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L'école de la malveillance

Le 12 juillet 1998 au soir, un quarteron de journalistes sportifs sombrait dans la déprime quand le pays tout entier chavirait dans le bonheur. Aujourd'hui, la rédaction de l'Equipe continue de souhaiter aux Bleus tout le mal possible...

Auteur : Jamel Attal le 19 Oct 1999

 

 

Dans son remarquable livre consacré à l’affaire Jacquet*, J.-J. Bozonnet décrit l’ambiance d’apocalypse qui régnait le soir de ce 12 juillet-là au siège de L'Équipe. Par un absurde paradoxe, la victoire suprême — obtenue dans le sport roi dont ils étaient les spécialistes dans le seul quotidien sportif national — consacrait leur complète défaite morale.


Plus d'un an plus tard, les choses ne vont pas mieux. Toujours en place malgré la preuve moins de leur totale incompétence que de leur lamentable attitude, leur aigreur et leur mauvaise foi se sont aggravées, et ils conservent un pouvoir de malveillance un peu affaibli mais renforcé par l'esprit de revanche. Les humiliateurs humiliés ne se remettent pas de leur revers de fortune. Ils avaient pourtant parié courageusement sur l'option la plus probable : la France ne gagnerait pas la Coupe du monde, ce qui leur permettrait de réaffirmer à peu de frais leur monopole de la compétence footballistique.


Afin de ne pas se dédire, nos spécialistes vont implicitement soutenir le raisonnement que le sacre de l’équipe de France n’a été dû qu’à un invraisemblable concours de circonstances, en d’autres termes à un coup de chatte monumental. Jacquet n’aurait eu d’autre mérite que celui de son cul bordé de nouilles. Et de nous rappeler les “miracles“ du Paraguay, de l’Italie et de la Croatie, le 3-0 final n’étant que le résultat irrationnel de l’euphorie. Mais au fait, qui serait assez stupide pour croire que l'on peut remporter une Coupe du Monde sans quelques miracles ou coups de chance ? On pourrait même faire observer que cette victoire ne doit rien à de louches décisions arbitrales, comme l’histoire du Mondial en est truffée, les Bleus n’ayant au contraire pas bénéficié d’indulgences particulières (suspensions de Zidane et Blanc, expulsion de Desailly en finale).


Qu’à cela ne tienne, il reste encore la possibilité d’une preuve par l’absurde : une non-qualification à l’Euro 2000 est la nouvelle aubaine attendue, le nouveau fol espoir de nos supporters numéro 1. Lieutenant d’un Jérôme Bureau qui s’est fait plus discret après son discrédit, Gérard Ejnès remet le couvert dès qu’il en a l’occasion, dans l’espoir que Roger Lemerre puisse être à son tour abattu (à terre de préférence) d’une balle dans le dos. En témoignent encore ses éditos le jour et le lendemain d’Ukraine-France, concentrés de rancœur attendant d’être décapsulés au premier faux-pas (ce même faux-pas qu’ils ont attendu en vain pendant l’ère Jacquet). Ejnès imagine avec une délectation mal dissimulée ce que serait une absence de la phase finale de l'Euro, qui l'amènerait à conclure que Jacquet était un "faux prophète" et l'équipe de France, une petite équipe surestimée.


Etonnante, cette nostalgie des époques où les Bleus n'étaient que des perdants, parfois magnifiques, mais des perdants? Non, car dans cette configuration, nos journalistes-potentats se sentaient plus de pouvoir : ce pouvoir de nuisance, d'insinuation, de dévalorisation qui sied si bien à leur propre médiocrité.


* Jean-Jacques Bozonnet, La revanche d'Aimé Jacquet, Le Seuil 1999.

 

Réactions

  • harvest le 22/02/2001 à 00h00
    Vous avez dit "petite Equipe surestimée" ?

La revue des Cahiers du football