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L'abécédaire du Montpellier Hérault SC

La riche histoire de la Paillade nous permet de croiser Michel Mézy et Loulou Nicollin mais aussi des héros plus méconnus. Attention, article très riche!

Auteur : Mama, Rama et Papa Yade le 1 Mars 2016

 

 

A comme Alès

Sous-préfecture du Gard aux charmes suffisamment cachés pour lui valoir le statut de Saint-Étienne du Sud, mais ce n’est pas le débat. La cité cévenole accueillit en l’an III après L.N. (1977 après J.C.), le premier exploit à retentissement national du foot montpelliérain sous Louis 1er: la Paillade (D3) élimine le tenant du titre marseillais en 32e de finale de Coupe de France. José Arribas, nouvel entraîneur de l’OM, avait jugé bon de pimenter l’avant-match en qualifiant les pailladins de “vieux”. Une allusion assez justifiée compte tenu des seize briscards venus de l’élite qui composaient l’effectif héraultais (Di Nallo, Landi, Betton, Ouattara…). L’OM s’inclina 2-1, sur un but à la 89e inscrit par Jean-Marc Valadier, un papy d’à peine dix-neuf ans. José Arribas et son imposant CV nantais furent débarqués peu de temps après.

 

Les “arroseurs à José” mettront cinq ans à se manifester. 32e de Coupe de France 1982: après quatre montées en sept saisons, la Paillade est à présent en D1. Mais sa position de lanterne rouge lui confère une place peu enviable dans la chaîne alimentaire de la-magie-de-la-Coupe-de-France. Les amateurs de Sanary-sur-Mer (DH) éliminent le MPSC huit tirs au but à sept. L’idylle entre le MPSC et la Coupe qui avait si bellement agrémenté l’ascension du jeune club, le portant jusqu’en demi-finales en 1981, semblait faire un break. Pour huit ans.

 

 

 

 

B comme Blanc

Appartement-témoin de la formation à la montpelliéraine. Pilier du second âge doré du club (1987-91) marqué par une accession en D1 et un podium la saison suivante, une Coupe de France, et un quart de finale de C2. Le championnat 1987-88 vit Laurent Blanc, longiligne milieu offensif, se révéler au sein de l’attaque des petits promus (Bernardet, Milla, Perez, Laurey, Ferhaoui…). La saison à domicile ressembla à un bon vieux Bud Spencer et Terence Hill: 6-1 contre le Matra Racing, 4-0 contre l’OM, 5-0 contre Saint-Étienne, 6-0 contre Brest, 4-0 contre Lens, 4-1 contre Nice... En 1990, il débuta l’année comme milieu offensif de la lanterne rouge pour la terminer libéro du 3e de D1, et meilleur joueur français selon France Football.

 

 

 

Flanqué de son ancien coéquipier Jean-Louis Gasset, il s’affaire désormais à la conquête simultanée des championnats de France et d’automne. A reçu, comme Baills et Carotti, le diplôme des défenseurs historiques du MHSC issus de la pépinière de Grammont: un carton rouge sur simulation adverse lors du sommet international de leur carrière. Pour rappel, Blanc (demi-finale de Coupe du monde France-Croatie, Bilic), Baills (quart de finale de C2 Manchester United-MHSC, Hugues), Carotti (demi-finale de Ligue des champions Juventus-Nantes, Padovano).

 

 

 

C comme Congrethon

Variante héraultaise du triathlon. Composée d’un concours de belote en autocar sur le trajet de Montpellier à Marseille, suivie d’une épreuve de football artistique au stade Vélodrome, et conclue par une épreuve de course à pied en slip et chaussettes derrière le même autocar sur l’ensemble du trajet retour. Tient son nom du vainqueur des éditions 2013 et 2014. Daniel Congré est un robuste (1m84, six millions d'euros) transfuge du Toulouse FC ayant eu la désopilante idée de changer son maillot avec Aymen Abdenour à chaque passage de recruteur pailladin durant la saison précédent sa venue. Membre VIP de la dream-team du MHCC (Mounier-Herrera-Charbonnier-Congré) arrivée dans l’Hérault à l’été 2012. Comme Yanga-Mbiwa ou El Kaoutari avant lui, il tire tous les bénéfices d’une association durable avec l’inoxydable Vitorino Hilton pour réaliser une solide saison en défense centrale.

