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Le MUC a un truc

Le Mans Union Football enfin expliqué... même à ceux qui ne l'avaient pas demandé, mais qui ressortiront de cet article complètement transformés, en comprenant toute la différence entre "sang et or" et "rouge et jaune".
Auteur : Jean-Pascal Gayant le 27 Fev 2007

 

L’image d’Épinal fait du Mans une ville ouvrière. A priori, il s’agit là d’un terreau propice au développement du genre footballien (nous ne sommes pas à un cliché près). À contre-pied de cette destinée, la cité s’est, au contraire, il y a plus de trente ans, tout entière abandonnée aux charmes du basket.

Calme nocturne
Pour être exact, Le Mans s’est partagée entre les bolides avalant à 220 kilomètres/heure les treize kilomètres et des poussières du circuit des 24 heures, et la troupe de grandes perches oranges s’escrimant à enfiler les paniers comme des perles monochrome, sur un fil reliant la Rotonde (temple de feu le SCM) et Antares (arène de l’actuel MSB)… De football il n’était point question, hors des railleries dans les dîners en ville. Pis encore, la voisine bourgade lavalloise (que l’on ne saurait qualifier de rivale) paradait en Division 1 et en coupe d’Europe, se payant le luxe de croquer le Dynamo Kiev avant de se casser les dents (avec les honneurs) sur un Strudel viennois.

À force de pédaler dans la marmite sarthoise (1), les deux principaux clubs manceaux décidèrent, en 1985, d’unir leur force en un improbable "Mans Union Club" du pire effet sémantique. En dépit de l’incongruité de l’appellation, la nouvelle entité commença à émarger dans le clan des formations de D2 réputées solides. La notoriété des joueurs demeurait cependant confidentielle et s’il y avait un Bossis dans l’équipe, ce n’était pas le père Noël mais plus modestement le frère Joël.
La grande sagesse de la vie nocturne mancelle contribua incontestablement à asseoir la réputation de sérieux du club. En effet, un footballeur manceau se disperse structurellement moins qu’un de ses homologues marseillais, parisien ou bordelais; sur le long terme, ceci permet de compenser les écarts de prédispositions…

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Ils ont l'air tellement gentils... qu'on va finir par se méfier.

Juventus du Mans
Un autre élément est également susceptible d’expliquer la progression du club sarthois: la recherche d’une inconsciente et hypothétique revanche sociale. Le manceau, fût-il footballeur, baigné dans une ville à forte identité ouvrière, s’est toujours senti snobé par ses bourgeois voisins (angevins, tourangeaux, nantais…). Encore aujourd’hui, lorsqu’il approche des grilles du Parc des Princes, il est moqué au delà de ce qui est réservé aux autres équipes, par définition provinciales. Le manceau a le douloureux privilège d’être soupçonné à la fois d’arriération péquenaude (il est le pécore rêvé) et de grossièreté ouvrière. Bref, là où le "rouge et jaune" est une prestigieuse alliance entre le sang et or en Artois, il est un écœurant exemple de mauvais goût et d’incoordination chromatique dans le Maine.

En toute injustice, le footballeur manceau est, par hypothèse, médiatiquement voué aux sourires et à la condescendance. Il est vrai que l’acronyme MUC appelle les quolibets: que les linguistes le veuillent ou non, MUC rime (intrinsèquement) avec Plouc! Il en serait sans doute autrement avec Le Mans United, la Juventus du Mans, le Real du Mans, le Lokomotiv Le Mans ou même le Rapid du Mans (pour ne pas dire le TGV). Voilà donc la marche restant à gravir pour le football sarthois: renommer avec à propos le club ! Risquons nous à suggérer l’organisation d’un débat participatif national visant à apporter une réponse à cette question essentielle…


Dans l’attente de cette rénovation, le club poursuit sa marche en avant. La victoire en Coupe Gambardella 2004 augure d’un bel avenir: l’assise est solide, l’entraîneur et les dirigeants gardent la tête froide (l’inverse serait surprenant, il n’y a guère, dans le jeu, matière à s’enflammer), l’équipe première prend ses habitudes dans l’élite… Ah, on oubliait: il y a aussi la promesse d’un stade de 25.000 places tout beau, tout neuf (pour début 2009). La facture initiale était de 50 millions d’euros. Elle vient de grimper à 70 milllions. Décidément, le MUC devient un club comme les autres…


(1) Spécialité culinaire locale inhibitrice de détente verticale.

