L'équipe de France a fait ce qu'il fallait à défaut de faire le spectacle et surtout de faire avancer ses chantiers. Au seuil d'une trêve de cinq mois sans match officiel, avant... le match retour au Luxembourg, son efficacité comptable retrouvée à la suite d'un faux-pas initial assez tragique la laisse en effet avec quelques interrogations. Elle est en tête d'un groupe où toutes les équipes sont à sa portée, mais en ayant joué trois fois sur quatre à domicile. Une certaine continuité est assurée en défense, sans grandes assurances, et le constat qu'elle dispose de joueurs de grande qualité au milieu ne masque pas des problèmes d'animation et d'efficacité offensives.



Confrontée à des adversaires très différents, soumise à des variations tactiques, elle n'a pas encore dégagé d'identité de jeu et se cherche des leaders. Compte tenu des conditions de la prise de fonction de Laurent Blanc et du coup de bambou assené par la Biélorussie il y a à peine six semaines, la sélection reste sur ses rails. Ses deux prochains adversaires dans des matches amicaux de prestige, l'Angleterre et le Brésil, vont lui offrir d'autres possibilités de se construire que les laborieuses joutes des éliminatoires...


La nalyse

Du côté de la cabine de TF1, on a tenté le "milieu en losange", mais décidément Laurent Blanc aime les figures géométriques originales pour son entrejeu. Car si Diaby a évolué très nettement dans la section droite du terrain et s'est plus souvent porté vers l'avant que Diarra, il s'est souvent retrouvé à la même hauteur que ce dernier, reconstituant une paire de milieux défensifs dont il se détachait pour se projeter en attaque ou sur l'aile. Son alter ego supposé Malouda a joué dans une zone plus avancée et plus excentrée, tandis que Benzema, dans un rôle de faux ailier droit, a dû abandonner un axe déjà très encombré (notamment par Hoarau).




Gourcuff, en meneur de jeu, a tenté de mettre de l'ordre dans tout ça, mais la densité et le harcèlement imposés par les Luxembourgeois ont contrarié ce qui pouvait ressembler à un plan tactique. Aussi longtemps qu'ils l'ont pu, les visiteurs ont en effet systématiquement fait jaillir un des leurs sur le porteur du ballon, laissant peu d'espace pour la passe et encore moins pour le dribble. Pour mieux maîtriser la rencontre, il aurait fallu réussir à mettre du rythme plus tôt, mais les Bleus ont trop manqué de justesse technique pour s'essayer au toque entre les lignes blanches, ne parvenant qu'à emplafonner un nombre record de joueurs amateurs. On a alors revu des lacunes connues: un nombre insuffisant de centres compte tenu de la domination, peu de présence à leur réception, des frappes au but pas assez précises ni assez fatales... Rares, les accélérations et les enchaînements se sont régulièrement ensablés.

Il ne restait plus qu'à mener une guerre d'usure, en tâchant de gagner en précision ce que les adversaires perdaient en présence physique (littéralement, après l'expulsion de Peters), et de compter sur les brèches qui allaient s'ouvrir. Le paradoxe est que la première avait été exploitée dès la 22e minute avec l'ouverture du score, mais qu'il a fallu attendre presque une heure pour récidiver. La confrontation n'est redevenue intéressante qu'après les changements et l'heure de jeu, notamment parce qu'avec Gourcuff en orientations et Nasri en percussions, le jeu français a retrouvé de la variété et une qualité technique plus utile que les mouvements de Hoarau et Benzema auparavant. En permutant et en débordant, Nasri et Payet ont apporté de la vivacité et achevé de désorganiser le bloc luxembourgeois. Ce fut tardif et sur un score finalement étriqué. Mais dans ce genre d'exercice, le nombre de points est plus important que le nombre de buts.




Les observations en vrac

• Les commentateurs de TF1 se sont-ils eux aussi lancés dans les paris sportifs, comme "Je te parie que j'arrive à dire trente-cinq fois Téléfoot pendant le match"?
• Quelqu'un pourra dire à Méxes que s'il est sélectionné pour la qualité de sa relance, ce serait bien qu'il en tente quelques-unes au-delà de Rami, Clichy et Diarra?
• Si même Lizarazu passe la moitié du match à calmer les enflammades de Christian Jeanpierre, peut-être ce dernier va-t-il se rendre compte qu'il en fait un petit peu trop sur la réapparition de la magie féerique du football des Bleus et qu'il ne commente pas la parade de Noël à Eurodisney?
• OK, ELA permet aux enfants malades de rencontrer des stars. Mais si c'est non seulement pour leur faire subir une dictée, mais en plus une dictée écrite par Marc Lévy, est-ce qu'on est encore dans le caritatif?