 

 

 

D comme Duvauchellazo

Défaite à Créteil du 7 mai 2007 (35e journée de L2). Marque le creux de vague historique du club (18e de L2 à trois journées de la fin). L’action: 93e minute, 0-0. Libre de tout pressing adverse, Bruno Carotti n’a plus qu’un ultime et poussif corner adverse à expédier là-bas au loin, en six-mètres. Et Montpellier va prendre ce qu’il est péniblement venu chercher, un petit point chez un concurrent direct. En termes de lose, la suite tutoie les anges. L’emblématique capitaine réalise alors une demi-volée slicée-dévissée qui lobe impeccablement Jourdren et vient mourir dans les filets. C’est la catastrophe, l’autogolazo, le prix Franck Quedrue 2007, la déroute et l’autobut pour le National. Entraîneur du club depuis une semaine, Rolland Courbis tient une analyse d’après-match qui pourrait ressembler à ça: de l’optimisme par dépit, quand on n’a même plus le luxe d’avoir peur. Optimisme pourtant de bon aloi: Montpellier gagne les trois derniers matches de la saison et se sauve. Dix jours après le cauchemar de Duvauchelle, les Pailladins l’emportent contre le Havre 2-1. Le but victorieux est un autre autogol, marqué par un Havrais déjà providentiel pour Montpellier… un certain Henri Bedimo.

 

 

 

E comme Et si c'était Montpellier ?

Prophétique une de L’Équipe du 20 février 2010. Vingt-sept mois avant “la Saint-Nicollin”, le quotidien du sport et de l’auto nous suppose rien moins que champions de France, la faute à une solide place de second aux deux tiers du championnat. Hypothèse qui nous flattait plus que les calembourgs-maison type “Montpellier Z’Hérault” ou “Stade de la Mousson”.

 

 

 

 

F comme Foir'Fouille

Sponsor maillot le plus délicieusement ringard de l’histoire du club (avec les œufs Mas d’Auge). Sorte de costume sur mesure du maillot de football, l’exemplaire “la Foir’Fouille” floqué Hasan Kabze, pièce unique semblant rassembler la marque et son slogan, s’arrache aujourd’hui à prix d’or sur Ebay. En coupe Moustache 2011, Hasan Kabze, sorte de D’Artagnan du Bosphore, affichera une aisance assez naturelle avec quatre buts inscrits sur la route jusqu’au Stade de France. Certains supporters pailladins eurent beau faire du Turc leur tête, Hasan Kabze ne figurera pas dans les échecs commerciaux les plus retentissants du club, comme Roberto Assis ou Nikolai Todorov.

 

 

 

G comme Girard

Fidèle abonné entre 2009 et 2013 de la tribune Roussillon, présidentielle basse de la Mosson située juste derrière la zone technique. Les jours d’empêchement pour raisons professionnelles, René Girard a fréquemment confié son abonnement à son fils Nicolas, par ailleurs excellent préparateur physique et chasseur d’autographes de Lisandro Lopez.  Élevé au rang de divinité au sein du public de la Mosson pour le chef d’œuvre de 2012 (ainsi que le brouillon de 2010). Parmi les moments-clé de son mandat, citons ce samedi pluvieux d’août 2011, à la mi-temps du match contre Auxerre, où il accomplit son eureka sous la forme d’un “4231!”. La saison précédente, il avait essuyé un long fiasco offensif avec un 4-3-3 qui avait transformé Giroud en Robinson Crusoé et excentré Belhanda. Il attaque cette réception inaugurale d’Auxerre avec une sorte de 4-1-4-1 qui laisse Pitau seul devant la défense et le crame en quarante-cinq minutes. C’est là où le binôme Estrada-Saihi placé derrière Belhanda entre en scène. La formule, agrémentée en cours de saison de la greffe Stambouli-Cabella, fera long feu jusqu’au match retour à l’Abbé-Deschamps et ce que vous savez.

