La veille du grand soir
le 8 Juil 2006
Tout à l'heure, j'ai eu comme un blanc. Ça fait tellement longtemps que je parle d'arriver au 9 juillet, que là, j'avais l'impression de ne plus savoir quoi faire. Pour me détendre, j'ai pris un papier et j'ai essayé d'imaginer quel coup tactique Luis Fernandez tenterait pour une finale de Coupe du monde. Il y avait Henry arrière gauche, Dhorasoo libéro, Govou au marquage de Gilardino... Mais sans Jérôme Leroy, ce n'était pas tout à fait pareil. Par contre, ça m'a donné une idée, presque une vision : s'il y a une prolongation, je sors Zidane à un quart d'heure de la fin et je fais rentrer Govou qui marque et devient un héros national en faisant de moi un génie du coaching. Comme Roger Lemerre, sauf que je ne ferai pas deux ans de plus après ça. Pas fou. Je prends ma retraite à la DTN et on se racontera nos souvenirs avec Jacquet.
Gattuso-Ribéry, ce sera un duel de créatures médiévales, ça ne m'étonnerait pas que Disney essaie d'acheter les droits. On n'a rien aligné de plus vilain depuis Deschamps-Dunga en 98. La première fois que j'ai vu Gattuso, avec sa gueule à faire cailler le lait directement dans le pis des vaches, il y a bien dix ans chez les Espoirs, j'avais eu un mauvais pressentiment. Il avait l'air parti pour nous emmerder durablement. Gattuso, c'est Laspallès sans Chevallier et du coup c'est encore moins drôle.
Par contre Pirlo, il n'est pas italien. C'est un Yougo naturalisé, quelque chose comme ça. "Il a beaucoup de ballon", a dit Mankowski au briefing. Ribéry s'est agité sur sa chaise : "Il a pas le droit, il en faut qu'un". On a regardé les transversales de Pirlo à la vidéo. Givet a secoué la tête : "Quand je pense que les entraîneurs m'ont toujours empêché d'en faire!", il a dit, l'air dégoûté.