Tel un but de l'OM à la 95e minute, le Feuilleton surgit en toute fin de semaine, en espérant avoir quand même cadré plus d'une frappe…
Pour faire une journée à 27 buts, il faut des gardiens complaisants, des Sochaliens jaunes comme le Brésil, des combats de catch dans la boue ajaccienne entre équipes mal classées, des champions de France qui déroulent ou encore une défense bordelaise assez sympa pour accorder à Istres un nouveau nul à l'extérieur. Moins prolifiques, les Lillois restent en tête au nombre de victoires (7) et se maintiennent à la hauteur de l'OL, tandis que l'AJA double des Monégasques décidément un peu stéphanois sur les bords — à en juger par leur peu de goût pour les fins de match.
Un sommet plat
"S'ils continuent à jouer comme ça, ils vont s'en sortir". Jusqu'à quand ce commentaire pourra-t-il s'appliquer au parcours des Stéphanois cette saison? Car entre la qualité théorique d'une équipe et sa capacité à l'exprimer, il y a parfois un gouffre que la perte de confiance peut creuser vertigineusement. Après une bonne première demi-heure récompensée d'un but de Feindouno (but qui vaut à Barthez une surprenante troisième place au Top bourdes de la journée, derrière Itandje et Planté), les Verts, complètement inhibés, ont rapidement abandonné la responsabilité du jeu à des Marseillais qu'ils avaient pourtant la possibilité de surclasser et qui n'ont pas fait grand chose du ballon. Il faut dire qu'avec Meïté meneur de jeu, Meïté frappeur à 25 mètres et Meïté passeur décisif, le chantier tactique d'Anigo ressemble à celui du stade d'Istres: reporté aux calendes grecques. Le 45e centre des Blancs a pourtant amené une égalisation in extremis, avec le paradoxe que les visiteurs sont repartis du Vélodrome en se désespérant d'un match nul…
Un palmarès et des anciens attaquants : à l'OM, ce sont les souvenirs qui valent le plus cher. |
L’addition s’il vous plait
Une fois de plus, l’AS Saint-Étienne a donc concédé un but dans le temps additionnel. Si la situation était en l’occurrence exceptionnelle (six minutes de bonus, on ne voit pas cela si souvent sur les pelouses de L1), marquer ou encaisser un but après la fin du temps réglementaire est devenu courant, avec l’instauration des nouvelles règles en la matière. Il faut dire que quatre minutes supplémentaires rallongent de presque 10% la longueur d’une mi-temps. Alors cinq, ou six…
Depuis le début de la compétition en août dernier, le cas s’est ainsi produit à dix-huit reprises, pour cent matches disputés. Au classement des équipes ayant concédé le plus de points, Saint-Étienne est évidemment en tête, avec cinq unités perdues contre Ajaccio, Lyon et l’OM. Metz s’est pour sa part délesté de deux points en une seule rencontre contre Nice (qui a égalisé dans les ultimes minutes). A l’opposé, l’OM a glané trois points au-delà de la 90e minute, grâce au but de Koke dimanche dernier, mais également par l’entremise de Laurent Batlles, qui avait marqué d’une belle frappe contre Bordeaux. Lyon, Auxerre, Lille et Monaco font également parti des bénéficiaires des derniers instants d’un match. Seul Nantes a cette année connu les deux cas de figure, en s’inclinant contre Monaco et en battant le Paris Saint-Germain après plus de 90 minutes de jeu, à chaque fois sur penalty…
L'association de défense du survêtement communique: "Arrêtez d'obliger les footballeurs à porter des costumes, vous voyez bien que ça les rend malheureux". |
Les observations en vrac
> Après le fantôme de Pauleta, c’est le fantôme de Vladimir Manchev qui a marqué un but à Nicolas Penneteau.
> Doublé de Lucas contre Strasbourg. Même Ajaccio commence à se foutre de la gueule du Stade rennais…
> Metz a touché trois fois les montants de Flavio Roma. Il y en a marre des poteaux monégasques défiscalisés qui empêchent les bons français de marquer des buts.
> Vahid Halilhodzic reparle à la presse. Mauvaise nouvelle pour les journalistes en charge de retranscrire ses interviewes.
> Marlet hué à sa sortie, Fiorèse à peine sifflé : décidément, les supporters marseillais ont perdu leur lucidité.
