L'avantage avec le Feuilleton, c'est qu'il la met toujours au fond. Avec enthousiasme.
Si Philippe Troussier a donné un "15 sur 20" à son équipe, il n'a pas précisé la note de son adversaire, une AJ Auxerre ayant su se mettre sur la bonne trajectoire du coup franc de Benjani qui, comme d'autres, aura réussi le match de sa saison contre l'OM. Inversement, le PSG a infligé une grosse désillusion au journal Le Parisien en battant des Sochaliens qui ont décidément tendance à passer à côté de certains matches. Ils ont peut-être été déconcertés par un schéma tactique plaçant Coridon en meneur de jeu derrière Pauleta et, plus sûrement, été assommés par l'efficacité retrouvée du buteur portugais.
Neutralisé par Bordeaux, les Lyonnais voient Lille, Monaco et Auxerre, tous victorieux, effectuer un petit rapproché.
Derrière, l'énorme ventre mou maintient une flopée d'équipes dans une position paradoxale, leur ménageant autant d'espoirs européens que de craintes de relégation… On y souffre pour arracher les victoires, à l'image de Toulouse face à Istres ou de Metz contre Strasbourg, et l'on s'y libère parfois aussi, comme Nice (3-0) et Saint-Étienne (5-0), victorieux respectivement d'Ajaccio et Caen.
Méthode Troussier : le déficit physique est tellement grand que les joueurs doivent continuer à faire des abdominaux pendant les matches. |
Mihalis dans la vallée
La semaine passée, nous nous étions arrêtés sur l'anticipation de Chevanton qui lui avait permis d'inscrire un but improbable contre Rennes. Cette fois, c'est l'intervention miraculeuse de Mihalis Kapsis qui mérite un coup de chapeau: alors que Frau avait fait l'essentiel en lobant Ramé, le défenseur grec est revenu "du diable Vauvert" pour sortir le ballon d'une sorte de tacle aérien plutôt spectaculaire… Au départ de l'action, on lui aurait donné une chance sur cent d'y parvenir (c'est-à-dire beaucoup moins que le défenseur d'Istres qui a regardé le lob de Thibault Giresse prendre le chemin des filets). Comme Chevanton le week-end précédent, le joueur a eu raison d'y croire.
Tant qu'à rendre un hommage à "notre" champion d'Europe, autant signaler cette statistique étonnante, qui pourrait tenir lieu de bilan de sa première partie de saison: Bordeaux a perdu trois fois seulement cette année (contre Marseille et Strasbourg en L1, Dijon en Coupe de la Ligue) et les trois fois Kapsis était absent... Cela ne suffira peut-être pas à convaincre ceux qui estiment qu'il ne fait pas vraiment d'étincelles, souffrant d'une lenteur qui le rend peu complémentaire de Planus (son compagnon en défense centrale, dont la vivacité n'est pas non plus la principale qualité), et qu'il commet parfois des erreurs très visibles. Mais ses qualités sont évidentes: morales d'abord, les Girondins louant unanimement son état d'esprit et sa capacité d'intégration. Il fait aussi valoir son calme sur le terrain, et surtout sa force dans les duels, commettant très peu de fautes et se laissant rarement déborder dans les un contre un, n'hésitant pas non plus à apporter le surnombre au milieu. En tout cas, son exceptionnelle grinta a été joliment illustrée vendredi dernier.
Arrêt sur image : Vahid Halilhodzic jette un regard amical au joueur parisien qui vient de lui lancer un bout de strapping pendant que Laurent Paganelli l'interviewait. |
Les observations en vrac
> Cette fois, les Verts ont bien soigné leur marge pour s’assurer de ne pas se faire remonter dans le temps additionnel.
> Doublés de Piquionne, Maoulida, Vahirua et Pauleta. Et après on vient nous parler d’une pénurie de grands attaquants en Ligue 1.
> Jean-Claude Darcheville a réussi à se faire semer par Lamine Diatta. Il ne doit plus y avoir que Yepes et Ronaldo qui courent moins vite que lui.
> La toute nouvelle stratégie défensive de Loïc Amisse a parfaitement fonctionné : Nantes n’a pas pris de buts à domicile.
> Nice a nettement battu Ajaccio 3-0. Si on ne peut plus compter sur Rohr et Courbis pour produire des matches nuls et vierges, c’est vraiment que ce championnat a perdu tous ses repères.
Le Top du côté obscur de l'entraîneur
1. Philippe Troussier (om.net) : "L'idée était de dire que nous étions dans une logique de débloquer ce match".
2. Patrick Remy (Ouest-France) : "C'est une défaite lourde mais pas sévère, dans la mesure où nous sommes les fautifs".
3. Élie Baup (C+) : "On a besoin de marquer des buts par rapport à notre jeu".
Le Top des consignes pas trop compliquées
1. Fabrice Pancrate (Le Parisien) : "Le mot d'ordre a été de prendre du plaisir en montrant de quoi nous étions capables sans nous poser de questions".
2. Patrice Evra (L'Équipe) : "Le coach nous avait demandé de marquer rapidement. À partir de là, on savait qu'on allait se créer des occasions".
Euphorie à Saint-Étienne : les Verts ne touchent plus le sol. |
L'optimisme inquiétant
Philippe Troussier (sport24.com) : "Si nous continuons ainsi, nous gagnerons d’autres rencontres".
