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L’abécédaire de l’Euro

Depuis 1960 jusqu'à aujourd'hui, de la Coupe d'Europe des nations jusqu'à l'Euro, cinquante-six ans de compétition européenne résumés dans un classement alphabétique subjectif et passionné.

Auteur : Le forum le 10 Juin 2016

 

 

A comme Accueil

C’est la troisième fois, en 2016, que la France accueille la phase finale de la compétition majeure de l'Europe des sélections. En 1960, quatre équipes participent à la première phase finale à l'issue d'éliminatoires en matches aller-retour. La finale et la première demie se disputent au Parc des Princes, et les deux autres rencontres au Stade Vélodrome de Marseille. En 1984, huit équipes se rendent en France pour un tournoi de quinze matches disputés à Paris, Lens, Strasbourg, Saint-Étienne, Nantes, Lyon et Marseille. Le Parc des Princes accueille sa deuxième finale, privilège seulement partagé jusque-là avec le Stadio Olimpico de Rome. En 2016, vingt-quatre équipes qui vont déferler à Paris, Nice, Toulouse, Bordeaux, Saint-Étienne, Marseille, Lille, Lens, Lyon et Saint-Denis. La finale aura lieu au Stade de France.

 

B comme Boeuf et grenouille

La Coupe du monde est un bœuf et l'Euro sa grenouille. Longtemps disputée à quatre (de 1960 à 1976), la phase finale du Championnat d'Europe double de volume en 1980 lorsque l'Italie accueille huit équipes avec quatorze rencontres à la clé. La formule tiendra quatre éditions (avec injonction de demi-finales dès 1984) jusqu'à l'Euro 1996 en Angleterre, qui accueille alors seize sélections pour trente-et-une rencontres. Cinq éditions sont disputées selon cette formule, mais comme rien ne suffit jamais, ce sont aujourd'hui vingt-quatre équipes qui ont leur ticket pour la phase finale, presque la moitié de celles qui ont pris part aux éliminatoires (54). Et l'on parle déjà d'un futur Euro à trente-deux équipes!

 

C comme CCCP

Le vainqueur de la première Coupe d'Europe des nations en 1960 est l'Union soviétique. Au Parc des Princes, Lev Yachine et ses coéquipiers s'imposent en finale contre la Yougoslavie (2-1 a.p.), alors que la troisième place est arrachée par la Tchécoslovaquie. Un podium qui reflète la forte participation des pays de l'Est à la première édition, largement boudée par les pays occidentaux comme l'Angleterre (forcément…), l'Italie ou l'Allemagne. L'Espagne, quant à elle, avait bien pris part à la compétition mais refusa de jouer contre l'URSS en quarts de finale, signant ainsi le premier boycott de l'histoire de l'épreuve. Les Soviétiques tenteront bien souvent de graver un nouveau CCCP sur le socle de la coupe, mais échoueront trois fois en finale (1964, 1972 et 1988). La Tchécoslovaquie prendra le relais du bloc de l’Est en 1976 alors que la Yougoslavie, finaliste en 1960 et 1968, restera à quai. Aujourd’hui, ces pays glorieux n’existent plus. Seule la très occidentalisée République tchèque a atteint la finale de l’Euro (en 1996) depuis la chute du communisme.

 

 

D comme Delaunay (Henri)

L'amphore argentée que brandit le vainqueur de l'Euro au soir de la finale porte le nom d'Henri Delaunay (1883-1955), qui fut non seulement l'initiateur de l'épreuve mais aussi l'un des dirigeants les plus influents de l'histoire du foot. Il a ainsi fondé la Fédération française de football, mis en place la Coupe de France, initié la Coupe du monde et participé au lancement de la Coupe d'Europe des clubs champions. Un joli palmarès pour ce travailleur de l'ombre dont les collègues appréciaient la discrétion, surtout lorsqu'il s'agissait de laisser un nom à la postérité. Ce n'est que justice que l'épreuve porte aujourd'hui son nom, lui qui en avait suggéré l'organisation dès 1927.

