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Le GAK tombe à plat

Rideau: après cent dix ans d’existence marqués d’un titre et quatre Coupes, le club autrichien du Grazer AK disparaît, victime d'une gestion catastrophique.

Auteur : Toni Turek le 6 Nov 2012

 

 

Hors Autriche, il n’a pas la renommée du SK Sturm Graz (champion 1998 et 1999). Il n’a pas eu non plus, comme le Grazer SportClub, le privilège d’être le premier club non-viennois à jouer en première division autrichienne. Mais le Grazer Athletiksport Klub est un club majeur du Land de Styrie et de sa capitale Graz, la deuxième ville du pays. Fondé en 1902, promu dans l’élite locale en 1951, le GAK a connu des hauts – comme ses finales de Coupe de 1962 et 1968, qui lui ont permis de faire ses premiers pas en Europe en Coupe des Vainqueurs de Coupe – ainsi qu’une troisième place en 1973 – qui lui a valu de découvrir la Coupe de l’UEFA. Mais le GAK a eu des bas aussi, comme sa relégation forcée en 1974 [1].

 

Remonté dès 1975, le GAK va enchaîner quinze saisons dans l’élite sans trop briller, naviguant entre la troisième place des bonnes saisons et l’avant-dernière place des moins bonnes. Seul motif de satisfaction: le succès de 1981 en Coupe contre l’Austria Salzbourg, qui offre au GAK un tour en Coupe des Vainqueurs de Coupe face aux Soviétiques du Dinamo Tbilissi – sa première qualification en tant que vainqueur [2].

 

 


Flamboyant et flambeur

Reléguées en 1990, les "vestes rouges" (Rotjacken) du GAK doivent patienter cinq ans pour remonter dans l’élite et retrouver les derbies avec le Sturm à l’Arnold-Schwarzenegger-Stadion. En 1996, le GAK signe son retour d’une belle quatrième place qualificative pour la Coupe de l’UEFA. Avec le Bavarois Klaus Augenthaler, dont c’est la première vraie expérience comme entraîneur, le GAK connaît à partir de 1997 une belle phase, ponctuée de deux troisièmes places en championnat en 1998 et 1999, et de ses premières victoires en Coupe d’Europe, trente-cinq ans après sa première apparition sur la scène continentale. Il lui reste un regret: celui de rester dans l’ombre du rival local, le Sturm Graz, qui lui finit champion et participe à la Ligue des champions.

 


Photo : society-graz.at/

 

Mais le club rouge et blanc s’accroche: en championnat, il fait concurrence au Sturm, et lui passe même devant en 2001 et 2003. Le GAK agrémente son armoire à trophées avec deux coupes en 2000 et en 2002. Cette année-là, à Graz, le GAK l’emporte 3-2 en finale contre le Sturm, avec un doublé du meilleur buteur d’Autriche Ronald Brunmayr. C’est alors que Walter Schachner en est l’entraîneur que le GAK atteint son apogée: les Rotjacken réalisent un doublé historique Coupe-Championnat en 2004 et le GAK devient le premier club autrichien à s’imposer chez un club anglais (1-0 à Liverpool, en tour préliminaire de C1). La saison suivante, le club styrien est le dauphin du Rapid de Vienne en championnat. La gloire est là, enivrante: le GAK voit grand, rêve d’autres sacres et de participations régulières à la Ligue des champions.

 

 


La rançon de la gloire

Mais déjà, le club connaît des problèmes économiques, et doit se restreindre sur le marché des transferts. Le nouveau président du GAK Harald Sükar impose à l’été 2005 les départs de plusieurs joueurs-clefs de l’équipe, comme le milieu René Aufhauser et l’attaquant croate Mario Bazina. Les problèmes continuent en 2006: côté sportif, Schachner est limogé. Ce choix de Sükar est un désastre: au bord du podium à la trêve hivernale, le GAK rate au final un ticket européen pour la première fois depuis 1997. Sixième à vingt-deux points du champion avec dix-sept défaites en trente-six journées, sorti très tôt en Coupes d’Europe et d’Autriche, le GAK connaît une saison "sans".

