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Le juste prix du footballeur

Tribune des lecteurs Qu’il s’agisse de celui de Beckham ou d’un joueur de D2, l’adjectif usuel pour qualifier le salaire des footballeurs est \"indécent\". Cette supposée indécence n’est pourtant pas si évidente…

Auteur : Thibs le 18 Fev 2004

 

Qu’on le veuille ou non, le football est une activité qui génère de l’argent (même si, trois fois Aulas, certains perezistent à en vouloir toujours plus). La billetterie, les droits télé et le merchandising sont les trois sources principales et naturelles d’une activité qui est, par essence, économique. Pour étudier la répartition des bénéfices générés par cette activité, aujourd’hui en faveur des joueurs, il faut étudier le système dans son ensemble.

 

 

La particularité du football est qu’il rétribue en priorité les employés situés les plus bas dans son échelle hiérarchique : les joueurs. À cela, une raison quasi exclusive: l’économie rémunère la rareté au-delà de l’organigramme. Le joueur, cheville ouvrière de l’entreprise football a réussi ce que ni Marx, ni Blondel n’ont réussi à imposer: - faire en sorte que le salarié soit considéré comme l’élément le plus important de l’entreprise. - permettre à chaque salarié de jouir pleinement des bénéfices issus de son travail, sans considérations liées au statut social ou la couleur de peau. Rappelons le, le football est un des rares sports où l’on peut gagner beaucoup d’argent quelle que soit son origine (contrairement à la F1, au golf ou au Tennis qui sont des sports socialement segmentant). Ceci est également dû au fait que la quantité "d’acheteurs du marché", les clubs, est astronomique. Pour un joueur français de haut niveau, arrêt Bosman aidant, le nombre d’employeurs potentiels est d’une moyenne de cinquante clubs pros multipliés par environ huit championnats, soit quatre cents. Qui dit mieux? Ceci remet justement à sa place l’entêtement de l’UE à maintenir cet arrêt qui a été pris pour les joueurs et non pour les clubs. L’UE défend mordicus la liberté des travailleurs contre les exigences de spectateurs clients. Il ne s’agit pas ici de minimiser les effets néfastes de l’arrêt Bosman sur le football mais bien de remettre en perspective ses objectifs.

 

 

En résumé, le football est l’une des seules activités économiques où le capital est au service du travail, et non le contraire (l'introduction des clubs en bourse aurait pour effet de renverser cette tendance). Car c’est principalement au travers des joueurs que l’argent généré par le football est réinjecté dans l’économie (comme précisé dans l’interview de Frédéric Bolotny: "L’argent des transferts est un jeu à somme nulle dans lequel les échanges s'équilibrent"). Comment pourrait-on qualifier "d’injustes" les salaires des joueurs? Ils sont les responsables quasi exclusifs des bénéfices générés par leur activité et sacrifient leur jeunesse à une carrière d’une dizaine d’années qui les laissera sans aucune qualification pour les vingt-sept et demi ou trentes annuités restantes.

De plus, n’oublions pas que le marché des joueurs de football est unique en cela qu’il respecte quasiment à la perfection l’égalité des chances (trouvez une autre activité ou Abedi Pelé et Jan Koller auront les mêmes chances…). Il est également nécessaire de tordre le cou à plusieurs idées reçues :

 

Le salary cap
L’idée d’un "salary cap" appliquée par exemple en NBA a pour objectif de maintenir une certaine égalité entre les clubs riches et les clubs pauvres, en limitant les surenchères. Non seulement ce principe ne fonctionne pas (la dream team des Lakers ressemble étrangement à celle du Real Madrid) mais il finirait surtout par confisquer les fruits du travail des joueurs pour les redistribuer selon une logique beaucoup moins juste. En effet, l’instauration d’une limite aux salaires ne ferait en rien baisser les revenus du football et l’argent économisé irait tout droit dans la poche des dirigeants. Quand on dégraisse, c’est rarement les huiles qui trinquent.

 

Une répartition inégale entre les footballeurs
Etant donnée l’extrême facilité avec laquelle on peut évaluer les compétences d’un joueur, on constate des différences importantes entre des travailleurs qui font pourtant le même métier. Mais le football assure dans la mesure de ses possibilités la solidarité entre ses travailleurs: répartition égalitaire des revenus d’un championnat, facilités économiques aux clubs relégués, prise en charge des chômeurs par l’UNFP, participation du football professionnel au financement du football amateur sont autant d’éléments qui tentent de gommer la loterie du talent au profit de la valorisation du travail (qui, on le sait, "finit toujours par payer"). Il s’agit cependant de les conserver pour maintenir le fonctionnement unique de cette économie.

