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La folie s'empare du marché des transferts, la bêtise aussi

On en apprend peut-être plus sur le football d’aujourd’hui lorsque les ballons ne roulent pas sur les terrains: chaque trêve est en effet le théâtre d’un marché des transferts de plus en plus sordide et inflationniste, parfaitement révélateur de la radicalisation du foot-business. Avant le krach?
Auteur : Julie Grémillon le 20 Juil 2000

 

Été après été, les records sont battus, et celui de Crespo à la Lazio (370 MF) semble même en sursis. Il faut donc compter en centaines de millions allègres pour acquérir une star ou une demi-star, les transactions passent par des montages de plus en plus alambiqués et des intrigues obscures, les intermédiaires et les commissions plus ou moins occultes se multiplient. Les transferts formulés en francs il y a quatre ou cinq ans le sont aujourd’hui en euros, sans que la somme ait changé! Et par-dessus tout, le destin des joueurs se décide au terme de négociations ubuesques, comme dans cette ridicule comédie jouée par le Real autour de Figo, Zidane et Anelka.

Bienvenue dans la salle des marchés
Les chiffres qui circulent semblent avoir perdu toute mesure, en totale disproportion avec les résultats sportifs que les clubs peuvent réellement escompter, et ce quelle que soit la qualité exceptionnelle des joueurs concernés. À ce jeu, il ne faut plus seulement considérer la valeur sportive avérée d’un joueur, mais aussi sa valeur potentielle (comme dans le cas des espoirs dont l’âge est un élément important de la plus-value à venir), et surtout sa valeur purement marchande, qui est de plus en plus découplée de la première. Les joueurs deviennent un capital purement financier (que les clubs aimeraient d’ailleurs bien pouvoir inscrire dans leurs actifs), évalué selon sa cote sur le marché, donc très volatil. L’aspect sportif devient presque secondaire, l’essentiel étant de réaliser une belle opération financière et publicitaire (permettant déjà de générer du chiffre d’affaires, notamment grâce à l’effet de la publicité réalisée (sur le merchandising et les abonnements). Le pillage des centres de formation montre aussi que la spéculation frappe à tous les niveaux, sans aucun scrupule.
Quand cette bulle spéculative va-t-elle exploser? Un club qui recrute pour 200 millions de brouzoufs espère revendre contre 400 deux ans plus tard, en postulant que l’inflation se poursuivra à son rythme actuel. Mais si le marché s’écroule à cause de plongeons répétés, on suivra avec curiosité ceux qu’il entraînera dans sa chute. Peut-être les dirigeants se rappelleront-ils alors qu’il vaut mieux avoir la meilleure équipe que les meilleurs joueurs, et que cela coûte en outre moins cher.

Des joueurs complices et victimes
Les objets de tous ces délires se prêtent eux-mêmes à ce jeu, avec le concours intéressé de leurs agents. Leurs organisations professionnelles comme l’UNFP veulent les protéger de tout retour sur les conséquences de l’arrêt Bosman (contre les quotas de nationalité dans les clubs ou la réforme du système des transferts et des contrats), au nom de la liberté de leurs clients, qui ne doivent pas être “traités comme du bétail“ à la merci de leurs employeurs. L’intention n’est pas mauvaise, mais les joueurs sont pourtant les esclaves de (grand) luxe de ce marché spéculatif et leur évolution de carrière est totalement dépendante d’opportunités sans rapport avec une quelconque logique sportive. Quel a été le bénéfice pour les intéressés (autre que financier) de parcours comme ceux d’Anelka, Dabo ou Camara? Quel bénéfice a retiré Karembeu de sa volonté d’aller au Real? Comment sont compensées les blessures ou d’ex-recordmen comme Ronaldo et Vieri, ou les échecs à la Denilson? Combien sabordent prématurément leur carrière à cause mauvais choix fatals?
Par ailleurs, on voit déjà éclore une génération de joueurs qui ont parfaitement intégré le système et compris qu’ils sont les maîtres de ce jeu. Comme Wiltord à Bordeaux, ils engagent des bras de fer avec leurs clubs, avec les armes pour l’emporter. Juste une hypothèse: avec 20 millions de francs à la signature, 40 millions de salaires en deux ans et les revenus d’image, les sommes atteintes ne permettront-elles pas des retraites très anticipées? Les joueurs concernés pourront précocement arrêter leur carrière avec un pactole suffisant pour le restant de leurs jours… Évidemment, l’appât du gain constitue une motivation toujours renouvelable, mais est-elle suffisante pour rester au plus haut niveau? Sans aller jusque-là, les sommes touchées changent nécessairement les comportements de vedettes de plus en plus individualistes, encouragées en cela par la mentalité mercantile des clubs eux-mêmes. Le cynisme du business se propage rapidement.

