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LA NOUVELLE LOKOMOTIVE DE L'EST

Premier champion d'Allemagne de l'histoire et club légendaire de la RDA, le Lokomotive Leipzig essaie de renaître de ses cendres...
Auteur : Toni Turek le 14 Août 2009

 

En 2009, le foot est mal en point en ex-RDA. Seul représentant "ossi" de l'élite, Cottbus a dû mobiliser toute son Energie pour finir in extremis barragiste en 1. Bundesliga (et finalement échouer face à Nuremberg). Unique club de l'Est de 2. BL., le Hansa Rostock a dû attendre la dernière journée pour assurer son maintien direct. En 3. BL., si l'Union Berlin a gagné sa remontée, d'autres clubs historiques de l'Est tels le Dynamo Dresde et le Carl-Zeiss Iéna n'ont pu que se maintenir, comme Erfurt et Aue.

Leipzig, ville la plus peuplée de Saxe, est encore plus mal lotie: ses clubs principaux, le FC Sachsen et le 1. FC Lokomotive, jouent respectivement aux quatrième et cinquième échelons du foot allemand. Pas brillant, le Sachsen connaît de graves soucis sportifs et financiers. Seule lueur d'espoir à Leipzig: la vaillante Lokomotive qui, depuis 2004, passe différents niveaux pour retrouver le plus haut, qu'elle a connu par le passé.


lokomotive_pin.jpgÀ jamais le premier
Car il fut un temps où la Lokomotive Leipzig régnait sur l'Allemagne. Créé en mai 1896 sous le nom de VfB Leipzig, le club saxon fait partie des clubs appelés à disputer le championnat d'Allemagne lors de sa création en 1902. Cette saison-là, le VfB domine la ligue locale de Leipzig: il se qualifie ainsi pour le championnat régional (Saxe, Saxe-Anhalt, Thuringe) qu'il remporte aussi. Admis à disputer l'ultime phase, nationale, il gagne ses trois rencontres à élimination directe et conquiert le premier titre de Meister (1). Au début du vingtième siècle, Leipzig est la place forte du foot germanique: de 1903 à 1914, les Bleu et Blanc du VfB se qualifient neuf fois pour la phase nationale, jouent cinq finales et obtiennent trois titres (1903, 1906, 1913) – records de l'époque.
1914 sonne le glas de cette ère: la guerre décime l'équipe, et le club saxon échoue ensuite à retrouver son lustre d'antan. Seule une Coupe d'Allemagne (1936) vient étoffer le palmarès avant que le club ne soit dissous en 1946 par les Soviétiques, qui régissent alors ce qui deviendra la RDA.

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victoire en Coupe de RDA 1976

Une équipe de Coup(e)s
Refondé peu après par des ex-joueurs du VfB, le club fait au fil des ans l'objet de fusions avec d'autres clubs de Leipzig, et change à ces occasions plusieurs fois de nom; c'est seulement en 1966 que le nom de Lokomotive est pris. Pendant la longue parenthèse est-allemande (1946-1991), Leipzig échoue à gagner le Championnat de RDA mais, dans les années 80, se qualifie régulièrement pour l'UEFA. Surtout, dès 1970, la Lokomotive se révèle être une équipe de coup(e)s. Au niveau national d'abord, où elle arrive à sept reprises en finale de la Coupe de RDA, et l'emporte quatre fois; au niveau international ensuite, où elle est demi-finaliste de la C3 en 1974 – avec un premier succès historique de l'Est sur l'Ouest, représenté alors par le Fortuna Düsseldorf – et finaliste de la C2 en 1987. Parmi ses "victimes" figurent les Girondins de Bordeaux, tombés face aux Est-Allemands en 1983 (en 1/32e de la C3) puis en 1987 (en demi-finale de la C2).

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La Lokomotive déraille
La réunification des deux Allemagne se traduit par la fusion de la Bundesliga de l'Ouest avec l'Oberliga de l'Est en 1991. Classé septième à l'Est, la Lokomotive Leipzig rate le bon wagon et doit se satisfaire d'une qualification (après barrages) pour la deuxième division réunifiée. Pour tirer un trait sur le passé – Lokomotive est jugé trop soviétisant – et aussi faire référence à la gloire de ses débuts, le club reprend alors son nom originel de VfB Leipzig: un nouveau départ, qui est suivi d'une remontée dans l'élite dès 1993.
Hélas, avec seulement trois victoires en 34 matches, l'ex-Lokomotive finit lanterne rouge et descend en 1994. Les saisons suivantes, les multiples changements dans l'effectif n'apportent rien, la remontée reste inaccessible et la situation financière du VfB va de mal en pis. Nouvelle relégation en 1998, puis en 2000, et c'est terminus en 2004: le club, asphyxié par les dettes et perdu en quatrième division, s'arrête.


