Des Lyonnais en Téflon se détachent du reste de la troupe, sans avoir l'air de forcer tellement plus que Lance Armstrong dans la montée de l'Alpe-d'Huez: ils donnent bien l'impression de tirer un peu la langue, mais leur efficacité presque mécanique finit toujours par faire la différence. 21 points, c'est un beau total pour une équipe qui n'a pas toujours maîtrisé son sujet.
Derrière, dix-sept équipes se pressent sur dix étages, avec un embouteillage scandaleux sur la ligne des 11 points, qui nous a obligés à élargir celle-ci (une première depuis l'invention du classement en relief) puisque six équipes s'y agglutinent.
On note les regains de forme de l'AJA, qui efface son ardoise grâce à trois victoires consécutives, du TFC et de l'ASNL, qui ont engrangé respectivement six et sept points. Si le quart Nord-Est de la France squatte le dernier quart du classement, ce sont surtout les situations de Strasbourg et Metz qui s'aggravent, les deux clubs étant toujours dépourvus de la moindre victoire...





Les résultats de la journée
Auxerre-Sochaux : 3-0
Marseille-Metz : 3-1
Lille-Saint-Étienne : 2-0
Nancy-Troyes : 2-1
Bordeaux-Ajaccio : 1-0
Lens-Rennes : 0-0
Monaco-Nice : 0-0
Le Mans-Paris SG : 0-0
Strasbourg-Toulouse : 2-4
Nantes-Lyon : 0-1



Crise de l'autorité à Auxerre : Jacques Santini est obligé de lever le doigt pour parler à ses joueurs.

Guy Roux, c'est mou
Ce devait être une des sensations de l'intersaison télévisuelle: Guy Roux quittait sa maison TF1 pour rejoindre les cabines de Canal+… Le premier bilan est plutôt terne. L'ex-entraîneur auxerrois manque singulièrement d'enthousiasme, comme s'il traînait une légère déprime consécutive à sa retraite sportive. À l'occasion de Monaco-Rennes, le téléspectateur eut ainsi droit à une leçon de jardinage plutôt ennuyeuse en guise d'apéritif. D'ailleurs, on a bien l'impression que Guy Roux s'ennuie, et le contraste est saisissant avec l'enthousiasme et l'implication de Paul Le Guen lors des soirées de Ligue des champions. Si l'on ajoute un Gilles Veissière décidément appelé à jouer les utilités, le recrutement du diffuseur exclusif de la L1 n'apparaît pas franchement comme une réussite...



Et oui : pour plaire aux femmes, il vaut mieux être musclé, bronzé et titulaire à Lyon que maigre, pâle et remplaçant à Nantes.


Serial Players
"C'était notre troisième match en huit jours"… Cette phrase est sortie de la bouche de la moitié des entraîneurs ce week-end (sauf de celle de Rolland Courbis, qui a parlé de "troisième match en six jours", parce qu'il exagère toujours un peu), pour excuser une qualité de jeu moyenne ou un certain manque d'ambition des équipes. À l'heure où l'on déplore beaucoup le caractère peu spectaculaire de la Ligue 1, il est sûr que ces cadences ne favorisent pas l'expression des joueurs ni les audaces tactiques. Et là, on parle de journées disputées sous un climat clément, qu'en sera-t-il lorsque les rencontres vont se succéder à un rythme effréné en janvier? Quoique, en guise d'entraînement, les pelouses de Monaco et Strasbourg ont montré qu'elles pouvaient d'ores et déjà se mettre en mode hivernal.



