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La marque jaune et noire

Neuf ans après son dernier sacre, Dortmund remporte la Bundesliga au terme d’une saison joliment menée. Le début d’une série de titres pour le BVB 09?
Auteur : Toni Turek le 4 Mai 2011

 

La 32e journée de Bundesliga a définitivement entériné la première place du Borussia Dortmund. Le BVB 09 est devenu le second club à remporter un deuxième championnat d'Allemagne au 21e siècle. Au vu de la saison des Jaune et Noir, ce titre est bien mérité. Car passé le malchanceux 0-2 contre Leverkusen du début de saison, Dortmund a suivi une trajectoire continûment ascendante, atteignant vite une première place qu’il n’a plus cédée après dix journées et réalisant une série de quinze matches consécutifs sans défaite entre les 2e et 16e journées. Une série qui coïncide avec une autre, inédite celle-là, de huit succès en autant de déplacements, là où le précédent record était à six [1]. Avec de tels résultats et dix points d’avance sur les plus proches poursuivants à mi-parcours, un podium avec ticket en C1 était attendu… et le titre plus ou moins secrètement espéré.


Fièvre jeune
La révélation du deuxième semestre 2010 aura assurément été le Japonais Shinji Kagawa. Arrivé l’été dernier pour 350.000 euros en provenance d’Osaka où il a joué en D2 et D1 nippones, le milieu offensif international a été la star du moment, mettant le feu aux défenses adverses et affichant une jolie moyenne – voisine d’un but inscrit tous les deux matches en Bundesliga. Question rapport qualité-prix des recrues, Kagawa est tout en haut de tableau, et il n’a pas été la seule bonne pioche.

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Autre choix gagnant: le Polonais Robert Lewandowski, vingt-deux ans, venu à l’intersaison du Lech Poznan pour presque 5 millions d'euros. Sacré dans son pays meilleur buteur de D3 en 2007, de D2 en 2008 et de D1 l’an dernier, l’attaquant est parvenu à se faire sa propre place comme "super-joker" dès la première partie de saison (16 matches joués sur 17, 15 entrées en cours de jeu et 5 buts), avant d’être titularisé régulièrement en l’absence de Kagawa, blessé sur toute la phase retour. Autre renfort remplaçant à l’origine: son compatriote Lukasz Piszczek, latéral droit arrivé gratis du Hertha Berlin, qui a pallié la longue indisponibilité d’Owomoyela dès la 7e journée.


Kloppo fait de l'humour
La chance du Borussia est de pouvoir s’appuyer sur une équipe titulaire composée de bon nombre de jeunes internationaux allemands, Espoirs ou A, en pleine progression: Marcel Schmelzer, Mats Hummels et Sven Bender dans le secteur défensif, Mario Götze et Kevin Grosskreutz dans le secteur offensif [2]. Avec, pour les encadrer, d’anciens internationaux d'expérience, tels le gardien Roman Weidenfeller, le défenseur Patrick Owomoyela ou le capitaine Sebastian Kehl.

À la tête de ce groupe professionnel rajeuni, Jürgen Klopp, le jeune (quarante-trois ans) coach blond à lunettes qui s’était d’abord fait connaître comme entraîneur du modeste FSV Mayence. Ancien joueur du FSV 05, alors en D2, il a mené ce club à sa première montée dans l’élite en 2004. Malgré une relégation en 2007 et un échec à la remontée, Klopp a été très courtisé. En quittant Mayence pour Dortmund en 2008, il a pu montrer de quoi il était capable en disposant d’un effectif plus costaud. Sur le terrain, comme l’ont montré les résultats acquis par le BVB: 6e en 2009, 5e et qualifié en Europa League en 2010, et enfin Meister et qualifié en C1 en 2011. Mais aussi hors du terrain, comme l’a attesté une interview très second degré de "Kloppo" à l’issue du 4-0 acquis contre Hanovre à l’automne dernier – et on dit que les Allemands n’ont pas d’humour.


Équipe type du BVB 2010/11

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Remplaçants :
Langerak (G), Felipe Santana, Owomoyela, Blaszczykowski, Da Silva, Lewandowski
.


Passeurs partout, rivaux nulle part
Un atout décisif en faveur du Borussia a été son contingent de joueurs capables de délivrer la dernière passe: si la star montante Mario Götze en est rendue à 15 (ce qui en fait le deuxième meilleur passeur du championnat après notre Ribéry national), les Sahin (8), Großkreutz (7), Barrios (6) et même un arrière comme Piszczek (6) constituent des appoints non négligeables. Avec un tel onze titulaire, le danger jaune et noir peut surgir de presque partout. Premier, le Borussia Dortmund ne l’est pas seulement au classement de la Bundesliga. Il l’est aussi au fair-play, avec seulement 38 cartons jaunes et 1 rouge (non direct). Comme quoi le jeu peut être offensif sans être offensant.