 

Côté finances, les dettes s’accumulent: les multiples primes et les salaires gonflés coûtent cher. Les transferts ne sont pas des réussites, et le sponsor IMG, qui avait signé un contrat de cinquante millions d’euros sur dix ans un an plus tôt, lâche l’affaire. Conséquence: endetté à hauteur de quinze millions, le club rouge et blanc perd vingt-huit points en 2007 pour avoir enfreint différents règlements et refusé d’apurer sa dette de 450.000 euros envers un de ses ex-joueurs [3]. 2007 est une année noire à Graz: les Blackies du Sturm se retrouvent avant-derniers après un retrait de treize points, et les Rotjacken du GAK sont lanterne rouge. Pire, malgré les appels successifs, le GAK est relégué en troisième division, faute d’obtenir la licence professionnelle. Et il se retrouve sans sponsor, le groupe manufacturier Liebherr ayant mis fin à un soutien de plus de dix ans.

 

 


Quatre faillites et un enterrement

Ainsi relégué en Regionalliga Mitte, le club s’accroche sportivement. Troisième en 2008, deuxième en 2009 (à dix minutes près, l’accession était acquise), cinquième en 2010, troisième en 2011… L’équipe reste dans le haut du tableau et continue à attirer quelques milliers de ses fans au stade malgré les pépins financiers, les entraîneurs qui sautent, les présidents qui ne restent pas, les sponsors absents et les faillites successives. Cette année, avec l’ancien joueur du GAK Ales ?eh comme entraîneur, le club finit même premier de son groupe avec une avance de dix-sept points sur son dauphin. Mais le GAK perd ses illusions lorsqu’en match de barrages, ses supporteurs envahissent le terrain alors que l’équipe styrienne est menée au score.

 

Longtemps craint, le pire survient cet automne: perclus de dettes, le GAK ne peut plus poursuivre son activité. La faillite – la quatrième en cinq ans – est fatale: c’est le coup de grâce pour ce club qui a vu dans ses rangs des internationaux comme Aleš ?eh, Dieter Ramusch, René Aufhauser, Martin Amerhauser. En octobre, la liquidation du club est prononcée. Si l’équipe-réserve du GAK, engagée en cinquième division, prend son indépendance et sauve sa peau, l’équipe première déclare forfait et voit tous ses résultats 2012/13 annulés – voilà un siècle de foot annihilé en à peine quelques années… Après Innsbruck, Bregenz, Salzbourg et Klagenfurt, Graz devient donc la cinquième capitale de Land en dix ans à perdre son club. Mais le GAK reste un peu présent: il va en effet alimenter les chroniques… judiciaires, avec le procès de ses ex-dirigeants pour multiples irrégularités prévu pour 2014. Peut-être le GAK aura-t-il alors débuté une deuxième existence sportive?

 


[1] La fédération autrichienne voulait réduire l’élite de 17 à 10 clubs, en ne retenant hors de Vienne qu’un club par Land. Moins bien classé que le Sturm Graz pour la Styrie, le GAK n’a pas été pris.
[2] Le rang de finaliste avait suffi au GAK auparavant, car les vainqueurs d’alors avaient aussi gagné le championnat.
[3] Cette "affaire Kimoni", qui compte pour 6 des 28 points retirés, a valu à l’Autriche une menace d’exclusion des compétitions européennes par la FIFA.

 

Réactions

  • magnus le 06/11/2012 à 11h40
    "Après Innsbruck, Bregenz, Salzbourg et Klagenfurt, Graz devient donc la cinquième capitale de Land en dix ans à perdre son club."

    Tyrol Innsbruck, Casino Salzbourg...des noms qu'on n'entend plus depuis les années 90.

  • visant le 06/11/2012 à 16h03
    2005-2012, c'est violent comme disparition.

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