)
    - gagner la LdC avec un club anglais
    - être champion dans un 5ème championnat.

    Je pense qu'il tentera un ou plusieurs de ces challenges avant de prendre la sélection.

    Pour le challenge "champion dans un nouveau championnat", je ne crois pas trop à un club russe : à mon avis cela a du sens pour lui si c'est un championnat reconnu et médiatisé.

    Pour cette raison, j'ai longtemps cru qu'il serait tenté par un club en France. Mais avec la domination attendue du QSG, le risque de se planter serait gros. Ou alors prendre la suite de Ancelotti s'il venait à partir, bien sûr.

    Donc ce pourrait être l'Allemagne, mais où ? Clairement pas compatible Bayern, mais y a-t-il d'autres clubs prêts à payer son salaire et lui filer les clés ?

    En me relisant, je me dis que finalement il n'y a que l'Angleterre.
    Manchester United après Ferguson ? Beau challenge, et surtout à la hauteur du personnage...

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