La Gazette, numéro 34
Board to be alive
Les vénérables membres de l'International Board ont tenu leur réunion annuelle à Edimbourg. Ces sages que Blatter décrit comme les "gardiens des lois du jeu" ont donc enterré le double arbitrage, à notre grand regret car cette expérience n'a pas reçu le soutien nécessaire (voir Dossier arbitrage (3) Un débat: le "double arbitrage"). Là où elle a été testée avec suffisamment de conviction (au Brésil), elle a pourtant été plébiscitée.
Ils ont aussi lancé un appel pour que les tirages de maillot soient sanctionnés plus sévèrement. Ce fléau moderne semble en effet prendre des proportions de plus en plus embarrassantes, et l'on s'arrache plus les vêtements dans la surface de réparation que dans un magasin de fringues un jour de soldes. L'équipe nationale italienne a essayé une solution technologique, avec des textiles moulants, très seyants sur les corps d'éphèbes de ces beaux bruns à cheveux longs, mais on s'égare. On peut en imaginer d'autres, plus manuelles, comme la peinture du maillot à même la peau ou le port des moufles, mais la solution passe forcément par des sanctions accrues, qu'un seul arbitre et deux assistants ne pourront jamais prendre. Mais le Board refuse d'augmenter leur nombre.
Blatter s'est fait l'écho d'autres vœux pieux, qui semblent les mêmes depuis dix ans: la participation active des assistants, l'interdiction du tacle par derrière. Le plus intéressant concerne le doute sur les hors-jeu, qui ne bénéficie que rarement aux attaquants. Les assistants ont en effet le réflexe de lever leur drapeau dans les situations les plus limite, alors que la plupart du temps, l'attaquant est derrière les défenseurs. La peur de voir un but marqué après une erreur est trop forte, et les juges de ligne préfèrent encore avorter les actions. Aujourd'hui, on demande aux assistants d'assumer des charges supplémentaires alors que le jugement des hors-jeu devrait être un travail à plein temps. Mais le Board refuse d'augmenter le nombre des arbitres…
L'expérience consistant à avancer les coups francs de 9,15 mètres (règle testée en D2 anglaise) a par contre reçu un satisfecit, et les essais devraient se poursuivre. Comme quoi, tout n'est pas figé. Et par ailleurs, il vaut peut-être mieux que les lois du jeu soient confiées à une brochette de sénateurs un peu réacs qu'à des instances trop influençables.
Qui es-tu, Stéphane?
Stéphane Dalmat a été nommé "homme du match" Inter-Vérone. Le plus drôle c'est que l'ex-Parisien évoluait côté gauche, c'est-à-dire à aucune des nombreuses "positions préférées" qu'il avait précédemment citées. Si Dalmat est décidé à faire des efforts, il va peut-être devenir un grand joueur, finalement.
Aulas info
Cela faisait bien longtemps que Notramiaulas n'avait pas déclamé contre l'arbitrage. Il semble avoir laissé passer l'orage de la fronde des arbitres avant de reprendre son activité habituelle (La méthode JMA). Pour le président lyonnais, cette habitude est d'ordre pathologique, parce qu'un match de coupe contre une équipe de CFA ne semble pas un enjeu suffisant pour justifier cette sortie. En fait Aulas ne cherche peut-être pas à mettre la pression sur les arbitres, mais est simplement victime d'une paranoïa galopante ("Il faudra laisser un jour ou l'autre la jalousie au vestiaire pour laisser le sport se régler avec une équité sur le terrain. Je pense notamment à l'arbitrage de ce soir..."—F365). D'ailleurs, dans le même style, il a aussi dénoncé les complots qui visent à lui faire perdre les matches: "La Ligue nous oblige, quarante-huit heures après le match de Moscou à nous rendre à Auxerre pour nous y faire battre et faire ainsi plaisir à Guy Roux." (en fait, soixante-douze heures). Les "jaloux" sont partout et ils veulent faire du mal à l'OL.
Alors que tout va bien pour son équipe, qui reste en course dans quatre compétitions, joue de mieux en mieux et se dirige probablement vers un titre, JMA pourrait mettre la pédale douce et calmer ses pulsions. Mais les échéances se rapprochent et le pourtant très confiant dirigeant ne supporte peut-être pas la pression. Courage, Jean-Mi, ce n'est qu'un bon moment à passer.