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La Gazette, numéro 85

Les 480M€ des droits télé risquent de s'évaporer sous le nez des clubs, qui jettent un voile pudique sur leurs comptes… Thiriez et Canal+ vacillent… Le G14 veut se faire rembourser les matches des internationaux en sélection… Une Gazette obsédée par l'argent.
le 6 Fev 2003

 

Messieurs, Thiriez les premiers

La Ligue a décidé de faire appel de la décision du Conseil de la concurrence qui suspendait l'attribution à Canal+ des droits de la L1 pour la période 2004/2007, contre la somme de 480M€ (par an). Une somme qui devient de plus en plus hypothétique, même si le recours de la LFP présente l'intérêt de gagner du temps et de relancer les négociations entre TPS et la chaîne cryptée. Encore faudrait-il qu'elles s'y prêtent, tant les rivalités industrielles tournent dans ce cas aux règlements de comptes personnels.

Même s'il était parvenu à obtenir une unité de façade, Frédéric Thiriez avait pris beaucoup de risques en endossant seul la responsabilité de ce dossier, misant sur sa crédibilité de juriste et obtenant parfois au forcing l'adhésion des dirigeants. C'est pourtant sur son propre terrain qu'il a été retoqué… En faisant appel, il s'accorde un répit (le jugement en appel sera connu dans un mois, et le jugement sur le fond du Conseil de la concurrence sans six), et reporte le lancement d'un nouvel appel d'offres qui est à peu près inéluctable si les protagonistes ne s'entendent pas.

Après avoir été bluffés par le montant des enveloppes, nombreux sont les dirigeants à faire entendre leur mécontentement, même s'ils ont renouvelé leur confiance à Thiriez lors du Conseil d'administration du 31 janvier. Les représentants des petits clubs — qui avaient voté en décembre contre l'attribution à Canal+ et désiraient refaire un tour de table avec les deux industriels — raillent en sourdine le successeur de Bourgoin. Les grands en profitent pour agiter le hochet de la propriété des droits de télévision. Ce qui est une menace chez Christophe Bouchet (voir Bouchet s'en va-t-en guerre) est une revendication déclarée chez Nicolas de Tavernost, ci-devant président du directoire de M6 et actionnaire majoritaire des Girondins de Bordeaux. "Toute cette bagarre autour des conditions de l'appel d'offres initiée par la LFP aurait été réglée si les clubs professionnels étaient propriétaires de leurs droits de diffusion. Il est grand temps que l'on s'achemine vers cette solution" (Le Monde, 23/01).



La plus grosse chute du mois

Celui que L'Equipe magazine désignait comme le numéro 2 du sport français devrait incessamment dégringoler à la 875e place (voir Le 25e homme, dans lequel nous l'avions un peu annoncé, mais pas si tôt). En effet, à en croire les informations du Monde (02/02), Xavier Couture ne sera bientôt plus président du groupe Canal+. Là encore, les luttes de pouvoir semblent motiver l'éviction plus que l'échec sur le dossier des droits du football…

Depuis deux ans, la chaîne de télévision qui règne sur le football français (et accessoirement sur le Paris Saint-Germain) navigue à vue. L'arrivée de Jean-René Fourtou à la tête d'Universal et les doutes sur ses intentions n'ont fait que renforcer les incertitudes. Ces remaniements apportent de l'eau au moulin d'un Patrick Le Lay qui affirmait que la fragilité de son concurrent mettait en danger l'avenir économique du football français. Il est vrai qu'une déroute du groupe Canal aurait à peu près les mêmes répercussions sur le foot hexagonal que celle de Kirch en Allemagne…



Des comptes opaques et creux


La Ligue a rendu publics les comptes des clubs professionnels pour l'exercice 2001/2002, et la nervosité des dirigeants peut se comprendre devant la confirmation de la crise. "Rendre public" est une clause de style, puisque nous n'avons droit, comme d'habitude, qu'à des chiffres globaux qui ne présentent pas les résultats de chaque club. Cette opacité est plutôt amusante au regard de la volonté de certains d'accéder aux marchés financiers… On apprend tout de même que l'essentiel du déficit de 46M€ (sur le résultat net —déficit d'exploitation s'élevant à 165M€) est dû au Paris Saint-Germain et à l'Olympique de Marseille (ne ricanez pas), et est absorbé par leurs actionnaires respectifs. Lesquels préfèreraient qu'il soit financé par la prime à l'audimat qu'ils appellent de leurs vœux. Imaginons justement l'effet de cette ponction sur les écuries modestes, dont l'équilibre est plus précaire que jamais…