Le TGV de l'accession
Comme en 1946, la Lokomotive est vite remise sur les rails. Mais cette nouvelle version jaune et bleue doit repartir en onzième division. Constituée désormais de joueurs de clubs voisins qui sont fans de l'ex-VfB et motivés pour lui offrir une troisième jeunesse, l'équipe se résout à évoluer à l'échelon le plus bas du foot allemand et prend son départ à l'été 2004, sous la houlette de Rainer Lisiewicz - ex-joueur du Lok dans les années 70.
Pour sa nouvelle première saison, la Lokomotive lancée à toute vitesse renverse tout sur son passage. Les scores à deux chiffres pleuvent (jusqu'à 20-0); le numéro 10 René Heusel inscrit 81 buts, et en devient l'une des "vedettes". Avec vingt-six victoires en autant de matches et un goal-average stratosphérique de +303, le ticket pour la dixième division est vite validé. Plus important, les fans répondent présent: le Bruno-Plache Stadion, enceinte historique du club, voit venir plus de 1.500 fans par rencontre, et un match de championnat organisé spécialement au Zentralstadion attire 12.000 spectateurs – du jamais vu en onzième division!

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Rainer Lisiewicz et René Heusel

Trois divisions d'un coup
En 2005, pour accélérer la remontée, le président Steffen Kubald cherche un club intéressé par une fusion. Des pourparlers ont lieu avec diverses formations du coin - sans résultat jusqu'à ce que l'un d'entre eux se "sacrifie". Le SSV 52 Torgau y gagne une sécurité financière, mais c'est bien la Lokomotive qui réalise la meilleure affaire, en conservant son stade et son nom, et en sautant trois divisions d'un coup.
Les saisons suivantes sont plus disputées, mais avec Lisiewicz en chef de train, l'équipe parvient toujours à obtenir sa place pour monter: leader en D7 en 2006, puis premier en D6 en 2007 et barragiste chanceux de D5 en 2008 (2). Avec la saison 2008/09, la Lokomotive Leipzig découvre l'Oberliga (3); elle y est troisième et meilleure promue alors que l'objectif initial était le maintien. Avec les déboires que connaît le FC Sachsen Leipzig, la reconquête de la suprématie locale par le club semble en bonne voie, et l'accès à la Regionalliga visé pour l'an prochain le rendrait plus visible grâce à l'exposition médiatique plus forte que celle des divisions amateurs. Une vie en rose pour les Jaune et Bleu.

lokomotive_lok.jpg


Y a-t-il un pilote dans la Lokomotive?
Mais ce futur idéal est devenu conditionnel - la faute à la crise. Les points de vue de Kubald et Lisiewicz sur le futur du club ne concordent plus, le pacte de confiance qui unit les deux hommes à l'origine de son redressement est rompu. Le point critique est atteint quand la direction informe les médias que le contrat de Lisiewicz n'est pas renouvelé, mais oublie de notifier le fait au principal intéressé par écrit avant le 1er mai, comme cela doit être le cas. Faute de quoi, le contrat est renouvelé pour un an par tacite reconduction. Après un revers 0-4 face au leader – ce qui sonne le glas des espoirs de montée – l'histoire est rendue publique, comme la plainte déposée par l'avocat de Lisiewicz contre le club. Sanction immédiate: Lisiewicz est débarqué, alors qu'il reste encore quatre journées. Choqués par ce départ brutal de leur coach charismatique, les joueurs, dont bon nombre sont en fin de contrat, ont menacé de quitter eux aussi l'équipe cet été.


En 2008, le président Kubald avait donné deux ans pour obtenir le ticket vers la Regionalliga, histoire de ne pas brusquer les choses et d'éviter de renouveler les erreurs du passé. Ensuite, au vu des résultats, il a réévalué les objectifs: une place dans les dix premiers, puis la montée. C'est raté: trop impatient, il a confondu vitesse et précipitation. Pour les Jaune et Bleu, la nouvelle saison qui vient de commencer sera celle des derbies contre le rival local du FC Sachsen. La Regionalliga n'est pas pour demain – les retrouvailles avec Bordeaux non plus.


