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L'ombre du retour du fantôme du spectre du dopage

La nandrolone produit son effet, du moins sur le monde du Calcio, ébranlé par une série de cas positifs. Un article plus sérieux que son titre, qui fait un premier point sur un dossier appelé à connaître quelques développements...
Auteur : Julie Grémillon le 25 Avr 2001

 

La nandrolone produit son effet, du moins sur le monde du Calcio, ébranlé par une série de sept cas positifs, dont deux concernent des institutions comme la Juve et la Lazio (via Davids et Couto). Ce scandale italien couvait comme une éruption du Vésuve depuis l'intersaison 1998, durant laquelle Zdenek Zeman, alors entraîneur de la Roma, avait exprimé ses soupçons d'un dopage généralisé dans certaines équipes, en désignant implicitement la Juventus. Le juge Guariniello, qui était encore il y a peu l'objet de railleries sur l'inefficacité de ses instructions, les avait commencées —s'en souvient-on?— dans le club turinois, par l'audition de quelques joueurs, dont les tous récents champions du monde Didier Deschamps et Zinédine Zidane. Certains médias avaient évoqué des effectifs dans lesquels les taux d'hématocrite flirtaient de très près avec le seuil autorisé. En pleine affaire du Tour de France, les soupçons de prises collectives d'EPO avaient acquis une certaine consistance. Depuis, les enquêtes transalpines ne sont pas parvenues à prouver l'existence d'un dopage organisé, mais le CONI (Comité olympique italien) été reconnu coupable d'avoir couvert des contrôles positifs et d'avoir été complice de laboratoires et de médecins gravement impliqués dans des recherches et des applications de techniques prohibées, proches de certaines équipes nationales et professionnelles dans différents sports.
Le climat de suspicion latent qui perdure depuis près de trois ans explique en partie le séisme occasionné par les dernières révélations, dans un Calcio déjà miné par les affaires de faux passeports et de racisme, sans compter les échecs européens de ses représentants cette saison. Cette résurgence de la nandrolone donne de nouvelles opportunités à la justice pour ébranler ce qu'elle pense être un mur du silence. En Italie, le dopage est assimilé à une "fraude sportive" et constitue un délit, ce qui explique que les juges devancent les instances sportives, lesquelles attendent les inculpations et les verdicts pour se prononcer.

La nandrolone est un produit star parmi les substances dopantes, avec un destin paradoxal. C'est un "vieux" stéroîde, connu depuis plus de vingt-cinq ans, prisé dans de nombreuses disciplines et que l'on détecte très facilement. A l'heure de l'hormone de croissance ou d'autres méthodes indétectables, il est surprenant que des sportifs se fassent prendre aussi bêtement. Son autre caractère étrange est l'apparition de cas positifs par vagues cycliques (et non cyclistes), épidémies subites qui touchent des sportifs de toutes disciplines, alors que les contrôles sont opérés constamment.
Les individus incriminés protestent de leur bonne foi (comme tout contrôlé positif malheureusement) en invoquant deux explications. La première tiendrait à la présence de produits interdits dans des compléments alimentaires qui ne les mentionnent pas dans leur composition. Elle est d'autant plus crédible que certains de ces produits ont été "contrôlés positifs" à la suite d'analyses, et leurs fabricants condamnés. Mais cette hypothèse pointe l'existence de pratiques ambiguës et mal contrôlées de la part des sportifs, et signale des conditions favorables à un dopage délibéré.
L'autre hypothèse est celle d'une production endogène de nandrolone (ou des métabolites dont la présence dans les urines est actuellement considérée comme la preuve la prise de nandrolone). Elle est au centre d'une controverse scientifique assez vive, dans laquelle des experts donnent des avis totalement divergents.
Les instances sportives et les pouvoirs publics ont jusqu'à présent choisi la certitude de la faute en cas de contrôle, privilégiant l'exemplarité des sanctions plutôt que le réel doute scientifique. La nandrolone apparaît parfois comme le bouc émissaire des substances dopantes, la victime désignée des campagnes contre le dopage, sachant par exemple que le dépistage systématique de l'EPO n'est pas effectué (les tests ont été validés dans le cyclisme, mais aucun programme n'est engagé dans le football — ajoutons que l'EPO est aujourd'hui très probablement dépassée dans la course aux armements biochimiques).
Pour plus de détails sur la nandrolone, voir Nandrolone, ou les déboires de la lutte antidopage.

