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Mauvais sort

Étude de cas : comment prépare-t-on la Coupe du monde au sein de L'Équipe? Début de réponse avec l'inventaire des procès d'intention, affûtages, insinuations et autres approximations dans l'édition du matin de France-Chypre.
Auteur : Grégory Rayko le 17 Oct 2005

 

L'Équipe, objet du dossier central de notre numéro 19, s'attache toujours à illustrer la plupart des tendances dont nous n’avons cessé, depuis des années, de nous esbaudir. Grâces en soient rendues au quotidien de référence. Le numéro paraissant le matin d’un match décisif des Bleus catalyse souvent les instincts éditoriaux les plus profonds du journal. Celui de ce 12 octobre n’a pas échappé à la règle…

lequipe_chypre


Une "Une" à tiroirs
Si les injonctions guerrières barrent régulièrement la première page de L'Équipe, celle du jour est particulièrement tranchante: "Qu’on en finisse!", réclame le quotidien, apparemment las de voir les Bleus disputer des qualifications interminables. Sauf que la photo illustrant cet appel au massacre des Chypriotes représente un Zidane en nage, l’air soucieux, voire effrayé. Suite à la prestation en demi-teinte du capitaine français trois jours plus tôt en Suisse, on croirait presque que le journal, après s’être moult fois réjoui du retour du Messie, réclame désormais la destruction de l’idole…



Un édito sinistre et approximatif
C’est donc déjà l’âme inquiète que l’on découvre la page 2, laquelle recèle un édito qui annonce la couleur dès son titre à consonance apocalyptique : "Gagner… et prier". Certifiant que des huit groupes de qualification "celui de la France était le moins relevé", l’anonyme éditorialiste balaie d’un revers de plume toutes les explications aux difficultés rencontrées par les Bleus lors de leur parcours, ciblant sans le nommer le sélectionneur, apparemment coupable de tous les maux. On sent déjà que la lame de la guillotine commence à être affûtée… Car, enfin, Domenech n’aurait-il pas pu connaître le règlement concernant la différence de buts et mettre une vraie pilée aux Feroé, ce qui nous aurait épargné, mercredi soir, d’être suspendus au résultat des Suisses à Lansdowne Road? Bizarrement, le journal ne rappelle guère sa propre incapacité à comprendre ledit règlement, dont il avait donné plusieurs versions différentes au cours des jours…

Pis, ce même édito illustre à quel point l’information circule mal au sein de la rédaction: si elle atterrit en barrages, la France risque, explique l’auteur, de tomber sur des adversaires redoutables comme les Espagnols ou les Tchèques. Une éventualité pourtant impossible puisque les camarades de Zidane comme ceux de Raul ou de Rozehnal seraient têtes de série en cas de barrages… ce que L'Équipe a déjà rappelé hier et répète encore aujourd’hui sur la même page que l’édito! Celui-ci se termine sur une note menaçante, sur le thème "Bon, concentrons-nous quand même sur le match de ce soir. Demain, on s’occupera des vraies questions". Comme par exemple de savoir si le retour des anciens, salué par une campagne de presse hystérique, ne devrait pas être considéré comme un élément à décharge pour le procès de Domenech qui s’annonce? Il est permis d’en douter, ne serait-ce qu’à la lecture du passage indiquant que la qualification, si qualification il y a, sera à mettre au crédit du Seigneur: "Si Zinédine Zidane est revenu, c’est bien pour ça".


L’interview qui met fin à une rumeur inconnue
Suit une interview de Lilian Thuram, qui répète sur tous les tons à un journaliste apparemment mal comprenant qu’une obscure rumeur annonçant son départ des Bleus dès la fin des éliminatoires était complètement infondée. Merci à L'Équipe de faire courageusement toute la lumière sur cette éventualité dont bien peu (à moins de lire et de croire Le Parisien) avaient entendu parler… Au passage, on en apprend un peu sur la manière dont une information peut être déformée en un tour de main: le défenseur de la Juve aurait confié à "un ami" sa crainte d’arriver cramé au Mondial à la fin d’une saison qui s’annonce déjà longue en club et à laquelle viennent se greffer quelques matchs en sélection. L’ami mystère en question se serait empressé de transformer cette discussion anodine en annonce du départ de Thuram au lendemain du match de ce soir… Ou alors une "oreille indiscrète" aurait intercepté cette conversation et donné naissance à cette rumeur inaudible, mais qui justifie quand même une interview pleine page de neuf questions…


