LA GAZETTE DE LA LIGUE 1 // ÉPISODE 02
Une Gazette pocket à emporter en terrasse – Les gestes • Les deux minutes • Buts en train • Costa, du neuf • Les observations • L'arbitre occulte • L'envers du championnat
Auteur : Le Feuilleton de la Ligue 1
le 19 Août 2009
Les résultats de la 2e journée
Nancy-Monaco: 4-0
Paris SG-Le Mans: 3-1
Toulouse-Saint-Étienne: 3-1
Lens-Auxerre: 2-0
Boulogne-Grenoble : 2-1
Lyon-Valenciennes: 1-0
Marseille-Lille : 1-0
Lorient-Montpellier: 2-2
Nice-Rennes : 1-1
Sochaux-Bordeaux: 2-3
Les 5 gestes de la journée
• L'ouverture croisée à ras de terre de Lisandro, à l'origine du but de Gomis.
• Le caviar d'aubergine fouetté dans la foulée par Bastos sur la tête de Gomis, d'un extérieur du pied plein de décontraction.
• Le menu best of de Ben Saada, qui s'échappe du sandwich Bocanegra-Lemoine dans le rond central et va livrer une jolie frite dans les filets de Douchez.
• La frappe à ras de terre de Gignac, aussi ravissante qu'une jolie lucarne.
• Le coup franc à tête chercheuse de lucarne offert par Machado à son ancien coéquipier Janot.
Les 3 antigestes de la journée
• La simulation de sortie de Butelle au-devant du Rahan brésilien.
• Le dégagement de la tête de Coulibaly, parfaitement orienté dans le sens de la course de Boukari, qui file inscrire le deuxième but lensois.
• Le Patinage artistique de Bayal, qui ouvre une superbe fenêtre de tir à Gignac.
"Oh fatche! Je me vois dedans, dis donc!"
La minute à cœur ouvert de Fabrice Fiorèse
"Même si je ne me vois pas travailler dans le foot, je pourrais peut-être devenir conseiller d'un président, comme Zidane au Real. Je sens assez bien les coups, non?" (lequipe.fr)
La minute d'imagerie médicale de la préfecture de l'Hérault
Le directeur de cabinet du préfet, à propos du supporter qui a fait une chute de cinq mètres: "A priori, il n'a pas de grosses fractures, mais il certainement un cierge quelque part". (L'Équipe)
Buts en train
Les grandes chaleurs sont propices aux enflammades et les débuts de championnat aux conclusions hâtives. Ce n'est pas la première fois qu'un départ en fanfare des statistiques de buts suscite une vague d'enthousiasme (1), ni la première fois qu'une campagne, cette fois menée sous la houlette du DTN Gérard Houllier, prêche la bonne parole de l'esprit offensif. Le Challenge de l'offensive (et les trépidations afférentes de Frédéric Thiriez) date déjà de 2005, et il y a deux ans, on croyait comme aujourd'hui que Correa prônait l'attaque pour Nancy...
Peut-être la révolution des mentalités est-elle en train de se produire, sous l'impulsion des modèles du Barça et de la sélection espagnole – ou des Girondins pour voir plus près de nous – et surtout de la mobilisation d'instances souhaitant confirmer les promesses du championnat précédent. Encore faut-il cerner des tendances un peu plus lourdes, plutôt que d'afficher des comparaisons sur les deux premières journées des saisons précédentes: L'Équipe clame "un rythme jamais vu depuis plus de vingt ans" – tandis que Didier Braun ironise dans sa chronique, annonçant l'ouverture prochaine du "dossier des largesses coupables et inquiétantes des défenses françaises". Le sage n'a pas tort: on ne demande qu'à voir s'affoler les panneaux d'affichage, mais l'obsession française de la moyenne de buts par match, seul indice de la qualité du spectacle voire du jeu, a durablement faussé le débat.
(1) En 2006/2007, les 4e et 5e journées produisirent 35 et 32 buts. La saison s'acheva sur une moyenne de 2,3 buts par match (comme les deux suivantes).
Costa, du neuf
Lucho González (Marseille) et Gabriel Peñalba (Lorient) en phase de remise en forme, ce sont les débuts de Lisandro López et Gabriel Heinze sous leurs nouvelles couleurs qui ont, pour l'heure, retenu l'intérêt des amateurs de footballeurs argentins. Malgré l'absence de paillettes, les débuts d'Alberto Costa suscitaient également la curiosité de nombre de techniciens de Ligue 1, ce week-end. Évoqué au Mans, à Saint-Étienne, Lille, Paris, Lyon ou Marseille, le milieu de terrain découvre finalement la Ligue 1 sous les couleurs de Montpellier, qu'il a tant contribué à hisser à ce niveau, la saison dernière.