 

E comme Europe

Les destins du championnat d’Europe de foot et de l’Union européenne sont inévitablement liés. Initialement proposée en 1927, la compétition imaginée par Henri Delaunay est reportée à plus tard, l’UEFA n’existant pas encore et la FIFA souhaitant privilégier sa Coupe du monde. C'est dans les années 1950 que la notion d’Europe devient concrète. La Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) est fondée en 1951 et l’Union européenne de football association (UEFA) trois ans plus tard. La Coupe d’Europe des clubs est lancée en 1955, immédiatement suivie de la Coupe d’Europe des nations en 1958. Ensuite, les différentes institutions continentales invitent régulièrement de nouveaux pays à les rejoindre. On parle d’Europe des douze, puis d’Euro à seize. En 1992, on vote le Traité de Maastricht et on cherche à mettre en place une monnaie unique. Les Danois s'en fichent pas mal, ils ont leur couronne. Le basculement dans le nouveau siècle est plus délicat. L'Union européenne souffre économiquement et le Portugal ne fait pas fructifier l'organisation de son Euro. Les maltraités de Lisbonne se font punir par des Grecs qui n'auront jamais été aussi durs à prendre à revers. Mais ça restera là aussi un exploit sans suite. Aujourd'hui, l'expansion continue, l'Euro de foot comme l'Union européenne n'ont jamais accueilli autant de monde en leur sein et les petits pays s'invitent à la table des grands. Sans compter que, impératifs économiques aidant, on songe désormais à délocaliser en masse.

 

F comme Fins de match

Deux finales de l'Euro, en 1996 et en 2000, se sont conclues sur un but en or, cette règle aujourd'hui disparue qui donnait la victoire à l'équipe qui marquait la première en prolongation. Le Championnat d'Europe a d'ailleurs expérimenté toutes les fins de matches possibles et imaginables: en plus du but en or, et bien entendu du temps réglementaire et de la prolongation, l'Euro a départagé des équipes aux tirs au but (souvent), mais aussi en faisant rejouer le match (Yougoslavie-Italie, finale 1968), en procédant par tirage au sort (Italie-URSS, demi-finale 1968) ou en appliquant la règle éphémère du but en argent (Grèce-République tchèque, demi-finale 2004).

 

 

G comme Géopolitique

Alors qu'elle avait déjà pris ses quartiers en Suède pour disputer l'Euro 1992, l'équipe de Yougoslavie fut priée, dix jours avant le début du tournoi, de plier bagage: l'UEFA appliquait la résolution 757 de l'ONU qui décrétait l'embargo sur un pays qui se déchirait dans une terrible guerre civile. L'apolitisme du foot n'est souvent qu'une façade et le Championnat d'Europe n'a pas échappé aux soubresauts de l'histoire. Dès 1960, le général Franco avait refusé que son équipe d'Espagne affronte l'URSS en quarts de finale de la première édition. Quatre ans plus tard, les deux sélections se retrouvèrent à Madrid pour la finale. Franco était dans les tribunes, trop heureux de narguer ses opposants en paradant aux cotés des vainqueurs.

 

H comme Hommes en noir

À l’issue de l’Euro 2008, un documentaire s’intéressait aux arbitres qui avaient officié durant le tournoi et rendait hommage à une corporation méconnue, voire méprisée. Les hommes en noir (qui ne le sont plus vraiment) sont aussi les héros de l’Euro. Sélectionnés pour trois Euros successifs (1996, 2000, 2004), les Scandinaves Anders Frisk (Suède) et Kim Milton Nielsen (Danemark) codétiennent le record de présence. Nous citerons également l’Égyptien Gamal Al-Ghandour, qui a officié sur deux rencontres de l’Euro 2000 et qui est le seul arbitre non-européen à avoir participé à une phase finale du tournoi continental. Coté français, on se souvient que Michel Vautrot a arbitré la finale de l’Euro 1988. Il a participé à deux phases finales (1984 et 1988), tout comme Gilles Vessières (2000 et 2004).

