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Il aura fallu attendre dimanche soir pour "tirer les enseignements", selon l'expression consacrée, de cette journée de trois jours. Et encore, si la victoire de Monaco chez le rival niçois constitue sans aucun doute la "bonne opération" du week-end, les nuls du PSG à Strasbourg et de l'OL à Bordeaux ne se prêtent pas facilement aux interprétations. Les Parisiens ont limité les dégâts après leur prolongation nantaise, en disputant la rencontre à dix. Côté lyonnais, le point arraché par Dhorasoo semble le signe que les gones ont le vent en poupe. Ils sont pourtant loin de paraître irrésistibles en ce moment, ayant été nettement dominés par des Girondins trop dilettantes devant le but de Coupet.
À l'autre bout du classement, le suspens n'est pas moindre, puisque en dehors de Montpellier qui refuse de jouer le jeu, même Le Mans n'abdique pas. Des Sarthois aux Bastiais (qui tiennent absolument à se faire peur), six équipes se tiennent en sept points…
Voilà la réaction de Pascal Feindouno après avoir bouffé la feuille sur une occasion énorme, laissant filer Lyon vers le titre: un grand sourire désarmant. |
Le stade renaît
On n'y croyait plus, mais la nouvelle tribune du stade de la route de Lorient a été inaugurée à l'occasion de la réception de Bastia. Exit, donc, les légendaires spectateurs en carton qui l'ont peuplée durant toute la saison. Pour autant, les êtres de chair et de sang qui les ont remplacés n'étaient pas encore de "vrais" spectateurs, puisqu'ils s'agissait exclusivement de personnes invitées par les sponsors. Chaque chose en son temps, tout comme viendra celui de l'ouverture de la partie haute, qui reste pour le moment aussi vide que celle des latérales de la Mosson (mais pour d'autres raisons). En attendant, les spectateurs ont pu boucler une hola complète pour saluer la large victoire des rouges et noirs.
Pedretti avait rangé la Coupe de la Ligue sur son étagère, mais son ours en peluche s'est barré avec. |
Le stade renié
Des histoires de tribunes, il y en aura eu quelques-unes cette saison à Rennes. On se souvient de l'irruption de Frédéric Piquionne dans les gradins, dans l'intention de corriger un spectateur qui l'insultait copieusement. Cette fois, c'est Laszlo Bölöni qui est monté s'expliquer avec un autre membre du public — peut-être était-ce le même — qui sifflait encore Piquionne au moment de son entrée en jeu. Décidément.
Il y aurait d'ailleurs une étude à faire sur la concentration supérieure de crétins patentés dans les tribunes situées derrières les bancs des entraîneurs, qui ne sont pas toujours présidentielles. Même à Monaco (la saison dernière lors de Monaco-Bordeaux), nous avons observé cette espèce de beuglards qui ne ratent pas une occasion d'agonir les joueurs et les techniciens avec la certitude d'être entendus des intéressés (en l'occurrence, il s'agissait, avec une clairvoyance remarquable, de vouer Nonda et Deschamps aux gémonies). Il y aurait ainsi une catégorie particulière d'abonnés ou d'habitués désireux de faire payer le prix élevé de leur place en étalant une bêtise fort banale mais plus audible que la moyenne...
Dès que la rage aura fini de monter en lui, Pierre Svara dira ses quatre vérités à Jean-Michel Aulas. |
Balle populaire
Nous en avons parlé dans le numéro 6 du journal : les nouveaux ballons font la fierté des équipementiers qui se réjouissent de favoriser le spectacle. Illustration avec le but de Julien Cardy pour Toulouse: sa frappe sans effet prend d'abord le chemin de la lucarne gauche d'Itandje avant de bifurquer subitement vers la lucarne droite. Grotesque.
Les observations en vrac
> Cherrad, Simone, Roy : l'OGC Nice, un mélange de "Perdu de vue" et de "Loft Story".
> Même dans le rôle du premier poteau, Christanval est défectueux.
> Trois victoires de suite pour Le Mans. C'est toujours ça de pris pour la remontée.
> Dhorasoo enchaîne les buts décisifs. Il ne faudra pas s'étonner que le Milan AC porte un jour plainte pour publicité mensongère.