Les contrats sont bafoués et perdent tout sens, leur durée nominale étant de pure forme (voir les 12 années de contrat de Luccin à l’OM…), les clubs perdent leur identité dans la grande valse des intersaisons, l’écœurement gagne les supporters, mais les présidents comme Cragnotti s’enthousiasment des perspectives de profit infinies qui s’ouvrent devant eux et ouvrent les robinets de cash.
On se prend alors à rêver de punitions sportives ou économiques exemplaires, à des fiascos encore plus spectaculaires que ceux récemment connus par certains cadors, à des relégations cinglantes ou des redressements judiciaires sans appel, à des PSG-Gueugnon dans toute l’Europe… Quoi qu’il en soit, attention au retour de balancier.

Réactions

  • ABDI le 20/07/2000 à 00h00
    TOUT EST VRAI

    RIEN A AJOUTER ON ATTEND LE CRASH

  • candido filhio le 20/07/2000 à 00h00
    Ne seriez-vous pas en train de tourner réactionnaire. A être perpétuellement contre le changement, on risque l'immobilisme. Le football draîne aujourd'hui plus d'1% des transactions financières mondiales. Qu'y pouvons nous, sinon continuer à taper la balle le dimanche avec les potes. Il faut juste orienter les changements, qui, dans leur existence propre, sont inéluctables. Comme je l'exprimais hier, le foot buisness en Angleterre n'empêche pas des équipes de D2 d'être en finale de la coupe de la league, ou Middlesbrough de recruter Karembeu

  • Dyonisos le 20/07/2000 à 00h00
    Eh oui ! Le football professionnel a changé, c'est maintenant un marché, au sens économique du terme.
    Si les clubs, et les investisseurs qui se trouvent derrière eux, sont près à mettre des sommes colossales (pas toujours en rapport avec le rendement sportif, il est vrai) pour attirer chez eux les 'stars' (sur terrain ou sur papier glacé), pourquoi s'en offusquer ?
    Ce sont des investisseurs qui agissent avec des capitaux privés.
    Qui dit investissement dit risque et on n 'est pas toujours sûr de rentrer dans ses frais (cf, entre autre, Denislson à Séville), comme dans tout type d'affaire.
    La Lazio, société anonyme à capitaux privés cotée en bourse, recrute tout ce qui bouge à coup de milliard de lire, la belle affaire !
    Cela me choque moins que les pratiques qui ont cours dans certains sports, réputés amateurs, qui consistent à employer fictivement les joueurs dans les mairies qui se servent des clubs comme de leur vitrine électorale.
    Dans ce cas il s'agit ni plus ni moins de détournement d'argent publique, les joueurs, employés fictivement étant payés avec les impôts des administrés.
    Si les investissement ne s'avèrent pas rentables eu égard à leur coûts, quand les clubs se seront cassés les dents sur des transfert mirobolants, ne vous inquiétez pas l'inflation s'arrêtera d'elle-même,
    pas besoin de tout attendre d'une quelconque réglementation européenne qui viendrait rétablir la paix et la concorde dans la galaxie football.
    On peut réprouver ces transactions pour des critères moraux (le transfert de Zidane équivaudrait au PIB de l'Afrique sub-saharienne) mais c'est là un autre débat sur les valeurs des société riches (cf les salaires des acteurs de cinéma, des stars de la chanson, des présentateurs tv etc…).

  • Arsene le 20/07/2000 à 00h00
    Ras le bol du poujadisme. Qui dirige le sport en France ? C'est l'état. Qui dirige plus ou moins les clubs, c'est les municipalités.Le résultat est nul. L'équipe de France est l'arbre qui cache la forêt ou le désert (combien de naufrage à cause de politicards en mal de notoriété) dernier exemple en date à Toulon Alors oui au libéralisme dans le sport français et exit les politiciens qui parasitent le système avec leurs subventions.

  • stephane le 20/07/2000 à 00h00
    Je suis globalement en accord, mais je ne crois pas à un krach. En effet, le football professionnel demeure un puissant vecteur de rêve pour une population peu aisée (je pense aux parents qui poussent leurs enfants à tout prix). C'est cette même population, grande consommatrice de retransmissions télévisées, qui maintient cette bulle en vie. Public nombreux = droits télé = business et nous restons bien éloignés du jeu...du quoi ?

    Je suis de ceux qui pensent qu'il est bien plus sain d'emmener leurs enfants voir des pros de National ou de très bons amateurs de CFA où les gestes techniques sont aussi légion et les bracelets estampillés Nook ou Reebike moins voyants.

  • BK_Starr le 02/08/2000 à 00h00
    le problème est qu'en bourse en Europe les règles sont les mêmes pour tout le monde... pas en football. Si en France on relègue Raon-l'étape parce que le club a payé l'URSAFF en retard, Le Real Madrid avec 300 M$ de déficit se permet de faire péter les plus gros transferts de l'histoire du football ...
    Quand le Real sera redressé fiscalement ????? l'Espagne c'est en Europe ou c'est une république bananière ???

La revue des Cahiers du football