 

I comme Inattendus

Si la Coupe du monde et les autres tournois de sélections ont un cercle très fermé de vainqueurs, l'Euro s'est souvent montré ouvert aux surprises. Et pas seulement aux petites victoires d'un jour, mais bien aux formations inattendues qui remportent le tournoi. Pour preuve, la mystérieuse Tchécoslovaquie de 1976 qui s'impose en finale face aux champions du monde allemands de Beckenbauer après avoir bouté les Néerlandais de Cruyff en demies. Idem pour le Danemark en 1992, qui connaît une fin de parcours similaire après avoir été repêché pour pallier la suspension des Yougoslaves. Et que dire de la Grèce en 2004, une équipe sans individualités, voire sans talent, mais dont la discipline exemplaire l'abonna aux miracles successifs le temps d'un tournoi. Il est à noter qu'aucun de ces trois vainqueurs surprises ne se qualifia pour la Coupe du monde qui suivit.

 

J comme Jellata

Si, en Coupe du monde, on a souvent reproché à l'Italie de franchir le premier tour en gagne-petit, c'est loin d'être le cas pendant l'Euro où, plus souvent qu'à son tour, elle s'est retrouvée prise à son propre jeu. En 1980 à domicile, la Nazionale ne marque qu'un but en trois matches et laisse la première place du groupe (la seule qualificative pour la finale) à la Belgique, qui a marqué deux buts de plus. En 1996, la différence de but des Azzurris est meilleure que celle des Tchèques, mais comme ceux-ci ont remporté la confrontation directe, c'est l'élimination. Et en 2004, l'équipe italienne est le dindon d'un plan à trois qui tourne à l'avantage de la Suède et du Danemark, auteurs d’un match nul sans tâche (2-2).

 

K comme Kolossal

Vainqueur en 1972, 1980 et 1996, finaliste en 1976, 1992 et 2008, demi-finaliste en 1988 et 2012, l'Allemagne ex-RFA a le plus beau palmarès de l'histoire de l'Euro. Présente à chaque phase finale depuis 1980 (et même depuis 1972 si l’on tient compte de l’ancienne formule), ses rares échecs en sont du coup plus retentissants, comme ces campagnes de 1984, 2000 et 2004 où elle ne franchit pas le premier tour (ce qui ne lui arrive plus jamais en Coupe du monde). Plus que toute autre sélection, la Nationalmannschaft a la capacité à présenter à chaque tournoi une équipe complète et homogène, un savant dosage d'expérience et d'ouverture aux jeunes. La petite phrase de Gary Lineker est intemporelle.

 

L comme Luis Arconada

À l'instar de Panenka, le gardien de l'équipe d'Espagne a laissé son nom dans le jargon des journalistes français, qui l’utilise à chaque erreur d'un gardien de but. Curieusement, le portier basque (par ailleurs un très bon gardien, ne l'oubliez jamais, jeunes gens!) aurait-il instauré une petite malédiction chez les gardiens de l'Euro? On se souvient de la faute de main du Tchèque Petr Kouba qui fit perdre à son équipe la finale de l'Euro 1996; du ballon relâché par son successeur Petr Cech en 2008 qui relança la Turquie et élimina son équipe; de la sortie ratée de l'Espagnol Molina qui donna la victoire à la Norvège; et du Belge Filip de Wilde qui marcha sur le ballon contre la Suède et qui ne sauta pas assez haut pour capter un ballon contre la Turquie.

 

 

M comme Maison

Jouer à la maison fait-il de vous un vainqueur probable de l’Euro? Pas vraiment: en quatorze éditions, le pays hôte ne s’est imposé qu’à trois reprises. Qui plus est, la dernière victoire à domicile commence à dater: c’était la France en 1984. Avant elle, seules l’Espagne (1964) et l’Italie (1968) y étaient parvenues, à une époque où le pays organisateur était désigné parmi les quatre demi-finalistes et avait donc déjà fait une bonne partie du chemin. Accueillir un Euro augure donc rarement d’un succès final, et plusieurs grands s’y sont cassés les dents: Italie 1980, Allemagne 1988, Angleterre 1996, Pays-Bas 2000… Pire, depuis l’an 2000 et l’apparition des candidatures conjointes, les performances des équipes qui reçoivent sont en chute libre. La Belgique en 2000 est la première nation organisatrice à être éliminée d'un premier tour qui qualifie deux équipes. Par la suite, Suisse et Autriche en 2008, puis Ukraine et Pologne en 2012 ont suivi le même chemin.