Un autre facteur décisif aura été la faiblesse ou l’irrégularité des rivaux. En ratant dans les grandes largeurs leurs débuts de saison, le VfB Stuttgart (comme habitude), le Werder de Brême (décimé) et Schalke (malgré/à cause de Magath) ont vite dû faire une croix sur leurs ambitions européennes initiales. Le champion 2009 que fut Wolfsburg n’a été que l’ombre de lui-même depuis les départs à l’étranger des Misimovic, Barzagli et Dzeko. Quant au Bayern, il a déchanté avec sa défense fragile, son effectif trop court et le faux départ de van Gaal. Seul, le Bayer a bien résisté, mais le club rouge et noir n’est pas surnommé "Neverkusen" pour rien.


Tout n’était pas parfait
Du côté des ratés de la saison 2010/11 du BVB 09, on retiendra les éliminations précoces en coupes. D’Allemagne d’abord, avec une piteuse sortie aux tirs au but dès le deuxième tour à Offenbach (D3). D’Europe ensuite, avec une troisième place de groupe en Europa League. Mais ces échecs ont permis au club jaune et noir de se concentrer sur la seule Bundesliga, conclue avec le succès que l’on sait. Et les joutes de C3 auront fourni aux jeunots de Dortmund de l’expérience au niveau européen.

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Comme "occasion manquée", on se remémorera le raté phénoménal de "Kuba" Blaszczykowski lors de la 13e journée. Seul devant les cages fribourgeoises, le Polonais ne parvient pas à cadrer pour le but du 3-1 – un échec finalement sans autre conséquence que de bien figurer dans le bêtisier de la saison. Enfin, on signalera les saisons de deux cadres du Borussia. Sebastian Kehl, au club depuis 2002 et capitaine du groupe, a encore été longtemps absent pour blessure. Le latéral gauche Dede a lui été supplanté pour de bon par Schmelzer – le Brésilien va quitter ce club où il était arrivé en… 1998.


Le début d’une série?
La saison suivante sera-t-elle de la même eau (de jouvence)? L’effectif du Borussia Dortmund est globalement jeune, et les titulaires de cette année ainsi que l’entraîneur sont tous liés au club de la Ruhr par des contrats qui arrivent à terme à l’été 2013 ou 2014 (et même 2016 pour Bender) – l’idéal pour travailler dans la durée. En théorie. Car de nos jours, ces durées contractuelles sont toutes théoriques. Mais la très belle saison 2010/11 réalisée par le club et la perspective de disputer la C1 devraient diminuer les velléités de départs de fin de saison, même à l’étranger. Les déclarations en ce sens d’un Götze (même pas dix-neuf ans) à Bild, disant qu’il ne voyait pas pourquoi il quitterait le Borussia puisqu’il va disputer avec lui la plus prestigieuse des compétitions européennes, donnent la tendance actuelle.
 
Si les sollicitations sont nombreuses cet été, on ne peut que souhaiter à Dortmund de conserver autant que possible ses talentueux joueurs. Dans le pire des cas, pour éviter de vivre une chute "à la Wolfsburg" – deux ans seulement après son inattendu premier sacre en Bundesliga, le VfL a lutté pour son maintien. Dans le meilleur des cas, pour profiter au maximum de sa participation en C1 et tenter d’établir une série en championnat. Ce qui serait un événement, car le dernier club non-bavarois à avoir conservé son titre était un certain Borussia Dortmund – il y a quinze ans déjà.


[1] Autres séries du BVB 2010/11: sept succès consécutifs en Bundesliga de fin août à mi-octobre & quinze matches de suite sans défaite toutes compétitions confondues de début octobre à mi-décembre.
[2] Parmi ces jeunes, Schmelzer et Götze ont été formés à Dortmund (comme le Turc Sahin), et ont tous deux connu leur première sélection en Suède en novembre 2010. Großkreutz a été formé à Ahlen, Hummels (Bayern) et Bender (1860) à Munich; Großkreutz et Hummels ont été capés pour la première fois contre Malte en mai 2010, Bender contre l’Australie en mars 2011.

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On aime Dortmund…
• et la ferveur locale: plus de 40.000 abonnés, 12 matches sur 16 joués à guichets fermés, au moins 70.000 spectateurs au stade pour les 4 autres rencontres.
• parce qu’on a un Français champion d’Allemagne avec Damien Le Tallec.
• à cause des noms rigolos de certains joueurs (Götze: idole; Großkreutz: grand-croix; Hornschuh: chaussure à cornes; Hummel: bourdon; Schmelzer: fondeur).
• parce que comme clubs allemands à détester, il y a déjà le Bayern, Hoffenheim et Schalke.
• parce qu’avec la prochaine C1, la langue de Christian Jeanpierre va danser la polka avec des noms tels que Blaczszykowski et Piszczek.


On n’aime pas Dortmund…
• parce que "Signal-Iduna-Park", ça sonne moins bien que "Westfalenstadion".
• parce qu’être devancé par le PSG en Europa League, ce n’est pas flatteur pour la Bundesliga.
• car si on est fan des années 1970, il n’y a qu’un seul Borussia – à Mönchengladbach.
• car si on est fan de Schalke, c’est toujours énervant de voir les voisins réussir là où on échoue.
• car si on est fan de Leverkusen, c’est rageant d’être encore deuxième alors que pour une fois le Bayern était derrière.