Réactions

  • TheGlide le 27/02/2007 à 00h59
    Un article sur Le Mans. Les supporters troyens ou autres sedannais ou vallenciennois vont être jaloux.

    Le :" Rapid du Mans (pour ne pas dire le TGV) " est très bien trouvé.

  • Yohan Sautcoeur le 27/02/2007 à 03h05
    Quel plaisir de voir vos lumières éclairer les zones d'ombre du paysage médiatique français! Comme quoi on peut avoir un maillot floqué le gaulois ou poulet de loué et déplumer certains cadors... Ca doit être l'esprit carnute !! Arsenal et la Juve ne s'y sont pas trompés, et le MUC a généreusement signé des accords de partenariat! Si arsène fait profil bas, qui sait, on lui pretera peut-être un petit jeune. Je n'ai qu'une chose à dire, la rillette fait recette.

  • Si le vin vil tord le 27/02/2007 à 07h08
    Le nom est certes étrangement bizarre, le club lui semble bien armé pour la L1. On dirait que certains clubs historiques sont bousculés par ces nouveaux venus.

  • la chevre le 27/02/2007 à 08h19
    Etant manceau d’origine, je suis le MUC depuis pas mal d'années. On sent que l'auteur est bien renseigné sur la vie sarthoise. On disait même que le MUC 72 de son nom complet ne montait pas en D1 ou L1 pour préserver les sous de la ville pour le MSB (club de basketball). Le club a quand même longtemps oscillé en L2 entre une descente en national ou une montée en L1. Et maintenant qu’on est en haut, c’est pas évident qu’on y reste longtemps. Alors on profite et on reste avec l’esprit sportif. On est quand même les seuls a avoir un site officiel en japonais.

    Merci à la redac’ d’avoir parler de mes petits poulets. J’aurais moins la honte quand je vais au boulot avec mon maillot du MUC, surtout que je vis dans une vie ou c’est Arcelor le sponsor du club.

  • gimlifilsdegloin le 27/02/2007 à 08h31
    Yohan Sautcoeur, je ne peux pas te laisser parler d'esprit carnute pour les Manceaux, et pour cause : Le Mans était une cité des Aulerques, les Carnutes vivant plus à l'est.

    En provenance de la Moria, c'était la minute culturelle des CdF.

  • Tricky le 27/02/2007 à 10h43
    la chevre - mardi 27 février 2007 - 08h19
    surtout que je vis dans une vie ou c’est Arcelor le sponsor du club.
    ---------
    Viens. Vieeeeeeeeeeeeens.

    Viens a nous. Laisse toi aller. Sens comme c'est doux et chaud.

  • hai le 27/02/2007 à 11h11
    Le Maine, c'est aux Etats Unis, non?
    En outre, la Maine ne coule pas au Mans, si je ne m'abuse...
    On pourrait peut-être corriger en mettant "dans la Sarthe"?

  • Björn Björk le 27/02/2007 à 12h11
    Je ne sais pas pour le Maine, mais le Var ne s'écoule pas dans le Var donc c'est pas impossible pour le Maine.

  • taivince le 27/02/2007 à 12h28
    Le Maine est le nom historique de la région au nord de l'Anjou, en gros la Sarthe et la Mayenne, la Maine étant une rivière de quelques kilomètres, en fait l'union de trois autres rivières: la Sarthe, la Mayenne, le Loir. Et donc tout ça finit dans la Loire.
    C'est vrai que c'est pas simple.

  • taivince le 27/02/2007 à 12h29
    (la Maine coulant à Angers, dans LE Maine-et-Loire)

La revue des Cahiers du football