Passé, avenir, et grandes envolées
Page 3, Vincent Duluc se fend d’un article comme toujours bien tourné, mais qui commence et s’achève comme souvent par des métaphores qui donnent dans le lourd et la facilité: "La science progresse, le suspense demeure" et "La France doit oublier les problèmes en espérant que demain il fera jour". Bref, on verra demain s’il faut encore sombrer dans la nostalgie. Didier Braun est d’accord, qui annonce que Dhorasoo est à Zidane ce que Tigana était à Platini.


Le vrai danger
Page suivante, après un article consacré à la réorganisation tactique impulsée par la titularisation de Govou et le placement de Wiltord à gauche (sans un mot pour l’animation côté gauche d’une équipe privée de gauchers), L'Équipe met enfin en évidence les vraies retombées d’une non-qualification de la France: TF1, qui a misé près de 120 millions sur le Mondial, y perdrait gros. Après avoir déjà interviewé Le Lay la veille, le journal sonne à nouveau le tocsin. La première chaîne du pays risque de perdre de l’argent si les Bleus sont éliminés! Que faire? Heureusement, l’auteur de l’article, psychologue, conclut magnifiquement: "Mieux vaut que les Bleus n’y pensent pas et balaient avec insouciance le dernier obstacle sur la route du Mondial". On ne saurait mieux dire.


101%
Zidane disait avant la Suisse se sentir "à 100%". Cette fois, annonce-t-il au bon peuple, il va "beaucoup mieux". Ça commence à faire beaucoup, même pour lui. Dans une interview très consensuelle, L'Équipe trouve quand même le moyen de découvrir une pseudo querelle entre le capitaine et le sélectionneur: à la question de savoir si la France sera plus offensive contre Chypre que samedi en Suisse, Zidane répond que les Bleus joueront "avec un seul milieu récupérateur et deux attaquants". Or, remarque Joël Domenighetti page 4, il n’y aura pas vraiment un seul récupérateur, puisque Dhorasoo peut être considéré comme le remplaçant poste pour poste de Makelele; et il n’y aura pas vraiment deux attaquants, puisque Cissé jouera en pointe et sera soutenu par Wiltord et Govou. Zidane et Domenech ne seraient donc pas sur la même longueur d’ondes! Mais, assure affablement le journaliste, il ne faut pas forcément y voir "une nouvelle divergence de point de vue entre les joueurs et l’entraîneur". Admirable exercice de passe-passe, qui suggère à partir de rien un désaccord entre "les joueurs" (Zidane se conjuguant au pluriel) et l’entraîneur là où il n’y en a guère, pour immédiatement l’écarter…

Bref, L'Équipe comme on l’aime, entre approximations, vacheries, sens des priorités quelque peu original et préparation d’une énième Saint-Barthélemy – qui reste possible avec la qualification. À ne pas manquer, donc.

Réactions

  • wiltordu le 17/10/2005 à 01h29
    Un édito sinistre et approximatif


    Mais qui lit l'édito d'un journal?
    Mais qui lit l'édito de l'Equipe?
    Personne, tout le monde se fiche de savoir ce que le directeur d'un journal pense 'surtout quand il s'agit de celui de l'Equipe).
    Bon si il y a tout de les CDF pour relever leurs aneries et nous faire rire de leur incompétences.

  • nominoe le 17/10/2005 à 01h38
    Au passage, on en apprend surtout sur la manière dont une expression imagée peut être déformée en un tournemain !

    Sinon ben oui, comme tous les journaux, le but de celui-ci est d'en vendre le plus possible... Rumeurs amplifiées, déductions hâtives, potins non vérifiés: ne me dites pas qu'il y a encore des gens qui croient qu'un journal est censé informer objectivement et impartialement son lectorat ?