 

 

 

 

 

H comme Heidelberg

L’avenue d’Heidelberg a toute l’imagerie populaire des artères menant à un stade. Les odeurs de graillon, les jeunes encapuchés faisant la ronde autour d’un pack de douze crevé au sol, les jeunots qui vous vous demandent si “z’avez pas une place en trop?”, d’autres vêtus de maillots au floquage improbable (Gnanhouan, Darbion…), les rangées de paniers à salade et les CRS sur les dents, l’effervescence des grandes affiches, ou l’ambiance plus feutrée des anonymes soirées de L2. Et des papillons dans le ventre le soir des échéances les plus décisives pour le club en arpentant la grande rue longeant les tours de la Paillade.

 

L’avenue d’Heidelberg porte également une part des hérésies architecturales inhérentes à notre cher stade, celles qui contribuent à la désaffection du montpelliérain pour la Mosson. Unique voie d’accès (terrestre) au stade, elle crée un trafic en entonnoir jusqu’à l’enceinte, et un foutoir subséquent lors des matches de gala. Le terrain, dans sa largeur, est coincé sur un étroit bras de terre entre l’avenue et la rivière de la Mosson: le poumon du stade, la Butte, s’en retrouve impossible à étendre. Seule possibilité pour les architectes au moment de l’extension en vue de la Coupe du monde 98: créer cet immondice à trois niveaux, dont le dernier ne sert que deux fois par saison au maximum. Inutile de parler de l’inondabilité de l’endroit, passez à la rubrique suivante. Subsiste également la réputation, parfois exagérée, du quartier de la Paillade. Pire, la Butte est construite en contre-bas de l’avenue: il fallut raboter les deux tiers de sa capacité pour la transformer en tribune assise pour les six rencontres disputées à la Mosson en 1998. Un kop très amoindri, des tribunes bâties pour rester vides, un accès des plus rébarbatifs pour les supporters occasionnels… la Mosson peut prétendre sans craintes au trophée national des stades inhospitaliers et mal foutus.

 

 

 

I comme Inondations

L’épisode cévenol à Montpellier, c’est un peu comme si Dame Nature se faisait rembourser de nous avoir offert Laurent Blanc. Un événement météorologique mêlant l’exceptionnel à une banalité hélas aussi triste qu’un roman d’André Gide. Déménagements forcés, reports divers, rencontres au résumé plus dignes de Thalassa que de Jour de Foot, les pluies abondantes de l’automne nous ont procuré tous types de souvenirs. Des bons, comme la diluvienne réception du Steaua (5-0), et des moins bons comme le match face à l’OM en octobre 93 (2-0 à la mi-temps pour le MHSC, match remis et perdu 2-0 deux mois plus tard). Mais Dame Nature n’explique pas tout.

 

Le Montpellier-Montluçon du championnat de D2 1980/81 avait le tort de se trouver entre les deux tours de 8e de Coupe de France contre Lens. L’homérique match aller (défaite 4-5™) à Bollaert avait coûté cher en énergie et en blessures diverses, et la veille de la réception de Montlucon, il plut. Pas au point de reporter la rencontre du lendemain, mais Robert Nouzaret, l’entraîneur pailladin, se chargea de la pluviométrie manquante tuyaux d’arrosage sur la pelouse à l’appui. Bien mal acquis profitant parfois, le club obtint le report de Montluçon, et du repos supplémentaire en vue du retour contre Lens, que le MPSC gagna 2-0.