"Je ne sais pas pourquoi, mais José m'a obligé à enfiler ce maillot et essayé de me faire monter dans le bus des Messins…

Gardiennage
Justement, c'est une motte de terre qui a été fatale à Richert, le gardien franc-comtois devant en plus subir l'impression donnée d'avoir commis une bourde. Inversement, Coupet et Revault ont à la fois pu compter sur la réussite et sur leur talent pour effectuer des prestations exceptionnelles. Le seul truc qui nous échappe, c'est que l'un obtienne un 9 dans les notes L'Équipe, et l'autre "seulement" un 7,5 malgré deux arrêts absolument invraisemblables (dont l'un sur une frappe à bout portant de Pagis). Est-ce à dire que les journalistes sont plus ou moins supporters? Ou alors que "la belle entreprise de démolition contre Lyon", selon l'expression du même Coupet, n'est pas si efficace que ça? On peut d'ailleurs s'amuser des sous-entendus de ce commentaire de Vincent Duluc dans le quotidien sportif: "S'il suffit de poser la question de la protection par l'arbitrage des Lyonnais, pour que les arbitres effectuent, consciemment ou non, le chemin inverse, l'affaire est inquiétante…"



Bijotat n'aurat pas dû inviter Alain Prost sur le banc sochalien, c'est un vrai porte-poisse

Hommages factices ?
On est jamais mieux servis que par soi-même ! C'est probablement la réflexion que se font les entraîneurs de Ligue 1, de moins en moins avares de compliments à l'endroit de leurs adversaires du soir. Ainsi d'Elie Baup ("Lille est une grande équipe qu'on regardera devant notre poste mardi soir et qu'on supportera en Coupe d'Europe"), Jean-Marc Furlan ("Les Lorrains nous ont dominés dans tous les domaines") ou Erick Mombaerts ("Le scénario est très difficile pour Strasbourg")... Fair-play de façade, ou véritable solidarité corporative ? À l'heure ou les coaches sont plus que jamais sur des sièges éjectables, et alors que ces derniers sont même contestés par les instances dirigeantes (cf. l'épisode Muller vs Thirez en début de saison, lire la chronique bolchevique de notre dernier numéro), c'est peut-être la seconde option qui devrait être retenue. D'autant que les entraîneurs en place n'ont rien à craindre d'autres entraîneurs en place. Le danger vient surtout de ceux qui ont été virés la saison passée. Ou alors, des adjoints, mais ça, c'est un autre problème.



On dit que les défenses françaises sont très fortes tactiquement, mais là, celle de Troyes a gravement merdé.

Le Top "Xavier Giraudon "
Xavier Giraudon est un des commentateurs de Canal+. Quelque part, il succède à Karl Olive, qui lui aussi improvisa beaucoup avec la syntaxe française lors de ses résumés de matches — ce qui ne l'a pas empêché de devenir ensuite chef du service des sports de la chaîne cryptée. Le florilège qui suit a été collecté lors du seul compte rendu de Bordeaux-Ajaccio (Jour de Foot). On y trouve une métaphore de vingt mégatonnes, une vanne graveleuse involontaire et une statistique très contestable…
1. "Ce crâne victorieux joue les chasseurs de doute".
2. "Le sourire du jeune international après cette gâterie décisive de Denilson".
3. "Courbis n'a jamais gagné à Bordeaux en vingt ans de carrière".


Le Top "Scary Movie" de Patrice Evra
1. "On avait à coeur de gagner pour Didier. […]. Il y avait son fantôme dans le vestiaire avant le match".
2. "Si on peut continuer à faire plaisir au coach même s'il n'est plus là, on va le faire".
3. "On va voir si je suis un homme".

Le Top "Modestie lyonnaise" énervante quand même
1. Jérémy Clément (AFP) : "On n'a pas fait un grand match".
2. Florent Malouda (AFP) :"On a souffert. On a été malmené".
3. Benoît Pedretti (L'Équipe) : "C'est inespéré, et très flatteur pour nous".



Qui a dit que les dirigeants monégasques ne pouvaient pas encadrer Deschamps?

La statistique
Jérémie Janot est invaincu depuis 35 minutes. Plus que 1500 et il bat son propre record.

Le mensonge pieux
Samir Nasri (omtv) : "Il y a très peu d'occasions dans le haut niveau". C’est ce que t’a dit Anigo pour te convaincre que l’OM, c’était le haut niveau?