Six clubs sont déficitaires en L1. Le jeu consiste à deviner quels sont les quatre autres. Globalement, la dépendance des clubs envers les ressources télévisuelles s'aggrave (plus de la moitié de leurs recettes), de même que le poids des masses salariales (42% des dépenses). Une équation fatale…
Seul point positif, les fonds propres sont en augmentation, mais on ne saura pas où. Peut-être pas encore à l'OL, dont le président a récemment ressorti la menace de la construction d'un stade de 70.000 places si ses désirs concernant l'exploitation de Gerland n'étaient pas satisfaits. S'étant fait tirer les oreilles par la municipalité, Jean-Michel Aulas a finalement démenti (info FF / Lyon Mag).



La paille et la poutre

C'était annoncé dès le début de la saison : le lobby des grands clubs européens allait mener bataille contre les prérogatives exorbitantes des équipes nationales (lire Qui veut la peau des internationaux?). La Coupe des confédérations et le Chine-Brésil du 12 février sont l'objet de leur courroux. Il faut dire que les sélections font parfois tout pour nuire à leur cause, la programmation du match amical de Canton étant une opération aussi lucrative que contestable. La Seleçao semble partie pour rééditer son Nike Tour 94-98… Quant à la Coupe des confédérations qui se déroulera en France du 18 au 29 juin (et qui opposera la Colombie, le Cameroun, le Japon, les Etats-Unis, la Nouvelle-Zélande et la Turquie), on n'a pas fini d'en parler, mais les Bleus préparent déjà leur mot d'excuse.

En prenant soin de ne pas poser d'ultimatum, le G14-18 revendique des dédommagements financiers de la part des fédérations pour compenser l'absence de leurs internationaux. Une demande assez analogue aux indemnisations en cas de blessure sous le maillot national (lire la Gazette 83), et qui exprime bien le désir des clubs d'être considérés comme les "propriétaires" uniques des joueurs et par extension du jeu tout entier. Pourtant, les internationaux sont rémunérés sous forme de primes et le principe selon lequel ils doivent quelque chose au football dont ils sont issus, au travers de la sélection, ne peut être expédié aux oubliettes qu'en renonçant à une dimension essentielle et historique de ce sport. La propagande des dirigeants trahit cette vision complètement unilatérale, à la façon d'un Laurent Perpère risible quand il affirme que "le problème est le calendrier et les fédérations qui profitent du calendrier pour faire du business" (AFP 04/02), comme si cette accusation n'était pas infiniment plus justifiée pour les ligues professionnelles…

De leur côté, les porte-parole du G14 se plaignent sans vergogne que les joueurs "sont très fatigués", et dénoncent les motivations purement économiques de certains matches amicaux. Les motivations purement économiques des innombrables matches de poules en Ligue des champions sont-elles plus excusables, et moins dommageables? Pourquoi les clubs n'indemnisent-ils pas les sélections ou la FIFA pour avoir présenté des stars en aussi piteux état à la Coupe du monde?

Réactions

  • Moser le 06/02/2003 à 08h56
    Vous oubliez le fameux club Europe regroupant les gros clubs français et auxquels C+ verse 50 millions
    d'€ par an jusqu'en 2005.

    Excellente votre phrase de conclusion.

  • peterelephanto le 06/02/2003 à 09h50
    Bon, imaginons qu'on soit d'accord là dessus, "les motivations économiques des matches de ligue des champions sont dommageables", "les ligues professionnelles font du business"...Ne faut-il pas répondre alors sur la question du modèle sportif et économique que vous proposez ?

  • peterelephanto le 06/02/2003 à 10h01
    Merci d'avoir répondu si vite dans le manifeste-))

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