 

N comme Neuf buts

À l'instar de la Coupe du monde avec Just Fontaine, le meilleur buteur de l'histoire de l'Euro sur une phase finale est un Français, Michel Platini, qui inscrivit neuf buts en cinq matches durant l'Euro 1984. Le capitaine tricolore, en état de grâce, réalisa au cours de ce tournoi deux triplés consécutifs (contre la Belgique et la Yougoslavie) et marqua au moins un pion par match. Une performance hallucinante qui place également le Lorrain en tête du classement des buteurs de l’Euro toutes phases finales cumulées. Mais il pourrait bien être détrôné dès juin 2016 si Cristiano Ronaldo ou Zlatan Ibrahimovic inscrivaient quatre buts durant le tournoi français.

 

 

O comme Ouverture (match d’)

Qui dit phase finale dit match d'ouverture et cérémonie qui le précède. Hormis la première expérience qui opposait, en 1980, les deux finalistes de la précédente édition (RFA-Tchécoslovaquie), le match d'ouverture a toujours été animé par la sélection du pays organisateur. Avec curieusement seulement deux victoires de celui-ci en neuf éditions: la France en 1984 et la Belgique en 2000. Des scores nuls ont souvent ponctué ces rencontres inaugurales, avec un bon vieux 1-1 comme minimum syndical (1988, 1992, 1996, 2012). Depuis peu, la tendance semble aller vers la défaite du recevant, comme le Portugal en 2004 ou la Suisse en 2008. Pour une étude plus approfondie, relire notre article “De l'ouverture de l'Euro” (2012).

 

P comme Penalty hollandais

On a souvent évoqué de la part des footballeurs néerlandais un certain mépris de l'exercice du penalty. Le regretté Johan Cruyff lui-même n'aimait guère les tirer (si ce n'est pour inventer une nouvelle figure). La mode des tirs au but s’étendant au fil des années, les Pays Bas se trouvèrent fort dépourvus lorsqu’il fallut y passer pour se départager. En trois éditions consécutives (1992, 1996, 2000), les Pays Bas ont été éliminés dans l’exercice (avec un bonus en Coupe du monde 1998). En 2004, les Oranje ont enrayé la malédiction en éliminant la Suède aux tirs au but. Les Pays Bas n’ont plus peur des tirs au but. On a même vu, en 2014, qu’ils pouvaient faire entrer des gardiens specifiquement formés à l’exercice!

 

Q comme Quatre

Assistera-t-on au quatrième sacre européen de l’Allemagne ou de l’Espagne? À la quatrième finale perdue par l’Allemagne ou la Russie? La France continuera-t-elle de remporter le titre toutes les quatre éditions, devenant du même coup la quatrième équipe à s'imposer à domicile? Zlatan Ibrahimovic et Cristiano Ronaldo inscriront-ils ce petit but qui fera d’eux les buteurs de quatre phases finales consécutives? L’un ou l’autre marquera-t-il les quatre buts nécessaires pour devenir le meilleur buteur de l’histoire de l’épreuve, toutes phases finales cumulées? Nicola Rizzoli deviendra-t-il le quatrième Italien à arbitrer la finale après Gonella (1976), Pairetto (1996) et Rosetti (2008)? En un mot: quatre sera-t-il le chiffre clé de l’Euro 2016 ?

