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La Coupe du monde à l'envers ?

Ce Mondial qui bafoue les hiérarchies suscite la réprobation, et les procès de l'arbitrage dissimulent une certaine intolérance envers la justice singulière du football, peu compatible avec ses enjeux économiques. Mais qu'est-ce qui menace vraiment la plus prestigieuse compétition de la discipline?
Auteur : Jamel Attal le 23 Juin 2002

 

Décidément, cette Coupe du monde oblige TF1 à réinventer son produit après chaque tour. Les Français éliminés, les "Sénégaulois" (solution de repli au parfum vaguement néo-colonial) sortis en quarts, la chaîne n'a plus en magasin que les "artistes" brésiliens. Faute de grives, on se contente de merles (et on les fait passer pour des aigles)… Tiens, pourquoi ne pas faire l'apologie de l'équipe d'Allemagne et de son esprit d'équipe, dont la présence à ce stade de la compétition est au moins aussi surprenante que celle de la Corée? Pas assez sexy probablement. On peut pourtant s'amuser à se poser la question de l'équipe qui ressemble de plus au groupe de Jacquet, au risque de désigner justement la Mannschaft. Mais c'est effectivement la Seleçao qui compte le plus de stars consacrées, même s'il est probable que les trois autres équipes sont en train d'en faire émerger de nouvelles.

Mondial M for Murder
La composition du dernier carré comme le déroulement de la compétition dans son ensemble laisse effectivement perplexe à plus d'un titre. Le protocole n'a décidément pas été respecté. S'il arrive parfois que des seconds couteaux parviennent en demi-finales (France et Pologne en 82, Belgique en 86 ou Suède et Bulgarie en 94 par exemple), jamais les purs outsiders n'auront autant été représentés depuis le stade des huitièmes jusqu'à . Les explications affluent, et elles ressemblent en partie à celles qui ont été invoquées à propos de l'équipe de France. Le tour de l'Angleterre étant venu, les calendriers sont à nouveau montrés du doigt, la prestation comateuse de l'équipe d'Eriksson contre le Brésil ayant étayé la dénonciation. Le sélectionneur a d'ailleurs explicitement désigné le rythme des compétitions anglaises comme responsable de l'état de fatigue de son groupe (et ce n'est pas celui des internationaux français évoluant outre-Manche qui donnera l'impression inverse). A notre sud, c'est plutôt l'arbitrage qui est stigmatisé et rendu responsable de vols avec détournement.

Mais il faut être de mauvaise foi pour proférer que les erreurs d'arbitrage ont à elles seules "faussé la compétition". De la France à l'Espagne (chronologiquement) tous les favoris annoncés qui se sont fait sortir le doivent avant tout à eux-mêmes (voir Arbitres : le procès continue). On peut d'ailleurs remarquer que c'est en France que l'arbitrage a été le moins accusé — peut-être parce que les lacunes de l'équipe étaient plus évidentes, ou alors parce que la tendance à l'auto-dénigrement est plus forte ici. Italiens et Espagnols, auxquels un but en or valable a été refusé contre la Corée peuvent certes s'appuyer sur des éléments saillants, et accuser un arbitrage "à la maison". Il est cependant remarquable que même parmi les qualifiés, aucune équipe n'a montré un niveau d'expression collective et technique extraordinaire, le Brésil n'étant plus le favori que par défaut — et parce que ses individualités ont, elles, réussi à faire la différence jusque-là (voir Il n'y a plus de grandes équipes).


L'insoutenable incertitude du football
Les réactions en Europe ont été assez significatives, à la fois d'un sentiment de supériorité culturelle fortement contrarié (le mépris pour les petites fédérations a montré à quel point la thierryrolandisation des esprits était avancée), et d'une volonté de reprendre le contrôle des opérations. Des appels à des réformes ont été lancés afin que de telles anomalies de se produisent plus. On sait pas exactement si ces anomalies désignent les erreurs d'arbitrage ou l'élimination des favoris... Le discours des responsables de la RAI est assez représentatif de la tendance observée: "Il n'est pas possible que cinq pays européens payent 500M€ pour les droits télévisés à la FIFA sans aucune garantie de spectacle. On ne peut pas continuer à être arbitré par des amateurs! Que la FIFA demande au Sénégal, à la Corée ou au Mexique de payer ces sommes-là et on verra" (L'Equipe, 19/06).
Faut-il comprendre que des arbitres professionnels auraient un meilleur sens des hiérarchies? Plus grave est l'équivalence faite entre poids financier et priorité sportive, comme s'il fallait que les résultats consacrent des puissances économiques, ce qui revient à priver de légitimité les "pauvres" qui viennent manger impunément au râtelier des riches. Enfin, pourquoi le "spectacle" est-il autant lié au prestige des sélections et pas à leurs performances, qui devraient logiquement permettre aux grosses écuries de franchir les obstacles, tout en assurant le divertissement des foules? Le spectacle offert par le Sénégal, la Corée ou la Turquie est-il vraiment inférieur aux prestations très moyennes des stars et de leurs équipes? Auxquels faut-il reprocher de manquer d'envergure? On retrouve là un discours familier, que le G14 applique aux compétitions européennes et que nos propres apôtres du marché reprennent à leur compte (voir L'ultralibéralisme expliqué aux enfants).