La mauvaise imitation
"Six 'supporters' du Racing finiront d'ailleurs au poste après la rencontre, pour avoir notamment envoyé un fumigène dans une partie du public. Le Marseille-PSG du pauvre en somme" (DNA).
Le subterfuge animalier
Guy Lacombe (AFP) : "Leur tentative d'endormissement avec l'histoire de la taupe, je n'y croyais pas trop. Mais ils nous ont bien eus quand même".
La publicité subliminale
Denis Balbir (C+) : "Le poteau a sonné sur cette frappe d'Ilan". Le sponsoring de la L1 par Orange va quand même un peu trop loin.
Carlo Molinari prévient : si BMW ne verse pas trois millions d'euros au FC Metz, il continuera à porter cette casquette. |
L'hommage à Marc-Vivien Foé
Marama Vahirua (C+): "J'adore ce genre de match où à la fin on est mort".
La communication interne mal réglée
Bruno Cheyrou (om.net) : "C'est un coup d'arrêt".
Habib Beye (om.net) : "Ce n’est pas un coup d’arrêt".
La communication interne interrompue
Sébastien Renouard (L'Équipe) : "Mes coéquipiers m'avaient dit que je marquerais ce soir". On comprend pourquoi les coéquipiers de Luyindula ne lui ont plus adressé la parole depuis des semaines.
Le jeu dans l'espace
Philippe Troussier (om.net) : "Il y avait la place pour ne pas perdre". Ça ne devait pas être la place de l'entraîneur.
La neurochirurgie au chalumeau
Vahid Halilhodzic (psg.fr) : "Le groupe s’est rapidement ressoudé mentalement".
Voilà ce qu'il advient à des jeunes sans histoire quand ils subissent la désastreuse influence de José Cobos. |
Le football-champagne éventé
Lorik Cana (psg.fr) : "C’est un résultat important qui nous apporte une petite bulle d’air".
L'amnésie subite
Loïc Amisse (Ouest-France) : "On a oublié les principes qu'on avait bien appliqués en première mi-temps".
L'assurance dégât des eaux
Nicolas Savinaud (Ouest-France) : "Micka a un peu sauvé les meubles dans le premier quart d'heure".
L'entraîneur qui tente de calmer les supporters déchaînés
Élie Baup (L'Équipe) : "Il va de soi que nous continuons de viser le maintien".
Le néo-autiste strasbourgeois
Jacky Duguépéroux (L'Équipe) : "À la fin du match, je me suis enfermé dans un coin, je n'ai pas pu parler aux joueurs".
C'est bien de vouloir souffler leur texte aux joueurs pour qu'ils disent moins de conneries, mais il faudrait essayer d'être plus discret. |
La demande de transfert à Istres
Julien Sablé (Le Progrès) : "Ce genre de période favorable est difficile à gérer".
La peur de la blessure
Gernot Rohr (L'Équipe) : "Dire que [Vahirua] voulait sortir avant de marquer son second but". Il a peut-être eu peur de se luxer l'épaule sur le coup de pagaie de trop.
L'alternance à la rennaise
Laszlo Bölöni (L'Équipe) : "Je suis soulagé, mais ce sentiment va passer très vite. Je vais me replonger dans les problèmes du prochain match".
Le panache à la rennaise
Laszlo Bölöni (L'Équipe) : "On a encore pris un but idiot comme d'habitude".
L'autodestruction à la rennaise
"Carton jaune à Le Lan pour un mauvais geste sur Monterrubio" (lequipe.fr).
Comme le prouve cette image, les attaquants de l'OM ont toutes les peines du monde à retrouver les fondamentaux du football. |
La peine capitale
Joël Muller (L'Équipe) : "On se retrouve dans la situation de Rennes".
La fine bouche
Rolland Courbis (L'Équipe) : "J'aurais préféré l'ouverture du score [niçoise] sur un autre but".
La défaite par forfait
Jacky Duguépéroux (DNA) : "Je me suis demandé s'il y avait une équipe strasbourgeoise sur le terrain".
La taille de la pilule
Patrick Remy (L'Équipe) : "C'est finalement une défaite moins dure à avaler que celle de la semaine passée face à Marseille". C'est vrai que 0-5 contre Saint-Étienne, c'est moins la honte que 2-3 face à Marseille.
Le complexe nordiste
Joël Muller (rclens.fr) : "On a été trop moche et triste sur le plan défensif".
C'est un joueur noir surnommé "VS" que désigne cette banderole bastiaise? |
La braderie de Paris
Stéphane Pichot (L'Équipe) : "On avait hâte de se racheter". Ça n'a pas dû vous coûter trop cher.
La réduction de la masse salariale
Loïc Amisse (Ouest-France) : "On paye la jeunesse de notre défense".
L'exception lyonnaise
Michel Pavon (girondins.com) : "[Les Lyonnais] ont une ossature extraordinaire". Sauf Elber.
La contradiction
Pedro Pauleta (psg.fr) : "Il ne fallait surtout pas baisser la tête". Enfin si, sur ton deuxième but, c'était plutôt judicieux.
Le coaching inversé
Salim Arrache (DNA) : "Parfois, le coach nous demande comment nous faisons pour ne pas gagner".
C'est sympa pour Amisse de lui avoir enfin donné une parka à sa taille, mais mettre les poches à cette hauteur, c'était un peu se foutre de sa gueule quand même. |