Le théorème de Dortmund
Quand en Bundesliga un club débute sa saison par sept victoires, à la fin c’est toujours le Borussia Dortmund qui gagne.

Réactions

  • Charterhouse11 le 04/05/2011 à 00h53
    Très bon article, merci Toni.
    J'ai vu qqs matchs du Borussia Dortmund cette saison et ils ont été à chaque fois très enthousiasmant. Ce que j'aime surtout chez eux c'est cette volonté de toujours jouer avec un coéquipier plutot que tenter l'exploit individuel.
    Ce qui est fort surtout c'est de voir la jeunesse de cette équipe. J'espère vraiment qu'ils vont conserver la grande majorité de leur effectif. Et qu'ils tomberont l'an prochain dans la poule d'un club français en C1. Histoire qu'on les voit un peu plus. Et qu'on profite de l'ambiance.

  • Croco le 04/05/2011 à 00h57
    Le tout redigé par un pro-Bayern...
    Je +1 sur Kloppi et ses réactions de psychopathe (cf la thèse de Nerlinger en comportement humain) sur la touche mais qui se prend pas au sérieux.
    Sinon j'ai adoré plus particulierement Götze & Hummels dans cette équipe.

  • José-Mickaël le 04/05/2011 à 01h51
    Article très intéressant et très bien écrit (comme d'habitude de la part de Toni Turek...) !

    Qu'est-ce qui s'est passé dans cette interview de l'entraîneur ?

    Parmi les clubs allemands, Dortmund est un peu mon chouchou pour diverses raison :
    - Je garde un grand souvenir de la finale de C1 1997, quelle belle équipe c'était !
    - J'adore leur stade avec sa géométrie toute simple mais impressionnante (je parle de Westfallen Stadion, bien sûr, pas du Signal machin chose).
    - J'ai l'impression que c'est un peu le Lens allemand (au niveau des supporters) mais j'idéalise peut-être (Dortmund comme Lens d'ailleurs)...

    C'est donc agréable de les revoir au plus haut niveau alors qu'ils n'allaient pas bien il y a encore peu de temps.

  • Pan Bagnat le 04/05/2011 à 02h01
    Et que devient le frère jumeau de Sven Bender, Lars (il me semble) ?

  • Vieux légume le 04/05/2011 à 03h19
    Remplaçant a Leverkusen.

    J'espère que le 1860 pourra se sortir de leur pétrin quand même.
    Johnson, les Bender, Gebhart, tous partis, et ils manquent encore d'argent, c'est bien triste, c'est quand même le club de Munich quoi. Non, c'est pas une provocation.

    Pour en revenir au sujet, merci Toni.
    L'équipe est effectivement vraiment sympa, et surtout jeune. Ils ont vraiment les bases pour aller haut, mais faut regarder dans les caisses malheureusement aujourd'hui.
    Un peu dans les deux sens, d'ailleurs j'aime vrament pas Weidenfeller.

    Mais ça serait bête de voir Sahin partir. Je sais pas ce qu'il en est de leur santé financière, après quelques années difficiles, ça a pas été la joie.

  • Sens de la dérision le 04/05/2011 à 07h31
    Voilà un article sympa de cette Bundesliga qui n'intéresse personne dans les médias.

  • Papin Jour Pape toujours le 04/05/2011 à 08h10
    "Comme l’a attesté une interview très second degré de "Kloppo" à l’issue du 4-0 acquis contre Hanovre à l’automne dernier"

    ---

    Allez raconte (typiquement l'erreur du gars qui veut tout dire mais n'a pas la place et choisit de ne pas élaguer). Mais bon tu en as trop dit maintenant.

    Et papier très intéressant, merci.

  • gimlifilsdegloin le 04/05/2011 à 08h30
    Juste pour pinailler : la langue de Jeanpierre risque plutôt de danser la polonaise, la polka étant, comme son nom ne l'indique pas, une danse tchèque.

  • La baie des champs le 04/05/2011 à 08h31
    On n'aime pas Dortmund parce que :
    - ce club m'a fait pleurer en 1993 du côté du Pouldu (ah ce sauvetage sur la ligne pendant la prolongation)
    - on ne peut pas marquer de ciseau retourné contre eux surtout si l'arbitre est autrichien (thèse rouxienne)

    Mais c'est que le mur humain de supporters jaune et noir a toujours été impressionnant !

  • Paul de Gascogne le 04/05/2011 à 09h06
    Toni, encore un super article, à la fois sobre et complet. Pourvu que tu aies encore le courage d'écrire lorsque, en 2041, Leverkusen remportera enfin un titre !

    (par contre, pour pinailler sur le titre, y'a pas une règle de grammaire qui dit que lorsque deux adjectifs de couleur sont juxtaposés ils restent invariables ?)

La revue des Cahiers du football