Suspendu pour l'ouverture du championnat après le carton jaune dont il a écopé lors du match épique de la montée face à Strasbourg, Costa s'impatientait. René Girard, dans le rôle du manager qui marque son territoire en arrivant, feignait le détachement: "La star, c'est l'équipe. À d'autres moments aussi, il ne jouera pas, par obligation ou par choix". (1)
Bien sûr. Et Laurent Blanc va aussi se passer de Gourcuff par choix. En attendant, Costa n'a pas tardé à se montrer indispensable aux ambitions montpelliéraines. Buteur et à l'origine du deuxième but à Lorient, l'Argentin a surtout fait étalage d'une technique et d'un sens du jeu qui ne nuira nullement à l'image de marque de la Ligue 1, laquelle ne devrait pas tarder à découvrir sa maîtrise sur coups de pieds arrêtés. De quoi largement consoler le cœur albiceleste de la Ligue 1 après la déplorable disparition des fesses de Renato Civelli.
(1) L'Équipe du 15/08/09.
Les observations en vrac
• En revanche, on peut affirmer sans crainte que pour être leader à trente-six journées de la fin du championnat, il fallait recruter en Ligue 2 cet été.
• Le trophée de la plus belle paire de chaussettes de ce début de saison est décroché par le FC Sochaux avec son seyant modèle bleu marine à rayures verticales jaunes.
• Sept buts marqués par Nancy en deux matches: Pablo Correa demande l'asile politique aux Îles Féroé.
• La conclusion définitive de Pierre Ménès à la mi-temps de Bordeaux-Lens se confirme: "Chamakh n'y est vraiment plus, mais alors plus du tout".
• Claude Puel a aligné deux attaquants. Si ça se trouve, Jean-Michel Aulas a tuné sa caisse et confié la composition de sa nouvelle garde-robe à Jean-Alain Boumsong.
• En deux journées, Lisandro a fait plus de travail collectif que Benzema en quatre saisons.
• Mais qui a piqué les super pouvoirs de Jérémie Janot? Il faut les lui rendre maintenant, ce n'est pas drôle!
• Selon France Football, "Les Verts pensent à Meriem". Nous aussi, on y pense parfois; mais on rigole un coup et on passe à autre chose.
• Bobo et Vennegor of Hesselink ayant poliment refusé les offres de Saint-Étienne, est-il déjà temps de retrouver le numéro de téléphone de Matt Moussilou?
L'arbitre occulte
Bruno Derrien, nouveau consultant "arbitrage" de L'Équipe, n'a pas tardé à donner dans le mélange des genres, avec la bénédiction muette du journal. Dans sa chronique de lundi, "L'œil" de notre spécialiste a louché sur Marc Batta dont il a critiqué la mise en œuvre des consignes d'avant-saison.
Aussi justifiée que puisse être l'argumentation, elle devrait être présentée comme une opinion éminemment partisane, et non comme un avis d'expert. Malheureusement, Derrien est désigné comme "Ancien arbitre international", et non comme "Ancien arbitre international engagé dans une campagne de longue haleine contre le directeur national de l'arbitrage".
L'envers du championnat
Jamais l'envers du championnat n'était parti sur des bases aussi élevées depuis vingt et un ans. Il faut en effet remonter à la saison 1988/89 pour trouver cinq candidats au titre ayant réussi un sans faute lors des deux premières journées de championnat.
À l'époque, Laval, Lens, Metz, Caen et le RC Paris avaient réussi des départs parfait,s de ceux dont peuvent se targuer Lille, Grenoble, Valenciennes, Auxerre et Saint-Étienne aujourd'hui. Si le club des cinq avait mené la danse il y a vingt et un ans, en terminant dans les six premiers, gardons en mémoire qu'un grand Strasbourg s'était immiscé sur la troisième marche du podium lors de la dernière journée de la saison.
"Le championnat à l'envers? Moi, il m'a choppé comme ça, par derrière, et depuis, je n'arrive plus à me passer de lui".
Les Boulonnais cèdent leur fauteuil de leader aux valeureux Stéphanois. La confrontation de Geoffroy-Guichard entre les deux équipes donnera une première véritable tendance à une course au titre ô combien incertaine, mais qui pose déjà la question: l'envers du championnat sera-t-il l'an vert du championnat?