La Gazette, numéro 50
Promotion
Au cas où les dirigeants de clubs auraient manqué la dizaine de dépêches et d'articles annonçant que Youri Djorkaeff était libre et prêt à revenir en France, insistons : Youri Djorkaeff est libre et prêt à revenir en France (pour pas cher). L'international français est peut-être le seul footballeur qui s'annonce lui-même dans tel ou tel club, avant même que celui-ci n'ait manifesté la moindre intention de l'enrôler. Ainsi, à chaque intersaison depuis trois ans, le Youri se voit bien rejoindre le PSG. "Le PSG peut avoir besoin d'un joueur d'expérience comme Youri", estime son frère et agent dans Le Parisien, avec cette inimitable capacité du clan à faire passer ses messages par les journalistes. Les refus successifs du club parisien avaient d'abord conduit le joueur à signer à Kaiserslautern, puis à y rester, disparaissant du devant de la scène dans un club dont les difficultés se sont aggravées cette saison. Jusqu'à aujourd'hui où le FCK ne veut plus du joueur, et où le serpent à sornettes, désireux de s'assurer une place parmi les 22 en 2002 qui paraît moins acquise que jamais, se présente comme l'encadrant idéal des jeunes, que ce soit dans le groupe qui disputera la Coupe des Confédérations ou dans celui de Luis Fernandez. Voire…
Le retour du gros bonnet
La saison 200/2001 aura été bien noire pour une de nos institutions footballistiques majeures, Guy Roux soi-même. Depuis sa nouvelle position de pré-retraité, il a assisté à l'une des saisons les plus médiocres de l'AJA, a été proprement évincé de la présidence de l'UNECATEF et voit aujourd'hui son mandat à la Ligue menacé par ceux qui l'ont renversé (la nouvelle majorité au syndicat des entraîneurs et des éducateurs entend bien récupérer les sièges de Roux et Robert Herbin, qui s'y accrochent). Immanquablement, il fallait s'attendre à une réplique de la part de celui qui n'a pas dû goûter les commentaires prématurés sur sa mort sociale. Plutôt que de sombrer dans le gâtisme qui le guette s'il limite ses activités au service des sports de TF1, il est retourné directement là où son absence a été la plus criante : sur le banc d'Auxerre.
Roux avait en cours de saison exprimé quelques volontés de départ à l'étranger, pour y faire "un gros coup", mais s'est finalement rabattu sur une destination sans surprise. Daniel Roland en fait les frais sans ruer dans les brancards, reconnaissant lui-même une certaine inadaptation à ce monde de brutes. L'avenir dira si ce sera le bail de trop pour Guy Roux, ou le signe d'un renouveau pour son club, qui a intérêt à se réinventer s'il veut survivre.
On dirait en tout cas que le foot français n'arrive pas à se passer à se passer de ses grandes gueules. Tout n'est donc pas perdu pour Rolland Courbis.
La FIFA sous les tuiles
Alors que l'on croyait que Vivendi allait saisir l'occasion d'occuper une position de force sur le marché des droits sportifs, ISL/IMM reste sans repreneur et laisse la FIFA dans la panade, avec l'obligation de réintégrer le marketing des deux prochaines Coupes du monde dans une structure créée à la hâte. La confédération pourra réfléchir sur l'opportunité de sous-traiter la gestion de sa compétition majeure (voir La Coupe du monde en morceaux) et s'interroger sur ce renversement de tendance à la bourse des industries sportives. Après une période de folle inflation, les doutes assaillent nos multinationales.
Présentée comme une conséquence de cette faillite, l'annulation du championnat du monde des clubs 2001, prévu en Espagne du 28 juillet au 12 août, est une autre pierre dans les jardins de Blatter. La FIFA évoque également la déprime du "marché commercial" et la crise économique qui frappe certains pays participants. Dernier argument, assez comique : la confédération a réalisé qu'à cette époque, de nombreux championnats auraient commencé, ainsi que les tours préliminaires de Ligue des champions. La première édition (en janvier 2000) de cette diabolique invention de la FIFA avait provoqué le forfait de Manchester en Cup et quelques polémiques. La seconde est reportée à 2003, sous toutes réserves.
Et pour achever de faire de l'assemblée générale du 6 juillet à Buenos Aires un sommet à haute tension, les représentants des joueurs professionnels ont annoncé avoir déposé une plainte devant le tribunal de Bruxelles pour demander l'annulation de l'accord sur les transferts conclu entre la FIFA et la Commission européenne le 5 mars dernier.