 

Le football pro devrait plus participer au financement du football amateur
Le football professionnel n’entretient que des liens indirects avec le football amateur. En clair: il ne profite pas de son travail. La solidarité qui existe entre ces deux entités est une solidarité familiale, basée sur l’appartenance à une communauté de passion mais pas à une communauté économique (NB: nous parlons bien de football amateur et non de formation). S’il est juste que des échanges financiers aient lieu, il est aussi normal qu’ils soient limités. Il ne s’agit pas de cautionner certaines dérives outrancières (places de stades hors de prix, essorage complet du portefeuille du supporter, etc.) mais bien de montrer que dans le système tel qu’il existe, les salaires des joueurs sont tout ce qu’il y a de plus justes. À cela évidemment une exception: Zidane. Pour faire aimer ce sport au-delà du raisonnable à toute une génération de supporters, il mérite largement plus que quelques misérables millions d’euros.

 

NDLR : Les illustrations sont tirées de l'article Le guide du passage à l'euro à l'usage du footballeur professionnel.

Réactions

  • Tricky le 18/02/2004 à 08h15
    Evidemment OK sur le fond de la question, mais juste pour signaler que si le salary cap ne fonctionne pas, c'est simplement parce que les amendes pour infraction ne sont pas assez élevées. Sinon, ça pourrait marcher pas mal...

    Quand aux Lakers comme Dream Team, ça se discute : Payton et Malone ont accepté de réduire drastiquement leurs salaires pour gagner un titre, et la conjonction extraordinaire Bryant/O'Neal, en plus de toucher à sa fin, est simplement due à la coïncidence d'un coup de génie (drafter Kobe à la sortie du lycée alors que ça se faisait peu ou pas) et d'un coup à la 'Platini au FC Metz' (Orlando lachant O'Neal)

  • CHR$ le 18/02/2004 à 09h44
    "L’argent des transferts est un jeu à somme nulle dans lequel les échanges s'équilibrent"
    Quelqu'un pour m'expliquer enfin ce que serait un jeu à somme nulle dont les échanges de s'équilibreraient pas ?

    "De plus, n’oublions pas que le marché des joueurs de football est unique en cela qu’il respecte quasiment à la perfection l’égalité des chances (trouvez une autre activité ou Abedi Pelé et Jan Koller auront les mêmes chances…). "
    C'est sûr que c'est un marché où j'ai autant de chances de réussir que Ronaldo.

  • ouais.super le 18/02/2004 à 10h17
    CHR$ : "C'est sûr que c'est un marché où j'ai autant de chances de réussir que Ronaldo."

    Lol ! :-)
    Je pense qu'il sous-entendais "à performance égale". Mais je sais que tu le sais...



    Sur l'article, oui, bon. Rien de bien nouveau.
    C'est la loi de l'offre et de la demande, la rareté faisant effectivement le prix de toute chose puisqu'elle est extrêmement demandée.

    Mais justement, puisqu'on parle d'indécence de salaire, il faut se garder de mélanger la notion purement mathématique du calcul de rémunération, laquelle permet d'expliquer facilement pourquoi certains dirigeants gagnent des millions d'euros quand leurs salariés en gagnent péniblement 2.000, et la notion de "moralité" de la rémunération.

    Dans ce dernier cas, on juge de la "valeur" globale d'un être humain et il est à ce titre difficile d'accepter qu'une personne gagne plusieurs milliers de fois plus d'argent qu'une autre (au sein d'un même pays), qu'un footballeur puisse gagner en un mois plus de 10 ans de salaire d'un employé moyen, qu'un chanteur puisse encaisser quelques millions d'euros tout en chantant la misère et l'injustice (ne parlons même pas de ceux qui essaient de truander le fisc et qui gagnent encore plus de pognon par la publicité qui en est faite dans les médias).

    Maintenant, est-ce que le monde peut progresser ou tout simplement fonctionner sans une estimation froide et mathématique de la rémunération en fonction de l'offre et de la demande ? C'est la grande question...


  • Libertadores le 18/02/2004 à 10h19
    Assez d'accord sur le fond.

    Cepandant, je ne suis pas vraiment d'accord ou peut etre n'ai je pas vraiment compris "l’argent des transferts est un jeu à somme nulle dans lequel les échanges s'équilibrent..." Là c'est plus la Bourse qu'autre chose, il y a des perdants, des gagnants, de bonnes affaires, des fiascos retentissants et parfois des delits d'initiés voire des OPA.

    Autre chose, les agents ne sont pas mentionnés alors qu'ils occupent une place non négligeable dans l'univers du ballon rond. Un rôle tel, que l'égalité entre les joueurs dont vous parlez pourrait etre remise en cause.


  • Jack MalFaizant le 18/02/2004 à 10h24
    Bon, moi, je suis pas du tout d'accord avec le contenu de l'article...

    Juste quelques points : dont l'essentiel tient à cette partie (les autres découlent d'eux-mêmes) :

    "football a réussi ce que ni Marx, ni Blondel n’ont réussi à imposer:
    - faire en sorte que le salarié soit considéré comme l’élément le plus important de l’entreprise.
    - permettre à chaque salarié de jouir pleinement des bénéfices issus de son travail, sans considérations liées au statut social ou la couleur de peau."