(1) Pour l'anecdote, Leipzig a battu en finale un club de Prague.
(2)
2005/06 - Bezirksklasse : Leipzig mène la D7 avec 17 points de marge; 100 buts marqués et 24 encaissés en 30 matches (meilleure attaque et meilleure défense). Le buteur local Heusel finit meilleur buteur de la division avec 33 réalisations.
2006/07 - Bezirksliga : Leipzig finit leader en D6 grâce à ses sept succès sur les sept derniers matches; 90 buts inscrits, 15 concédés (meilleure défense) en 30 matches. Ses 30 buts font de Heusel le deuxième meilleur buteur du groupe de D6.
2007/08 - Landesliga: en 30 matches de D5, Leipzig inscrit 49 buts et en prend 20 (meilleure défense). Auteur de 8 buts, Heusel n'est plus que le deuxième meilleur buteur... du club.
(3) Avec sa promotion à l'été 2008, la Lokomotive est passée de la D5 (Landesliga)... à la D5 (Oberliga, ex-D4) - la faute à la création de la nouvelle "3. Bundesliga", qui a décalé tous les niveaux inférieurs d'un rang.

Réactions

  • Sue Oddo le 14/08/2009 à 01h58
    Toujours aussi géniaux ces articles.

  • chapoto le 14/08/2009 à 05h28
    Le penalty rate de Zoran Vujovic.....
    Bel article, mais si cruel.

  • Marf le 14/08/2009 à 08h58
    Avec vingt-six victoires en autant de matches et un goal-average stratosphérique de +303

    - - - - - - - - - -

    Je ne sais même pas si ça m'amuserait que mon équipe ait de telles stats... Ça doit être rigolo deux ou trois matches, mais au bout d'un moment ça doit perdre de l'intérêt. Bravo au coach d'avoir maintenu la motivation de ses troupes !

  • OLpeth le 14/08/2009 à 09h10
    Toutes choses égales par ailleurs, je me souviens d'une année où en était en second niveau départemental cadet et on avait fini 1er avec un goal average de plus 115. Du coup on avait gagné le challenge de l'offensive du district Haute-Savoie Pays de Gex et avions eu le droit à la remise d'un trophée et de maillots spéciaux par... Olmeta (ouah la classe, faut pas oublier que y'a 16 ans c'était pas n'importe quoi). Qui était venu en Porsche avec une superbe top model. Fallait quand même entretenir la légende.
    Quand ton équipe est vraiment trop forte par rapport au niveau où t'évolues, le problème c'est surtout les saisons après, et faut croire qu'ils ont assez bien géré ça.

  • Qui me crame ce troll? le 14/08/2009 à 09h27
    Chouette article. Vingt après la chute du Mur, il y a, au moins en football, une véritable différence entre les deux Allemagnes. Des explications?

  • animasana le 14/08/2009 à 09h41
    Enfin, pas qu'en football, il y a aussi des variations dans le vocabulaire (enfin, il y avait il y a 10 ans, ça a du rester).
    Viele Danke Herr Turek!

  • Cyril trolle... le 14/08/2009 à 10h25
    Juste une petite question (superbe article Toni au passage): Leipzig dispose d'un stade flambant neuf depuis la coupe du monde 2006 (de 30,000 places il me semble). Ce stade qu'il me semble reconnaître sur la photo. Le Lokomotiv en est le club résident, ou le stade n'est juste utilisé que pour quelques affiches???

  • animasana le 14/08/2009 à 11h15
    Apparemment, les rencontres de l'an passé se sont jouées au stade Bruno Plache ( 15 000 places):
    lien

    Mais le match de préparation contre le Bayer Leverkussen s'est bien joué dans le Zentralstadion de 45 000 places, vraiment vide malgré l'affiche (défaite 5-0).

  • El mallorquin le 14/08/2009 à 12h20
    chapoto
    vendredi 14 août 2009 - 05h28
    Le penalty rate de Zoran Vujovic.....
    Bel article, mais si cruel.

    ***

    Rhaaa, oui, qu'elle a fait mal cette élimination sans perdre. C'est pas joli-joli de remuer le couteau dans la plaie de la sorte.

  • Lucarelli 1 le 14/08/2009 à 12h21
    Ah ah Uwe Zötsche, Bredow, René Müller ! Et Biétry qui faisait déjà du Biétry dans son Livre d'Or 1987 à propos de Vercruysse et Zoran Vujovic ("La malédiction du 13ème tireur")... Bonne route au Loko.

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