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La Ligue 1 devient éco-responsable

Football-fiction  Dans un souci de préservation de la planète, le football français change ses habitudes: stades en bois, prêts de proximité et restrictions de déplacements des supporters sont désormais au programme.

Auteur : Léo Devillers le 3 Oct 2016

 

 

C'est une interview à L’Équipe Magazine (24/09) qui n'est pas passée inaperçue. Leonardo Jardim, l'entraîneur peu académique de l'AS Monaco, y révèle la "méthodologie écologique" qu'il met en place lors de ses séances d'entraînement. Se réclamant d'une méthode "globale", tout est pensé pour rendre harmonieux l'habitat de ses joueurs (le terrain de football): mises en situation de match permanentes, travail psychologique pour mieux aborder les compétitions, cités footballeuses comme du temps des phalanstères, chasubles en fibre de bambou et plots biodégradables forment ainsi, pour ne citer que quelques exemples, une des clés de la réussite de l'équipe monégasque en ce début de saison. S'il est souvent décrié pour sa fiscalité avantageuse, le club de la Principauté semble en revanche rivaliser d'ingéniosité (notamment via une écotaxe prélevée sur le salaire des joueurs étrangers) en vue de la transition énergétique. Simple tentative d'amadouer la Ligue ou réelles convictions?

 

 

Il faut dire que c'est toute la Côte d'Azur qui se trouve aujourd'hui en tête de l'innovation en matière de développement durable. Il y a trois ans déjà, le club voisin de l'OGC Nice inaugurait un nouveau stade entièrement équipé de panneaux photovoltaïques et conçu avec une structure en bois. Présents pour l'occasion (victoire 4-0 des locaux face à Valenciennes), Christian Estrosi – maire-député de la ville – et Patrick Bruel – dépité de la vie, victime d'une bronca du public lors de son concert d'avant-match – avaient même pu tester ce soir-là des toilettes alimentées par récupération d'eau de pluie. Un beau moment de partage:
"- Belle partie monsieur le Maire!
- Regardez devant vous Patou.
"

 

 

KOPA21

De fait, ce n'est pas véritablement une surprise si ce sont les deux clubs azuréens qui ont essayé les premiers le programme de "prêts de proximité" lancé l'an dernier par la Ligue pour limiter les gaz à effet de serre en cas de départs de joueurs. L'expérience Valère Germain, quatorze buts lors de sa saison Nice, montre aussi et surtout ce que cette responsabilité civique et environnementale accrue peut avoir de bénéfique sur l'état d'esprit du joueur. Olivier Monterrubio, chargé de superviser ce nouveau dispositif, s'en félicite: "Quel est le joueur le plus classieux de ces vingt-cinq dernières années? Assurément Dennis Bergkamp! Or on s'est aperçus que c'était aussi le seul à boycotter les voyages en avion. Je ne pense pas que ce soit là qu'une coïncidence!"

 

Plus au nord, dans le Forez, c'est également la lutte contre le réchauffement climatique qui est au cœur des préoccupations de l'AS Saint-Étienne. Rappelez-vous, les Verts avaient profité de la trêve internationale début septembre pour rallier tranquillement Paris à vélo. Mais hors de question d'utiliser des vélos carbone dernier cri à cette fin (rapport au bilan du même nom) comme nous l'explique Mathieu Malkany-Giraud, le directeur du marketing et du développement: "On a eu la chance de tomber sur un stock de Manufrance Hirondelle des années 70 à une vente aux enchères, ça fait tourner l'économie locale et puis ça rappelle un peu l'âge d'or du club." L'expérience, concluante – l'équipe, fringante comme jamais, avait arraché un bon nul sur le terrain du quadruple champion de France –, pourrait même être reconduite le 3 novembre prochain dans le cadre du déplacement à Qabala en Ligue Europa.

 

 

L'international s'y met aussi

Toutes ces belles initiatives ne seraient cependant rien sans le concours de ceux qui font aujourd'hui la force du championnat de France, les investisseurs étrangers. Et il est peu dire qu'eux aussi mettent de plus en plus d'eau dans leur vin (et sans sulfites s'il vous plaît!) afin de respecter certaines exigences environnementales. Du côté de Qatar Sports Investments (QSI), le fonds d'investissements qui possède l'intégralité du Paris Saint-Germain, on est formels: l'enveloppe qui a servi au mercato d'été (plus de cinquante millions d'euros rien que pour les transferts de Krychowiak et Jesé) ne proviendrait aucunement de l'exploitation du gaz de schiste puisque celle-ci n'est pas encore développée dans le pays. Un message rassurant, donc, pour toutes les bonnes consciences écolos françaises. "Nos artisans du gaz se transmettent un savoir-faire intact de génération en génération depuis près d'un siècle maintenant. C'est pas comme votre lubie récente au Canada ou bientôt chez vous en France. Le fair-play financier c'est bien, mais le fair-trade c'est mieux", martèle-t-on dans l'entourage d'un Nasser Al-Khelaïfi visiblement remonté.