Le spin doctor
Grégory Coupet (AFP) : "Les arbitres sont sous pression en ce moment, il ne faut pas leur en vouloir". Dire tout et son contraire, la nouvelle stratégie de communication de l’OL.

L’entorse de la tête
Jérôme Rothen (psg.fr) : "Je ne suis pas le seul joueur à tirer cette équipe vers le haut".



Sors de ce corps, Luis Fernandez !

Le petit José dans le texte
Samir Nasri (omtv) : "Le coach nous avait dit que pour être une équipe de haut niveau, il fallait savoir marquer sur ce type d'actions".

La crise d'hémorroïdes
Claude Puel (AFP) : "Quand on est sur le banc, on souffre beaucoup".

L'épisode inédit de Six Feet Under
Jean-Claude Darcheville (AFP) : "Généralement, je suis un buteur de séries".

L'excuse foireuse
Mamadou Niang (om.net) : "Des équipes comme Toulouse ou Metz nous attendent souvent dans leurs 18 mètres". C’est une raison pour ne jamais y aller?



Sors de ce corps, Jean Fernandez !

L'entraîneur qui s'inspire de coach Vahid
Pablo Correa (F365) : "Je n'ai volontairement traduit aucun mot de la causerie d'avant-match".

Le miracle lyonnais
Gérard Houiller (olweb.fr) : "En première mi-temps j'ai eu l'impression de jouer à Lourdes". C’est confirmé, l’Opus Dei contrôle l’OL

Le tuyau bouché
Mamadou Niang (La Provence) : "Ce n'était pas évident car Metz a défendu en fermant la profondeur".

L'hôpital qui se fout de la charité
Olivier Rouyer (C+) : "Diallo aurait dû faire preuve d'intelligence".



Alexander Frei indique discrètement à Olivier Monterrubio à quel endroit il aimerait recevoir le ballon.


Le trépané quelque part
Franck Ribéry (La Provence) : "On dit que je n'ai pas de rate, ou que je possède cinq ou six poumons". Mais personne ne te parle de ton cerveau.

Le physionomiste
Jean Fernandez (La Provence) : "Je pense que le physique de mes joueurs est bien entamé". Bon, il faut arrêter avec Ribéry, maintenant..

L'équilibre très précaire
Joël Muller (AFP) : "Il a suffi d'un petit changement tactique à la mi-temps pour nous désorienter". Le changement de côté?

L'équipe qui ne se sent pas encore de taille
Frédéric Hantz (AFP): "Mes joueurs doivent laisser leur complexe au vestiaire".



Jean-Claude Darcheville a maigri tellement vite qu'une partie de ses sourcils est restée à leur place précédente.

La morale
Ricardo (L'Équipe) : "On vient de faire quatre matches nuls en jouant bien et là, on ne joue pas bien et on gagne! C'est ça, le foot". Non, plus précisément, c'est ça la L1.

L'influence de José Cobos dans l'encadrement niçois.
Florent Balmont (L'Équipe) : "Parfois, ça fait du bien de prendre des claques".

L'entraîneur favorable à l'abolition des ailiers
Frédéric Antonetti (L'Équipe): "C'est une bonne chose pour le football qu'il n'y ait pas eu de débordements".

Le brevet d'aptitude
Gaston Curbelo (C+) : "On a un jeu digne de la L1". Ce n'est pas peut-être pas une raison de s'en vanter.



Incroyable, le vrai parrain marseillais qui tire toutes ficelles et donne le baiser de la mort, c'était Michel Hidalgo!


Le jugement excessivement sévère
Christophe Revault (C+) : "Strasbourg n'est pas une équipe qui mérite sa place".

Le score virtuel
Julien Sablé (C+) : "On n'a pas l'impression d'avoir perdu".

Le corniaud
Guy Roux (C+) : "Je ne comprends pas que Gregorini ne soit pas complètement adopté chez lui".

La crise du BTP en Gironde
Ricardo (AFP) : "Je pense qu'on n'a construit que trois actions ce soir".



Après ça, comment voulez-vous que les Blancs ne fassent pas des complexes sur la taille de leurs embouts?