TF1 n'a pas le plus grand respect pour ses téléspectateurs, ce n'est pas très nouveau au vu d'une déjà longue tradition d'abrutissement des masses. Cela fait deux fois que la chaîne décale sans préavis la retransmission des matches de Ligue des champions dont elle a la charge: Chelsea-Barcelone et MU-Real ont ainsi commencé à l'antenne à 21h au lieu de 20h45. L'objectif est clair: coincer les téléspectateurs devant l'infernal tunnel de pub qui sépare le JT du match, une succession d'écrans divers qui intéresse bien plus la chaîne que le match à suivre, simple prétexte ou piège à audience.
Les "excuses" présentées depuis Boulogne sont édifiantes, florilège de mauvaise foi et de malhonnêteté à peine dissimulées: TF1 nous prend deux fois pour des cons. Xavier Couture, directeur des sports et de l'antenne, déclare que "TF1 est désolé si des téléspectateurs se sont sentis floués, mais ne croit pas être en faute". Explication avancée: "l'actualité est riche et il est difficile de la comprimer dans un journal de 25 minutes". Bien sûr, comme si cela avait un quelconque caractère de nouveauté… De 20 heures à 21 heures, si l'on retire ces 25 minutes de journal (par parenthèse d'une insondable nullité journalistique), où passent donc les 35 minutes restantes, à quoi sont-elles employées? Sont-elles si incompressibles?
"Décaler légèrement les matches sans équipes françaises ne me semble pas pénalisant". Ben voyons, comme il s'agit de Rosbifs et d'Espingos, ne nous encombrons pas de scrupules… "Sans doute aurions-nous pu communiquer plus largement sur ces retransmissions en léger différé". Sans aucun doute en effet, puisque la démarche, ne faisant suite à aucun imprévu, était totalement préméditée; mais le but de la manœuvre était bien de ne pas prévenir, afin de ne pas laisser l'audience batifoler loin des écrans.
On sait que les chaînes poussent l'UEFA à programmer la Ligue du pognon à 21 heures, afin d'élargir confortablement leurs plages publicitaires. Quand ce n'est pas possible, on voit qu'elles se chargent elles-mêmes de rectifier la grille et de faire patienter les troupeaux de moutons en les gavant convenablement.