Marasmes, sarcasmes et péripéties : la 12e journée du championnat passée aux rayons Z.
Les vérités d'une journée n'étant pas celles de la suivante, on a vu deux des meilleures défenses de L1 exploser le week-end dernier. Nantes a pris quatre buts de la part d'un Montpellier-Hérault qui pointe à une inattendue 7e place, et Nice cinq à Gerland… Côté inversion de tendance, le PSG nourrit le mythe de sa crise automnale en voyant ses récentes certitudes se déliter face à des Lensois en net regain de forme. Qui aurait cru que l'on dirait un jour que Fabrice Fiorèse manquerait cruellement à son équipe?
Les Cahiers reçoivent un renfort de choix avec le retour de Philippe Christanval, mais cela ne semble pas être le cas de ses coéquipiers marseillais qui ont dû se passer de lui, après Didier Drogba, laissant se confirmer la malédiction frappant l'OM au Parc Lescure. L'opération Pavon semble redonner un sens au cliché du "choc psychologique", tandis que Marseille peine à retrouver un équilibre plus précaire qu'il n'y paraissait il y a quelques semaines…
Outre la surprenante victoire de Guingamp à Lille, avec deux buts du quasi-inconnu Bourhani, les perfs de la journée ont été signées à Metz par les Sochaliens, après une série de résultats mitigés contre les grosses écuries, et à Toulouse par Auxerre — l'AJA ayant probablement trouvé des ressources nouvelles dans les tensions savamment retournées par Guy Roux à son profit.
Si, alors que les Manceaux menaient 2-1 à Monaco, la frappe de Peyrelade avait rencontré un meilleur sort que la transversale de Roma, on aurait tenu la sensation du week-end. Faute de quoi, les Monégasques ont dû se battre plus que prévu pour creuser l'écart en tête du classement. Les hommes de Goudet se consoleront avec la satisfaction d'avoir inscrit quatre buts, même s'il y en avait deux contre leur camp.
L'irritation d'Alain Perrin se mesure au resserrement de ses narines. |
Revival
Entre un Gernot Rohr qui couvre les brutalités de son équipe à Lyon, comme s'il tenait à nous ramener à la rugueuse époque de sa propre carrière, et un Guy Roux qui semble à nouveau prêt à lâcher les bergers allemands sur les journalistes, il planait comme le parfum frelaté d'une mauvaise nostalgie sur le championnat de France.
Rennes, l'éternel retour vers le grand nulle part
15e et seulement trois victoires en douze rencontres : le bilan du Stade Rennais à l'approche du tiers du championnat est une nouvelle fois problématique. Le changement d'entraîneur, avec l'arrivée de Laszlo Bölöni en début de saison, n'a pas modifié les habitudes d'un club durablement enlisé dans les sables mouvants du championnat, malgré des ambitions constamment affichées à la hausse en début de saison. Les six premiers matches avaient pourtant été plutôt encourageants sur le plan du résultat: Rennes avait ainsi atteint la sixième journée en ne s'étant incliné qu'une seule fois, à Auxerre. Depuis, les Rouge et Noir ont perdu la moitié des rencontres qu'ils ont disputées et n'en ont remportée qu'une seul. Le club breton a ainsi glissé subrepticement en bas de tableau, à seulement trois points du premier relégable. Comme d'habitude, il s'agira donc cette saison de lutter pour le maintien. D'autant que la qualité de jeu n'est toujours pas au rendez-vous. Les chiffres renforcent ce sentiment d'austérité: le Stade Rennais possède la 18 e attaque et la… 2e défense de L1! Le spectacle est donc loin d'être garanti Route de Lorient, d'autant que l'équipe de Bölöni s'affirme déjà comme un sérieux prétendant au titre de recordman du nombre de matches nuls.
Les observations en vrac
>Gernot Rohr : c'est fou comme on devient de mauvaise foi quand on prend un carton.
>Il faudrait expliquer au public lyonnais que faire des "olé, olé" quand l'OL mène 4-0, c'est exposer les joueurs à de graves blessures.
>Le port du brassard par Christanval, c'était pour permettre au staff de l'OM de le reconnaître et de ne pas oublier de le ramener à Marseille.
>Les Manceaux sont tellement obsédés par le but qu'ils en ont marqué deux contre leur camp.
>Le conseil du jour : si vous déprimez le 1er novembre, évitez de regarder la tête de Claude Puel un soir de défaite à domicile.
>Une barre et deux buts contre leur camp à Monaco : en fait, les Manceaux subissent une punition divine pour leurs affreux maillots.
>Un PSG fantomatique s'incline à domicile contre Lens. On est bien en automne.
>La révélation du jour : les Lensois s'aperçoivent qu'en jouant avec une formation offensive, on peut remporter des matches.
>Timing : Lyon bat Nice 5-0 quatre jours après que Gernot Rohr eut expliqué dans France Football l'art de la défense.
>Les bêtes noires de l'OM, c'est les Girondins de Porto ou les Portugais de Bordeaux?
Certains joueurs ont le melon, Cyril Rool préfère la courge. |
Le jeu de mot germanophone involontaire
"M. Kalt a pris froid".
Le titre pas franchement prémonitoire
"Pitau en toute discrétion" (L'Équipe de samedi).
Le commentateur en manque de confiance
Cyril Linette (C+, Lyon-Nice), 5e minute "Je dis peut-être une énormité". 13e minute: "Je dis peut-être une énormité".
Le président plagiaire
Louis Nicollin (Midi Libre): "Je double la prime de match si on gagne à Lens".
La séparation déchirante
Mamadou Niang (DNA) : "Samedi soir, quand je levais la tête pour centrer, je le cherchais des yeux. Où est Danijel?"
La vaste question
Stéphane Guy (C+) : "Qu'est-ce qui ne va pas à Lille?" La coupe de cheveux de Claude Puel, pour commencer.
Le commentaire statistiquement contestable
Grégoire Margotton (C+) : "Des stats à la Pauleta pour Darcheville". Pas vraiment, Darcheville c'est sept occasions, un but. Pauleta c'est une occasion, sept buts.
Le commentaire objectivement contestable
Thierry Gilardi (C+) : "Les sifflets du Parc ne sont pas tournés contre Benachour".
Le commentaire chronologiquement contestable
Alexandre Ruiz (C+) : "Les Auxerrois qui reçoivent la visite de leur ancien coéquipier William Prunier".
La vraie raison du malaise à Auxerre: Guy Roux se change dans les vestiaires. |
Le commentaire maniériste
Grégoire Margotton (C+) : "Riera qui va enrouler son pied gauche soyeux".
La déclaration qui tient le score
Alain Perrin (C+) : "En deuxième mi-temps on a contrôlé les opérations".
La déclaration essoufflée
Florian Maurice (C+) : "Maintenant c'est faut continuer sur cet à faire dzéfforts, essayer d'metrundeuzème poursmettalabri".
La déclaration de l'incompris (1)
Gernot Rohr (AFP) : "Je n'ai pas compris pourquoi un carton jaune a été transformé en rouge alors qu'il n'y a pas eu de blessure". C'est vrai, quoi, le rouge c'est pour les fractures ouvertes.
La déclaration de l'incompris (2)
Gernot Rohr (AFP) : "Je n'ai pas compris comme je n'ai pas compris pourquoi l'arbitre désigné préalablement était M. Kalt avant de lire dans L'Equipe que M. Derrien devait diriger ce match qui a finalement été arbitré par M. Lannoy". En tout cas, si c'était pour t'empêcher de trouver des excuses à la con, c'est raté.