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Laudrup, le chant du cygne

Malgré une très belle saison l'an dernier, marquée par une victoire en League Cup, Michael Laudrup a été poussé dehors par Swansea. Si les résultats et le jeu déçoivent, ce choix est aussi la conséquence de tensions internes.

Auteur : Christophe Zemmour le 13 Fev 2014

 

 

Lundi 3 février, Huw Jenkins, président de Swansea City, démentait encore les rumeurs de licenciement autour de Michael Laudrup, deux jours après la défaite (0-2) à West Ham. Sur BBC Sport Wales, le dirigeant évoquait alors une réunion “normale autour d’une tasse de café”, tenue la veille avec des membres du board et autour de laquelle est née la “première spéculation”. "Il est difficile pour moi de dire quoi que ce soit, pour la simple raison qu’il n’y a rien à discuter.” Le club gallois pointait alors à deux points de la zone de relégation, n’ayant enregistré qu’une victoire sur les dix matches précédents.


Le lendemain, une entrevue entre Jenkins et Laudrup a précédé l’annonce de l’éviction du technicien danois, un an après la première League Cup de l’histoire de Swansea. Mais le principal intéressé, soutenu par la League Managers Association, envisage une action en justice, regrettant de ne pas avoir pu dire au revoir à ses joueurs, ainsi que la manière dont il a été informé de son licenciement, par “la plus brève des lettres” selon ses propres termes. Pour Jenkins, il s’agit d’une “décision prise dans l’intérêt du club et de nos supporters”, arguant également avoir tenté de “soutenir une dernière fois Laudrup”. Un flou artistique qui ne fait que souligner une saison mal embarquée et des relations internes sérieusement dégradées.


  
 


Une rupture annoncée

Pour un certain nombre d’observateurs, cette issue n’est que la conséquence d’un malaise croissant, depuis l’été dernier, entre Michael Laudrup et son boss d’une part, avec son équipe d’autre part. Selon Stuart James de The Guardian, les plaintes de Jenkins au sujet de l’état d’esprit défaitiste du staff et des joueurs, à l’approche des rencontres face aux grosses écuries de Premier League, visaient entre les lignes le coach de Swansea. Il disait ainsi ceci en octobre dernier à The Observer: “Nous devons faire en sorte que toute personne qui jouera, dirigera ou entraînera pour nous dans le futur ne puisse parler de sous-catégories de championnats. Pour moi, c’est un constat d’échec complet.


Les graines de la discorde auraient été semées lors du mercato estival, lorsque l’influence de l’agent de Laudrup, Bayram Tutumlu, sur les départs et les arrivées au club, s’est fait de plus en plus sentir. Le nom du coach danois avait même été évoqué ça et là, à Chelsea, au Real Madrid ou au Paris Saint-Germain. Par ailleurs, les bruits sur son supposé laxisme envers ses joueurs à l’entraînement se répandent depuis son limogeage, tandis qu’est évoqué un problème “espagnol” dans le vestiaire. Laudrup a beaucoup usé de la filière ibérique dans ses choix d’hommes, héritage probable de ses années dans le pays champion du monde en titre – en tant que joueur du Barça et du Real d’abord, et en tant qu’entraîneur de Getafe et Majorque ensuite.
 


Des compétences remises en question

Le climat des derniers mois contraste ainsi avec la sérénité affichée à l’été 2012, quand l’arrivée de Laudrup semblait s’inscrire dans la continuité des mandats de Roberto Martínez et Brendan Rodgers, et avec le sentiment général lors d’une dernière intersaison placée sur la lancée du bon parcours 2012/13 – ponctué d’un trophée national, d’une neuvième place en championnat et de quelques succès notables sur les terrains d’Arsenal, Liverpool et Chelsea. Et quand on saluait encore, à ce moment-là, les bonnes performances de Michu (22 buts en 43 matches) et les bons choix au mercato de Laudrup, on regretta plus tard l’absence de l’Espagnol sur blessure tout en critiquant la qualité de jeu de Swansea City, ainsi que les compétences tactiques de Laudrup.


Aux yeux de Huw Richards de When Saturday Comes, le choix d’évincer Leon Britton au profit d’abord de la recrue José Cañas, puis surtout à celui du peu performant Jordi Amat, a été fatal au technicien danois. Plus généralement, c’est au milieu de terrain que semblèrent se poser les principaux problèmes de Swansea cette saison, à la fois dans la construction du jeu et dans le choix des hommes. Ironie du sort, le Sud-Coréen Ki Sung-Yueng, pourtant demandé par Laudrup afin d’enrichir en quantité l’effectif, aurait été une solution de secours bienvenue dans les circonstances actuelles, mais il a été prêté à Sunderland – là-même où Gustavo Poyet officie, lui dont on a évoqué le nom pour le banc de Swansea l’été dernier.
 


Deux nouveaux chemins

Le club gallois n’était, jusqu’alors, pas connu pour évincer ses coaches. Il permettait à ses jeunes entraîneurs de se faire un nom, tout en établissant leur projet dans la durée. Certains voient dans la nomination de Garry Monk, joueur depuis 2004, à la place de Laudrup, une volonté d’un retour aux fondamentaux, au pressing et au jeu de possession du temps de Martínez et Rodgers que semblait avoir abandonnés l’équipe galloise cette saison. Swansea a remporté le derby face à Cardiff samedi dernier (3-0), pour la première de son nouvel entraîneur, et a une échéance européenne proche face au Napoli en C3. Monk aura à gérer un effectif qui lutte pour le maintien en Premier League, construit par son prédécesseur et dans lequel évolue Chico Flores, avec qui il a eu une altercation le mois dernier.


Michael Laudrup se retrouve ainsi sur le marché. Le joueur a toujours su rebondir, passant d’un échec au long cours à la Juventus Turin – où on l’annonçait comme un prodige et le successeur de Michel Platini – à la Dream Team de Barcelone, avant d’aider le Real Madrid à reconquérir la Liga. Durant sa carrière, le Danois a affiché autant de principes que de classe technique, allant jusqu’à refuser de jouer pour la sélection championne d’Europe 1992 du pragmatique Richard Møller Nielsen, parce qu’il était en profond désaccord philosophique sur le jeu avec lui. Autant de qualités qui l’aideront à trouver un nouveau club, pourquoi pas de plus grande envergure, et à faire valoir ses droits dans son éventuelle action en justice contre Swansea.

 

Réactions

  • osvaldo piazzolla le 13/02/2014 à 14h41
    Ce cas de figure ressemble à l'éviction de Laurent Roussey de Saint Etienne. Un entraîneur qui a TROP de succès pour ses dirigeants et qui se mettent à le descendre dans l'ombre pour éviter qu'il ne devienne trop influent dans le business du club. L'histoire récente de Roussey montre qu'il n'a jamais réussi à rebondir malgré son coup d'éclat contre le Celtic avec Sion.

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