Attendons-nous à ce que, bien au-delà du dossier de l'arbitrage, une pression s'exerce pour imposer des règlements — voire une formule de compétition — qui garantisse le "spectacle" susmentionné, à la manière de la Ligue des champions. L'abolition du hasard est un objectif constant des acteurs économiques, qui pensent l'obtenir en limitant les "méfaits" des arbitres, mais aussi par d'autres voies plus subtiles. En reviendra-t-on aux systèmes appliqués de 74 à 82, avec deux tours de poules? A ces époques, le tournoi ne comptait que 16 engagés (en Allemagne et en Argentine, 4 groupes de 4 équipes puis 2 groupes de 4 équipes débouchant sur la finale) puis 24 (en Espagne, 6 groupes de 4 puis 4 groupes de 3 débouchant sur les demi-finales). A 32 équipes, cela entraînerait une multiplication des matches qui n'effraierait pas nos virtuoses du calendrier et qui présenterait l'avantage de consolider les revenus des droits télévisuels et de mieux filtrer les petits poissons.


Ce désir de nier la pure logique sportive est évidemment contradictoire avec une discipline qui a une nouvelle fois prouvé son caractère imprévisible et les injustices qu'il recèle, en dehors même de toute erreur d'arbitrage. Le football est un sport où le meilleur ne gagne pas toujours (on n'a jamais autant entendu cet adage qu'en ce moment), mais souvent le plus chanceux ou le plus malin. Les Azzurris devraient le savoir, leurs victoires comme leurs défaites ayant toujours eu un rapport intime avec la providence. Face au resserrement constaté (qu'il résulte d'un nivellement par le haut ou par le bas), les favoris désignés n'ont pas su ou pu se donner les moyens de battre des adversaires inférieurs. Si crise il y a, elle est bien de leur côté.

Réactions

  • elnin le 24/06/2002 à 02h15

    C est bien sympa de toujours prendre
    le contre pied de ce qui est generalement
    dit, mais faut pas abuser.
    la credibilite en prend un coup.
    vas y, dis nous les 4 plus beau match
    de coupe du monde que tu aies jamais vu?

    Je pense que les equipes qui reviennent le plus
    souvent dans ta liste ne sont pas le perou,
    l australie ou le canada...
    Ceux qui arrivent a vraiment nous faire
    rever, ceux sont les grandes equipes, en grande forme
    et voila...

    Et aussi j ai un super bon souvenir
    du mondial en espagne et des 2 tours de poules.
    j etais bien petit, mais le italie-bresil de 82
    m avait fait rever, rever comme un gamin,
    et je me prenais pour paolo rossi dans le jardin.

    J ai mon idee sur la faiblesse de cette coupe du monde.
    ils ont du avancer les dates de 15 jours a cause de la saison
    des pluies. d ou les grosses equipes se preparent en 15 jours,
    et elles sont nulles.
    Si ils avaient fait comme les j.o a seoul, le mondial en
    septembre, on se serait regale.

    ciao.

  • electron libre le 24/06/2002 à 02h44
    Tiens moi aussi je me suis pris pour paolo Rossi...
    Les noms des joueurs italiens resonnaient en moi comme le chant des oiseaux...
    Altobelli, Collovati, Antognoni, Tardelli.

  • girondin le 24/06/2002 à 03h58
    L'arbitrage ne sont pas malhonnêtes, mais tout simplement pas au niveau. Ce n'est pas leur faire injure que de dire que la plupart n'ont pas l'habitude du haut niveau ni des matches à enjeux. Pourquoi la FIFA n'a -t-elle pas une politique cohérente en la matìere: que des arbitres issus de pays sans compétition de haut niveau soit désignés pour des 1/4 ou plus A CONDITION qu'ils y aient été préparés. Quelques matches des championnats europééns par ans pourraient suffire. Cela vaut aussi pour les juges de lignes bien sûr.
    Comme ce n'est pas le cas, ils commettent beaucoup d'erreurs, supportent mal la pression du public (cf Espagne - Corée), en cas de doute le juge de ligne lève sistématiquement le drapeau et bien sûr au final les plus d´favorisés sont ceux qui attaquent ou dominent avec des hors-jeu inexistants, des buts refusés.
    La FIFA se dédouane envers les petits pays ou les continents (Afrique) qui n'ont pas été choisis pour organiser un coupe du monde en envoyant "à la mine" leurs arbitres.

  • leo le 24/06/2002 à 04h23
    Je pensais également (et je continue à essayer de m'en convaincre) que les arbitres n'éatient pas malhonnètes mais incompétents et qu'une réforme était nécessaire.
    Cependant, après les matchs Italie-Corée et Espagne-Corée lors desquels toutes les décisions litigieuses ont été prise en faveur de la Corée, je me pose sérieusement des questions et ca fait mal au foot.