 

 

 

J comme Justice pour Casti

Revendication des supporters de la Butte, puis d’une bonne partie du mouvement ultra français, suite à cette triste soirée du 21 septembre 2012. Casti, jeune supporter pailladin, se retrouve grièvement blessé à l’œil par un tir de flash-ball et mutilé à vie. À la tristesse liée à l’événement, se rajoute le trouble laissé par les versions policières auto-contradictoires et les mystères de l’instruction. De ceux qui laissent un goût amer même chez l’observateur impartial. Tout d’abord, il y eut chez les pouvoirs publics le déni frontal de faits finalement avérés: c’était, dans les premiers communiqués, une bombe agricole et non un tir de flash-ball qui blessa le supporter. Fut aussi avancée la thèse d’une bagarre entre supporters montpelliérains et stéphanois à disperser pour motiver l’intervention musclée (il fut rapidement prouvé qu’aucun supporter des Verts n’était sur les lieux au moment de l’incident). Puis il y eut les faits étranges, comme la disparition du dossier médical de la victime à l’hôpital où il fut traité. Aujourd’hui, la lutte juridique de Casti ressemble toujours à celle d’un particulier et de son avocat face à un bloc monolithique.

 

 

 

 

 

K comme Kosecki

Homme politique polonais (on a des images) et troisième merveille que la Loire-Atlantique nous fournit au cours des années 90 (après le lyrisme d’Elmer Food Beat et le quintet Loko-Ouedec-Pedros-Gourvennec-Decroix). Roman Kosecki fut l’objet d’une énième perle présidentielle. Demi-finale de Coupe de la Ligue 1997 à Bordeaux. Interminable séance de tirs au but, rendue célèbre par le pense-bête de Gilbert Bodart. On en arrive aux neuvièmes tireurs. Louis Nicollin au micro de France Télévisions est en train de raconter son habituel couplet sur l’air de “c’est dur” et “je vais en péter”, quand il s’interrompt “c’est qui le prochain qui tire pour nous? Qui ça? Kosecki? On a perdu…” On perdit en effet sur le tir au but de Kosecki.

 

 

 

L comme Lazar 

Joueur du Steaua Bucarest venu à la Mosson lors du fameux 8e de finale de C2 1991, Ovidiu Lazar est célèbre dans l’histoire du MHSC pour avoir stoppé sa course alors qu’il partait seul face à Barrabé à cause d’un coup de sifflet venu des tribunes qu’il confondit avec celui de l’arbitre. Le score était encore de 0-0. À ce fait de jeu, rajoutons la pluie dantesque, la bourde du gardien roumain sur le premier des cinq buts pailladins, la double expulsion chez les visiteurs (et aussi hélas la grave blessure de Kader Ferhaoui), pour obtenir la plus irréelle des soirées vécues à la Mosson (avec MHSC-Strasbourg 2009). Les puristes préféreront l’aspect plus académique de la victoire 1-0 contre le PSV Eindhoven lors du tour précédent.

 

 

 

M comme Mézy

Légende vivante du club, ami et éminence gris(é)e du président. Être équidistant de Franz Beckenbauer et de René Maleville. Personne réputée la plus calme de l’état-major pailladin (a néanmoins poursuivi un arbitre de L1 sur le terrain suite à un penalty qu’il estimait généreux pour les visiteurs). Issu d’une famille de cafetier, cette filiation a valu à Michel Mézy une éhontée réputation de lever de coude supérieure jusqu’à Emir Spahic. Pour ses opérations-maintien réussies en 1990 et 1994, et pour son ratio d’une demi-cartouche de Gitanes par mi-temps, il est considéré comme l’historique pompier de service du club. A gravé trois lois sur les tables du club pailladin: il existe un intérêt à faire jouer Laurent Blanc défenseur central ; il existe une vie après cinquante pastis ; il existe un palmarès après une carrière au Nîmes Olympique. 

