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La Gazette, numéro 45

Une fois n'est pas coutume, la Gazette fait des révélations fracassantes sur le transfert de Boban à l'OM et sur le recrutement marseillais… de 1992. Elle passe aussi de Lemerre à Pires et Desailly, pour déboucher sur… Aulas, que tout le monde ne critique pas.
le 30 Avr 2001

 

Sphinx marrant
"L'association Desailly-Silvestre dans l'axe central a très bien marché, mais cela ne leur donne pas de droits. Demain, j'espère me féliciter du retour de Frank Lebœuf. Je suis également très content de Youri Djorkaeff qui a prouvé qu'il avait toujours le niveau, mais cela ne veut pas dire que je l'appellerai demain. C'est la souplesse et l'ouverture qui me guident" (AFP 26/04/01). Roger Lemerre nous laisse à nos supputations, il n'a pas l'air de se poser les mêmes questions que la plupart des journalistes, qu'il embarrasse considérablement.
C'est vrai que parfois il ressemble à l'accompagnateur de l'équipe de France, ou à son biographe, avec ses propos d'observateur un peu émerveillé (ou de "premier supporter", selon ses propres termes). En tout cas, Lemerre est certainement le meilleur "commentateur" des Bleus. On ne va pas prendre le travers de ceux qui voient en lui un ahuri, alors que c'est probablement un sage dans un monde de flûte. On n'a pas à s'en faire, tant que c'est "la souplesse et l'ouverture" qui le guident.

Rengaines
Pendant des années, on a entendu que Pirès devait vraiment prendre une autre dimension. Maintenant, on va entendre pendant des années que Pires a vraiment pris une autre dimension.

Tellement meilleur en bleu qu'en blues
Desailly perd-il son temps dans un club de Chelsea qui lui va assez bien avec son profil de grand bourgeois mais qui ne lui a pas rapporté les titres espérés? Le grand Marcel apparaît même parfois débordé au sein de sa défense, à mille lieues de son niveau en sélection, comme ce week-end avec une nouvelle défaite contre Leeds. Un petit déménagement serait peut-être judicieux, mais il doit offrir les meilleures garanties à un an de la Coupe du monde. Un retour en France serait idéal à cet égard, mais le défenseur a des prétentions financières (entre autres) très élevées et lui-même semble considérer un tel retour comme impossible selon certaines lois économique intangibles. Dommage pour Marseille?

Eternel recommencement
Boban est annoncé par le Journal du dimanche comme ayant signé à L'OM pour la saison prochaine. C'est à l'annonce de cette rumeur (déjà démentie par Tapie) que nous repensons à l'une de nos archives, datée du 16 mai 1992. Ce jour-là, L'Equipe publiait son traditionnel tableau des transferts et désignait comme "transfert définitif" celui de Boban à Marseille. C'est bien sûr le Milan AC qui allait arracher à Bari son jeune Croate, que l'équipe de Tapie retrouverait au Stade olympique de Munich.
Mais ce n'est pas le plus drôle, car dans cette même catégorie des transferts définitifs, figure également… Zidane lui-même, en provenance de Cannes. Pour finir, Blanc (Naples) est évoqué comme recrue possible, en compagnie de Skuhravy (Genoa) et Omam-Biyik (Cannes). Parmi les joueurs annoncés par ce tableau magique, seuls le Camerounais et deux Nantais devenus célèbres pour des raisons différentes viendront effectivement renforcer le club. Le texte de commentaire est lui aussi assez savoureux: "L'OM s'occupe de son banc de touche en engageant des joueurs Omam-Biyik, Zidane, Eydelie et Desailly". Déjà sous surveillance de la DNCG, le club marseillais se "contentera" des arrivées de Völler, Thomas, Boksic (retour de prêt à Cannes), Barthez et Martin-Vasquez, pour une saison qui est restée dans les mémoires.
L'histoire repasse donc certains plats, même un peu froids.

Superstar
Jean-Michel Aulas n'a pas que des ennemis dans les médias, et il a tout récemment bénéficié d'un article de quatre pleines pages, dont une photo à la limite du poster à accrocher au-dessus de son lit, et une interview sans aucune question dérangeante sur ses récentes interventions concernant l'arbitrage. Ce texte admiratif qui rend hommage à ce patron-modèle n'a pas été publié dans Les Echos, La Tribune ou Capital, mais dans France Football mardi dernier.
C'est ce qu'on adore dans le journalisme sportif, qui est avant tout un journalisme de révérence, pour paraphraser Serge Halimi*. Comment un journaliste peut-il décemment passer sous silence ce qui a médiatisé le président lyonnais ces derniers mois (sans oublier son implication dans les déboires actuels de la Ligue)? Une pareille complaisance est en effet bien utile pour restaurer un peu une image très dégradée. Elle ressemble terriblement à un service rendu, dans une période difficile, à un "président tout puissant" dont le portrait, sérieusement expurgé, est bien moins critique que son titre le suggérait.
* Serge Halimi, Les nouveaux chiens de garde, Raisons d'agir Editions.