Les juges italiens, qui ont fait saisir des résultats de tests, soupçonneraient vingt-cinq footballeurs professionnels de s'être administré le fameux stéroïde (Le Monde 23/04). En France, Cyrille Pouget, Dominique Arribagé, David Garcion, Antoine Sibierski et Vincent Guérin avaient été sanctionnés en 1997 (Sibierski avait été blanchi en raison d'un taux dépassant trop peu la limite et Guérin a bénéficié d'un vice de forme — voir son interview de mai 2000), puis Christophe Dugarry en 1999 (l'attaquant avait échappé aux sanctions grâce à un vice de procédure lors du prélèvement). L'épidémie actuelle franchira-t-elle les Alpes, impliquera-t-elle des joueurs français qui évoluent en Serie A?
Entre l'envie de ne pas être dupe, les incertitudes scientifiques, les enjeux politiques et les extraordinaires accents de sincérité des sportifs concernés, il est difficile de se forger une conviction en cette matière. Les développements de l'affaire nous y aideront peut-être, mais ce n'est pas garanti.

Réactions

  • gilliatt le 25/04/2001 à 09h58
    Ce n'est pas une réaction sur le fond de cette "ténébreuse affaire"que je veux donner (n'étant ni journaliste ni Me Collard, je n'ai pas la prétention de bien parler de sujets que je ne connais guère); encore que je constate que depuis que la justice civile italiennes'est interessée de très près au petit monde du "Calcio", que ce spoit pour les problèmes de dopage , mais aussi de faux passeports, les performances des clubs italiens en Coupe d'Europe ont connu, comment dire , une légère baisse de régime, à l'inverse de la Liga, vous savez, ce pays où le dopage n'existe que pour les autres (que ce soit dans le foot ou ailleurs...) où les clubs ne sont jamais en déficit. (Il est évident que quand on ne cherche pas , on est sur de ne rien trouver; c'est valable pour le sport comme pour l'ESB ou le nuage de Tchernobyl, mais je m'égare). Mais je ferais preuve de mauvais esprit si j'établissais un lien de cause à effet entre la persévérance des juges (qui échaudés par la lutte anti-mafia, ne seront surement pas impressionnés par le monde du sport transalpin) et le niveau du clubs italiens. Passons...Non, le but de mon petit billet est de relever quelques perles de la "défense" de Davids: "J'ai de solides principes, je ne touche pas à cette saleté(...)Tout comme je refuse de boire du vin ou de manger du chocolat" (J'attends une réaction de Wiltord ou anelka sur les effets dangereux de la Danette). et , pour plagier Sportal (et oui, les CDF, moi je cite mes sources, la preuve que je n'ai rien capté à votre leçon n°2...) " Davids erxplique que pour le staff médical, ce n'est pas forcément facile de travailler avec lui "déjà que je n'acepte pas les traitements ordinaires, comme un vaccin contre la grippe" (Davids serait-il adepte de "Tabitha's Place"?)
    Le plus ironique de cette histoire, est que comme le dit J. Grémillon (mais enfin saura-t-on enfin qui est Julie Grémillon ;) le débat sur la nandrolone étant loin d'etre tranché, Davids tout comme F. Couto peuvent très bien etre innocents., tout du moins en ce qui concerne la nandrolone seule, (constituera-t-elle un paravent par-rapport à d'autres produits? Mais zut, j'ai promis que je ne m'essaierais pas à des réflexions à 2 balles, trop tard...)

  • skonto1 le 25/04/2001 à 10h28
    bonne réaction giliatt, j'ai bien aimé. Je vais aussi reprendre les idées d'un article non par fainéantise mais parce que le contenu m'a impressionné, c'est un article que l'on peut trouver dans libé lien. Dans cette article, "le complexe d'Astérix" d'Isabelle Queval, j'ai aimé la comparaison avec Astérix et les produits dopants. Vous alez me dire : que vient foutre Astérix ici. Simplement, il est un héros qu est plus fort que tous, non par ses qualités propres mais grâce au dopage de son médecin Panoramix. On peut même voir dans Astérix (là, Melle ou Mme Queval ne l'a pas noté) la première mention "historique" du dopage quand ils participent aux jeux. En bref, on est dans une société où on doit être meilleur que l'autre, réussir ses concours et ses examens pour exister socialement et ceci entraine souvent la consommation de produit "dopant". Ne vous a-t-on jamais conseillé avant un examen de prendre du guronzan, des vitamine, de l'anti-stress, des produits pour doper votre mémoire et votre attention ? Pour un sportif de haut niveau, c'est pareil. Ils ont 15 à 20 ans où ils doivent arriver le plus haut possible, leurs examens, ce sont les matchs, les compétitions et qui se souviendra d'un joueur pro ayant évolué en D2 ?
    Les sportifs se dopent car ils ne sont que des reflets exagérés de notre société. En les condamnant, on leur dit : "faites ce qu'on dit et pas ce que l'on fait". alors commencez par faire comme moi (oui, j'ai quelques qualités), ne consommez pas de produits pharmaceutiques pour augmenter vos performances mais pour vous soigner si vous en avez besoin, ne donnez pas de goûters enrichis à vos enfants pour qu'ils soient en forme à l'école mais couchez les simplement avant 20h00, après vous pourrez dire :"je suis contre le dopage dans le sport, il faut le condamner sévèrement".