  • Patator le 24/06/2002 à 05h09
    Si les arbitres se sont effectivement bien trompés à plusieurs reprises, comme c'est le cas lors de chaque coupe du monde, le scandale constaté vient du fait que les seules les "petites" équipes (Si on fait abstraction du cas Brésil-Turqie au 1er tour, des injustices qui n'ont pas eu trop de conséquences puisque ces 2 équipes se retrouvent en demi-finale) ont été favorisées.

    Et bien moi je trouve ça plutôt bien car ce que je trouve scandaleux, ce sont des erreurs d'arbitrages favorables aux équipes prétendues plus fortes, qui n'ont vraiment pas besoin de ça pour l'emporter.
    Ces erreurs ne font que compenser le déséquilibre entre les pétites et grandes nations du football ainsi que les injustices contatées dans l'histoire de cette compétition.


  • Peaudevache le 24/06/2002 à 06h10
    ça fait un moment que ce sport sent le pourri. Quand je vois la trogne de l'élégant coréen en tribune prés' j'ai du mal à ne pas penser au petit père Vidella, en 78. La Corée reste un pays où des cohortes de petites mains boulonnent et vissent sans mots dire, les matraques du matin calme ayant un poids apparamment plus conséquent que celle de nos CRS. Lénifier le pays ça ne fait pas de mal dans ces systèmes là. Je sens qu'on distribue les faveurs à haut niveau, comme lors des attributions de J.O. La fifa est un organe d'amuseur politico financier, aucun doutes sur la nature de son vrai fonctionnement. L'UCI, le CIO, la FIFA, le sport gouverné de la sorte ne peut pas être naturellement beau et innocent. L'innocence a bien disparu, il y a longtemps. On a commencé avec les affrontements est ouest, les blocs gonflant leurs troupes musclées pour remplir les halls of fame de nom héroïques. (on peut même remonter jusqu'en 36 à Berlin pour la race qui gagne et jusqu'à Saint-Louis dans les années 20 où on montrait des courses "éthniques"). La loi des blocs idéologiques ayant cédé la place à celle plus vicelarde des groupes économiques, on a plus de mal à discerner les bons des méchants. Je suis peut être un poil manichéen ou simpliste. Celui qui voit une revanche du sud sur le nord se plante en force, parce que la Corée n'est pas un pays du tiers monde, mais bien industrialisé, organisé comme nos vieilles machines européennes et vivant le malaise de la délocalisation (semble-t-il, la Corée aurait découvert la concurence d'une main-d'oeuvre encore moins chère sur le hitech et l'assemblage). Hier j'ai vu un reportage tardif sur le Sénégal, bon moment, avec cette impression de voir des Sénef franchement décalés de la situation de leur pays et facilement montrés en exemple de réussite par un gouvernement opportuniste.
    Tout ça c'est un peu hors sujet, mais j'avais envie de dire ce que je pensais sans attendre un article qui s'y prête.
    Pour les arbitres, je constate les effets: dénigrement, propos aggressifs et presse féroce. Quant aux causes, tricherie consciente ou incompétence crasse, peu m'importe. Désigner un débutant pour un quart de final c'est un peu mettre le couteau dans la main de l'exécuteur non ?
    J'ajoute que l'extraordinaire parcours des coréens qui se régenèrent aux plantes aromatiques, je laisse les cahiers en faire analyse technico-tactique. D'autant que si ceux là en croquent, d'autres en ont croqué avant et j'ai peur qu'on n'ait déjà plus de loups que de moutons dans la bergerie !
    Ajoutez donc les propos du ministre luxembourgeois dans les brèves, c'est excellent !

    "Le Premier ministre du Grand-Duché du Luxembourg regrette l’absence de son pays pour la Coupe du Monde : « Si on avait su que n'importe qui pouvait gagner, on se serait qualifié » a-t-il lancé. "
    ( lien, news)

    Bonne lecture, salutations vachardes.

  • beLIEve le 24/06/2002 à 06h21
    Je comprend pas le but de cet article.
    Nous faire culpabiliser si on trouve que cette coupe du monde est pourrie ?

  • harvest le 24/06/2002 à 07h27
    Au fait , Roger Lemerre aurait pu aussi prononcer les propos du ministre luxembourgeois.

  • harvest le 24/06/2002 à 07h30
    Eh oui believe , si tu n'es pas content de la coupe du monde , tu peux toujours t'immoler par le feu. Ou manger des K7 des précédents mundials commentées par t. roland.

  • harvest le 24/06/2002 à 07h33
    Le vrai problème , il a été soulevé dans l'article ( faudra le cannoniser le Jamel un de ces jours ).
    Toute cette bande de pleurnichards liberalo-capitaleux qui réclame toujours plus de protection pour eux et moins pour ceux qu'elle voudrait entuber. On n'entendait pas les ritals gueuler en 34 , les espagnols en 82 ou les germains en 74.
    Vive le foot , mort aux pisse-froid.
    P.S. A bas quand même la dictature coréenne.

La revue des Cahiers du football