Lituanie-France : les gars
Plus homogènes que géniaux, les Bleus l'ont quand même emporté sur l'intelligence et la vista de Gourcuff et Ribéry...
le 30 Mars 2009
Mandanda a passé une soirée au frais, n'étant vraiment sollicité que sur une sortie aux poings un peu limite, mais suffisante (11e). Il n'a eu que des frappes inoffensives et des centres mous à saisir.
Dans un match que Philippe Méxès peut regretter de ne pas avoir joué, Squillaci et Gallas ont pu travailler tranquillement leur placement sur les coups de pied arrêtés (quatre coups francs lituaniens), à défaut de voir des attaquants arriver avec le ballon. À leur débit, s'il le faut: une action jaune confuse aux dix-huit mètres, qui les vit peiner à écarter le danger (77e).
Il commet des fautes – parfois de placement –, mais Évra a fait valoir ses qualités offensives avec des débordements et des centres intéressants (14e, 37e, 43e, 44e). Cela aurait probablement été son meilleur match en bleu s'il avait maintenu cette intensité après la pause.
Disponible, Sagna a pris ses responsabilités sur son aile. Non sans quelques maladresses, mais il n'est pas pour rien dans l'impact des Bleus à droite, même s'il a peu poussé ses actions lui-même en préférant soigner son replacement.
Moins en verve que lors du précédent Lituanie-France qui l'avait vu briller, alors tout jeune international, aux côtés de Makelele et Toulalan, Diarra s'est quand même multiplié pour éteindre les rares velléités lituaniennes dans l'entrejeu. S'il est à l'origine du but avec une belle récupération, il a presque totalement délégué le travail de liaison vers l'avant à son homologue lyonnais, placé plus haut.
Toulalan a imprudemment écopé d'un carton jaune précoce (22e), avant d'avoir une activité productive, en soutien constant des attaquants. Au point de se procurer la meilleure occasion de la première période, n'échouant que grâce à un contre heureux du défenseur (44e). Il a aussi mis deux fois Luyindula dans les meilleures conditions (45e et 52e), et tenté sa chance de loin (62e). Il doit encore montrer beaucoup de choses pour éteindre les comparaisons avec Vieira, mais après un match pareil, il serait temps de remiser le cliché le décrétant incapable de porter le jeu vers l'avant.
Enfin placé à gauche, conformément aux instructions d'au moins quarante millions de sélectionneurs, Ribéry rattrape par son but une prestation décevante: la plupart de ses initiatives avaient en effet échoué avant qu'il ne se trouve ainsi, dans l'axe, à la conclusion. Il a probablement été handicapé, dans ses conduites de balle et ses dribbles, par l'état du terrain.
Le constat est analogue pour Gourguff: il a souvent paru manquer de justesse et de précision, l'axe étant globalement peu exploité. Le Bordelais a toutefois offert des solutions, tenté sa chance (reprise aux dix-huit mètres trop centrée sur le gardien, 15e) et effectué de bons lancements (Ribéry, 40e, Benzema, 71e et 72e). Sa temporisation et son décalage pour Ribéry ont permis de remporter la mise. Pas mal, pour un joueur qu'on dit en méforme.
Luyindula a directement contribué à l'animation du côté droit, avec beaucoup de volontarisme et un peu moins de réussite dans la finition: une frappe pas assez puissante (7e), une occasion bien neutralisée par Karcemarskas, l'empêchant de se retourner (45e), un contrôle trop long alors qu'il pouvait défier le gardien (52e). Ses autres faits d'armes sont également tout en contrastes: un bon centre en retrait pour Gourcuff (15e), un autre qui passe au-dessus d'Henry (39e), une remise trop longue sur un une-deux avec Gourcuff (46e). En dépit d'une bonne prestation d'ensemble, il a dû se sentir un frustré au sortir du terrain (remplacé par Benzema, 64e).
Irritant dans son rôle d'avant-centre présumé, pas beaucoup plus inspiré dans ses remises que dans ses appels, peu efficace face au but, Henry a tout de même allumé des mèches: il dévie de la tête pour l'énorme occasion de Toulalan puis sert en cloche Luyindula en toute fin de première période. Son service pour Nasri de la 81e minute aurait aussi pu être décisif. Ses détracteurs retiendront plutôt son coup franc dans le mur (29e), ses ratés dans les frappes (34e, 37e, 74e) et surtout son solo infructueux de la 84e.
Entré après l'heure de jeu, Benzema a pesé sans trouver l'ouverture malgré trois positions de frappe (deux tirs contrés, 71e et 72e, et un dernier sur le gardien, 85e). On dira qu'un peu de discrétion peut le servir, en ce moment.