Le strabisme convergent
Jacky Duguépéroux (DNA) : "J'avais dit à mes joueurs qu'à la fin du match je voulais qu'eux puissent me regarder dans les yeux et que moi je puisse aussi les regarder dans les yeux".
La réorientation stratégique
José Anigo (AFP) : "Mais on ne va pas faire la fine bouche et ce point sera peut-être précieux au décompte final". C'est décidé alors, vous ne refuserez pas l'Intertoto la saison prochaine?
La nostalgie mal placée
Jérôme Rothen (AFP) : "On préfère perdre comme ça, car avant on perdait sans rien montrer". Dans le temps, quand le PSG perdait, Llacer montrait ses fesses.
Le tir cadré du PSG
"L'entraîneur parisien Vahid Halilhodzic s'est refusé à tout commentaire, lançant juste un regard noir à l'adresse des journalistes l'interpellant" (AFP).
Même après le coup de sifflet final, les défenseurs niçois continuent de surveiller les attaquants adverses. |
L'omission possible
Nicolas Savinaud (AFP) : "On était quatre à (vouloir) tirer un éventuel penalty, mais la question ne s'est pas posée car les trois autres étaient sortis". Personne n'a pensé à Landreau?
La comparaison implicite
Fabien Cool (AFP) : "On a un groupe sain avec des joueurs sains qui ont envie de travailler ".
L’entraîneur qui a cerné les attentes de la presse
Patrick Remy (TF1) : "Vous voulez que je dise quoi ? Qu’on a été volé par l’arbitre ?".
L’entraîneur qui a cerné le langage de ses joueurs
Paul Le Guen (TF1) : "Le groupe vit bien".
L'entraîneur qui doit tout reprendre à zéro
Jacky Duguépéroux (DNA) : "À dix mètres du but, il faut frapper".
Tifo lillois : au lieu de jeter des confettis sur la pelouse, les supporters remettent à leurs dirigeants des centaines de feuilles A4 soigneusement rangées dans des classeurs. |
La déclinaison à la rennaise
Arnaud Le Lan (TF1) : "On n’a pas joué, on a fait une mi-temps sans jouer, on n’a pas essayé de produire du jeu".
La menace à la corse
François Ciccolini (TF1) : "Ce que je souhaite c’est que Lille continue de jouer à douze mais j’espère que quand ils viendront à Bastia, ils seront à dix".
Le clone de Reinaldo
Stéphane Grichting, au sujet de sa passe décisive à Benjani (TF1): "J’ai dégagé le ballon, je n’ai pas fait exprès".
Le mot à manier avec prudence
Sylvain Armand (TF1) : "Quand on est noir on est noir". Luis Aragones précise: "Quand on est un Noir de merde, on est un Noir de merde".
Le xénophobe météorologique
Rolland Courbis (Corse matin):"Si ça peut consoler Jacky Duguépéroux, on peut lui dire que nous aussi nous regrettons d'avoir accueilli Strasbourg avec un temps et un terrain alsaciens".
Le plaidoyer pour l'euthanasie
José Anigo (Reuters) : "On aurait besoin de flinguer les matches plus rapidement". C'est vrai que mourir d'ennui pendant tout un match, c'est atroce.
Non contents d'avoir déjà refourgué Armand et Yepes au PSG, les dirigeants nantais ont tenté une grossière manœuvre pour que Savinaud reparte avec les Parisiens. |
La relativisation
Vahid Halilhodzic (AFP) : "À la dernière minute, on prend un but sur un penalty qui peut être sifflé entre dix et quinze fois par match". Ça vaut quand même mieux qu'une défaite 15-0.
La fourberie
Julien Sablé (Le Progrès) : "L'OM n'a pas eu d'occasions très franches". Une occasion sournoise a suffi.
L'acquisition rapide de la langue locale
Nilmar (olweb.fr) : "Ce qui prime ce soir c'est la victoire".
L'entraîneur joueur
Jean Fernandez (L'Équipe) : "Dans ma carrière d'entraîneur, je n'ai pas le souvenir d'avoir tiré trois fois sur les poteaux dans le même match".
L'intériorisation
Michel Pavon (L'Équipe) : "Nous avons été trop enthousiastes".
Le comparatif
Fabien Barthez (Reuters) : "Sur le but, je suis responsable à 300%". Alors qu'Itandje préfère être trois fois responsable à 100%.
Tony Silva rayonne depuis qu’il a quitté Monaco pour Lille : il peut enfin ressortir ses cols roulés en nylon qu’il n’avait plus portés depuis 1986. |