 

 

 

  

N comme Nimosite

Frilosité du Montpelliérain à l’évocation de Nîmes. La nimosité est cause d’angine (et une angine, c’est de Nîmes, nous vous laissons méditer là-dessus). La nimosité recense l’ensemble des griefs et autres moqueries à propos du club gardois. En simplifiant, les sarcasmes nîmois à l’encontre du MHSC ressemblent à un fatras de vannes constitué de sièges vides à la Mosson, de textos à caractère sodomite et de trajet sur la RN 113 à dos de cheval. Les sarcasmes montpelliérains à propos du Nîmes Olympique concernent un peu tout le reste. L’animosité (l’absence de nimosité pour ceux qui ont suivi) pourrait paradoxalement être incarnée par notre cher président qui, même dans des soirées historiques pour son club a eu des mots sympathiques et chaleureux pour nos chers voisins. À la fin du surréaliste play-off pour la L1 contre Strasbourg en mai 2009, il s’empressa de sincèrement féliciter les Gardois pour leur maintien en L2 arraché le même soir.

 

 

 

O comme Olivettes

1 - Argot Nicollin – Attributs masculins atrophiés. “Bravo à Bastia, ils ont eu de grosses couilles pour nous battre, et nous on a des petites olivettes.” (mars 2009, suite à une défaite à Furiani en supériorité numérique pendant une mi-temps).

2 – Supporters et groupies d’Olivier Giroud. Ont fréquenté le stade aussi longtemps que leur idole (d’août 2010 à septembre 2012 pour son retour à la Mosson sous les couleurs d’Arsenal), et ont gagné à ce titre, l’autre surnom de “girouettes”. Olivier Giroud est un massif attaquant de Basse-Savoie, membre du XI historique du club aux côtés de Roger Milla. À son arrivée dans l’Hérault à l’été 2009, les plus exigeants observateurs de la Mosson le tancèrent pour le manque de verticalité de son jeu. C’est pour son excès d’horizontalité en dehors des terrains qu’il fut par la suite brocardé par les tabloïds.

 

 

 

P comme Paris

1 – Cité francilienne dont le club de football a inexplicablement interrompu en 2013 notre série de SEPT titres consécutifs.

2 – Tradition pailladine visant à ajouter un enjeu supplémentaire face à une échéance particulière. 1980: Se faire friser les cheveux si La Paillade élimine le grand Saint-Étienne en Coupe de France (check). 2003: Faire Montpellier-Lourdes à vélo si le MHSC se maintient en L1 malgré huit points de retard sur le premier non-relégable à la 24e journée (fait). 1996: Escorter à cheval les joueurs de Nîmes à Montpellier si le club est éliminé par Nîmes en demi-finale de Coupe de France (pas fait). 2012: Se faire une crête orange et bleue si le MHSC remporte ce que vous savez (fait). Moralité: les paris montpelliérains ne fonctionnent que lorsque l’équipe est dans la peau du challenger. Afin de conserver un bilan historique globalement positif, nous tairons les diverses promesses de “branlette espagnole” ou de “Champs-Élysées à poil”.

 

 

 

Q comme Quatre à cinq

Score de rencontre et marque déposée de la Paillade. Le 4-5™ avec remontada adverse a forgé une règle essentielle du supporterisme pailladin: à plus de deux buts d’écart en faveur du MHSC à l’extérieur, il est raisonnable de céder à la panique. Malgré leur aspect humiliant et le choc psychologique lié à la remontée au score des adversaires, les 4-5 historiques ont comporté leur lot de bénéfices. Le n’importe-quoi d’août 1998 à Marseille prouva à notre président que Courbis ne dit pas toujours que des conneries. Le 4-5 de mars 1980 en 8e de finale aller de Coupe de France à Félix-Bollaert (après avoir mené 4-2), dessina la qualification du retour (cf rubrique “inondation”).  Le 4-5 de février 2000 sous la neige de Geoffroy-Guichard (après avoir mené 2-0)… n’eut en fait aucun bénéfice particulier. Tout juste contraignit-il le club à durablement tourner le dos aux mercatos dispendieux comme celui de l’été précédent avec les cinq ex-champions de France nantais.

