La dernière Coupe ?
Vive la Coupe de l'UEFA !
Le métier le plus dur du monde, ce doit être commentateur de football avec Charles Biétry: il faut rire à ses galéjades et approuver ses élucubrations.
Cette finale de la Coupe de l'UEFA, la véritable coupe d'Europe (avant-dernière saison avant liguedechampionnisation), a été étonnamment méprisée. Il y a quelques années, l'opposition entre un club mythique en plein retour et une divine surprise basque aurait nourri les impatiences. La multiplication des matches et la banalisation des affiches de prestige a eu raison de ce désir, et l'ancienne C3 a très injustement été la victime de la dérive de son homologue enflé, subissant une dévaluation comparable à celle infligée à la Coupe de France par la Coupe de la Ligue.
En plus, les commentaires allaient bon train quant à l'inévitable médiocrité de cette confrontation entre deux jeux ennuyeux au possible. Résultat: quatre buts par mi-temps, une prolongation à haute tension, un dénouement tragique, le tout dans un p… de vrai stade de football (pas un Stade de France où les spectateurs les plus proches sont déjà à trente mètres de la pelouse). Par comparaison, les demi-finales de LdC furent presque aussi dispensables qu'un vulgaire match de poule, et l'affiche de sa finale à San Siro est aussi peu originale que possible.
La brève qu'on n'a pas faite
Alavès-Liverpool : le but en or était un but de merde.
Complexes
Liverpool réalise donc un original triplé de Coupes. Si un truc comme ça arrivait à Lyon, la ville deviendrait un gigantesque lupanar pendant 40 jours. Sur les rives de la Mersey, les supporters des Reds ne vont pas marcher seuls…
La morale de l'histoire c'est peut-être que si Alavès peut presque gagner la Coupe d'Europe, cela signifie que cet objectif serait à la portée des clubs français s'ils n'avaient pas les yeux embués par leurs larmes (larmes de pleureuses, larmes de désespoir etc…).
Coupe franche
L'UEFA n'en finit pas de penser à la réforme des Coupes européennes. D'abord pour passer la Coupe de l'UEFA à la moulinette de la formule à poules, ensuite, et c'est une meilleure idée, pour faire subir un régime amaigrissant à la Ligue des pas-toujours-champions. Il lui faudra vaincre les réticences de certains clubs afin d'imposer cette réforme pour la saison 2002/03, ou attendre qu'une désaffection du public et des télés (ou pourquoi pas la révélation d'un dopage massif) ramène tout le monde à la raison. Dans un sursaut de lucidité, Lennart Johansson s'est tout récemment rendu compte que la LdC n'était plus réservée aux équipes championnes dans leur pays, et que 32 équipes, c'était trop... Gerhardt Aigner, directeur exécutif de la confédération européenne a ensuite déclaré: "Nous devons nous efforcer de délivrer le produit que le public réclame" (Reuters 16/05). C'est surtout la Coupe d'Europe qu'il faudrait délivrer de sa condition de "produit" (voir aussi Petits et grands chantiers de l'UEFA).
Parenthèse
Bon, on a tellement ricané sur la deuxième place de la France au classement FIFA (dont les modes de calcul restent obscurs — sont-ils indexés au montant des contrats avec les équipementiers?), qu'il faut bien mentionner cette prise de la Bastille par les Bleus, qui passent enfin les Brésiliens trois ans après leur victoire du 12 juillet. Vu la qualité de jeu du Brésil et le délai d'actualisation du classement, on ne devrait pas revoir la Seleçao avant 2008.