Le groupe A et sa deuxième journée
Roumanie - Portugal: 0-1
La deuxième sortie des équipes vient souvent rectifier les premières impressions: ainsi le Portugal n'a-t-il pas vraiment confirmé sa victoire enthousiasmante contre l'Angleterre. Opposé à une Roumanie qui lui ressemblait peut-être trop, son jeu n'a pas retrouvé la même brillance et tomba même dans certains de ses travers habituels (concours de passes), à l'image d'un Figo un peu gourmand. De leur côté, les jaunes ont montré qu'un nul contre l'Allemagne n'était pas un gage de qualité. Cette équipe est décidément vieillissante, et ce ne sont pas quelques substitutions en cours de jeu qui vont suffire à un changement de génération. Marchant d'un bout à l'autre du terrain, le plus souvent collé à la touche, Hagi a bien sûr fait parler son pied gauche, mais ce dispositif tactique a de quoi surprendre un peu. Le Conducator a tenu un match entier, mais pas son équipe qui paya au prix fort sa désinvolture sur l'ultime coup franc… Il lui reste un match pour se raccrocher aux branches.
Le Portugal n'a donc pas étincelé, mais il se qualifie pour les quarts de finale et se donne le temps de progresser, ce qui le laisse figurer encore parmi les très sérieux prétendants au titre. A suivre.
Angleterre-Allemagne: 1-0
Ceux qui espéraient un grand match à l'annonce des adversaires en auront donc été pour leurs frais. Ce choc des titans déprimés devait désigner une victime pour le bûcher. Les médias allemands l'emportent et vont pouvoir lapider leur sélection, au terme d'un match ou l'Angleterre avait pourtant semblé légèrement plus indigente que sa rivale. Décidée à jouer prudemment sa chance en alignant plusieurs joueurs de la "jeune" génération (Deisler, Jeremies, Ballack, Jancker) mais avec une moyenne d'âge encore plombée par Matthäus, la Mannschaft de Ribbeck n'a jamais réussi à émerger et faire basculer son destin. Le niveau de jeu est resté assez désespérant, les deux équipes rivalisant pour montrer le moins d'imagination possible (d'ailleurs l'Angleterre marque sur un centre de Beckham et une tête de Shearer: elle pouvait difficilement faire moins original!). Le constat est très inquiétant pour toutes deux, dramatiquement dépourvues de cohérence et d'esprit d'initiative. Cette piètre victoire historique (la première contre les Allemands depuis 1966) préserve momentanément la tête de Keegan, mais on voit très difficilement la formation anglaise faire des miracles dans un proche avenir. Et elle a encore un rendez-vous avec la Roumanie…