Les observations en vrac

• Jean-Louis Triaud prend de l'avance au challenge de l'antipathie: mieux que la blessure d'Henry due à un match ayant eu lieu huit mois plus tôt, le président bordelais invente le 5-1 encaissé à cause des erreurs arbitrales de la semaine précédente.

• Le prix Closer / Ici Paris de la semaine est attribué à lequipe.fr qui titre «Diarra: "Tigana doit s'expliquer..."» accompagné de points de suspension lourds de sous-entendus, alors que la déclaration complète était "Le courant passe toujours. Maintenant, il faut que ça se concrétise sur le terrain. Il [Tigana] a demandé quelque chose à la défense, elle ne l'a pas fait selon lui, il n'a qu'à s'expliquer avec sa défense". Une mode de titraille exagérée incitant au clic qui se répand à vitesse grand V dans la presse en ligne.

• Sachant que d'après Karim Nedjari "Une phrase de Grégoire Margotton ou de Stéphane Guy, c’est deux jours de boulot, des stats, un vrai travail et pas de phrases inutiles", et en estimant vous-mêmes le salaire des deux animateurs, évaluez le coût unitaire d'un "Comme un symbole" et le nombre d'abonnés nécessaires pour sortir l'info suivante: "Lens n'a pris que deux points sur douze possibles contre les clubs nordistes".

• Si les producteurs de gazon synthétique ont besoin d'un spot publicitaire bon marché pour vendre leur produit, Montpellier-Lille fera l'affaire: un match pendant lequel le ballon ne reste jamais au sol plus de deux passes devrait améliorer les ventes.

• 33 buts dont une demi-douzaine de toute beauté en L1, 15 buts en Espagne, 20 buts en Italie, 21 buts lors de la dernière journée en Angleterre. Quitte à faire des comparaisons avec les autres championnats, autant les faire à chaque fois que c'est pertinent.

• Lu dans L'Équipe à propos de Caen-Valenciennes: "Sans prévenir, le cours du match allait s'inverser". La semaine prochaine à D'Ornano : "ALERTE ALERTE, JE SUIS LE COURS DU MATCH ET JE VOUS INFORME QUE JE VAIS M'INVERSER!"




"Oh la vache, on a gagné, il y a pas eu un joueur qui a fait un mauvais match, l'arbitre a été bon, qu'est-ce que je vais pouvoir dire?"



L'accessoire indispensable des soirées Ligue des champions




Drama tic
Au rang des expressions stupides du football, l'affirmation définitive tempérée s'impose comme un incontournable dans l'air du temps. Un exemple type quand David Berger explique samedi: "Paris doit absolument battre sa bête noire sous peine de faire une croix quasi-définitive sur le titre". "Quasi-définitif" signifie la même chose que "presque certain" ou "quasiment irrévocable": rien. Alors quand la croix quasi-définitive dépend déjà d'une défaite hypothétique…
Mais puisque tous les matches doivent être des tournants, il faut attirer l'abonné avec des formulations les plus tranchées possible. La décence qui consiste à ne pas l'assumer complètement provoque des incongruités comme "l'avantage peut-être permanent" ou "le retard probablement irrattrapable". On a même lu un "À juste titre peut-être" dans L'Équipe ce dimanche.



''Au pire ton maillot ça te fera un paillasson souvenir.''


Sosie Osbourne


Et si les Arabes, les Noirs et les arbitres avaient en réalité la même Nemesis?



Vu du forum

=>> CHR$ - vendredi 18 février 2011 - 22:35
Bon, Briand est définitivement un clone de Govou. Incapable de marquer les buts faciles, mais beaucoup d'activité et des buts d'anthologie.


=>> Liquido - dimanche 20 février 2011 - 00:44
Un souci majeur de cette équipe (je veux dire en dehors de Tavernost, Triaud, Tigana, Pavon, Modeste, BenK, Gouffran, Diarra qu'est capitaine de rien, le stade qui se fissure et Nicolas Sarkozy qui y est forcément pour quelque chose), c'est que Ciani et Sané auraient beau mettre en commun leurs ressources cognitives ben ils perdraient quand même à Puissance 4 contre une amibe. Et trouveraient le moyen de dire que c'est de la faute de Modeste. Non seulement cette équipe est nulle mais elle est aussi, à de rares exceptions près, foncièrement antipathique.


=>> khwezi - dimanche 20 février 2011 - 15:14
Tiens puisqu'on parle des mots mis bouts à bouts par des journalistes sur un papier nomme L'Équipe, je tiens à signaler la découverte sémantique majeure de l'un d'eux, susceptible de mettre à mal l'un des plus redoutables poncifs journalistiques: depuis aujourd'hui, le LOSC n'est plus à un moment "charnière" de sa saison, mais à un moment "carrefour". Je crois qu'il fallait le signaler. Un moment carrefour. Je propose que l'important soit désormais de prendre les matches à la queue leu leu, et que bon, après, on scrutera.


=>> Bananja Vidic - dimanche 20 février 2011 - 22:56
En ce moment, supporter Bordeaux ET le Barça, c'est un peu comme être le rôle principal d'un film des frères Coen.



Se faire démolir par Batman, ça surprend un peu.



L'hommage à Kalou

=>> le petit prince - lundi 21 février 2011 - 11:48
Faut aussi faire un hommage à Kalou, l'homme qui n'est plus que "le grand frère de". Il a pris, non... officialisé sa retraite.
Diseuse de bonne aventure, ton premier match au Parc avait quand même vendu du rêve, un vrai rêve les yeux fermés où on embouche le caviar à la cuiller et puis c'est du pâté parce qu'on est réveillé. Un éléphant, ça trompe... Tu avais fait jouer toute l'équipe même Landrin, et l'espace d'une soirée, Guy Roux a cru qu'il ne t'avait pas vendu assez cher. Il a d'ailleurs toujours eu un doute, qu'il n'a levé qu'en te faisant venir au RC Lens, mais tu étais alors plus froid qu'une plaque à induction éteinte.

Comme Diané (voire Okocha, Sessegnon et Néné), tu as plusieurs fois sauvé des matches à toi seul, unique explosif d'une équipe qui jouait collectivement les pétards mouillés pendant l'hiver. Mais, mammouth de boîte aux lettres, passé la première nuit il fut clair que tu ne pouvais pas porter une équipe et n'as pas eu la chance que quelqu'un le fasse à ta place. Tu ne pouvais pas te porter toi-même en fait. Trop dur. Ne t'inquiète pas de ce qu'en disent les supporters, tu fus en deux ans pour le PSG ce qu'ils sont toute leur vie pour leur compagne quand elle a la patience de le rester.

Le FC Metz vient à peine de se remettre de ton attentat-suicide quasi parfait du 05/08/2005, big bang originel d'une saison qui lui valut l'un de ses bonnets d'Ahn les plus aboutis. Le seul échec de cette opération fut que tu lui survécus, pour une vie footballistique d'errance et de regrets.
Adieu, fragile éléphant de porcelaine. Si, devenu agent plein d'argent et d'entregent, tu passes un soir près du cimetière du Parc des Princes, ce pachyderme dont les immenses côtes de béton reposent silencieuses, souviens-toi qu'elles ne l'ont pas toujours été. Ouvre tes oreilles, cette carcasse résonne encore des espérances qu'elle exulta quand tu la possédas par un auguste soir d'été.
Ici c'est barrit, forever, faux rêveur.


L1 :: J24 :: LA GAZETTE, PREMIÈRE PARTIE
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