Le choix du coeur
le 3 Oct 2006
En réalité pour Cissé, on n’a pas eu le choix. Avec Rimenez et Mendoza qui sont partis, sans oublier Niang qui est resté, on était bien obligés de recruter un attaquant. Je me souviens, c’est Mendoza qui nous a quittés en premier. D’ailleurs Rimenez était fou de joie en le voyant faire sa valise. Moi j’y ai dit «Oh fangoule, tu t’es cru au Maillon faible? Ici c’est l’OM. C’est celui qui reste qui a perdu!» Du coup, ça lui a bien cassé le moral. Il m’a dit «Contré qui yé vé mé battre maintenant?» J’ai répondu «Je sais pas, essaie contre les défenseurs adverses pour changer». Simple suggestion.
Et puis finalement, lui non plus est pas resté. Toute façon même avec nous, Rimenez était quand même absent. Alors on l’a prêté à Berlin. En arrivant dans son nouveau club, il a déclaré «Ich bin ein berliner!» Mouais. Pour ce qui est de «Ich bin ein footballeur», ça reste à démontrer.
Rimenez, je l’ai mis en garde avant son départ «Attention, va pas nous mettre la honte en claquant des buts ailleurs!» Non c’est vrai, on passe pour quoi nous après?Il a répondu «Yé vé mé donner à 100% comme yé fait avé l’OM». Du coup, ça m’a rassuré.
Cissé, on l’a eu à l’usure. Le répète à personne, c’est notre nouvelle technique de recrutage. Des années et des années qu’on fait le forcing jusqu’à pousser les dirigeants de Liverpoule à la Nervousse breakdown. Mais va comprendre pourquoi, c’est seulement cet été qu’ils ont accepté de nous le filer. Ils nous ont dit «Ecoutez, on veut bien vous le prêter jusqu’à qu’il soit rétabli. Après ou on le récupère, ou alors on vous le vend très cher». Avec Pape, on a dit banco.
Oui parce que, j’ai oublié de préciser. Cissé, il est plus ou moins blessé. C’est pas sa faute, il a des os en polystyrène. C’est pour ça. Cissé, c’est un peu comme si le bip-bip se faisait toujours attraper par le coyote. En plus c’est la deuxième fois que ça lui arrive. D’ailleurs à l’hosto, ils lui ont fait une carte de fidélité. À la troisième fracture, le plâtre est gratuit. C’est sympa, ils étaient pas obligés. N’empêche, il paraît que sa blessure a été très douloureuse. Surtout vers la fin, quand l’équipe de France est arrivée en finale.
En plus, il s’est fait casser la jambe contre la Chine. Autant dire que ça la fout mal. La Chine, même pas une vraie équipe de foot. Tu te casses la jambe contre l’Allemagne, je veux bien. Ou alors l’Argentine, ça en jette. Mais la Chine, non, c’est abuser. Alors, pour pas se mettre trop la honte, Fébril a raconté à tout le monde que c’était des ninjas radioactifs contre qui il avait joué. Tu parles, personne y a vraiment cru sauf Ribéry qui a grogné «Nique sa mère les ninjas!» Une chance pour Nakata qu’il soit parti sinon je te raconte pas ce qu’on lui aurait mis!