Il trépide notre championnat, et même s'il se prend parfois les pieds dans le tapis, on le regarde différemment depuis qu'on sait qu'il vaut si cher. Compte-rendu pédagogique avec sa traditionnelle galerie de portraits.
La morale générale
Lyon-Bordeaux, l'une des affiches de cette journée entre deux des prétendus gros de ce championnat, aura donc tenu ses promesses et permis de tirer quelques enseignements. Du côté des Gones, avec quatre nouveaux buts, qui porte donc le total local à 31 réalisations en 15 rencontres, on marche clairement dans les traces de la formation victorieuse de l'année passé. Ce parallèle est également pertinent du côté de la défense, laquelle, en encaissant deux nouveaux buts à domicile, ne montre toujours pas de signes flagrants de solidité. Mais les Lyonnais avaient démontré l'an passé que le choix du tout-attaque pouvait payer, du moins dans le cadre du championnat.
Pour certains, Coupet est un Mickey… |
Les Niçois, opposés à l'AJA, copient quant à eux le modèle Lillois, fait de rigueur tactique et défensive, et de réalisme offensif: avec sept buts encaissés, Grégorini et ses partenaires ne voient le ballon franchir leurs filets qu'une fois tous les deux matches en moyenne, ce qui en fait la formation la moins perméable de l'hexagone. Les Auxerrois ont fait les frais de deux contres assassins en fin de match et rentrent dans le rang, à une modeste 10e place.
Pourtant, bien que les deux premiers de la compétition se soient détachés du reste du peloton, l'écart avec leurs nombreux poursuivants reste modeste : 2 points. Par ailleurs, de l'OM, 3e avec 25 points, à Lille, 12e avec 20 points, il n'y a toujours qu'une différence minime entre les outsiders, que la victoire à 3 points permet de combler par une bonne série de trois ou quatre matches.
Bref, si Nice et Lyon ont mis un premier coup d'accélérateur ce week-end, il leur faudra cravacher encore quelques semaines pour passer la trêve au chaud. C'est d'ailleurs assez souvent à l'approche de l'hiver que les premières échappées sérieuses se dessinent.
Les prochaines journées devraient nous livrer des pistes intéressantes sur l'avenir de notre championnat.
DeeJay Deschamps. |
Le plus beau score
Le plus beau score en football, ce pourrait être 3-2 après avoir été mené 2-1 ou 2-0. Monaco et Lens se sont offert ce luxe devant leur public. La maîtrise des Nordistes est nettement plus évidente (surtout ces dernières semaines), mais l'équipe de Didier Deschamps pointe à la septième place, à un point seulement de Lens, Sochaux et du PSG. L'ASM est-elle en train de sortir de sa torpeur?
Le plan serré : John Utaka
Il est arrivé à Lens sur la pointe des pieds, mais John Utaka se dirige aujourd'hui à grands pas vers la consécration au sein de l'équipe nordiste. Si son compteur personnel n'affiche pour l'instant que quatre buts en L1, ce total est à mettre en rapport avec son temps de jeu jusqu'ici limité. Initialement placé sur le banc, celui-ci a ainsi gagné peu à peu la confiance de son entraîneur, en particulier à la faveur d'un but décisif à le Beaujoire lors de la quatrième journée. Alors que l'on voyait plutôt Dagui Bakari prendre du relief dans cette formation, c'est donc finalement ce jeune nigérian de 21 ans qui se révèle être une pièce maîtresse du système de jeu des Sang et or, laissant l'ex-Lillois suivre les matchs depuis le banc de touche.
Mais ce qui est intéressant avec ce jeune joueur, c'est que son rôle aux avant-postes est loin de se limiter à celui d'un goleador. Le Nigérian dispose de remarquables qualités de conduite et de protection de balle. De quoi développer de sympathiques combinaisons balle au pied avec un milieu de terrain technique qui compte aussi Keïta ou Coridon dans ses rangs.
Pour compléter le tableau, Utaka fait montre d'une grande adresse dans les centres. Sa qualité de passe a ainsi permis à Moreira d'égaliser contre le PSG dimanche soir. Plusieurs de ses ballons finement distillés avaient d'ailleurs déjà fait mouche en Ligue des champions.
Joël Muller en plein exercice de camouflage. |
Les observations en vrac
Le miracle à la Vahid : après avoir attiré 20.000 personnes pour un insipide 0-0 face à Ajaccio, ils étaient encore 17.000 pour assister à un insipide 0-0 face au Havre.
Un but contre son camp et un penalty provoqué. Serait-ce une vengeance de Marquez contre son président pour faire baisser le prix de son futur transfert?
Vahirua rate totalement son lob mais marque quand même : Bonis prend vraiment des buts à la con, mais il a au moins le mérite de ne pas se prendre pour le meilleur gardien de la planète.
Après une lourde défaite à domicile face à Rennes, Sedan s'incline cette fois contre Lille. En fait, les Sangliers ne gagnent à Louis-Dugauguez que lorsqu'il s'agit d'emmerder le PSG.
Le grand club
Avec sa onzième place et sa demi douzaine de points de retard sur les européens, Bordeaux se hisse enfin au niveau de Manchester United et du Barça.
L'excuse à la Aulas
Si les Marseillais ont été maladroits, c'est à cause du terrain déplorable laissé par les rugbymen une semaine auparavant.
La sortie foireuse
Mais que fait donc Guillaume Warmuz sur le but d'Andre Luiz ?
La mode foudroyante
Bonis a réussi une Warmuz.
Lebœuf
La honte : se faire prendre de vitesse par Diouf, passe encore, mais par Baticle…
Le Bœuf
Le coup d'envoi de Marseille-Troyes a été donné par Dominique Bœuf, natif de Marseille et Cravache d'Or. A défaut de Ballon d'Or natif de Marseille dans ses rangs, on se console comme on peut.
Le Comité de lutte contre les mascottes ridicules fait part de ses plus vives inquiétudes. |
Le cliché détrompé
Bruno Rodriguez : Tout les vieux Corses ne sont pas assis sur des bancs.
La différence avec Mézy
Bernardet, lui, serre la main aux arbitres.
La référence cachée à Luis Fernandez (1)
Gernot Rohr (Canal +) : "J'ai entendu dire que Nice n'avait pas de bons remplaçants, le match contre Auxerre nous a prouvé le contraire".
La référence cachée à Luis Fernandez (2)
Guy Lacombe (L'Equipe) : "Il faut qu'on travaille nos coups de pieds arrêtés, dans un match c'est important".
La référence cachée à Luis Fernandez (3)
Elie Baup (Canal+) : "Il y a des moments où il faut se taire en silence".
Le pourcentage idiot de la semaine
Henri Stambouli (L'Equipe) : "Il faut se concentrer à 250% sur le derby à Troyes qui sera un tournant de notre saison".
La blague de la semaine
Joël Muller (L'Equipe) : "Je fais du PSG mon favori".
Le rêve éveillé
Vahid Halilhodzic (L'Equipe) : "On va rechercher sous forme de prêt un attaquant de grande qualité qui ne joue pas dans son club". Il y aurait bien Morientes et Shevchenko mais ils hésitent entre Rennes et Troyes.
Le commentaire à la Michel Drey
Éric Besnard (Canal +) : "Le match aurait pu se terminer à 6-4 ou à 7-5".