 

Tradition désormais pluri-décennale, la perpétuation du 4-5 s’avère des plus ardues, malgré des adversaires plutôt coopératifs (3-5 à Amiens en 2003, 3-5 à Rennes en 2006…) Opiniâtre et respectueuse, la jeune génération échouera d’un petit but à Lorient en avril 2014 (4-4). Menant 4-1 jusqu’à la 87e, les Pailladins durent composer avec un réveil lorientais beaucoup trop tardif: sur les sept dernières minutes du match, les Merlus ne parvinrent qu’à inscrire trois buts.

 

 

 

 

 

R comme Rollincourbisse

Volubile entraîneur et fier tenant de l’école menottiste (courant plutôt gourmettes aux poignets que Cesar Luis). Titulaire d’un master en rhétorique option double-négation. "Je vous dis pas qu'on est septième, je vous dis pas non plus qu'on est cinquième..." Ancien flambeur de casinos, ses dispositions tactiques pour forcer les verrous adverses tiennent souvent d’Ocean 11: des schémas d’une rare complexité, jamais exempts de répartition des rôles joués à la roulette, de guest-stars, de Mounier latéral gauche, et de Bryan Dabo un peu partout sauf dans les buts. Homme de justes causes et de liberté de ton radiophonique, il guerroie sans merci contre la victoire à trois points. Voyant sa cause perdue, il pourrait à présent se rabattre sur le match nul à un point, voire sur la défaite à zéro point.

 

Traité d’“entraîneur sans diplôme” par son ami et président en 2009, il mérite pourtant le brevet de secourisme pour ses deux opérations-sauvetage réussies (2007 et 2014). En décembre 2015, il rompit son dernier mandat sur le banc pailladin d’une logique qui n’appartient qu’à lui: je suis fatigué, mais je le serais moins si mon employeur me prolongeait. S’est trouvé depuis janvier 2016, un métier sur mesure: dire tout et tenter de prouver son contraire. En août 2015, alors que la Paillade affiche un seul point après six journées, il explique aux médias que Montpellier finira devant Rennes.

 

 

 

S comme Spahic

Solide défenseur bosnien, un brin tactile, ayant conduit de main de maître la défense du petit promu montpelliérain jusqu’à la 5e place de L1 en 200910. Sa seconde saison, exercice légèrement maculé de dix-sept petits matches de suspension, jettera les premières bases de l’intérim dans le football professionnel. Pour l’indélébile souvenir qu’il laissa de sa première saison, et pour l’ensemble de son œuvre cubito-gingivale auprès des Roux, Vahirua et autres Jemaa lors de la seconde, il a une tribune de la Mosson en son honneur (la tribune “Gévaudan”).

 

 

 

T comme Thétis 

Descendant de la Thétis, divinité grecque célèbre pour avoir inventé le tendon d’Achille. Une partie de l’anatomie que “Jean-Manu” a scrupuleusement collectionnée auprès d’un large échantillon d’attaquants du championnat de France. Par ailleurs membre VIP du cercle de réflexion “Paillade, Spleen et Alexandrins” (en pleine prose à 0'45 dans la vidéo ci-dessous). Arrivé dans l’Hérault dans les valises de Kazperczak en provenance du RP1, il fut l’un des héros de la campagne européenne de 1990/91. Il termina l’aventure de manière prématurée lors de la maudite réception des Red Devils en quarts de finale retour. Désireux d’exprimer à Mark Hugues le peu de bien qu’il en pensait mais ceint par la barrière de la langue, Thetis se lança dans cet esperanto du sentiment méprisant que représente le glaviot en pleine face. La légendaire discrétion de Jean-Manu se chargea du reste.

 

 

 

 

 

U comme Utsugi 

Joueuse nippone du MHSC et caution morale de cet abécédaire en quête d’une bien bien fragile parité. Internationale (86 sélections et championne du monde 2011), Rumi Utsugi est l’une des clés de voûte des joueuses de Saez, actuelles 3e de D1. En termes de titres de champions, les féminines mènent 2-1 face aux hommes. Le plus surprenant dans cette rencontre, c’est la réduction de l'écart par l’équipe masculine.

