La Gazette, numéro 25
Lancer d'objets et petites sanctions
La Gazette précédente était revenu sur les incidents récents dans nos stades, dus pour l'essentiel à divers projectiles. Nous regrettions que des suspensions de stade ne soit pas infligées plus systématiquement, seul moyen, certes imparfait, de lutter contre la banalisation de ces actes de violence.
Petit échantillon des avanies de notre championnat, moins médiatisées que les plus graves incidents mais tout aussi accablantes, voilà la triste liste des exactions soumises à la commission de discipline pour sa seule session du 14 décembre…
- 5.000 F ferme d'amende à Rennes pour fumigènes ayant interrompu le match Rennes-Lille (2.12).
- 3.000 F ferme d'amende à Metz pour jets d'objets divers lors de Metz-Lyon (2.12)
- 5.000 F ferme d'amende à Bastia pour jets de pétards sur la pelouse lors de Bastia-Auxerre (12.12)
- 5.000 F ferme d'amende à Marseille pour jets de fumigènes et d'objets divers ayant retardé le coup d'envoi d'OM-St-Etienne (29.11)
- 10.000 F ferme d'amende à St Etienne pour jets d'objets divers et d'un couteau fermé lors de St-Etienne-Toulouse (2.12)
- 10.000 F ferme d'amende à Ajaccio pour crachats sur les officiels lors de Ajaccio-Sochaux (2.12).
- 5.000 F ferme d'amende à Cannes pour jet d'une fusée de détresse de bateau lors de Cannes-Ajaccio (29.11)
N'importe lequel des incidents présentés devant la commission de discipline (à part les crachats ajacciens) aurait pu avoir des conséquences aussi dramatiques que ceux de la Meinau ou du Parc. Les accepter en ne les sanctionnant que d'une amende qui n'égale même pas la prime de victoire d'un seul joueur, c'est admettre la fatalité qu'un juge de ligne ou un spectateur est appelé un jour ou l'autre à perdre un tympan ou un œil, quand ce n'est pas à être grièvement blessé.
Il ne s'agit pas de soumettre le public à des fouilles drastiques ni de le fliquer aux quatre coins du stade: n'importe qui devrait pouvoir rentrer avec une orange dans sa poche, ce qu'il faut supprimer, c'est l'idée saugrenue de la lancer.
C'est dans cette logique que seule la suspension du stade est efficace (ou l'obligation de jouer à huis clos), aussi insupportable soit-elle pour la majorité des spectateurs qui n'ont rien à se reprocher, et quelles que soient les difficultés d'organisation. Mais après, ne pouvons-nous pas nous considérer comme collectivement responsable de ce qui se passe dans une enceinte sportive, lorsque que nous y supportons notre équipe?
Un secret entre Nike et Ronaldo
Ronaldo a révélé l'existence d'une "clause secrète" dans son contrat avec Nike, qu'il n'a pas voulu évoquer devant la commission parlementaire brésilienne qui enquête sur les liens troubles entre l'équipementier américain et la seleçao. Pour le reste, l'attaquant a confirmé toutes ses déclarations antérieures sur sa présence lors de la finale de la Coupe du monde: il y a participé selon son entière volonté, n'a subi aucune pression et referait aujourd'hui la même chose. S'il n'était pas gravement blessé. Ce n'est pas drôle, mais l'épuisement physique de Ronaldo, les charges de travail excessives infligées prématurément à son corps ne sont pas totalement sans rapport avec le productivisme qu'infligent les grands sponsors aux grands sportifs… "La seule chose que Nike exige de moi est que je porte ses chaussures de sport". Passons.
Dure limite
Ils dénoncent un "climat malsain", et ils ne parlent pas des faux passeports, ni de la météo bretonne… Ce sont les arbitres, réunis en stage à Quiberon, qui désignent notamment "des présidents de clubs qui oublient qu'ils sont également les plus hauts responsables du football français et qui se laissent aller à des comportements de supporters basiques" selon les termes de Claude Collombo. Philippe Kalt s'alarme aussi: "Les arbitres se sentent agressés par rapport à leur fonction, par rapport à l'homme qu'ils sont, mais aussi physiquement. Nous sommes arrivés à un seuil de non-retour. On crie un peu au secours". (AFP 10/01). Il faut dire que l'année écoulée, qui a eu son lot d'incidents déplorables sur les terrains ou à proximité, a battu le record des déclarations intempestives de la part d'entraîneurs et de dirigeants (avec Jean-Michel Aulas en tête du Top). C'est bien connu, les arbitres, il faut les laisser dans la merde, c'est encore là qu'ils sont le plus utiles. Si l'arbitrage n'est toujours pas professionnel, la critique de l'arbitrage l'est depuis longtemps.