Nelson Mandela Bay Stadium, Port Elizabeth
But: Mark Gonzalez (75e)
Arbitre : Khalil Ibrahim Al Ghamdi (Arabie Saoudite)

Chili : Bravo (cap.) - Vidal (M.Gonzalez, 46e), Jara, Ponce, Medel, Isla - Carmona, M.Fernandez (Paredes, 64e)- Beausejour, Suazo (Valdivia, 46e), Sanchez
Suisse : Benaglio - Ziegler, Von Bergen, Grichting, Lichsteiner - Inler, Huggel, G.Fernandes (Bunjaku, 77e), Behrami - Frei (cap.), (Barnetta, 42e), Nkufo (Derdiyok, 68e)




La nalyse

Ça devait être une double opposition. De style, d'abord, entre une équipe chilienne très attirée par le jeu offensif mais manquant de réalisme, et un bloc helvétique qui avait réussi son hold-up contre les champions d'Europe en titre. Opposition de buteurs, ensuite, avec les retours d'Humberto Suazo et d'Alexander Frei, respectifs tirailleurs chilien et suisse.

Ça cartonne  
Assis au milieu d'un Beausejour-Sanchez, le divin chauve Suazo a eu du mal à se situer sur le front de l'attaque chilienne. Un geste d'antijeu sur Grichting lui vaut d'ailleurs le premier avertissement du match, dès la deuxième minute. La première occasion est à mettre au crédit de Vidal, dont la lourde frappe (9e) est repoussée par Benaglio, qui réalise dans la foulée un autre bel arrêt sur un missile de Carmona.
L'arbitre M. Al Ghamdi s'adonne plus tard à une distribution de biscottes, preuve d'un engagement à la limite du tolérable. Il avertit successivement N'Kufo (15e), Carmona (21e), et Ponce (22e), dans un match qui aura atteint la barre des dix cartons. La Suisse semble être en mesure de surprendre une arrière-garde chilienne trop joueuse, comme sur cette remise Zoumanacamaresque de Jara pour son gardien Bravo, lequel parvient à dégager le ballon in extremis devant N'Kufo (27e). Mais à la 31e minute de jeu, Behrami voit rouge pour avoir joué des coudes sur Vidal. Un geste plus idiot que dangereux, mais les vingt-deux acteurs semblaient prévenus.
Le Chili domine la fin du premier acte et se montre dangereux à deux reprises grâce aux débordements de Beausejour. Une tête de Suazo qui passe au dessus (38e), puis une frappe sans élan de Sanchez (39e) ne parviennent pas à surprendre un Benaglio concentré. La Suisse est piquée au vif, mais jusqu'ici elle apporte suffisamment de garanties (entrée de Barnetta à la 42e) pour contrer les offensives souvent maladroites de la Roja.




Sanchez et avec le banc
À l'instar de Frei, cramé et qui fait les frais de l'expulsion de Behrami, "Chupete" Suazo ne parvient pas à endosser son rôle de dévoreur d'espaces. Marcelo "el loco" Bielsa sort à la pause son meilleur buteur et le remplace par Valdivia, un brin plus technique et plutôt bon passeur. Mark Gonzalez, entré à la mi-temps à la place de Vidal, apporte davantage de solutions sur le côté gauche. En début de seconde période, la Suisse s'approche du record d'invincibilité en Coupe du Monde détenu jusqu'ici par l'Italie (550 minutes), mais se fait peur. Un but est logiquement refusé à Alexis Sanchez (49e) après que sa frappe plein axe a été masquée par Gonzalez en position de hors-jeu. Sanchez, très remuant, exerce un pressing très haut, finit par chiper la gonfle à Grichting et part seul dans la profondeur, avant de buter sur Benaglio, qui effectue une très belle parade (55e). Matias Fernandez, qui a distillé quelques bons coups francs sans cependant prendre le jeu chilien à son compte, est alors remplacé par Paredes (65e). N'Kufo, qui s'est démené sur les rares contres suisses, cède sa place à Derdiyok.

La Suisse bat le fameux record vieux de vingt ans (68e), mais les Chiliens entrés en court de match finissent par trouver la faille. Bien lancé dans le dos de la défense par Valdivia, Paredes crochète Benaglio et centre astucieusement depuis le côté droit pour Gonzalez, qui marque d'une tête piquée au second poteau (75e). Le Chili aurait pu enfoncer le clou si Gonzalez et Paredes n'avaient pas vendangé deux occasions franches en contre (84e et 89e). Comme face au Honduras, la Roja n'aura pas su concrétiser sa nette domination en péchant dans la dernière passe et dans la finition, et la poule H couve un résultat encore incertain. Toutefois, la Suisse, qui a commencé à attaquer dans le dernier quart d'heure, aurait pu accrocher le point du match nul en toute fin de partie, si Derdiyok, seul dans la surface, n'avait pas raté le cadre (90e) après un subtil service du talon de Bunjaku.


Les gars

Comme à son habitude, la Suisse a joué la majorité du match retranchée dans son camp, et la rapide expulsion de Behrami a privé la Nati d'un joueur qui sait conserver le ballon en phase d'attaque. Moins serein que face à l'Espagne, l'axe de la défense, constitué de Grichting et de Von Bergen, a beaucoup souffert face à la vélocité des petits attaquants adverses, et a commis beaucoup de fautes. Lichsteiner a été très souvent débordé par les ailiers chiliens, tandis qu'Inler, installé devant sa défense, a réussi à inhiber les accélérations de Matias Fernandez sans trop s'éparpiller dans les tâches défensives. Benaglio, qui ne peut pas grand chose sur le but, réalise un match intéressant.

Côté chilien, Isla s'est démarqué par ses bonnes montées offensives, dans un couloir droit qu'il a bien contrôlé. Valdivia, qui a remporté la plupart de ses duels, a distillé de précieux ballons d'attaques, et pourrait s'installer dans le onze chilien si Matias Fernandez ne retrouve pas son emprise sur le jeu. Buteur et remuant, Mark Gonzalez pourrait également disputer une place de titulaire au milieu de terrain. Beausejour a fait parler sa vitesse de pointe et sa qualité de centreur pour réaliser une bonne première mi-temps, avant de s'effacer au fil du match.



Le joueur à suivre

Si Alexis Sanchez pouvait se débarrasser de quelques gestes superficiels et s'il s'améliorait dans le dernier geste, on serait curieux de le voir évoluer au plus haut niveau. L'ailier chilien est un régal de spontanéité et de générosité, pouvant se prévaloir d'une technique et d'une vitesse de pointe remarquables. Et par les temps qui courent en équipe de France, voir un attaquant se démener sur tous les fronts pour récupérer des ballons, accélérer, tenter et se replacer, ça n'a pas de prix.



Vu du forum

=>> RabbiJacob - 17:52
Ce groupe risque de se jouer à qui qu'a mis la plus grosse valise au Honduras.

=>> Alain Delon? Non Alain Deroin.- 17:56
Le Chili va s'en mordre les doigts. Ils jouent très bien au foot, et devraient avoir un goal-average confortable à l'heure qu'il est.
=>> RabbiJacob - 17:57
Les Chiliens qui se mordent les doigts c'est pour s'entraîner à la flûte de pan?

=>> Tonton Danijel - 19:34
Je dirais que d'un autre côté, voir les Chiliens payer pour leurs vendanges, cela fera plaisir à l'industrie viticole française.