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Le silence de Lemerre et le bruit des médias

Avant de s'éteindre dès que Roger Lemerre reprendra le chemin de la salle de presse, la guérilla tragi-comique entre l'équipe de France et les journalistes aura révélé quelle conception hypocrite et un peu ridicule ces derniers ont de leur profession.
Auteur : Julie Grémillon le 14 Juin 2000

 

Il y a déjà quelque contradiction à regretter que le sélectionneur ne s'exprime plus, alors que lorsqu'il s'exprime, les mêmes commentateurs vont lui reprocher sa mauvaise foi ou ses propos indécodables… Mais plus drôles encore sont les arguments invoqués pour se plaindre de ce silence radio. Alors que les râleurs nous ont semblé tous très francophones, voire très français, ceux-ci évoquèrent les déplacements inutiles effectués par la presse étrangère, bafouée après avoir effectué des heures de trajet. Des heures de trajets qui de jour en jour subissent une certaine inflation, et de deux passent à trois puis quatre; si cela avait continué, on aurait entendu parler de ces reporters du bout du monde venus à dos de chameau après des mois de périple pour écouter Didier Deschamps…
Beaucoup plus démagogique, les mécontents médiatiques évoquent à tout bout de champ les "obligations" du sélectionneur, des obligations qui semblent si sérieuses dans leur bouche qu'on pourrait les croire inscrites dans la Constitution de la République. "Sa fonction implique qu'il rende des comptes au public français", morigène Vincent Duluc dans L'Equipe du 13 juin, qui en appelle à ses employeurs (fédération et ministère!) pour ramener le récalcitrant au médiatiquement correct… Très franchement Vincent, les seuls comptes que Lemerre doit rendre au public, ce sont les résultats de son équipe. Qu'importe ensuite que lui ou les joueurs parlent devant les micros, surtout qu'en général ces déclarations sont d'un intérêt plus que limité, sinon pour noircir les colonnes et remplir les écrans. Car les seuls qui en ont vraiment besoin, ce sont bien les journalistes, qui avec ce grain à moudre feront leur farine grumeleuse. Des journalistes dont les questions chercheront surtout à faire lever la pâte d'un quelconque polémique artificielle où à enfoncer un coin dans quelque faille du groupe (voir les débats sur la composition de l'attaque ou le choix de deux ou trois milieux récupérateurs). Si certains n'étaient pas si enclins à cette malveillance naturelle, peut-être les choses pourraient alors être plus simples…
En fait, l'outrage est fait à ces petits princes des médias qui considèrent comme un dû l'expression de leurs fournisseurs (les sportifs), et qui s'attribuent une mission de service public qui a de quoi faire sourire. S'épuisant un peu, leurs arguments finissent par évoquer les sponsors de l'équipe de France, qui pâtissent effectivement de la situation. Cité par L'Equipe du 14, le responsable football d'Adidas expriment ses regrets: "Ce refus d'apparaître, ça fait de la visibilité en moins pour les sponsors (…) C'est une situation troublante". En voilà un grave problème, qui ne devrait pas perturber plus que cela les amateurs de foot, mais qui révèle une fonction des médias bien plus essentielle que l'information du public: l'exposition des annonceurs.

Enfin, on regrettera que nos journalistes sportifs n'aient pas plus d'imagination et soient aussi dépendants des mots des sportifs, au point de ne plus pouvoir trouver les leurs. Il y a pourtant tant de choses à dire, tant de questions pertinentes à poser, tant de débats constructifs à lancer… Si de plus ils exerçaient leur métier avec autant d'exigence qu'ils en ont pour les autres, peut-être que s'arrêterait le cortège des questions stupides ou mal intentionnées, au profit d'un journalisme capable de produire autre chose que des banalités et des polémiques de comptoir. Mais dans le monde lisse et creux des médias et du sport, où chacun "vend" l'autre, cette hypothèse semble bien irréaliste: on en restera plutôt à de pseudo-débats comme celui-ci.

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