La Gazette, numéro 32
L'Argentine déjà conquérante
Ce mercredi, en VO sur la Rai, on pouvait assister au match Italie-Argentine, au stade olympique de Rome, où les internationaux Argentins de la Lazio et de l'AS étaient aussi nombreux que les Italiens à jouer à domicile. La Nazionale a dû reconnaître l'évidente supériorité sud-américaine, avec une domination technique et tactique sans conteste de la part des ciel et blanc, pourtant privés de Batistuta et Ortega. Inzaghi avait eu quelques situations de tir, et Fiore ouvert le score, mais Jean-Claude Kily-Gonzalez puis Crespo remirent les pendules à l'heure, se faisant tour à tour passeurs et buteurs. Petit à petit, les coéquipiers de Veron (qui n'est plus du tout italien) prirent un incontestable ascendant, ne laissant que des miettes à leurs adversaires.
Espérons que Burgos sera toujours titulaire l'an prochain au Mondial, on n'avait pas vu un gardien avec un look (de vieil indien avec la coupe de cheveux de Dutruel) aussi original depuis Higuita. À noter aussi que Pochettino et Gallardo (qui eut le temps de mener quelques contres et de passer quelques dribbles) firent leur entrée pour un petit quart d'heure.
Avec son armada offensive et une ambiance retrouvée au sein du groupe de Bielsa, l'Argentine, très nettement en tête de son groupe de qualification, arrivera en 2002 dans la peau d'un favori. À l'inverse, c'est une certaine résignation pessimiste qui prévaut en Italie, à en croire le ton des commentateurs, au moment où les clubs transalpins ont achevé leurs parcours catastrophiques dans les coupes d'Europe. Trappatoni s'était volontairement privé de Totti (suspendu pour le prochain match contre la Roumanie), et c'est le fantômatique Fiore qui était censé mener le jeu. Cette équipe expérimentale, qui titularisait quelques espoirs comme Pierini, Tommasi, Zenoni et retrouvait Vieri en pointe, a peiné contre une des plus fortes oppositions au monde. Les chantiers de la Squadra azzurra, qui a du mal à s'appuyer sur son bon parcours à l'Euro, sont ouverts.
Tiens, l'Angleterre d'Eriksson a largement battu l'Espagne (qui a encore raté un penalty). Avec des buteurs comme Heskey, Barmby, et Ehiogu, le nouveau sélectionneur marque peut-être le début d'une révolution plus que jamais nécessaire.
Bleu clair
Les Espoirs ont remporté une victoire difficile en Israël (4-3), dont les équipes réservent toujours aux Français des scénarios surprise. Du côté de l'attaque (Sorlin, Kapo et Luyindula buteurs), cette génération est bien pourvue (sans compter la "réserve" des moins de 18 ans, où figure un Djibril Cissé), c'est plutôt son axe central qui donne des signes d'inquiétude (Christanval ne pourrait-il pas le renforcer?). C'est en tout cas sympathique de voir Landreau, Luccin, Malbranque, Bréchet, Camara ou Dalmat évoluer dans un autre contexte que celui de leurs clubs, et cela donne une idée de la valeur de cette sélection. Avec quatre victoires en autant de rencontres, l'équipe de Domenech a préparé au mieux ses rendez-vous cruciaux avec l'Espagne.
Savons
Stéphane Ziani fait l'objet d'une étrange négociation. Le FC Nantes avait jusqu'au 28 février pour lever l'option d'achat sur le joueur, prêté par Bordeaux pour six mois, jusqu'en juin prochain. Arguant de l'incertitude quant à la réforme des transferts, Robert Budzynski voudrait convaincre les Girondins de prolonger le prêt et repousser ainsi l'éventuel transfert (pour 30 millions de francs). Cette gestion un peu cavalière n'a pas franchement plu au meneur de jeu, qui reste dans l'incertitude quant à un avenir dont il n'est plus maître (et son agent s'inquiète de rater une commission). Ceci dit, il y a pire que se trouver entre Bordeaux et Nantes (qui a dit "entre le Red Star et Saint-Étienne"?).
La réforme des transferts en suspens
Parlons de transferts justement, ou plutôt, n'en parlons pas. Les ultimes négociations entre les différentes familles du football et Bruxelles sont sur le point d'aboutir, mais difficile de savoir sur quoi. Tout le monde s'étant fixé la date butoir du 5 mars, un accord pourrait être finalisé à cette date. Mais la question reste entière de savoir si l'une ou l'autre des parties (en clair, les joueurs ou les clubs) ne le contesteront pas devant la Cour de justice de Luxembourg. Les derniers points discutés concernent le calcul de l'indemnité due aux clubs formateurs (pour le transfert des joueurs de moins de 23 ans) et les sanctions (sportives ou financières) en cas de rupture unilatérale du contrat par un joueur. On en reparlera donc quand les choses se seront éclaircies.