 

R comme Remontada

La remontée au score impossible est une sorte de tradition de l’Euro. Dès la première édition en 1960, la Yougoslavie, menée 4-2 par la France, marque trois buts en cinq minutes et remporte la première demi-finale (5-4). Par la suite, plusieurs équipes se sont imposées 3-2 après avoir été menées 0-2: le Danemark face à la Belgique en 1984, le Portugal contre l’Angleterre en 2000, la République tchèque devant les Pays-Bas en 2004, la Turquie sur la même République tchèque en 2008. La Russie réalise la même chose en 1996, mais les Tchèques égalisent en fin de rencontre (3-3). La Yougoslavie a signé une remontée encore plus phénoménale face à la Slovénie en 2000, marquant trois buts en sept minutes alors qu’elle était menée 0-3... et réduite à dix. Il y a aussi ces équipes qui l’emportent alors qu’elles sont toujours menées à la 90e minute: l’Espagne face à la Yougoslavie (4-3) en 2000 et la France, en finale contre l’Italie en 2000 et devant l’Angleterre quatre ans plus tard. L’Euro, c’est fou!

 

S comme Sélectionneurs

De tous les sélectionneurs qui ont remporté l'Euro, seul Otto Rehhagel (2004) l'a fait avec une nation étrangère. Berti Vogts (1996) est le seul à avoir remporté l'Euro comme joueur (1972) et comme sélectionneur. Roger Lemerre (2000) est le seul à avoir remporté l’Euro et la CAN (Tunisie 2004). Gavriil Kachalin (1960) est le seul à avoir aussi remporté la médaille d'or olympique (URSS 1956). Helmut Schön (1972) et Vicente Del Bosque (2012) sont les seuls à avoir également conduit leur sélection à la victoire en Coupe du monde. Del Bosque a même remporté la Ligue des champions avec le Real (2000, 2002). Rinus Michels (1988) a également décroché la C1 (Ajax 1971) tout comme José Villalonga (1964) qui a conduit le Real à ses deux premières C1 (1956, 1957) et l'Atlético à la victoire en C2 (1962). Les autres, Ferruccio Valcareggi (1968), Václav Ježek (1976), Jupp Derwall (1980), Michel Hidalgo (1984), Richard Møller Nielsen (1992) et Luis Aragones (2008) ont juste remporté l'Euro. Et c'est déjà pas mal.

 

 

T comme Troisième place

Contrairement à la Coupe du monde et aux autres épreuves majeures, il n'existe plus à l'Euro de match pour la troisième place. Cela date de 1984, où le comité d'organisation répondit à un voeu de Michel Hidalgo. Le sélectionneur de l'équipe de France rappelait qu'au lendemain de la demi-finale perdue contre la RFA à Séville, lui et ses joueurs n'avaient plus aucune motivation à préparer un match finalement sans intérêt. Depuis, personne n'a songé à remettre la "petite finale" de l'Euro au goût du jour.

 

U comme Unique

Lors de l'Euro 2000, Steffen Iversen marque le but de la victoire (1-0) de la Norvège sur l'Espagne. En 2004, M?ris Verpakovskis ouvre le score pour la Lettonie face à la République tchèque, qui s'imposera finalement 2-1. En 2008, Ivica Vastic transforme dans le temps additionnel le penalty qui permet à l'Autriche d'arracher le match nul contre la Pologne (et à lui-même de devenir, à trente-huit ans et demi, le plus vieux buteur de l’Euro). Iversen, Verpakovskis et Vastic ont la particularité d'avoir inscrit à ce jour le seul but de leur pays dans l'histoire des phases finales de l'Euro. Doit-on y ajouter Igor Dobrovolski, qui marqua pour l'éphémère C.E.I. lors de l'Euro 1992?

 

V comme Victor

Ou plutôt Super Victor, la mascotte de l'Euro 2016, successeur d'une lignée de personnages censés symboliser le tournoi. C'est curieusement Pinocchio qui a ouvert la marche, pour le tournoi italien de 1980. Ensuite, on a vu défiler toutes sortes d'animaux – le coq Péno (1984), des lapins (1988 et 1992) et des lions (1996 et 2000) – avant que l'UEFA revienne à la mode des garçonnets, héritiers des mascottes des Coupes du monde seventies. Après Kinas, le Portugais d'inspiration manga en 2004, ce sont les duos Trix et Flix puis Slavek et Slavko qui tiennent la vedette en 2008 et 2012, rappelant irrésistiblement les nigauds Tip et Tap de la Coupe du monde 1974. Le très cocardier Super Victor suscite quant à lui autant de railleries que de circonspection. C'est le lot de toutes les mascottes.