  • le nihiliste le 25/04/2001 à 11h25
    Je dirai même plus : Les sportifs de haut niveau se dopent car ils sont le reflet (tout court) de la société, qui elle, est exagérée. On retrouve dans le foot toutes les caractéristiques du monde actuel :

    -la part croissante du profit à tout prix, du résultat à tout prix. Dans un contexte de mondialisation qui relègue le travailleur au second plan par rapport à l'actionnaire, et qui risque de développer un pouvoir parallèle à celui des états (les grands groupes internationaux), on a en football aujourd'hui de trés gros clubs qui désirent s'unir au sein d'un championnat européen des + gros budgets et qui seraient même prêt à organiser eux-même tout ça sans passer par les ligues et fédérations...

    -la réaction populaire à cette évolution ultra-lucrative : en face des pourritures corrompues se dressent les fachos fanatiques. Pas mal d'entre nous se souvient du "combat" mené sur ce site le lendemain d'un PSG-Galata et de l'argument avancés par les apotres du fight club footbalistique selon lequel le hooliganisme serait une alternative populaire au star-système (nous on était dans ce schéma les vache à lait du foot-biz). Or Il suffit d'ouvrir un bouquin d'histoire pour s'apercevoir que des idéos extrémistes prolifèrent à la suite d'exagération des déséquilibres sociaux. De même le hooliganisme 2èm génération ( les pas spécialement fachos ) n'est-il pas la réaction extrémiste de ceux qui ne se retrouvent plus dans cette vie à profit et qui utilisent le foot pour se défouler de cette frustration ? (et au passage pour l'enlaidir encore davantage)

    Les discours de surface : l'idée de la solidarité de l'équité sportive, du sport fédérateur des générations et des peuples etc... Liberté égalité fraternité...
    Ne trouve t-on pas le même décalage entre
    -d'un côté le football, ce que l'esprit sportif est sensé représenter et la réalité (dopage, racisme, tricherie, anti-jeu-mauvaise-foi et exagérations en tout genre)
    - d'autre part le discours républicain, démocrates et leur application?

    Dans le foot, on retrouve tous ça : les dirigeants-chef d'entreprise, les acteurs-joueurs-engraisseurs, les supporters-amoureux du maillot-dégoutés-et qui se radicalisent mais aussi les gamins qui rêvent, les amitiés qui se forment... Le foot c'est les humains entre eux, le miroir du monde : un immense capharnaum.

    J'ai un peu dévier à pas parler du dopage mais je me suis permis car y'a pas beaucoup de réactions et puis gilliat l'a trés bien fait pour moi. Ca m'a inspiré...

    Jerzo, historien-philosophe...le mercredi uniquement

  • GMAN le 26/04/2001 à 22h21
    Intéressante analyse,jjerzonimo.

    Pour revenir au dopage, peut-être une piste lue dans le Monde d'hier:
    "le 20 novembre 2000, l'équipe du docteur Don Catlin, directeur du laboratoire antidopage olympique de l'UCLA, à Los Angeles, publiait dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) une étude prouvant que l'absorption d'androstènediol - un précurseur de la testostérone, en vente libre aux Etats-Unis sous la forme d'un complément nutritionnel - laissait systématiquement des traces de métabolites de nandrolone dans les urines.

    Produit interdit par le Comité international olympique, la National Football League et la Ligue universitaire mais autorisé par la Major League Baseball (MLB), l'androstènediol avait défrayé la chronique, il y a trois ans, quand le joueur vedette de baseball des Saint Louis Cardinals, Mark McGwire, avait admis avoir eu recours à ce produit pour parfaire sa préparation physique."

    A suivre.

La revue des Cahiers du football