Montpellier-Bordeaux (0-1), ouverture du score par Alexeï Smertin à la 19e minute. Si vous vous concentrez sur l'image pendant plusieurs minutes, vous devriez voir le terrain se déployer en 3D et l'action se développer sous vos yeux.

Légende : Les flèches pleines correspondent au trajet du ballon Les flèches en pointillé correspondent aux courses des joueurs Les droites en pointillé représentent la course d’un même joueur entre le moment où il touche la balle pour la première et la dernière fois (Bonnissel et Pauleta ici). Les ronds blancs sont les joueurs bordelais, les bleus les joueurs montpelliérains.

L’action de jeu Jérôme Bonnissel transmet à Pascal Feindouno, qui après une vaine tentative d’éliminer le défenseur adverse, remet le ballon à son expéditeur. Le latéral gauche girondin délivre une passe dans l’axe pour Eduardo Costa qui laisse involontairement échapper le ballon, lequel passe sous sa semelle. Pauleta le récupère et expédie une longue balle en retrait pour Meriem, qui lui remet quasiment instantanément. L’attaquant portugais talonne pour Smertin, arrivé plein axe. Le Russe feinte le tir et élimine Sylvestre, avant d’effectuer un tir du gauche un brin écrasé que Viviani, le gardien languedocien, ne peut qu’effleurer. La nalyse Bien que la finition de ce but résulte de deux éclairs individuels de talent (une talonnade de Pauleta, une feinte de Smertin), cette phase est significative du jeu collectif d’une part, et du positionnement tactique des Girondins d’autre part. Concernant la circulation du ballon, on observe ainsi une volonté de jouer court et de garder le ballon, sans précipiter le développement des attaques: les Girondins, comme c’est le cas ici, préparent longuement leurs offensives (6 joueurs sont associés à la construction directe de ce but). Véritable marque de fabrique du système Baup, on note également le souhait constant du renversement de jeu: à défaut de pouvoir déborder et centrer, les joueurs ont recours à la passe en retrait (une de Feindouno, une autre de Pauleta sur la phase en question) et au changement de côté, soit par le biais des défenseurs, soit par le biais des milieux récupérateurs. Concernant le positionnement des joueurs, on remarque la présence excentrée des deux milieux de terrain offensifs, dont les relations avec leurs latéraux respectifs sont privilégiées (cf. le mouvement amorcé par Bonnissel et Feindouno sur la gauche). De fait, la présence sur les ailes des deux animateurs libère des espaces dans l’axe, dont profitent les deux milieux récupérateurs Girondins. Dotés d’une technique honorable pour le poste qu’ils occupent, le Brésilien Costa et le Russe Smertin sont ainsi appelés à participer régulièrement aux phases offensives: ce n’est pas un hasard si les deux hommes se retrouvent si souvent aux avant-postes (auteurs de trois des quatre buts Girondins depuis le début de la saison, ils se sont aussi distingués contre le Paris Saint-Germain, en étant auteurs de deux des actions les plus chaudes pour les Marines et Blanc au Parc Lescure). À la finition, Pauleta, très mobile sur le front de l’attaque, utilise systématiquement des courses latérales (comme c’est le cas ici) ou dans le dos des défenseurs pour se démarquer: en l’espèce, c’est lui qui ouvre la voix à Smertin en emmenant l’un des deux défenseurs avec lui sur le côté de la surface de réparation. Si la défense montpelliéraine n’a pas grand chose à se reprocher sur ce but, on observe cependant la passivité des deux milieux récupérateurs: Laigle et Fugier (au centre de l’image) laissent en effet Smertin se démarquer alors qu’ils l’entourent au départ de l’action.