 

Lire aussi : Super Victor, logo de l'Euro, les décryptages

 

W comme Willems (Jetro)

Lorsqu'il prend part au match Pays Bas-Danemark de l'Euro 2012, le Néerlandais Jetro Willems est âgé de 18 ans et 71 jours, ce qui en fait le plus jeune joueur de l'histoire des phases finales de l'Euro. Le plus jeune buteur de l'histoire est le Suisse Johan Vonlanthen qui, à 18 ans et 140 jours, chipe lors de l'Euro 2004 le record à Wayne Rooney qui le détenait depuis… quatre jours. Le plus vieux joueur reste Lothar Matthaüs, 39 ans et 91 jours lors de l'édition 2000. Le plus vieux buteur est l'Autrichien Ivica Vastic, 38 ans et 257 jours lorsqu'il marque contre la Pologne en 2008. Le plus vieux vainqueur de l'Euro est le Néerlandais Arnold Mühren, 37 ans et 23 jours lors de l’Euro 1988.

 

X comme joueur X

Ils ont inscrit leur nom dans l’épreuve le temps d’un but contre la France puis ont plongé dans l’anonymat une fois le tournoi terminé. Le Danois Lars Elstrup trompe Bruno Martini et envoie le Danemark en demi-finale de l'Euro 1992. Le retour sur terre plonge le héros dans un tel désarroi qu’il rejoint la secte Hare Krishna. Le Suisse Johan Vonlanthen mystifie Fabien Barthez en 2004 et devient le plus plus jeune buteur de l'histoire de l'Euro. La suite de sa carrière sera enrayée par des blessures à répétition et un engagement dans une église adventiste qui lui interdit de jouer le samedi. Le Grec Angelos Charisteas élimine les Bleus d'un coup de tête, puis signe en finale le but de l’extraordinaire triomphe de la sélection hellène de 2004. Il vogue ensuite de club en club sans convaincre et parvient même à ne pas s’imposer à Arles-Avignon. Mystique.

 

Y comme YouTube

Une volée de Van Basten, une tête plongeante de Platini, un dribble aérien de Gascoigne, un penalty de Panenka, une tête de Hrubesh, un raté d'Arconada, une reprise acrobatique de Whelan, une roulette de Suker, un lob de Suker, une chevauchée d'Elkjaer-Larsen, une frappe lointaine de Figo, un arrêt loufoque de Stiel, une course folle de Poborsky ponctuée par un lob, une course de Tigana sur l'aile droite, un décalage de Sheringham, un dribble de Zidane, un slalom de Stoichkov, une volée démoniaque de Jordão, une reprise de Trézéguet, une frappe imparable de Gerd Müller, une aile de pigeon d'Ibrahimovic, une inspiration de Scifo, un coup de colère de Schmeichel, un dégagement de Barthez, un Italien joué par Gad Elmaleh, un coup franc de Domergue, un exter de Klinsmann, une passe de Xavi dans la course d'Alba, un sélectionneur amoureux, un coup de boule d'Amoros, une Panenka de Totti, de Pirlo ou de Sergio Ramos, une Arconada de Kouba, une glissade malencontreuse de Beckham, les biscottos de Balotelli, les dreadlocks de Gullit, la casquette de Yachine...