Le match de Christian Jeanpierre

Le rêve de Super Dupont
Christian Jeanpierre : "Super Marseillaise!"

Le Jeanpierre tombale
Christian Jeanpierre : "On est sur une terre de football". Le problème c'est que le football est en dessous.

Le résumé de l'affaire Clearstream
Christian Jeanpierre : "On voit bien le double rideau luxembourgeois sur cette action".

Le rabatteur
Christian Jeanpierre : "Le voici Arsène, le jeune lycéen!"

Le gars qui croit commenter un film de David Lynch
Christian Jeanpierre : "Et à propos de monument, attention à cette frappe peut-être!"

Le commentateur qui a le bras long
Christian Jeanpierre : "Ça va sûrement faire plaisir à José Mourinho à distance".


Le remake un peu raté de la grande vadrouille
"- Arsène Wenger : Schnell ça veut dire rapide!
- Christian Jeanpierre : Oh ouiiiiii Bixente avait prévu de vous la faire !
- Arsène Wenger : Excuse-moi.
- Bixente Lizarazu : J'avais prévu de la faire!
- Arsène Wenger : C'est un réflexe excuse-moi".



Vu du forum

=>> RabbiJacob - mardi 12 octobre 2010 - 21:19
Diarra, Diaby, Hoarau... C'est sûrement un hommage au Luxembourg d'aligner trois grand duduches.

=>> Jean-Luc Skywalker - mardi 12 octobre 2010 - 21:54
Les spectateurs ne pensaient peut-être pas voir un match d'un niveau inférieur à ce qu'ils se tapent habituellement le week-end.

=>> ni.com - mardi 12 octobre 2010 - 22:12
Y en a marre du tout pouvoir des clubs, je vois pas pourquoi Chelsea refuse d'envoyer le vrai Malouda. Même le Real a accepté de prêter Benzema...

=>> J'ai remis tout l'allant - mardi 12 octobre 2010 - 22:29
Si Trezeguet était un film, Hoarau ne serait même pas une suite, mais juste un vague remake porno: plus long, mais avec beaucoup moins de moyens.

=>> Tonton Danijel - mardi 12 octobre 2010 - 22:39
C'est quand même triste: le seul ami de Gourcuff, c'est un Stéphanois...
=>> ni.com - mardi 12 octobre 2010 - 22:41
Il est Stéphanois, Joubert?

=>> dugamaniac - mardi 12 octobre 2010 - 22:49
Un public en extase devant cette gifle 2-0 infligée aux amateurs luxembourgeois à dix. Bien vu le choix de Metz. Faudrait peut être voir à organiser les prochains matches à Reims, Cannes ou Strasbourg.


> France-Roumanie : les gars


Les autres garsChristophe Zemmour



Juste avant d’être pris à contrepied sur le but de Benzema, Jonathan Joubert est impeccable sur la frappe de Mexès (22e), s’allongeant parfaitement sur sa droite pour détourner en corner un ballon voué à retomber près de son poteau droit. Il bloque deux tentatives de Diaby plein axe (33e et 36e), sort à bon escient à deux reprises aux devants de Hoarau (47e et 48e), mais cède face à la frappe lointaine de Gourcuff, sur laquelle il se couche timidement (76e). Privilégiant le jeu long au pied, c’est d’ailleurs avec ce membre qu’il stoppe le tir croisé de Nasri (90e+3), quelques minutes après avoir capté une tête croisée de Gourcuff.

Auteur de bons retours sur Malouda (4e et 59e), Tom Schnell est lobé sur le corner qui amène l’ouverture du score. Pas très en réussite dans la relance, comme cette passe ratée pour Joachim (32e), il dégage timidement dans l’axe un centre de Réveillère qui profite à Gourcuff pour une frappe finalement contrée par Hoffman (65e). Battu à la course par Rémy à la 80e, il est vigilant dans ses six mètres sur un centre aérien destiné à l’attaquant marseillais (87e) et met hors-jeu ce dernier sur un pas à la 89e.
Le côté gauche gardé par Mario Mutsch a été beaucoup plus sollicité à la suite de l’expulsion de Peters (54e). Le marquage plutôt large pratiqué par le joueur du FC Metz a permis à Réveillère, Payet et Nasri d’exploiter cette aile pour apporter le danger dans la surface. Victime d’un petit pont de Diaby au milieu de terrain à la 33e, il s’est néanmoins fendu d’un joli contrôle sur une transversale de Hoffman (31e), d’un beau tacle côté gauche sur Benzema (45e) et de tentatives d’accélération balle au pied. Du déchet dans ses passes, mais de bons jaillissements, pour contrer un ballon de Gourcuff destiné à Nasri (72e), ou une passe pour Payet (81e).

