Le footballeur est un mauvais exemple
Une balle dans le pied - Au nom de quel malentendu ou de quelle morale les footballeurs devraient-ils être exemplaires et se comporter comme des modèles?
Le football français n'enchaîne pas les affaires de mœurs ni les délits sexuels avec la même régularité que son homologue anglais, mais depuis les aventures de Franck Ribéry avec Zahia D., la chronique s'est étoffée. Elle rebondit aujourd'hui avec le retour de Brandao à l'OM, qui a créé une situation quelque peu scabreuse puisqu'un joueur de football mis en examen pour viol a foulé la pelouse du Vélodrome en se faisant acclamer par le public.
L'instruction est en cours, le mis en examen est présumé innocent et s'il respecte les termes de son contrôle judiciaire, il a le droit d'exercer son métier – même avec une certaine maladresse devant le but. Comme il était prévisible, certaines voix ont glané un peu de présence médiatique en condamnant ce retour, parmi lesquelles les deux précédentes secrétaires d'État au Sport, interrogées par le Journal du Dimanche. Elles pouvaient assez légitimement, l'une le trouver "choquant" et l'autre, troublant sur le plan de la morale. En revanche, l'idée des sportifs de haut niveau qu'elles invoquent mérite qu'on s'y arrête. Pour Chantal Jouanno, "Les footballeurs sont des stars. Or, les stars définissent les valeurs de notre société", et selon Rama Yade, "Les footballeurs doivent montrer (sic) une frontière claire entre le bien et le mal." Même si ce sont des habitués de la limite du hors-jeu, c'est peut-être beaucoup leur demander. Et si vraiment ce sont eux qui doivent "définir les valeurs de la société", cette dernière a un réel problème de répartition des responsabilités.