    Et puis les media(s) ne se voyant pas opposés un contre-pouvoir efficace ni même équivalent, une carte de presse n'est parfois pas suffisante pour enrayer un surdimensionnement de l'ego...

  • Raspou le 17/10/2005 à 08h43
    Je sais bien que le décryptage du journalisme sportif est un élément constitutif des CdF (voir les remarquables leçons de journalisme sportif). Néanmoins, quand ça vire à l'obsession, c'est un peu relou. Ne lisant pas L'Equipe, je préfère largement quand la Rédac' pond des analyses sur le foot, plutôt que des analyses sur cette horrible presse qui parle si mal du foot. Le risque est de virer à la guéguerre interne au champ journalistique, dont les acteurs pensent qu'elle est passionante alors que tout le monde s'en balance complet...

  • Ouhanneylar Edgar le 17/10/2005 à 09h06
    L'Equipe accusée de préparer des procès contre Domenech, de fomenter une nocturne Saint Barthélémy à en faire rougir d'envie les Medicis sur 10 générations, d'avoir la précision d'un bombardement US au napalm lorsqu'il s'agit d'apporter de l'eau au moulin des médisances et des rumeurs (pré)fabriquées, destinées à apporter demain la fausse réponse à la non-question d'aujourd'hui... Heureusement, le Comité de Salut Public est là pour porter l'estocade.

    Bref, quoi de neuf sous le soleil?

    Pas grand chose, si ce n'est que la guerilla rebelle des Cahiers semble opérer une contre-attaque sur le fameux modèle quatrevingtdixhuitien qui avait transformé une simple escarmouche en véritable morceau de bravoure. Et avait bâti les fondations sur lesquelles repose aujourd'hui la maison CDF. Après n'avoir guère pu jouer les oiseaux de mauvais augure en 2002 (cdm) et 2004 (euro), malgré les overdoses d'enflammade collective, la rédac sentirait-elle souffler le vent du changement?

    Le quotidien monopolistique n'a, semble-t-il, pas retenu la leçon. Le sélectionneur est nul, il ne tire pas profit des excellents joueurs à sa disposition, ses choix tactiques sont décortiqués, analysés, commentés, vilipendés. Les Français sont pris à témoins (à charge) sur le thème du "60 millions de sélectionneurs feraient mieux que lui". Les sondages plébiscitent le retour des bannis (Pirès, Anelka, Guivarc'h) mais une coquille a effacé le mot "idiot" du titre. Bref, comme à la grande époque, c'est l'halali sur le village des Schtroumpfs et on retrouve les héritiers de la bande à Bureau dans le rôle de Gargamel.

    Mais cette fois-ci, le village qui résiste encore et toujours à l'envahisseur à décider de ne pas s'en laisser compter... Ces ogres assoiffés de vindicte populaire de kiplé fourbissent leurs armes? Qu'à cela ne tienne, les communards de la presse alternative érigent des barricades. Il ne sera pas dit que la France du foot devra se contenter de la propagande façon "voix de son maître" du quotidien quadrichromique.

    Hélas, sur l'air du je-vous-l'avais-bien-écrit, L'Equipe n'est plus le seul à danser. Les cdf s'invitent au bal et cherchent à remplacer flonflons et musettes par des percussions davantage rythmées, certes, mais presque aussi assourdissantes. L'un des deux aura gain de cause, c'est forcé, mais quel public restera sur la piste au Point du Jour, ou ailleurs?

    Les Cahiers sont majeurs depuis cet été. Après s'être émancipés de l'infâme joug du géniteur, ils commencent à marcher dans les pas de leurs pairs. Heureusement, ça ne durera pas: l'autonomie chèrement acquise laissera bientôt la place à une totale indépendance, y compris dans la ligne éditoriale. Et à la place de don Quichotte et Sancho Panza, nous pourrons pleinement profiter des aventures de Tanguy et Laverdure. Chouette!


    A moins que Quick et Flupke...

  • Raspou le 17/10/2005 à 09h36
    Permettez un clin d'oeil musical en appui à mon post précédent?