 

 

 

V comme Vas-y mon poulet

1 - Injonction lancée par la voix radiophonique et historique du club, Philippe Sers dit “Sersou”, à l’adresse d’un Bakayoko lancé dans une contre-attaque au long cours un soir de réception de Bastia. Commentateur capable de décrire une anodine phase de passe à dix dans le rond central un soir de février devant 4.500 spectateurs comme s’il s’agissait des prolongations de France-Brésil 86. Revenant durant la saison 2011/12 d’une longue convalescence, arrive en tête des images chair-de-poule du sacre montpelliérain à l’Abbé-Deschamps.

2 – “Je me souviens une autre fois, Xuereb me dit: 'Président, si on veut gagner, il faut faire venir le sorcier du Sénégal. Borelli va vous donner le numéro.' On fait venir le sorcier, on le paie, il dit 'Je veux un poulet. Vivant'. On lui donne son poulet. On est à la collation à 17 heures, le poulet sur la table, les gars tout autour. Il dit 'Tous ceux qui seront tâchés de sang, vous jouerez et vous gagnerez. Les autres dehors, vous ne jouerez pas!' Et rac, il coupe la tête du poulet qui continue de courir dans tous les sens. Le sang jaillisait de partout. On a gagné 3-0.” Louis Nicollin, France Football du 2 décembre 2014.

 

 

 

W comme White 

Attaquant américain ayant fourni son lot de jeu de mots foireux à base de “bête noire” et de “nuit blanche” le lendemain du hat-trick de Jeremiah White avec le FC Gueugnon à la Mosson (victoire des Forgerons 3-0). En ce 4 août 2006, le chaotique world tour de l’américain (Pologne, Arabie Saoudite, Danemark, Bourgogne, Grèce…) rencontre la défense de fer du MHSC (comportant le redoutable trio Colombo, Mendy, N’Gambi). En dix saisons jouées hors-USA, l’attaquant marquera quatorze buts, le triplé héraultais compris. Dans le registre, citons également le quadruplé de Pascal Nouma à la Mosson avec le RC Strasbourg en avril 1997.

 

 

 

 

 

X comme Xuereb 

Comme Éric Cantona, Mr Xu est originaire des Bouches-du-Rhône. Comme Cantona, il remporta avec le MHSC la Coupe de France 1990. Mais avant Cantona, il aurait dû être le premier à recevoir une ovation d’Old Trafford. Manchester United-MHSC 1991, dernières minutes: Daniel Xuereb manque la balle du 2-1 pour les visiteurs, celle qui aurait coupé net la série d’invincibilité européenne des Red Devils à domicile (cinquante-six matches au total, entre 1956 et 1997). Arrivé dans l’Hérault en 1989, voulu par Aimé Jacquet (au contraire des Paille et Cantona) pour former avec Christian Perez le duo de pointes du MHSC, Daniel Xuereb eut le grand mérite de résister à la concurrence dans le pléthorique effectif pailladin, puis de former avec Valderrama, Guérin et Ziober un redoutable quatuor offensif la saison suivante. Il peut en outre se targuer d’être le dernier buteur victorieux du MHSC à la Mosson face à l’AS Monaco (23 décembre 1990, 35e minute).

 

 

 

Y comme Y rentre quand Camara ?

23 avril 2011. Finale de la Coupe de la Ligue entre Marseille et Montpellier. Fidèles à leurs principes, les ultras montpelliérains de l’Armata boycottent la rencontre et optent pour le match entre Montpellier et Aix-en-Provence en championnat de France de… water-polo. Outre leur répertoire de chants, ils y exposeront le délicieux message “Y rentre quand Camara?”. L’auteur de cet abécédaire confesse sans détour le caractère futile de cette rubrique, mais ne pouvait imaginer cet article sans un hommage inédit à Souleymane Camara.