    Marx ne voulait pas mettre LE salarié mais LA collectivité au centre du système. Mettre le salarié au coeur du système relève plus simplement de la faux-culterie managériale des 80's et des théorie de l'organisation que de Marx. Quant à Blondel, à part voir sa tronche à la téloche, a-t-il eu un jour d'autres aspirations ?

    Ensuite, dans la suite du papier se glisse une aberration, si on considère que le jeu des transferts est à somme nulle, on ne peut considérer que le joueur est le capital de l'activité puisque la valorisation marginale de la valeur d'un joueur serait alors contre balancée par la dévalorisation marginale d'un autre... bref, un capital qui serait figé et dont la valeur serait appelé à ne jamais croitre.

    Bref, je ne crois pas que les joueurs "jouissent pleinement des bénéficies du foot", car, à part dans de rares exceptions, le foot demeure une activité déficitaire. Les joueurs bénéficient donc d'un phénomène hyper malsain digne de la pyramide albanaise ou des start-up qui expliquent notamment une inflation folle des salaires. Mais ce système, sans soutien public (cf le cas du réal) ou privé (cf l'OM ou le stade rennais) est appelé à se casser la gueulle économiquement d'où l'idée du salary cap qui évite la concurrence déloyale d'un club comme le Réal.

    Enfin, dernier point, sur l'absence de lien autre que fraternel entre l'amateurisme et le professionalisme. C'est un leurre. Ce qui fait que le foot professionnel se vend, c'est aussi sa pratique et le brillant des équipes nationales, qui, heureusement, ne relèvent pas du foot pro. Le monde pro a tout intérêt à préserver la accessibilité de la pratique et à "redistribuer" à ceux qui font la richesse (spectateur, téléspectateur, amateur de ballon rond).

  • benbaru le 18/02/2004 à 10h46
    Voilà qui ne va pas arranger ta réputation de CdFiste brillant mais de droite mon bon Thibs.
    En CdFiste moins brillant, je suis farpaitement d'accord.
    Malheureusement on n'a toujours rien trouvé de mieux que l'argent pour récompenser les talents (la reconnaissance ou l'amour sont plus des attireurs d'emmerdes pour des footballeurs-stars, dont l'aura leur interdit les plaisirs simples d'un ciné en famille ou autre footing sur la plage), et on n'aura donc jamais assez d'or pour couvrir un Zizou ou un Beckham, qui rendent leur fierté au peuple, embellissent la semaine de l'ouvrier comme du cadre, réunissent les foules...
    Maintenant il serait toujours mieux de faire des places à 1 Euro dans les stades & d'y offrir des maillots, mais ça ferait des émeutes. Alors tant qu'à faire, autant enrichir Zinédine plutôt qu'Aulas ou TF1.

  • jacky56 le 18/02/2004 à 10h50
    Je ne suis pas d'accord non plus avec cet article. Vraiment pas. Légitimer les salaires astronomiques, vouloir rétribuer encore plus zidane (que j'adore), ça n'a pas de sens. Certes zidane est un génie, pour cela, il est hautement rémunéré (de façon indécente même, si on effectue des comparaisons avec le nombre de gens vivant sous le seuil de pauvreté). Il est vrai que si un footballeur mérite un haut salaire, c'est peut-être zidane. Mais ses revenus confortables pourraient rester dans une certaine décence. Au-delà, le réclamer de surcroît (la conclusion de thibs), c'est du fanatisme (je trouve).

    Par contre c'est vrai que thibs écrit chouettement bien (notamment sa page dans les cdfs papiers!), et que sa démonstration sur le renversement de la part salariale dans la hiérarchie de l'entreprise (ici le club de foot), est tres bien vue.

    De même que sur l'acces égalitaire des footballeurs à l'élite sur des critères objectifs.

    Bref, l'article est intéressant, offre une nouvelle vision de la question salariale des footeux, mais je n'en partage pas toutes les conclusions.

  • jacky56 le 18/02/2004 à 10h57
    Je viens de relire le passage de l'article sur le foot amateur, et il me choque également.

    L'intégralité des footballeurs pros ont débuté dans un club amateur.
    Je pourrais développer plus mais rien que cet élément suffit.

    S'il n'y a plus de clubs amateurs (faute de moyen), plus de bénévoles, zidane il va jouer où au foot entre 6 et 14ans ????

    De plus, à ce jour, l'écart économique entre les clubs riches et les clubs amateurs est de plus en plus énorme.

    Alors que sur le terrain on constate régulièrement qu'une CFA (voire un obscure club slovaque ou turc!!) peut rivaliser avec au hasard les lyonnais (coucou aulas!).

    Bref, ce que je veux dire, c'est que je ne comprends pas la démarche de vouloir stigmatiser la "solidarité" financière des clubs pros vers le foot amateur.

    Thibs considère que nos clubs amateurs ont trop d'argent ?

  • kalle le 18/02/2004 à 10h59
    Je ne dirai pas mieux que lien (voir plus haut) !

  • axgtd le 18/02/2004 à 11h24
    Chr$, carton jaune pour mauvaise foi !

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