Réactions

  • guardiola le 30/04/2001 à 03h22
    marcel faudrait savoir ce qu'il lien rêve de venir à marseille pour le contexte ET la maison de campagne qu'il a ds l'arriere pays aixois...il en a pas assez de l'argent?...oui je sais vs alez me dire que je suis un naif, mais je laisse parler mon coeur 2 secondes avant de redevenir réaliste...à marseille il serait sûr d'avoir tt de même un beau salaire, lien peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre, les revenus défiscalisés et le soleil toute l'année...
    concernant FF je suis assez surpris qu'ils aient eu cette lien je pense que l'année derniere ils avient sorti une sotr de chronique sur la saison calamiteuse de l'om(enfin la number one puisque maintenant on y a droit touts les saisons)du genre"voyage en sous sol" ou tout y pasait des transactions obscures à l'incident ecoeurant du tunnel...est ce médiatiquement équitable?pourquoi ce parti pris??je vous pose la question...

  • Salentino le 30/04/2001 à 11h39
    Moi aussi, je suis un peu surpris, d'habitude FF est un plus exigeant, notamment avec les éditos de G. Ernault. Pour ce qui est de l'égalité de traitement entre les clubs, je rassurerai peut-être Guardiola en lui disant que l'hebdo s'était également fendu d'un encart spécial "PSG, une saison en enfer" à la fin 99, dans lequel tout y passait également (avec des micros cachés dans les vestiaires??). Quant à Lyon, je ne sais pas...
    Pour le reste, j'ai l'impression que France Foot est en train de prendre un coup de vieux.

  • Karsten Ramelow le 30/04/2001 à 19h01
    J'ai moi même été très surpris pour ne pas dire scandalisé par l'article consacré à JM AULAS. Cela confirme que la connivence entre les journalistes et les décideurs n'est pas l'exclusivité des milieux politique et économique. Il est clair à la lecture de l'article que le journaliste a volontairement passé sous silence ce qui pouvait facher JMA.
    Je ne citerai qu'une phrase tirée du livre de Serge HALIMI qui résume assez bien les relations incestueuses qui lient les journalistes et les hommes politiques mais qui pourrait être transposée au milieu du football:
    "Les journalistes politiques souhaitent se mettre en valeur aux yeux des hommes politiques, avoir des rapports d'amitié avec eux sous prétexte d'obtenir des informations. Mais celà les rend courtisans, ils ne font plus leur métier. Ils approchent le pouvoir et en sont contents parce qu'ils se sentent imortants."
    "

  • VATA le 02/05/2001 à 10h02
    Paraphrasant l'illustre Audiard, je te répondrai, cher Catalan, que ce n'est pas tant le résultat que la manière que je conteste dans ton intervention.
    Dire que France Football a plus tenu un rôle de bouffon que de journaliste en "interviewant" aulas (la non majuscule est volontaire concernant ce petit monsieur) tient en effet plus du diagnostic que de la critique. Je réfléchi d'ailleurs à l'idée de résilier mon abonnement dés le prochain numéro.
    Par contre, jouer une fois de plus les martyrs médiatiques méditerranéens alors là je m'insurge. Je te ferai remarquer, cher confrère supporter, que c'est le PSG qui avait inauguré la fameuse série du roman noir estival france football avec l'inoubliable "PSG, une saison en enfer".
    Concernant maintenant ta vindicte envers Marcel, peut-être pourra-t-il venir à l'om finalement... à la condition express que vous ayiez bouygues ou SFR comme sponsor. C'est que ça coûte cher 3 portables quand on est footballeur à "l'olympique". Entre les appels de la presse, des agents, des arbitres et des jardiniers...

  • ibrahima bakayoko le 09/05/2001 à 03h43
    S'il allait à Paris il n'aurait qu'à appeller la Juve pour un match de tennis, les Autrichiens pour enfin gagner une coupe d'Europe, sérieuse économie

La revue des Cahiers du football