> David Sommeil a voulu se mettre au niveau de l'équipe B de l'OM, mais il est descendu trop bas.
Frédéric Da Rocha cherche des manières de célébrer ses buts encore plus ridicules que celles de Marama Vahirua, mais il reste du boulot. |
Le mauvais perdant perdant
José Anigo (F365): "Je ne ferai pas de commentaire sur l'arbitrage, qui a été plus que mauvais". Perdu, tu as fait un commentaire!
Le stéréotype pénible
Marc Planus (L'Équipe): "Lyon ne méritait pas de ramener un point, mais il l'a fait. C'est la marque d'une grande équipe". Arrêter de parler de l'OL comme d'une marque, c'est complètement réducteur, merde.
L'erreur de prothèse
Peguy Luyindula (L'Équipe): "Je n'avais pas mes meilleures jambes ce soir".
Le lavage à 90 degrés
Robert Nouzaret (Midi Libre): "Bertrand Robert fait une très grosse impression à l'entraînement et, en match, il rétrécit en position de milieu offensif".
Ayant rejoint le plateau de Jour de foot peu après son match contre Birmingham, Patrick Vieira n'a pas eu le temps de nettoyer les traces de sa confrontation avec son dernier adversaire direct. |
L'arbitrage de compensation
José Anigo (site officiel de l'OM): "J'ai l'impression que les arbitres viennent faire leur show au Vélodrome". C'est parce qu'on ne peut pas toujours compter sur tes joueurs.
Le suspect usuel
Mehdi Meniri (site officiel de l'OM): "Je ne dirais pas que c'est un hold-up". Tu dis ce que tu veux mais tu nous montres tes papiers, et fissa.
L'estimation généreuse
Lorik Cana (psg.fr): "Des tacles comme celui-là, il y en a trente par match".
La réalité télé
Banderole au Parc Lescure : "M6, des ambitions à la hauteur de vos émissions".
Les membres du club
Lorik Cana (psg.fr): "Même à dix et avec les jambes lourdes, le PSG n’a pas baissé les bras". Et même avec les bras lourds, Heinze n'a pas baissé la jambe.
"Toi aussi tu rêves d'avoir un canapé en cuir et une belle veste en jean? Alors vite, rejoins les Girondins de Bordeaux!". |
L'asile d'aliénés
Robert Nouzaret (L'Équipe): "Quand je suis arrivé, cette équipe était malade mentalement".
Le premier supporter
Gervais Martel (L'Équipe): "À part deux ou trois fois, on s'est emmerdé pendant toute la saison".
L'attaquant ego-centré
Alexander Frei (L'Équipe): "C'est intéressant de vivre un tel match avec six ou sept centres, où l'on cherche Alex Frei devant".
L'équipe de beach soccer
Michel Pavon (Sud-Ouest): "Pendant une heure et demie, nous avons surfé sur la même vague".
Le dégagement au point
Grégory Coupet (Le Progrès): "On n'est peut-être pas à la hauteur mentalement". On commençait à s'inquiéter de ne plus t'entendre évoquer la mentalité de tes coéquipiers.
Sur cette image de Moreira se précipitant dans le kop pour fêter son but, on perçoit bien les récentes transformations sociologiques du public de Bollaert. |
L'ambition à la rennaise
Alexander Frei (Ouest-Fra nce): "Se retrouver entre la douzième et la dix-neuvième place n'est pas un objectif. Maintenant, nous pouvons aller chercher la neuvième place".
La programmation à la toulousaine
"Le TFC est prêt à envisager un recrutement dans un projet de dixième place mais il doit aussi vivre avec l'idée d'un projet d'équipe de Ligue prête à remonter" (La Dépêche).
La fatalité à la nantaise
Frédéric Da Rocha (L'Équipe): "Si on négocie bien les deux prochaines journées, nous irons disputer un match de coupe d'Europe à Auxerre". Si c'est encore pour perdre aux penalties…
L'efficacité à la parisienne
"Fiorèse (5,5). Sollicité offensivement, l'ancien Guingampais a montré qu'il revenait en forme : une reprise de volée hors cadre (25e) et une frappe puissante à côté (58e)" (Le Parisien).
Il faudrait expliquer à Pierrefanfan qu'il n'est pas obligé d'écraser son adversaire avant d'essayer de jouer le ballon. |