 

 

 

Z comme Ziober 

Improbable fleuron de l’industrie motocycliste polonaise plusieurs fois flashé dans la ligne droite menant au centre d’entraînement de Grammont. Jacek Ziober était un ailier de débordement capable de couper sa course face au défenseur, s’accroupir pour refaire son lacet et reprendre son dribble (MHSC-Nancy, août 1990). A reçu de la part du président une rare distinction, celle dite de “la couille” (également décernée à Pascal Baills lors d’une remontée de bretelles dans le vestiaire conduisant à l’éviction de Jean-François Domergue en 2007). Loulou eut à l’égard de Ziober une sentence, qui peut laisser perplexe sur la population masculine de Varsovie. “Regardez-le lui, c’est le Polonais qui a des couilles!”.

 

 

L’abécédaire plus conventionnel auquel vous avez échappé

A comme Aït Fana ; B comme Butte Paillade 91 ; C comme Cantona ; D comme Dzodic ; E comme Eindhoven ; F comme Ferhaoui ; G comme Georges (Frêche) ; H comme Hiroyama ; I comme Interoro ; J comme Julio César ; K comme Kasperczak ; L comme Loulou ; M comme Monaco ; N comme Nouzaret ; O comme Ouattara ; P comme Pascal (Baills) ; Q comme Quatorze avril ; R comme RP1 ; S comme S.O.M. ; T comme Tarlouze ; U comme Utaka ; V comme Valderrama ; W comme Wilbert (Suvrijn) ; X comme Xavier (Gravelaine) ; Y comme Yanga-Mbiwa ; Z comme Zorzetto......

 

 

Réactions

  • Rolfes Reus le 01/03/2016 à 07h38
    P comme Parfait. Merci l'ami.

  • blafafoire le 01/03/2016 à 09h09
    Excellent, bravo !

  • Knacklexander Vencel le 01/03/2016 à 09h56
    pour obtenir la plus irréelle des soirées vécues à la Mosson (avec MHSC-Strasbourg 2009).

    Trois ans plus tard : Montpellier champion, le Racing en CFA2
    Vous venez de pourrir ma journée et je ne vous félicite pas.


  • Sens de la dérision le 01/03/2016 à 10h02
    Ce club est décidemment exceptionnel, l'histoire du poulet est quand même spéciale !

  • magnus le 01/03/2016 à 10h13
    Bien vu pour la ressemblance Mézy-Maleville, mais plutôt que Beckenbauer je vois du Patrick Sabatier sur cette photo.

  • magnus le 01/03/2016 à 10h21
    Et pour le 4-5 au Vélodrome, je n'oublierai jamais en fin de match Nicollin qui devant un Dreyfus estomaqué lâcha en riant jaune "ce soir le président de l'OM il se tape une sègue", geste à l'appui.

  • Ba Zenga le 01/03/2016 à 10h26
    Pas encore tout lu, mais c'est savoureux. Merci beaucoup.

  • Tonton Danijel le 01/03/2016 à 10h57
    "En août 2015, alors que la Paillade affiche un seul point après six journées, il explique aux médias que Montpellier finira devant Rennes."

    Ah ben cher Rolland, comme j'aimerais que cette prophétie se réalise...

    Pour l'alcoolisme supposée de Michel Mézy, je ne savais pas qu'il était fils de cafetier. C'est surtout que comme Jean-Louis Gasset, j'ai l'impression que chaque conférence de presse a lieu un lendemain de cuite.

  • Zorro et Zlatan fouillent aux fiches le 01/03/2016 à 12h03
    Magnifique abécédaire ! Grosse paire de couilles de l'auteur.

  • Kara Bourré le 01/03/2016 à 12h09
    J'étais dans les tribunes de la Mosson pour la feinte de Ziober! En vacances du coté de Perpignan, on a fait l'aller retour avec mon père, mon grand père et mon frère.... pour voir Nancy se prendre 5-0 et cette feinte.

    J'avoue que je faisais pas le fier en sortant du stade.

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