Le Feuilleton rattrape le temps, mais pas les points perdus. Livré avec son classement en relief et ses images pieuses.
Ceux qui pensaient que la venue des Lyonnais à l'Abbé Deschamps pour affronter une AJ Auxerre toujours invaincue sur sa pelouse pourrait relancer le championnat en sont pour leurs frais. En gagnant par un score sans appel de 3-0, le leader a retrouvé le succès, et préservé une marge de onze points d'avance sur le poursuivant lillois qui — au mieux — reviendra à huit unités des Gones en cas de victoire dans son match en retard face à Monaco. Autant dire qu'à moins d'une épidémie de matches nuls lors des quatre dernières rencontres (on n'ose évoquer de possibles défaites), l'OL a probablement assuré le titre en Bourgogne, un peu à la manière des années précédentes.
Dans la lutte pour l'Europe, le Stade rennais, désormais efficace à l'extérieur, fait une arrivée fracassante dans le Top 5. C'est la récompense d'une phase retour parfaitement maîtrisée : treizièmes à la fin des matches aller, les Bretons ont pris 28 points en 15 matches dans la foulée. Seul l'OL a fait mieux avec 30 unités. La dynamique semble donc favorable aux hommes de Bölöni face à un OM qui tourne au ralenti et renoue avec les turbulences internes (les flatulences).
Dans ce contexte, le dernier match en retard entre Lillois et Monégasques vaudra son pesant de jetons de casino Partouche. Surtout si l'équipe du Rocher l'emporte, ce qui lui donnerait quatre points d'avance sur le rival provençal...
Derrière, le ventre mou a encore pris du gras, avec la bonne fin de saison des Ajacciens, des Strasbourgeois et des Nantais. Seulement 9 points séparent désormais douze équipes, du 6e auxerrois au 17e niçois. Un OGCN en petite forme, qui a renvoyé son entraîneur, et reste à portée du "voisin" Bastiais qui a battu Caen sur sa pelouse. Pour les Normands et Istres, ça sent plus que jamais le retour à la case départ.
|
Pourquoi Caen ?
Désormais 19e avec une différence de buts de -27, le Stade Malherbe de Caen est dramatiquement proche d'accompagner Istres en Ligue 2, après une petite année passée parmi l'élite. Dommage pour les Normands et leur entraîneur sympathique, jamais enclin à fermer le jeu : Mazure et ses potes ont en effet assuré le spectacle en Ligue 1 cette saison, puisque 2,32 buts ont été marqués en moyenne à chaque match auxquels ils participaient (certes, le plus souvent, en faveur de l'adversaire). Seul Nice a fait mieux, mais en marquant du tibia et en encaissant des buts contre son camp. Dommage, aussi, parce que les Caennais disposent d'un public fidèle : déjà très présent en Ligue 2, ils ont été cette année plus de 19.500 spectateurs à vibrer pour leur équipe. Dommage enfin parce que le début de saison de ce promu avait été... prometteur: les Malherbistes pointaient à la 10e place au bout de quinze matches. Ils ont d'ailleurs réussi à accrocher quelques "cadors" du foot français à leur tableau de chasse: Lyon bien sûr, mais aussi le PSG ou Bordeaux sur leur pelouse. Bref, les Caennais nous manqueront.
Pierre-Yves André marque trois buts en deux matches. Il y a encore un club qui va se faire avoir l'été prochain. |
Produit laitier
Alexander Frei est un excellent attaquant. Avec 20 buts à son compteur la saison passée, 16 actuellement (qui lui permettent de pointer nettement en tête du classement des buteurs), il n'est pas permis d'en douter. C'est en outre un personnage sympathique, qui peut devenir rouge de colère ou de confusion, qui peut s'échauffer tout seul devant les micros ou exprimer sa gratitude à son passeur préféré, Olivier Monterrubio. Le seul truc un peu énervant, c'est qu'il n'arrête pas de dire, depuis trois ans, qu'on le considère comme un "petit Suisse", qu'on lui manque de considération parce qu'il vient d'un pays dont on ne connaît que les coucous et le chocolat, que s'il était brésilien, on le verrait autrement... C'est bon Alex, arrête d'étaler tes complexes comme du fromage à tartiner, il n'y a plus que toi pour manger de ce pain-là.
Frédéric Déhu, dans une remarquable imitation de Daniel Van Buyten. |
Les observations en vrac
> L'Istréen Leunguen n'a mis que 29 minutes pour obtenir deux cartons jaunes et se faire expulser. Il avait dû promettre à sa famille de passer au moins une fois à la télé avant la fin de la saison.
> Après avoir à nouveau célébré ses derniers buts, Pauleta se remet à tirer les penalties. En fait tout serait revenu à la normale au PSG s'il l'avait tiré au-dessus.
> Les attaquants lyonnais ne marquent toujours pas. C'est juste pour se foutre de la gueule de leurs poursuivants.