 

Le fonds d'investissements Doyen Sports, en partie propriétaire de Radamel Falcao (Monaco), s'est pour sa part engagé à planter un arbre à chaque but marqué par l'attaquant colombien. L'objectif avoué en tout début de saison de repeupler la quasi totalité de la forêt amazonienne a depuis été revu quelque peu à la baisse mais on ne désespère pas pour autant de voir éclore d'ici la fin de l'année "une pépinière ou au moins un petit bosquet" (Nelio Lucas).

 

 

Et les supporters dans tout ça?

Il est évident que pour les climatologues, l'afflux de supporters dans les stades demeure un problème de taille. Ces derniers font en effet parfois plusieurs centaines de kilomètres pour aller encourager leur équipe de cœur, ce qui n'est pas sans conséquences pour la planète. Or, si l'organisation de cars de supporters permet certes de limiter le nombre de véhicules sur les routes, on est en droit de regretter qu'il s'agisse la plupart du temps de modèles diesel. Dans ces conditions, les populations résidant dans l'hypercentre des villes ou dans les quartiers avoisinant les stades se trouvent aujourd'hui nettement privilégiées par la Ligue: "Ce sont généralement des personnes qui se rendent au stade à pied ou en transports en commun, ce qui fait que leur impact sur l'environnement est quasi nul", précise Frédéric Thiriez. Les catégories de supporters situées au-delà d'un certain rayon géographique sont dorénavant fichées par la préfecture avec la mention "individu lointain", voire, dans certains cas, "ultra-lointain".

 

Plusieurs mesures ont ainsi été prises pour dissuader l'entrée au stade aux supporters les plus polluants. La hausse du prix des billets, inspirée des campagnes anti-tabac, a montré des résultats satisfaisants. Au Parc des Princes, par exemple, l'augmentation drastique des tarifs ces dernières années a contribué à la formation d'un nouveau public plus local, souvent directement originaire du 16e arrondissement de Paris, et au détriment de populations plus périphériques. La baisse préconisée du spectacle sur les terrains a également fait ses preuves, comme en atteste depuis le débuts de la saison une désaffection record dans les stades de Ligue 1.

 

Malgré tout, en cas de pics de pollution redoutés, le ministère de l'environnement – qui a repris le dossier des mains du ministère de l'intérieur – doit parfois recourir à des interdictions officielles de déplacement de supporters comme le 12 août dernier dans le cadre de Bastia-PSG "du fait du comportement irresponsable de certains individus se prévalant de la qualité de supporter, manifesté de façon récurrente aux abords des stades et dans les centres-villes par des jets de pétards, fumigènes ou bombes agricoles causes d'émissions de chlorofluorocarbures".  La mise au vert des supporters est en marche...

 

Réactions

  • Espinas le 03/10/2016 à 10h23
    Clap clap clap

  • Sens de la dérision le 03/10/2016 à 10h45
    J'ai failli y croire mais j'ai compris que c'était pour de rire quand j'ai vu la référence à Thiriez qui n'est, bien entendu, plus président de la LFP (au profit d'un énarque sans personnalité).

  • Espinas le 03/10/2016 à 16h34
    Bravo en tout cas à la LFP de limiter la pollution des déplacemnets au stade avec des matchs en semaine à 19h, suivant l'exemple de la L2 et du national.

    A noter le rôle moteur de Canal, executant à merveille la stratégie de son patron sur le volet sportif, permettant d'économiser un précieuse électricité grace à sa programmation, l'acquisition des droits de la coupe de la ligue, et ce, malgré les coups durs pour son objectif de faire éteindre la télé que sont le départ de Dugarry et la maladie de Pierre Ménès.
    La baisse du nombre d'abonnés vient récompenser les efforts de toute une entreprise travaillant de concert telle une grande famille à diminuer son empreinte carbone.

La revue des Cahiers du football