 

Z comme Zone Euro

Le prochain Euro, celui de 2020, atomisera la notion de pays organisateur pour faire de l’Europe un grand terrain de jeu. Sur une idée platinienne et pour fêter les soixante ans de l'épreuve, la phase finale se déroulera dans treize villes situées un peu partout sur le Vieux Continent: Amsterdam, Bakou, Bilbao, Bruxelles, Budapest, Bucarest, Copenhague, Dublin, Glasgow, Munich, Rome, Saint-Petersbourg et, pour terminer, Londres et son stade de Wembley, qui accueillera les demi-finales et la finale. On imagine déjà le succès d'un Slovénie-Portugal à Glasgow ou d'un Pologne-Autriche à Amsterdam. On ignore si cette formule, inédite, ambitieuse mais quand même assez étrange, sera reconduite pour les Euros futurs.

 

Contributeurs : Lucho Gonzealaise, cocobeloeil, Tonton Danijel, Seven Giggs of Rhye, l’homme de la pampa, narcoleps, et alors, suppdebastille, Mama, Rama & Papa Yade, Sens de la dérision, Marius T, José-Mickaël, vertigo, Toni Turek, PCarnehan, Le Meilleur est le Pires.

 

Réactions

  • gimlifilsdegloin le 10/06/2016 à 01h45
    "Dès 1960, le général Franco avait refusé que son équipe d'Espagne affronte l'URSS de son ami Staline"

    Euh... Staline en 1960 ?

  • Richard N le 10/06/2016 à 07h02
    gimlifilsdegloin
    aujourd'hui à 01h45

    "Euh... Staline en 1960 ?"

    ---

    Ouaip, c'est une erreur inqualifiable. J'estime que l'auteur de cette bourde devrait être retiré de la liste des contributeurs cités en fin d'article ! D'ailleurs, c'est peut-être déjà fait :-)

  • Sens de la dérision le 10/06/2016 à 07h56
    C'est malin, vous m'avez fait peur avec la stat qui voit le pays organisateur échouer dès le premier match et celle sur les bourdes des gardiens. 1-0 pour la Roumanie sur un ballon relâché par Lloris.

    Sinon c'est sympa, cet Euro disputé dans toute l'Europe sauf en France mais avec les derniers matchs en Angleterre parce que, j'imagine, à un moment, faut pas déconner quand même.

  • luckyluke le 10/06/2016 à 09h36
    Dans les joueurs X danois, il y a aussi évidemment Torben Frank!!!

  • Tonton Danijel le 10/06/2016 à 09h58
    Sens de la dérision
    aujourd'hui à 07h56

    L'Angleterre étant la nation-mère du football, c'est plutôt logique que le prochain Euro international se termine chez eux, non?

  • Zorro et Zlatan fouillent aux fiches le 10/06/2016 à 10h33
    Sympa cet abécédaire, merci.

    Seul truc qui me gratte un peu, le parallèle entre l'Euro et l'UE qui me paraît quand même bien tiré par les cheveux. Intégration politique et expansion du foot main dans la main ? Mouais.

  • Lucho Gonzealaise le 10/06/2016 à 11h43
    C'est moi qui ai écrit ce parallèle. Et il ne faut pas y voir une ode à l'harmonie entre les peuples, au contraire. J'ajoute bien que ce sont surtout des impératifs économiques qui nous poussent à inviter les petits pays à notre table.

  • Metzallica le 10/06/2016 à 12h42
    "On imagine déjà le succès d'un Slovénie-Portugal à Glasgow ou d'un Pologne-Autriche à Amsterdam"

    Quelle différence avec un Albanie-Suisse a Lens? Ou un Russie-Pays de Galles a Toulouse?

  • Richard N le 11/06/2016 à 08h04
    Une pensée pour Henri Delaunay, qui avant d'inventer l'Euro, fut à l'origine de la FFF, de la Coupe de France, de la Coupe du Monde, de la Coupe d'Europe. Cet homme a initié le mouvement, émis des idées, mis de l'ordre dans les différentes propositions, et même tranché quand il a fallu. Lorsque ces épreuves virent le jour, on donna au trophée le nom d'autres intervenants, tout aussi méritant. Henri Delaunay dut attendre de mourir pour qu'enfin son nom fut attribué à son travail.

    Ceci est un clin d'oeil appuyé à la Rédac :-)

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