Valence encore et Dacourt toujours
Le FC Valence a bien fait de reconduire son abonnement pour la Ligue des champions, il est logiquement venu à bout d'un Leeds United qui allait forcément rencontrer ses limites un jour ou l'autre, visibles lorsque son agressivité tourne à l'agression (comme un symbole, l'affreux Bowyer étrennait sa toute fraîche suspension de trois matches décidée par la Commission de discipline de l'UEFA, pour cramponnage de joueur à terre).
Divergeons : la télévision espagnole concentre-t-elle tous les travers de la réalisation des matches de foot? Valence-Leeds a été l'occasion de subir ces figures imposées (aux téléspectateurs) qui encombrent les retransmissions. Les ralentis se multiplient pendant alors que le jeu se poursuit, mais il faut une éternité pour voir ceux des buts, les gros plans inutiles interrompent les actions et les cadrages laissent à désirer. La palme pour les ralentis du premier but, qui n'apportent pas l'ombre d'une certitude sur sa validité, malgré le déploiement audiovisuel autour du terrain. Une question au passage: qu'aurait décidé une commission vidéo à la vue des images? Et comment auraient ensuite réagi les supporters de l'un ou l'autre camp?
Dacourt échange son maillot avec Deschamps. Qui n'a pas fait le raccourci avec l'équipe de France? On prendrait bien le pari que Lemerre appellera le milieu de Leeds pour participer à la Coupe des confédérations…

Lyon vengeur
Les Lyonnais vainqueurs de la Coupe de la Ligue se sont offert le luxe de rembarrer quelques journalistes, qui se sont étonnés. Si Jacques Santini nous avait envoyés paître, nous aurions pourtant compris, nous, qu'il nous fasse ainsi payer (sans dommages corporels) nos ironies. L'entraîneur est d'ailleurs apparu dans un état de survoltage assez amusant, avec une vitesse de diction multipliée par deux, et plus de sourires en une soirée qu'en dix ans. Il lui revient en effet le mérite d'avoir su gérer son effectif durant une saison au long cours, et de l'avoir doté d'un mental et d'un savoir-faire tactique qui se sera révélé payant. Son turnover avait suscité de nombreux doutes en début de saison, mais au bilan, il a été d'un assez bon rapport, malgré des regrets qui resteront vifs si l'OL échoue juste derrière Nantes au classement final du championnat. Jean-Michel Aulas a d'ailleurs rendu hommage à son technicien. Est-ce vraiment un bon signe?
Nettement plus positifs, les propos d'Anderson, qui parle du commencement d'une véritable aventure, ont de quoi exciter les imaginations…

En pleine boer
L'épidémie de nandrolone s'étend sans précipiter les événements, mais un premier foyer se déclare en Espagne avec la révélation du contrôle positif de Frank De Boer. Le contrôle a été effectué le 15 mars à l'issue de Vigo-Barcelone, non par les instances espagnoles, mais par l'UEFA puisqu'il s'agissait d'un quart de finale de Coupe d'Europe et pas d'une rencontre de la Liga. L'inverse nous aurait un peu étonné, sachant que l'Espagne est ce pays où même les cyclistes ne se dopent pas. Le taux constaté, au-delà des 8 nanogrammes/ml, laisse peu de place à l'hypothèse de la production endogène ou à celle d'une "pollution" de compléments alimentaires. En attendant les résultats de la contre-expertise, le Néerlandais peut se faire du souci et se préparer à une longue suspension.
En France, toujours rien. Peut-être les instances attendent-elles la trêve estivale pour faire quelques révélations, afin de ne pas pourrir un peu plus une saison bien noire (il y a deux ans, le contrôle de Christophe Dugarry, réalisé en avril 99, n'avait été révélé que deux mois plus tard).

Des complices haut placés
Dopage toujours. La rumeur a prêté à Marie-George Buffet l'intention de démissionner à l'occasion de la visite de la Commission d'évaluation du CIO (dans le cadre de la candidature de Paris aux JO 2008), en raison d'un désaccord concernant le dispositif de lutte antidopage lors des futures olympiades. Selon les interprétations (voir L'Equipe du 07/05), il aurait opposé la ministre soit au premier ministre, soit au comité de candidature. On se doute des couleuvres qu'elle avait dû avaler pour recevoir le président de la Commission, son adversaire Hein Verbruggen, également président de l'Union cycliste internationale, symbole même du laxisme —voire de la collaboration— des confédérations à la loi du silence. Buffet a démenti toute discorde avec Lionel Jospin, et a assuré que le point de rupture avec le comité français n'avait pas été atteint. A l'origine de l'incident, une demande de précision émanant à la fois de Verbruggen et de Claude Bébéar, président du Comité de candidature, à propos des modalités de contrôle que l'éventuel pays organisateur comptait appliquer.
Marie-George Buffet avait en effet stipulé que la France s'alignerait sur les règles définies par l'Agence mondiale antidopage (plutôt que sur la charte médicale du CIO). L'agence est en cours de fondation, notamment grâce à la volonté politique de notre ministre, mais son réel pouvoir et ses attributions ne sont pas encore clairement établis. Ellei se définit comme le bras armé des pouvoirs publics pour contrebalancer l'auto-arbitrage suspect du monde sportif, et elle contrarie beaucoup le CIO de Samaranch, très compromis dans diverses affaires qui ont fait la preuve de sa complaisance en la matière.
En clair, il faut comprendre que les instances sportives font pression pour s'assurer que tous les moyens ne seront pas mis en œuvre pour confondre les tricheurs biochimiques (tant pis pour ceux qui se font prendre presque par hasard). Pour confus qu'il soit, cet épisode est tout à fait exemplaire de leur attitude dans ce domaine, consistant simplement à présenter une façade de respectabilité tout en interdisant des investigations sérieuses.

C'est l'occasion de valoriser notre patrimoine, avec une sélection des articles de notre "rubrique" dopage.
Nandrolone, ou les déboires de la lutte antidopage, 09/05/2000.
Entretien avec Vincent Guérin, 09/05/2000.
EPO, dopage et football, 03/08/2000.
Dopage : des mots qui font peur, 24/08/2000.
Du cyclisme au football, 31/10/2000.
L'ombre du retour du fantôme du dopage, 25/04/2001.