    "C'était l'oncle Martin, c'était l'oncle Roger,
    L'un aimait bien L’Equipe, l'autre aimait les Cahiers,
    Chacun, pour ses amis, tous les deux ils sont morts,
    Moi, qui n'aimais personne, eh bien ! je vis encor,

    Maintenant, chers tontons, que les temps ont coulé,
    Que la Coupe du Monde au Brésil est enfin retournée,
    Que l'on a requinqué, dans le ciel du Forez,
    Les étoiles ternies de l’entraîneur Jacquet,

    Maintenant que vos controverses se sont tues,
    Qu'on s'est bien partagé les cordes des pendus,
    Maintenant qu’Anelka nous boude, maintenant
    Qu’on pense déjà au bel été allemand,

    Que lecteurs et lectrices vont, la main dans la main,
    Faire l'amour ensemble et le foot de demain,
    Qu'ils se soucient de vos batailles presque autant,
    Que l'on se souciait des guerres de Cent Ans,

    On peut vous l'avouer, maintenant, chers tontons,
    Vous l'ami de l’Equipe, vous l'ami des Cahiers,
    Que, de vos vérités, vos contrevérités,
    Tout le monde s'en fiche à l'unanimité,

    De vos insinuations, vos manipulations,
    Vos ratiocinations et vos dénonciations,
    De vos sites Internet et vos versions papier,
    Tout le monde s'en fiche à l'unanimité,

    Car de ces souvenirs qui nous brisent les roustons,
    Ces 12 juillet dont on fait même de pâles romans feuilletons,
    Des vainqueurs, des vaincus, des autres et de vous,
    Révérence parler, tout le monde s'en fout,

    La vie, comme dit l'autre, a repris son chemin,
    Et ils croupissent à l'ombre vos parchemins,
    Oui, petit à petit, vous voilà devenus,
    L'Arc de Triomphe en moins, des auteurs inconnus,

    Maintenant, j'en suis sûr, chers malheureux tontons,
    Vous l'ami de l’Equipe, vous l'ami des Cahiers,
    Si vous aviez vécu, si vous étiez ici,
    C'est vous qui chanteriez la chanson que voici,

    Chanteriez, en vous souhaitant avenir heureux,
    Qu'il est fou de perdre la tête pour des footeux,
    Des footeux comme ça, qui viennent et qui font,
    Trois petites passes, trois petits matches, et puis s'en vont,

    Qu'aucun footeux sur terre n’est digne d'un combat,
    Qu'il est ridicule de s’empoigner pour ça,
    Que prendre, sur-le-champ, l'adversaire comme il vient,
    C'est de la bouillie pour les chats et pour les chiens,

    Qu'au lieu de s’inventer quelque vague ennemi,
    Mieux vaut attendre un peu qu'on le change en ami,
    Mieux vaut tourner sept fois sa plume dans la main,
    Mieux vaut remettre l’infâme polémique à demain,

    Que les seuls éditos qui soient un peu sérieux,
    Ne concernent pas nos sports et nos jeux,
    Ainsi, chanteriez-vous tous les deux en pensant,
    A tout ce qui sur terre mérite le prix du sang,

    O vous, qui prenez aujourd'hui la clé des cieux,
    Vous, les heureux coquins qui, ce soir, verrez Dieu,
    Quand vous rencontrerez mes deux oncles, là-bas,
    Offrez-leur de ma part ces "Ne m'oubliez pas",

    Ces deux myosotis fleuris dans mon jardin,
    Cet article de Duluc pour mon oncle Martin,
    Ce coup de gueule d’Attal pour mon oncle Roger,
    Pauvre lecteur de l’Equipe, pauvre lecteur des Cahiers..."


    Pour l’original :
    lien

  • axgtd le 17/10/2005 à 10h02
    Joli !

  • Raspou le 17/10/2005 à 10h08
    AAARRRRGGGHHH, crétin que je suis, "tonton" ne rime pas avec "Cahiers"... Je remets la version corrigée, hein, avec le nouveau serveur payée par la publicité Google, on n'est plus à ça prêt...


