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L'étoile filante de Calcutta

Les joueurs d'exception - Mohamed Salim est le premier footballeur non-européen à avoir évolué sur le Vieux Continent, mais il n'est ni sud-américain, ni africain...

Auteur : Kevin Gaunet le 15 Jan 2009

 

 

1936. L'Inde est sous domination coloniale anglaise et pendant que les nationalistes luttent pour l'indépendance, les classes populaires tiennent tête aux occupants à leur manière : en jouant au football. Évidemment, pas de protège-tibia ou de crampons. On tape pieds nus dans la balle sur les rives du Gange. Dans la ville de Calcutta, c'est le Mohameddan Sporting Club qui domine et cette année-là, le club remporte son cinquième titre consécutif en Calcutta League.

Mais 1936, ce sont aussi les Jeux Olympiques, et l'équipe indienne est invitée à disputer deux matches de préparation en Chine. La plupart des joueurs retenus, évidemment amateurs, proviennent du club de Mohammedan et parmi eux, l'ailier virevoltant Mohammed Salim. Il réalise un très bon match avec l'équipe olympique et impressionne Hasheem, son cousin venu lui rendre visite de la lointaine Angleterre. À tel point que celui-ci le persuade de rentrer avec lui pour tenter sa chance en Europe, au lieu de jouer le deuxième match amical. C'est ainsi que tous deux vont prendre le bateau, direction le Vieux Continent et Londres!


mohamed_salim1.jpgUn Indien dans la ville
Après avoir visité la capitale, les deux cousins se rendent au Celtic Park de Glasgow. Sur place, ils rencontrent Willie Maley, manager du Celtic auquel le cousin Hasheem demande de prendre Mohammed à l'essai. Incrédule, Maley leur rit au nez. Comment un Indien, nu-pieds, amateur de surcroît (les joueurs écossais sont déjà professionnels), peut-il prétendre revêtir la tunique verte et blanche? Hasheem ne s'en laisse pas conter et met en œuvre tout son talent de persuasion. Il réussit à convaincre Maley de tester l'Indien devant un millier de spectateurs et trois entraîneurs. Tous sont bluffés, l'essai est concluant et Salim est retenu pour le match amical contre Hamilton.

Stupeur: la victoire 5-1 de Glasgow devient anecdotique tant spectateurs et observateurs n'ont d'yeux que pour cet ailier aux pieds bandés. Il joue un second match contre Galston (victoire 7-1), et le 29 août 1936, fait la une du Scottish Daily Express dans un article intitulé "Indian Juggler - New Style" (littéralement "Le Jongleur Indien - Un Nouveau Style"). Plus bas, le journaliste écrit que Salim a "hypnotisé la foule présente à Parkhead" ce soir-là en "faisant rouler le ballon sur ses orteils".
 

Indian blues
Après quelques mois en Ecosse pendant lesquels il enchante les Bhoys, le mal du pays le ronge et sa famille lui manque. Pour tenter de le retenir, le club, compréhensif, lui propose d'organiser un match de charité en son honneur et de lui offrir 5% des revenus. Une somme considérable à l'époque. Salim refuse ce match mais demande à recevoir l'argent (£1,800), pour en faire don à un orphelinat, et rentre chez lui en Inde. C'est la fin de l'aventure européenne de Mohammed Salim, footballeur indien sur le vieux continent.

La légende raconte que plusieurs années plus tard, au crépuscule de la vie de Salim, son fils transmit une lettre au Celtic pour les prévenir que son père était malade et qu'il avait besoin d'argent pour payer le traitement. Il dit alors: "Cette lettre n'était pas motivée par l'argent. Je voulais savoir si Mohammed Salim était toujours présent dans leur mémoire. À ma grande surprise, je reçus une réponse de leur part". Celle-ci s'accompagnait d'un chèque et d'un maillot vert et blanc.
 

Sources
Wikipedia
Article de Mihir Bose (Daily Telegraph)

Réactions

  • Diablesse Rouge le 15/01/2009 à 13h55
    J'adore ce genre d'article qui font découvrir ces petites histoires qui composent la Grande Histoire du foot. Merci pour cet article Kevin!

  • Diablesse Rouge le 15/01/2009 à 13h56
    (articleS)

  • Pierre Des Loges le 15/01/2009 à 13h57
    "spectateurs et observateurs n'ont d'yeux que pour cet ailier aux pieds bandés."

    C'est à dire que tandis que ses adversaires jouaient avec des crampons, lui n'en portait pas???

    Sinon, excellent portrait!

  • José-Mickaël le 15/01/2009 à 14h11
    Tiens, bizarre cette histoire de premier non-européen... Je me suis dit : ben, et Ben Barek alors ? Mais je suppose qu'il faut le considérer comme français, puisqu'il jouait en équipe de France.

    Pierre Des Loges
    jeudi 15 janvier 2009 - 13h57
    > C'est à dire que tandis que ses adversaires jouaient avec des crampons, lui n'en portait pas???

    Il jouait pieds nus (v. texte de l'article), mais les pieds bandés (v. photo).

  • Pierre Des Loges le 15/01/2009 à 14h14
    José-Mickaël:

    j'allais te répondre que l'Algérie n'était pas indépendante à l'époque mais l'Inde non plus...

  • matthias le 15/01/2009 à 14h28
    Pierre Des Loges
    jeudi 15 janvier 2009 - 13h57

    Les crampons sont arrivés plus tard, avec Adi Dassler (fondateur d'Adidas). La première fois qu'une équipe entière en a porté c'est lors de la finale de la Coupe du Monde 1954 Hongrie-Allemagne. L'histoire raconte que lors de cette finale qui s'est déroulée sous une pluie battante, les Hongrois -archifavoris et qui avaient déjà étrillé les allemands plus tôt dans la compétition- glissaient sans cesse sur la pelouse détrempée ce qui a grandement avantagé les allemands qui portaient les chaussures d'Adi Dassler, et qui finirent par l'emporter à la surprise générale.

    Qui sait ce que serait la hiérarchie du football mondial aujourd'hui si Adi Dassler avait été hongrois ?


    Sinon, chouette article. Et le Celtic, définitivement, grande classe.

  • Sparte HAC 47 le 15/01/2009 à 14h31
    @ José-Michaël

    Apparemment Mohamed Salim a joué au celtic en 36, alors que Ben Barek n' a joué à l'OM que dès 38 ...

  • poiuyt le 15/01/2009 à 14h33
    Bon, ben battu par le havrais grec devant moi, benbarek est le premier joueur non européen à avoir joué en france (38), alors que l'article parle du premier non européen en europe...
    donc voilà...

  • José-Mickaël le 15/01/2009 à 14h40
    Je pensais que Ben Barek était venu en France plus tôt, vu la réputation qu'il avait déjà avant guerre. J'ai vérifié, vous avez raison ! En fait il n'a joué pour ainsi dire qu'une saison (1938-39). Et après la guerre, il était trentenaire. Un peu comme Bartali en vélo - d'ailleurs ils sont nés la même année.

  • José-Mickaël le 15/01/2009 à 14h45
    Hé, apparemment on ne sait pas trop quand est né Ben Barek. En 1914 pour certains, en 1917 pour d'autres...

    Au fait : il était marocain, pas algérien.

La revue des Cahiers du football