Le foot expliqué à ma fille de 2 ans
Le penalty imaginaire - Eh non, les coups de pied de réparation litigieux n'ont rien de merveilleux.
Auteur : Sylvain Zorzin
le 21 Mai 2010
Ma petite rêveuse,
Tu te souviens quand Arsène Wenger a parlé, la dernière fois, à la télévision? Oui, le monsieur qui ressemble à un congélateur basse consommation, oui c’est lui. Il était tout furieux, et il expliquait qu’on avait volé son équipe à cause d’un "penalty imaginaire". Ç’a l’air rigolo comme ça, mais en fait pas toujours.
Je sais, cela peut être étonnant pour toi que quelque chose d’"imaginaire" puisse déclencher de telles crises de rage. Tu te souviens comme Arsène Wenger, ce jour-là, il ressemblait presque à un frigo mal éclairé? Il était vraiment très en colère.
Mais je comprends ta surprise. Parce que pour toi qui, chaque soir, décris à tes doudous ta maison en Smarties bleus, arrachés par magie à l’Ogre aux mains en papier crépon, l’imagination, c’est plus que chouette: c’est un mode de vie.
Eh bien, ma jolie somnambule, dans le foot, non. Pour un entraîneur qui a perdu, un "penalty imaginaire", c’est une chose horrible. Parfois même, il arrive qu’au cours d’un match tu aies un penalty imaginaire et une expulsion injustifiée. Là, c’est le pompon. C’est un peu comme si tu devais manger des épinards sur les genoux de papi. Oui, directement, avec son parkinson. Il y a de quoi pleurer, en effet.
On n’a qu’à? Arrêter les penalties imaginaires si on n’aime pas ça? Ah, mais tu ne crois pas si bien dire, ma chérie. Car figure-toi qu’il y a des monsieurs qui pensent qu’avec des caméras et des ralentis, hop, on en finira avec l’imagination. Que pour savoir s’il y a vraiment penalty ou pas, on n’a qu’à tout stopper, regarder ce qui s’est passé pendant une dizaine de minutes, et décider si l’arbitre avait eu raison de siffler ou pas. C’est incroyable, hein? Heureusement qu’ils s’occupent pas d’échographies, ces monsieurs-là. Tu les imagines, déchiffrer des images qu’on dirait Dora peinte avec les pieds?
"Non, là, sous cet angle, je crois que c’est un garçon, on peut être formel, à moins que, hum, bon sang, c’est quoi ce truc? Un cordon? Bon sang, c’est encore Fred Godard qui laisse traîner ses câbles électriques.
— Sauf que, ah, là, regardez bien, ça pourrait être une fille, ah, ah, ah non en fait, je pense qu’en effet c’est un garçon.
— Mais que fait-il là, ne me dites pas que, mon dieu, mais, je crois que, il se masturbe!
— Ah, pas de jugement hâtif, il faut savoir si c’est la main qui va au zizi ou le zizi qui va à la main", etc.
Bref, on n’est pas sorti de l’auberge.
Comment? Tu as encore une question, ma douce noctambule? C’est quoi un? penalty?
Hum.
Bien.
Pour le reste, on verra après ta sieste.
> Le foot expliqué à ma fille de 2 ans : les spectateurs
> Le foot expliqué à ma fille de 2 ans : les cartons
> Le foot expliqué à ma fille de 2 ans : le renard des surfaces
> Le foot expliqué à ma fille de 2 ans : le hors-jeu