    "C'était l'oncle Martin, c'était l'oncle Roger,
    L'un aimait bien L’Equipe, l'autre aimait les Cahiers,
    Chacun, pour ses amis, tous les deux ils sont morts,
    Moi, qui n'aimais personne, eh bien ! je vis encor,

    Maintenant, chers tontons, que les temps ont coulé,
    Que la Coupe du Monde au Brésil est enfin retournée,
    Que l'on a requinqué, dans le ciel du Forez,
    Les étoiles ternies de l’entraîneur Jacquet,

    Maintenant que vos controverses se sont tues,
    Qu'on s'est bien partagé les cordes des pendus,
    Maintenant qu’Anelka nous boude, maintenant,
    Qu’on pense déjà au soleil de l'été allemand,

    Que lecteurs et lectrices vont, la main dans la main,
    Faire l'amour ensemble et le foot de demain,
    Qu'ils se soucient de vos batailles presque autant,
    Que l'on se souciait des guerres de Cent Ans,

    On peut vous l'avouer, mes tontons adorés,
    Vous l'ami de l’Equipe, vous l'ami des Cahiers,
    Que, de vos vérités, vos contrevérités,
    Tout le monde s'en fiche à l'unanimité,

    De vos insinuations, vos manipulations,
    Vos ratiocinations et vos dénonciations,
    De vos sites Internet et vos versions papier,
    Tout le monde s'en fiche à l'unanimité,

    Car de ces souvenirs qui nous brisent les roustons,
    Ces 12 juillet dont on fait même de pâles romans feuilletons,
    Des vainqueurs, des vaincus, des autres et de vous,
    Révérence parler, tout le monde s'en fout,

    La vie, comme dit l'autre, a repris son chemin,
    Et ils croupissent à l'ombre vos parchemins,
    Oui, petit à petit, vous voilà devenus,
    L'Arc de Triomphe en moins, des auteurs inconnus,

    Maintenant, j'en suis sûr, mes tontons adorés,
    Vous l'ami de l’Equipe, vous l'ami des Cahiers,
    Si vous aviez vécu, si vous étiez ici,
    C'est vous qui chanteriez la chanson que voici,

    Chanteriez, en vous souhaitant avenir heureux,
    Qu'il est fou de perdre la tête pour des footeux,
    Des footeux comme ça, qui viennent et qui font,
    Trois petites passes, trois petits matches, et puis s'en vont,

    Qu'aucun footeux sur terre n’est digne d'un combat,
    Qu'il est ridicule de s’empoigner pour ça,
    Que prendre, sur-le-champ, l'adversaire comme il vient,
    C'est de la bouillie pour les chats et pour les chiens,

    Qu'au lieu de s’inventer quelque vague ennemi,
    Mieux vaut attendre un peu qu'on le change en ami,
    Mieux vaut tourner sept fois sa plume dans la main,
    Mieux vaut remettre l’infâme polémique à demain,

    Que les seuls éditos qui soient un peu sérieux,
    Ne concernent pas nos sports et nos jeux,
    Ainsi, chanteriez-vous tous les deux en pensant,
    A tout ce qui sur terre mérite le prix du sang,

    O vous, qui prenez aujourd'hui la clé des cieux,
    Vous, les heureux coquins qui, ce soir, verrez Dieu,
    Quand vous rencontrerez mes deux oncles, là-bas,
    Offrez-leur de ma part ces "Ne m'oubliez pas",

    Ces deux myosotis fleuris dans mon jardin,
    Cet article de Duluc pour mon oncle Martin,
    Ce coup de gueule d’Attal pour mon oncle Roger,
    Pauvre lecteur de l’Equipe, pauvre lecteur des Cahiers..."


    Pour l’original :
    lien

  • Raspou le 17/10/2005 à 10h11
    Euh, on n'est plus à ça près, même si on est prêt à ça...

  • kalle le 17/10/2005 à 11h54
    Chapeau bas, Raspou

    C'est proprement excellent !

  • Sage Francis le 17/10/2005 à 12h10
    bien vu raspou...

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