> Précision : Pape Diouf a bien que son équipe était "comme apeurée", et non pas "conne à pleurer".
Éternel Richard Virenque, qui revient à Lille sous le maillot à points! |
[LA 33e JOURNÉE]
Le bloc chirurgical
Juninho (L'Équipe) : "On sait comment opère Paris". Sous anesthésie?
Le manque d'ambition à la lyonnaise
Juninho (AFP) : "Le plus important, ce n'est pas de gagner le titre le plus rapidement possible. Mais de le gagner tout simplement".
L'équipe champêtre
Yann Lachuer (AFP) : "On veut courir plusieurs lièvres en même temps".
L'entraîneur sponsorisé par une marque d'engrais
Guy Roux (AFP) : "Si on finit le nez dans le gazon partout, sans rien gagner, on aura tout de même bien rempli le contrat".
Voici Regis, François et Olivier. Personne ne peut les blairer. |
Le camp de naturistes
Pape Diouf (AFP) : "Je pense néanmoins que le fait que chacun se dévoile pourrait constituer une thérapie.
L'entraîneur sous contrat
Rolland Courbis (AFP) : "Nous continuons de regarder derrière nous".
L'arme fatale
Serge Le Dizet (Ouest-France) : "On a fait courir l'adversaire". C'est vrai que ce n'est pas le point fort des Bordelais.
Les neurologues associés
Philippe Troussier (AFP) : "Sur ce match, le problème est dans les têtes ".
Pape Diouf (AFP) : "Je suis tout à fait convaincu que les dégâts ont leur origine dans la tête des garçons".
Le président à la première personne du pluriel
Pape Diouf (AFP) : "Nous ne démissionnerons pas".
Les joueurs nantais tentent vainement de combler le fossé avec leurs supporters. |
[LA 34e JOURNÉE]
La répression des fraudes
Alexander Frei (C+) : "Ce soir, c'était nul. Ce n'était pas un match de Ligue 1". C'était Istres-Rennes, il n'y a donc pas tromperie sur la marchandise.
Le parcours à la strasbourgeoise
Jacky Duguépéroux (DNA) : "Nous nous sommes fait punir et puis nous avons démissionné".
La victoire aux points
Habib Bamogo (om.net) : "En faisant le compte des actions, on se dit qu’on aurait pu faire mieux".
La langue d'ébéniste
Pape Diouf (om.net) : "Il faut positiver. On ne doit pas être plus royaliste que le roi. Les garçons ont su refuser la fatalité. Il faudra retenir la réaction des joueurs. La révolte est venue du fin fond de chacun".
Remarquez la belle technique de l'inconnu de l'arrière-plan, qui accompagne parfaitement le mouvement d'Habib Beye |
Le joueur qui a assimilé le discours de l'entraîneur
Habib Beye (om.net) : "Si on observe la physionomie du match et de l’aspect psychologique, ce point peut nous faire du bien".
Le membre caché de la DNCG
Gernot Rohr (psg.fr) : "Quand on voit ce que réalise le PSG ce soir, on se dit qu’il y a eu du gaspillage cette saison".
Le temps soustractionnel
Alexander Frei (Ouest-France) : "Nous aurions pu terminer rapidement ce match".
L'hommage à Coridon
Stéphane Pichot (psg.fr) : "Nous avons mis trois buts malgré une rencontre un peu au ralenti".
Il est bon en orthographe aussi, Drogba? |
La mauvaise réputation
Olivier Quint (F365) : "C’est un match au couteau qui nous attend à Nice".
La fête des loges
Laurent Fournier (psg.fr) : "Nous allons savourer notre victoire pendant les quinze prochains jours.".
Le défenseur piégé
Pascal Delhommeau (L'Équipe) : "On avait notre destin entre nos pieds". Et vous avez pris un petit pont.
La mauvaise éducation
Serge Le Dizet (L'Équipe) : "On a laissé Pedretti trop à son aise".
La longue éducation du public rennais au football de haut niveau se poursuit. |
L'incompatibilité
Patrick Remy (L'Équipe) : "On s'est parfois battu avec le ballon".
La palme de l'élégance
Michel Pavon (C+) : "Mes joueurs se sont vidés les couilles".
Le maintien caennais
Patrick Remy (L'Équipe) : "On a laissé passer le coche". Alors que le coach est resté.
La limite interne
Laurent Fournier (F365) : "Je suis satisfait car les joueurs ont pris conscience de leurs qualités. Cela étant, ce soir, ça n'était pas génial au niveau du jeu".
Selon vous, ce personnage est:
1. L'acteur principal de Rocky V
2. Un jeune loup au sourire carnassier, émule capillaire de Lilian Laslandes
3. Yohan Demont, prometteur joueur ajaccien qui va bientôt ruiner sa carrière par un transfert à Paris ou à Marseille |