En défense centrale, Eric Hoffman a su bien surgir pour intercepter des ballons axiaux (17e sur un joli tacle dans ses vingt mètres, 27e pour intercepter un ballon à destination de Gourcuff), ou en dégager d’autres. Auteur d’un tacle en retard sur Réveillère (25e), il se jette bien aux devants de Gourcuff sur le ballon renvoyé dans l’axe par Schnell à la 65e. Son acolyte, Guy Blaise, a été plus discret défensivement (un jaillissement devant Hoarau à l’entrée de la surface à la 43e), mais pas acrobatiquement, si l’on en juge sur ce ballon filant en corner sauvé grâce à un high kick sauté (36e) et ce joli retourné mourant dans les bras de Lloris, pour la meilleure occasion de son équipe (75e).

Souvent collé aux basques de Gourcuff, le capitaine René Peters récolte de son second carton jaune pour un tacle par derrière sur la jambe d’appui du N°8 français (54e). Le premier a été la sanction d’une faute sur Diarra à la 29e. Multipliant les efforts et les courses, mais souvent en retard, il stoppe de la main un coup du sombrero de Benzema (39e). Un centre dans les bras de Lloris (33e).
Dans la même veine, mais moins sanctionné et plus juste dans ses interventions, Ben Payal a entamé la rencontre pied au plancher, en se jetant dans les pieds de Diarra dès la première minute. Il signe quelques jolis tacles sur Clichy et Maloud, mais appuie trop une passe pour Peters (9e) ou rate un changement d’aile pour Mutsch (37e), avant de se faire beaucoup plus discret en seconde période. Une conduite de balle assez jolie.

Gilles Bettmer a tenté timidement d’aider son attaquant Joachim au pressing, et a tiré deux fois au but; d’abord sur une demi-volée (38e), ensuite sur une frappe à l’entrée de la surface contrée par Mexès (62e). Discipliné défensivement, il tue dans l’œuf, et d’un joli tacle, une contre-attaque initiée par Malouda (45e+1), ou encore contre Diaby côté droit avec un geste similaire (21e). Il est remplacé par Daniel Alves Da Mota à la 84e, qui est repris par Rami sur sa première accélération (85e). La question est surtout: pourquoi jouer à gauche avec un tel nom?

Positionné à droite pour bloquer les montées de Clichy, le très combatif et appliqué Tom Laterza a tenté de presser et de contrer le latéral gauche français, ainsi que Gourcuff, Benzema ou Malouda. Il ne parvient pas néanmoins à déborder Clichy, comme sur cette tentative de crochet extérieur (62e). Jeff Strasser prend sa place à la 69e et se signale par un dégagement sur un coup franc lointain (70e) et des duels aériens remportés.

Sur l’aile gauche, Charles Leweck supplée bien son latéral sur ce tacle dans la surface à la 15e, coupant un centre de Réveillère, qu’il contient plutôt bien et oblige quelquefois à jouer en retrait, du moins en première période. Il est victime d’un tacle de Rami qui récolte d’un avertissement (42e) et c’est devant lui que Lloris dégage un ballon de la tête après être sorti de sa surface (19e). S’il gêne bien la relance de Mexès pour obtenir le corner amenant le retourné de Blaise (74e), il est l’auteur de la faute sur Rémy accouchant du coup-franc rapidement joué et qui permet à Gourcuff de faire le break (76e). Passant la fin du match au poste d’arrière droit, il effectue un joli retour sur Rémy qui avait bien combiné en une-deux avec Nasri (78e).

Très isolé à la pointe de l’attaque, Aurélien Joachim s’est évertué à jouer en déviations et à presser, comme sur ce ballon récupéré dans les pieds de Diarra (24e). Il provoque une faute de Mexès sur un bon contrôle orienté (38e), mais est battu à l’épaule par Rami (43e). Son remplaçant, Joël Kitenge (53e), a été plus maladroit, avec des passes ratées ou des mauvais contrôles, mais a provoqué des fautes.